L’État compte profiter à plein du spectacle du 11 janvier et c'est au nom de cet ersatz d'Unité Nationale que les ZAD seront écrasées par la force après quelques aménagements de détail pour preuve suffisante de Démocratie. Les attentats tombent si bien que l'on peut se demander si ils n'étaient pas planifiés comme moment fort de la campagne pour la réélection de Hollande et ses équipes.
Un bon texte sur le sujet mais beaucoup trop policé et optimiste.
Mme Ségolène Royal a annoncé le mercredi 28 janvier 2015 à l’Assemblée nationale, en réponse à une question du député (UDI) de la 1ère circonscription du Tarn, Philippe Folliot, que les occupants de la ZAD du Testet seront évacués quand les élus du Conseil général du Tarn auront voté, le 6 mars prochain, pour l’une des deux “alternatives” au barrage initial, les deux seules retenues sur les cinq élaborées à l’issue de la seconde mission d’expertise conduite par des hauts-fonctionnaires du ministère de l’Ecologie, expertise qu’elle avait elle-même commanditée. Mme Royal a commis ce faisant six fautes majeures, et précipité les conditions d’un nouvel affrontement.
Noter que la déclaration est intervenue le jour même où un huissier mandaté par le Conseil général du Tarn procédait "sur zone" au recensement des occupants Zadistes, prélude obligé à une assignation par devant le Tribunal, qui ordonnera bien évidemment l’expulsion des fâcheux avec le concours de la force publique. Y a de l’opération "psy-ops" dans l’air, ça promet. Soit expulsion dès la semaine prochaine si nos amis ont bien lu la bible du colonel Trinquier, ce qui nous ramène à Dien-Bien-Phu et la bataille d’Alger, références éclairantes sur la période.
Noter aussi que la ministre de l’Écologie (ce qui en reste) s’est aventurée à proclamer l’engagement de l’Êtat à prendre en charge les coûts générés par l’interruption des travaux... Avis à René Dosière et Nicolas Notaro, qui noteront la désinvolture avec laquelle la France use et mésuse de l’argent public pour complaire à la FNSEA...
A l’issue de deux missions d’expertise successives conduites par des hauts fonctionnaires du CGEDD, hiérarchiquement subordonnés au ministère de l’Écologie - et non par des experts prétendument “indépendants”, comme s’aventurent à le proclamer médias ignares (on y est accoutumé), mais pire encore, politiques dont l’incompétence est égale à leur ego surdimensionné -, cinq scénarios “alternatifs” avaient été élaborés par ladite mission d’expertise, pilotée par Messieurs Nicolas Forray et Pierre-Alain-Roche (*).
- Première faute de Madame Royal : messieurs Forray et Roche reconnaissent eux-mêmes sans barguigner avoir élaboré leurs “scénarios” dans la plus grande précipitation, et que ces scénarios demeurent donc largement inachevés, et requièrent dès lors de nombreuses études complémentaires. Or c’est particulièrement le cas des deux “scénarios” déjà retenus dès le 19 décembre 2014, fait de la princesse, par Mme Royal, ou plutôt DU scénario retenu, puisque c’est le seul qui emporte les suffrages du Parti du maïs, du Lobby de l’eau, et de “l’état profond” PS, encore dominant dans le Sud-ouest, mais aujourd’hui tétanisé par les échéances des prochaines élections cantonales et régionales.
C’est en effet LE scénario d’un nouveau barrage, d’une contenance supposée de 750 000 m3 (qu’on portera en fait par la suite à 1 million sans trop de difficultés), qui emporte évidemment les suffrages de notre aréopage. Un barrage qui sera construit à 300 mètres du projet de barrage initial, histoire de ne pas s’embarasser avec de nouvelles acquisitions foncières, et de profiter au plus vite du saccage de la zone, déjà opéré comme on le sait.
Le second scénario “alternatif”, plusieurs retenues latérales, ne permettant pas de profiter du saccage susmentionné n’est donc là que pour la forme et amuser le tapis, genre “on a consulté”…
- Seconde faute de Mme Royal, en forme d’abus de pouvoir caractérisé : élire dans le plus complet arbitraire, et contraindre ce faisant une collectivité territoriale, le Conseil général du Tarn, à se prononcer le 6 mars sur un “scénario” aucunement abouti, au motif, qui reste à établir, que "les agriculteurs ont besoin d’eau". Ce que n’a aucunement établi la mission d’expertise précitée, comme on s’en convaincra aisément en prenant le temps de la lire, ce qui excède manifestement les forces de Mme Royal, tout occupée à proclamer dans le même temps qu’elle va protéger les éléphants, affirmation aussi sérieuse que l’interdiction des feux de cheminée...
