samedi 24 août 2013

Une autre réification est possible

 "...Cette communion de la gauche et de la droite..." 
Dans le Spectacle Intégré les deux anciennes variantes idéologiques ont fusionné dans une même apologie du capitalisme.
Et pour plus de "sécurité" les réseaux secret de la Gouvernance Mondialisée  noyautent absolument le moindre courant politique qui pourrait gêner la bonne marche de l'ensemble...


Nous avions appris à l’école que depuis la Révolution de 1789, il y avait en France une droite et une gauche. 
La droite rassemblait le parti de l’Ordre, le parti de la Tradition, des conservateurs, voire des réactionnaires. En un mot, le parti de l’oppression. 
La gauche, elle, rassemblait le parti du Mouvement, celui du Progrès, des réformistes, des révolutionnaires, enfin, le parti de l’émancipation.

Dans les faits, bien sûr, il y avait une droite révolutionnaire (comme il y a des poissons volants) et une gauche libérale qui enrageait les militants : "Ils font une politique de droite", "ils sont pire que la droite", bref, une "Deuxième droite" justement et férocement empalée dans le livre éponyme de Jean-Pierre Garnier et Louis Janover (réédition Agone 2013).
Cependant, on ne peut sempiternellement glapir que la gauche ne vaut pas mieux que la droite, sans conclure à la longue que la droite ne vaut pas moins que la gauche. A la fin, une question nous tracasse : la droite ne serait-elle pas une deuxième gauche (patapouf et rantanplan) ? Une deuxième gauche qui finirait toujours par se rallier à la première, notamment dans le domaine sociétal, et dans celui de "l’innovation”, avec un lustre ou deux de retard ?
Témoin de cette communion de la gauche et de la droite dans la fuite en avant technologique, le dossier estival de l’hebdomadaire de gauche Politis consacré au transhumanisme (c’est-à-dire à l’anthropophobie), qui célèbre l’inévitable. Titre de ce dossier : « L’homme augmenté, c’est déjà demain ».



Politis et le transhumanisme

Le numéro estival de Politis consacré au transhumanisme (c’est-à-dire à l’anthropophobie) célèbre l’inévitable : « L'homme augmenté, c'est déjà demain ». En couverture, un couple d'hommes-machines dénudé, érotisé et baigné d'un bleu extra-terrestre caresse l’œil du lecteur.
Quatorze pages de feinte neutralité précèdent une page d’interrogation citoyenne, aux bons soins de Jacques Testard, co-promoteur de la reproduction artificielle de l’homme (avec René Frydman) et de la fondation Sciences citoyennes. Quand Politis défend les dernières innovations technologiques, ce n'est pas la gauche de marché (Le Monde, Libération, France Inter), mais la gauche de la gauche (Monde diplomatique, L'Humanité, Là-bas si j’y suis) qui s’exprime. Leur transhumanisme sera donc pour tous, égalitaire, et régi par l'État afin de garantir une plus grande « quantité de vie » à des humains « augmentés ».

Esthétiser pour dépolitiser


L'auteur de bédés d'anticipation Enki Bilal est la vedette de ce numéro. Son interview et ses illustrations « célèbre[nt] la part mécanique des êtres vivants ». L'homme étant déjà une machine, pourquoi refuserait-il des implants neuro-électroniques ? Un cliché réductionniste que le dessinateur expose également au Musée des arts et métiers – du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), devenu depuis quelques années un centre de recherche et de propagande au service des NBIC (nanos, biotechnologies, informatique et sciences cognitives). C’est au Cnam qu’ont eu lieu le « NanoForum » et le pseudo-débat sur la biologie de synthèse perturbé par des Chimpanzés du futur en avril 2013.
L’expo de Bilal est intitulée « Mecanhumanimal » en référence à l’hybridation fantasmée des êtres vivants et de la machine : « L'augmentation c'est à la fois l'imaginaire et la réalité. » Dans Politis comme aux Arts et métiers, Enki Bilal a la charge d’exalter esthétiquement un monde exigeant de chacun de se surpasser – avant de « s'augmenter » dans un futur imposé : « Moi, je pars du réel pour me projeter dans un futur proche où je laisse à l'imagination la possibilité de prendre le pouvoir. » L’imagination ? Rien que l’illustration des programmes de recherche technologique en cours.

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