mardi 22 mars 2011

Mortelle randonnée


A Fukushima, le nucléaire vient encore de montrer de quoi il est capable, en matière de meurtre en gros et en détail. Bon nombre d’irradiés, en première ligne les liquidateurs, risquent déjà, aujourd’hui et dans le proche avenir, de crever de façon plus ou moins rapide et peu enviable. Sans parler des maladies et des malformations, mortelles ou non, qui apparaîtront plus tard, dans la région et au-delà des frontières du pays d’Hiroshima.
Les mesures d’urgence prises pour tenter de différer, voire d’éviter, des conflagrations encore plus monstrueuses dans la centrale n’y changent rien, d’autant qu’elles portent en elles la mort et la désolation, en dispersant les sources de radioactivité, dans le sol, dans l’air et dans la mer, pour des centaines, parfois pour des milliers d’années. Pourtant, la page sombre n’est pas prête d’être tournée, pas plus qu’au lendemain de Tchernobyl. En annonçant que « la France ne renoncera pas au programme électronucléaire », Sarkozy réaffirme ce que d’autres adorateurs de l’atome défendirent avant lui, dans des circonstances analogues. Tel Rosen, ponte de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), chargé de la sécurité sanitaire, qui osa affirmer en 1987 : « Même s’il y avait un accident de ce type tous les ans, je considérerais le nucléaire comme l’une des sources intéressantes d’énergie. » Profonde vérité !
L’énergie, c’est l’or en barre du capital : sans en produire et en distribuer, il ne saurait exister. Et le nucléaire en est la corne d’abondance présumée. Il n’est donc pas question d’arrêter la course à l’abîme mais, même au prix des pires ravages et de l’instauration de mesures de militarisation, de l’accélérer. D’où la décision, qui n’est pas limitée à la France, d’allonger de plusieurs décennies la durée de vie des centrales. D’où la construction de l’EPR et d’autres monstres nucléaires et thermonucléaires, comme ITER, nullement inoffensifs comme leurs promoteurs l’affirment, dont le gigantisme exclut la mise en œuvre dans le cadre de l’Etat nation.
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