- Troisième faute de Madame Royal, plus grave encore, en forme de méconnaissance de la séparation des pouvoirs. En effet, la ministre de l’Ecologie (ce qui en reste) dicte ipso facto leur vote en faveur du nouveau barrage aux élus du Conseil Général du Tarn, méconnaissant très gravement le principe selon lequel une collectivité territoriale s’administre librement. Qui sait en effet si, transfigurés par “l’esprit du 11 janvier” cher à Manuel “Kilowatt” Valls, les élus du Conseil Général du Tarn n’allaient pas annoncer le 6 mars prochain dans une adresse solennelle à la Nation qu’ils abandonnaient leurs mandats et rejoignaient les Zadistes pour créer au Testet la première commune bio autogérée du Sud-Ouest, bientôt promise à un classement au patrimoine universel de l’Humanité. Forcément assuré dès lors que les prochaines rencontres du RIOB se tiendront à Lourdes, et que l’entregent de Messieurs Miqueu et Hulot aura tôt fait, dans cette perspective idyllique (qui ramènerait au bercail les brebis égarées de la Manif pour Tous, faudrait y songer à l’Élysée), de convaincre le bon pape François de venir bénir l’installation de Saint Carcenac dans une cabane juchée dans l’un des rares arbres qui a échappé par miracle à son hubris.
- Quatrième faute de Madame Royal en forme de rupture de la sacro-sainte solidarité gouvernementale. Les annonces autoritaires de la ministre de l’Écologie (ce qu’il en reste), vont à nouveau précipiter dans la tourmente M. Bernard Cazeneuve, déjà éprouvé après la mort de Rémi Fraisse, et à qui ont été imputées (à tort de notre point de vue) des responsabilités qui incombaient très largement à d’autres si on se replonge dans le film des événements.
- Cinquième faute de Mme Royal, en forme de coup mortel porté au “dialogue environnemental”. Le passage en force annoncé va placer dans une situation intenable France Nature Environnement, ce qui pourrait affecter par ricochet la bonne tenue du grand barnum publicitaire connu sous l’appellation de COP 21. En effet, d’une entrevue discrète à l’Élysée entre l’état-major (très restreint) de FNE et François Hollande, entrevue aménagée par Mme Royal, l’affaire a ensuite été si mal gérée que FNE (national) s’est retrouvé co-signataire du contre-rapport élaboré localement par FNE canal sud-ouest, la Conf et le “Collectif du Testet". Rapport dans lequel ces derniers refusent à raison TOUT projet de barrage ou de retenue sur place. FNE national et ses alliés locaux ne vont donc pas pouvoir se déjuger, et vont évidemment dénoncer mano dans la mano avec les Zadistes le passage en force que prépare le gouvernement ?
Sixième faute de Madame Royal, en forme de rupture avec “l’esprit du 11 janvier”, la concorde nationale et toutes ces sortes de choses.
En avalisant un passage en force Mme Royal va concourir à de graves troubles à l’ordre public, qui vont avoir un coût politique dévastateur pour le gouvernement.
Qui ne sera pas compensé par les simagrées centralo-centristes de Jean-Vincent Placé et Jean-Luc Benhamias qui en ont fait fonds de commerce, même confortés par quelques chevau-légers de l’UDI.
(*) Monsieur Pierre-Alain Roche est l’une des plus éminentes figures du Lobby de l’eau français. Il est polytechnicien et ingénieur des Ponts et Chaussées, ancien directeur de l’agence de l’eau Seine-Normandie, ancien directeur des transports maritimes, routiers et fluviaux au ministère du Développement durable, directeur général adjoint en charge de l’aménagement du territoire au Conseil général des Hauts-de-Seine, président de l’ASTEE, professeur d’hydrologie et de gestion des eaux à Ponts-Paristech, Gouverneur au Conseil mondial de l’eau, membre du bureau de l’Académie de l’eau, membre du bureau du Partenariat français pour l’eau, membre du Comité national de l’eau, membre du Secrétariat International de l’Eau, président d’honneur des rencontres internationales Eau et Cinéma, membre de l’Association Internationale des Sciences Hydrologiques...
http://www.eauxglacees.com/
http://www.eauxglacees.com/SIVENS-TESTET-l-impasse-de-la
Un bon texte sur le sujet mais beaucoup trop policé et optimiste.
