Des multiples condamnations pour violence ou pillage dans les dernières manifestations. Une réponse au texte: La dialectique peut-elle casser des vitres ?
N'importe quel magistrat vous le confirmera, il est difficile de prouver qui est l'auteur de tel ou tel délit dans une manifestation de rue. Sauf à prendre pour argent comptant les déclarations des flics anti-émeutes (qui font du quantitatif avant tout et plus rarement du ciblage qualitatif).
Parfaitement conscient de la lourdeur du travail pour prendre en flag et faire condamner les auteurs d'actes délictueux il est plus payant pour les salariés de la répression de faire condamner le maximum de manifestants coupables ou pas dans le but évident de faire peur et dissuader.
Dans certains cas les magistrats font de la résistance en refusant de prendre pour parole d'évangile à 100% les déclarations des policiers prétendument témoins, comme au tribunal de Bobigny ou une fronde est engagée entre justice et police.
Mais pour l'essentiel la machine est bien huilée et condamne à tour de bras et en dépit du bon sens des centaines de manifestants pour des délits divers réels ou présumés, voir fantasmés.
La méthode employée est un dosage entre ciblage pointu et répression aléatoire susceptible de menacer n'importe quel pékin participant à une manifestation de rue dans le but évident de faire rentrer à la niche les protestataires apeurés.
La collaboration pleine et entière des syndicats atteint des sommets comme par exemple la manifestation parisienne du 1er Mai 2010 à Paris ou la CGT a accepté un incroyable maillage de l'espace. Des petits groupes de CRS isolés étaient disséminés dans toutes les petites rues par échelons de 5 a 8. Cette pratique a pour but de menacer en profondeur les manifestants dans le corps même de la foule et leur rappeler en permanence qu'ils sont sous surveillance. Des barrages inutiles de 15 à 20 CRS étaient aussi disposés pour resserrer encore l'espace publique disponible aux manifestants.
Ce maillage interne met en danger autant les flics que les manifestants car si le 1er Mai la manif était très bon enfant, dans d'autres circonstances ces flics isolés sont des cibles faciles presque "désignées" à d'éventuels groupes de méchants décidés à se faire du keuf... (en effet leur isolement et la densité de la foule ne permet pas de les secourir avant qu'ils aient subi une bonne branlée par des méchants...)
N'es-ce pas le but rechercher ? Mettre volontairement les flics sous pression en les obligeant à des situations inconfortables alors que les manifs comme celle du 1er Mai sont tranquilles et même paisibles. Comme cela ne suffisait pas la Préfecture de Police de Paris avait décidé ce jour là de monter une provocation incroyable qui aboutie à l'arrestation d'un groupe de Punks buveurs tranquilles de bière sur les marches de l'Opéra Bastille (décidément bien utile à la répression ce putain d'Opéra...)
Les syndiqués déjà rackettés de leurs cotisations sont donc vendus par avance à la répression par leurs centrales syndicales !
Le terme Casseur n'est utilisé par le spectacle que pour agrémenter des images choisies et le plus souvent "construites". Toute analyse sérieuse des condamnés montre que sociologiquement il ne s'agit que de simples Manifestants.
Si par hasard un Activiste est jugé (activisme prouvé par d'éventuelles condamnations plus anciennes ou simplement une poignée de tracts dans la poche, la notion est floue...) la démence des juges peut aller jusqu'à 3 ans ferme pour un jet de pierre présumé dans une vitrine, comme ce camarade condamné en 1992 à la manif du Pont de l'Alma... (plus que les 2 ans pris par d'autres à la manif d'Oberkampf ou 2 armes de service avaient disparues pendant une bousculade...)
Dans ces conditions on comprend mieux pourquoi certains d'entre nous se font si discrets sur le pavé parisien depuis une bonne quinzaine d'années...
ATD - action très discrète
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