SIVENS-TESTET : l’impasse de la Royal-démocratie autoritaire
Mme Ségolène Royal a annoncé le mercredi 28 janvier 2015 à l’Assemblée nationale, en réponse à une question du député (UDI) de la 1ère circonscription du Tarn, Philippe Folliot, que les occupants de la ZAD du Testet seront évacués quand les élus du Conseil général du Tarn auront voté, le 6 mars prochain, pour l’une des deux “alternatives” au barrage initial, les deux seules retenues sur les cinq élaborées à l’issue de la seconde mission d’expertise conduite par des hauts-fonctionnaires du ministère de l’Ecologie, expertise qu’elle avait elle-même commanditée. Mme Royal a commis ce faisant six fautes majeures, et précipité les conditions d’un nouvel affrontement.
Noter que la déclaration est intervenue le jour même où un huissier mandaté par le Conseil général du Tarn procédait "sur zone" au recensement des occupants Zadistes, prélude obligé à une assignation par devant le Tribunal, qui ordonnera bien évidemment l’expulsion des fâcheux avec le concours de la force publique. Y a de l’opération "psy-ops" dans l’air, ça promet. Soit expulsion dès la semaine prochaine si nos amis ont bien lu la bible du colonel Trinquier, ce qui nous ramène à Dien-Bien-Phu et la bataille d’Alger, références éclairantes sur la période.
Noter aussi que la ministre de l’Écologie (ce qui en reste) s’est aventurée à proclamer l’engagement de l’Êtat à prendre en charge les coûts générés par l’interruption des travaux... Avis à René Dosière et Nicolas Notaro, qui noteront la désinvolture avec laquelle la France use et mésuse de l’argent public pour complaire à la FNSEA...
A l’issue de deux missions d’expertise successives conduites par des hauts fonctionnaires du CGEDD, hiérarchiquement subordonnés au ministère de l’Écologie - et non par des experts prétendument “indépendants”, comme s’aventurent à le proclamer médias ignares (on y est accoutumé), mais pire encore, politiques dont l’incompétence est égale à leur ego surdimensionné -, cinq scénarios “alternatifs” avaient été élaborés par ladite mission d’expertise, pilotée par Messieurs Nicolas Forray et Pierre-Alain-Roche (*).
- Première faute de Madame Royal : messieurs Forray et Roche reconnaissent eux-mêmes sans barguigner avoir élaboré leurs “scénarios” dans la plus grande précipitation, et que ces scénarios demeurent donc largement inachevés, et requièrent dès lors de nombreuses études complémentaires. Or c’est particulièrement le cas des deux “scénarios” déjà retenus dès le 19 décembre 2014, fait de la princesse, par Mme Royal, ou plutôt DU scénario retenu, puisque c’est le seul qui emporte les suffrages du Parti du maïs, du Lobby de l’eau, et de “l’état profond” PS, encore dominant dans le Sud-ouest, mais aujourd’hui tétanisé par les échéances des prochaines élections cantonales et régionales.
C’est en effet LE scénario d’un nouveau barrage, d’une contenance supposée de 750 000 m3 (qu’on portera en fait par la suite à 1 million sans trop de difficultés), qui emporte évidemment les suffrages de notre aréopage. Un barrage qui sera construit à 300 mètres du projet de barrage initial, histoire de ne pas s’embarasser avec de nouvelles acquisitions foncières, et de profiter au plus vite du saccage de la zone, déjà opéré comme on le sait.
Le second scénario “alternatif”, plusieurs retenues latérales, ne permettant pas de profiter du saccage susmentionné n’est donc là que pour la forme et amuser le tapis, genre “on a consulté”…
- Seconde faute de Mme Royal, en forme d’abus de pouvoir caractérisé : élire dans le plus complet arbitraire, et contraindre ce faisant une collectivité territoriale, le Conseil général du Tarn, à se prononcer le 6 mars sur un “scénario” aucunement abouti, au motif, qui reste à établir, que "les agriculteurs ont besoin d’eau". Ce que n’a aucunement établi la mission d’expertise précitée, comme on s’en convaincra aisément en prenant le temps de la lire, ce qui excède manifestement les forces de Mme Royal, tout occupée à proclamer dans le même temps qu’elle va protéger les éléphants, affirmation aussi sérieuse que l’interdiction des feux de cheminée...
- Troisième faute de Madame Royal, plus grave encore, en forme de méconnaissance de la séparation des pouvoirs. En effet, la ministre de l’Ecologie (ce qui en reste) dicte ipso facto leur vote en faveur du nouveau barrage aux élus du Conseil Général du Tarn, méconnaissant très gravement le principe selon lequel une collectivité territoriale s’administre librement. Qui sait en effet si, transfigurés par “l’esprit du 11 janvier” cher à Manuel “Kilowatt” Valls, les élus du Conseil Général du Tarn n’allaient pas annoncer le 6 mars prochain dans une adresse solennelle à la Nation qu’ils abandonnaient leurs mandats et rejoignaient les Zadistes pour créer au Testet la première commune bio autogérée du Sud-Ouest, bientôt promise à un classement au patrimoine universel de l’Humanité. Forcément assuré dès lors que les prochaines rencontres du RIOB se tiendront à Lourdes, et que l’entregent de Messieurs Miqueu et Hulot aura tôt fait, dans cette perspective idyllique (qui ramènerait au bercail les brebis égarées de la Manif pour Tous, faudrait y songer à l’Élysée), de convaincre le bon pape François de venir bénir l’installation de Saint Carcenac dans une cabane juchée dans l’un des rares arbres qui a échappé par miracle à son hubris.
- Quatrième faute de Madame Royal en forme de rupture de la sacro-sainte solidarité gouvernementale. Les annonces autoritaires de la ministre de l’Écologie (ce qu’il en reste), vont à nouveau précipiter dans la tourmente M. Bernard Cazeneuve, déjà éprouvé après la mort de Rémi Fraisse, et à qui ont été imputées (à tort de notre point de vue) des responsabilités qui incombaient très largement à d’autres si on se replonge dans le film des événements.
- Cinquième faute de Mme Royal, en forme de coup mortel porté au “dialogue environnemental”. Le passage en force annoncé va placer dans une situation intenable France Nature Environnement, ce qui pourrait affecter par ricochet la bonne tenue du grand barnum publicitaire connu sous l’appellation de COP 21. En effet, d’une entrevue discrète à l’Élysée entre l’état-major (très restreint) de FNE et François Hollande, entrevue aménagée par Mme Royal, l’affaire a ensuite été si mal gérée que FNE (national) s’est retrouvé co-signataire du contre-rapport élaboré localement par FNE canal sud-ouest, la Conf et le “Collectif du Testet". Rapport dans lequel ces derniers refusent à raison TOUT projet de barrage ou de retenue sur place. FNE national et ses alliés locaux ne vont donc pas pouvoir se déjuger, et vont évidemment dénoncer mano dans la mano avec les Zadistes le passage en force que prépare le gouvernement ?
Sixième faute de Madame Royal, en forme de rupture avec “l’esprit du 11 janvier”, la concorde nationale et toutes ces sortes de choses.
En avalisant un passage en force Mme Royal va concourir à de graves troubles à l’ordre public, qui vont avoir un coût politique dévastateur pour le gouvernement.
Qui ne sera pas compensé par les simagrées centralo-centristes de Jean-Vincent Placé et Jean-Luc Benhamias qui en ont fait fonds de commerce, même confortés par quelques chevau-légers de l’UDI.
(*) Monsieur Pierre-Alain Roche est l’une des plus éminentes figures du Lobby de l’eau français. Il est polytechnicien et ingénieur des Ponts et Chaussées, ancien directeur de l’agence de l’eau Seine-Normandie, ancien directeur des transports maritimes, routiers et fluviaux au ministère du Développement durable, directeur général adjoint en charge de l’aménagement du territoire au Conseil général des Hauts-de-Seine, président de l’ASTEE, professeur d’hydrologie et de gestion des eaux à Ponts-Paristech, Gouverneur au Conseil mondial de l’eau, membre du bureau de l’Académie de l’eau, membre du bureau du Partenariat français pour l’eau, membre du Comité national de l’eau, membre du Secrétariat International de l’Eau, président d’honneur des rencontres internationales Eau et Cinéma, membre de l’Association Internationale des Sciences Hydrologiques...
Marc Laimé, jeudi 29 janvier 2015
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