Classées en janvier 2009 trésor national, les archives de Guy Debord (1931-1994) ont rejoint les collections du département des Manuscrits de la BnF. Bruno Racine, président de la BnF, se réjouit « d’accueillir au sein des collections patrimoniales un penseur dont l’œuvre théorique et poétique a profondément influencé le dernier demi-siècle. La générosité de nos mécènes et le soutien du ministère de la Culture et de la Communication nous permettent de faire aujourd’hui cette exceptionnelle acquisition. »
Poète, cinéaste, théoricien de la société et du pouvoir, Guy Debord fonde et anime successivement l’Internationale lettriste (1952-1957) puis l’Internationale situationniste (1957-1972). Son œuvre la plus célèbre, La Société du spectacle (1967), est une critique intransigeante des conditions modernes d’existence engendrées par le capitalisme avancé: consommation, loisirs, publicité, urbanisme, etc. Ses théories se doublent de pratiques – dérive, détournement, psychogéographie, jeu permanent – visant à la construction de situations, dont le but annoncé est la mise en échec de tout ce qui s’interpose entre l’homme et sa vie.
Conservées et mises en ordre par Guy Debord lui-même, ces archives témoignent, par leur richesse, leur diversité et leur quasi exhaustivité, du travail de l’auteur et de son insertion dans l’intense activité artistique et politique de son époque. L’ensemble du fonds comprend toutes les versions de ses écrits et de ses films, une importante correspondance, ses papiers personnels, dossiers de presse, dossiers éditoriaux, des carnets et fiches de lecture, toutes les notes préparatoires à ses œuvres cinématographiques ainsi que des archives photographiques, des objets personnels et sa bibliothèque telle qu’elle était en 1994.
De Hurlements en faveur de Sade à Panégyrique, chaque œuvre – livre ou film– est le fruit d’un travail d’écriture et de détournement dont le fonds rend compte. Ainsi, le vaste ensemble de documents consacrés au film In Girum imus nocte et consumimur igni (1978), atteste de l’élaboration minutieuse de l’œuvre : manuscrit, dactylographie corrigée, commentaire du film et documents préparatoires à l’édition Gallimard mais aussi collection d’images découpées, détournées et préparées pour leur éventuelle utilisation au banc-titre, fiches, carnets de tournage et de montage du film.
Les archives comportent également des documents de travail de l’Internationale situationniste, des coupures de presse et des publications de divers groupes d’avant-garde politique ou artistique contemporains de l’auteur: surréalistes belges, Socialisme ou Barbarie, les Britanniques de King Mob, etc. On peut suivre dès 1952 les événements artistiques et les publications militantes auxquelles Debord s’intéresse, qui se réfèrent à lui, ou dont on le tient informé. Se trouvent aussi rassemblés là les commentaires dans la presse des films, livres et actions de Guy Debord, des situationnistes, et de la nébuleuse qui les entoure. Cette vaste documentation vient compléter, à l’échelle de toute une vie, le travail de collecte critique dont témoignent des textes comme Ordures et décombres (1982) ou Considération sur l’assassinat de Gérard Lebovici (1985).
Soigneusement classée et conservée, elle nous montre l’auteur du Jeu de la guerre, stratège en son siècle, prenant la mesure du terrain de son action et des forces en présence.
Enfin, les quelques objets et papiers personnels ainsi que les photographies de plateau des premiers films ou des époques lettristes et situationnistes, permettent d’approcher non pas quelque intimité spectaculaire mais simplement un peu du quotidien de celui qui était « tant exercé à mener une existence obscure et insaisissable. » 1
Dans ses archives, Guy Debord se présente tel qu’il s’est toujours décrit, aiguisant les armes de sa critique et livrant le fil de son œuvre et de quelques vies mêlées à la sienne.
Poète, cinéaste, théoricien de la société et du pouvoir, Guy Debord fonde et anime successivement l’Internationale lettriste (1952-1957) puis l’Internationale situationniste (1957-1972). Son œuvre la plus célèbre, La Société du spectacle (1967), est une critique intransigeante des conditions modernes d’existence engendrées par le capitalisme avancé: consommation, loisirs, publicité, urbanisme, etc. Ses théories se doublent de pratiques – dérive, détournement, psychogéographie, jeu permanent – visant à la construction de situations, dont le but annoncé est la mise en échec de tout ce qui s’interpose entre l’homme et sa vie.
Conservées et mises en ordre par Guy Debord lui-même, ces archives témoignent, par leur richesse, leur diversité et leur quasi exhaustivité, du travail de l’auteur et de son insertion dans l’intense activité artistique et politique de son époque. L’ensemble du fonds comprend toutes les versions de ses écrits et de ses films, une importante correspondance, ses papiers personnels, dossiers de presse, dossiers éditoriaux, des carnets et fiches de lecture, toutes les notes préparatoires à ses œuvres cinématographiques ainsi que des archives photographiques, des objets personnels et sa bibliothèque telle qu’elle était en 1994.
De Hurlements en faveur de Sade à Panégyrique, chaque œuvre – livre ou film– est le fruit d’un travail d’écriture et de détournement dont le fonds rend compte. Ainsi, le vaste ensemble de documents consacrés au film In Girum imus nocte et consumimur igni (1978), atteste de l’élaboration minutieuse de l’œuvre : manuscrit, dactylographie corrigée, commentaire du film et documents préparatoires à l’édition Gallimard mais aussi collection d’images découpées, détournées et préparées pour leur éventuelle utilisation au banc-titre, fiches, carnets de tournage et de montage du film.
Les archives comportent également des documents de travail de l’Internationale situationniste, des coupures de presse et des publications de divers groupes d’avant-garde politique ou artistique contemporains de l’auteur: surréalistes belges, Socialisme ou Barbarie, les Britanniques de King Mob, etc. On peut suivre dès 1952 les événements artistiques et les publications militantes auxquelles Debord s’intéresse, qui se réfèrent à lui, ou dont on le tient informé. Se trouvent aussi rassemblés là les commentaires dans la presse des films, livres et actions de Guy Debord, des situationnistes, et de la nébuleuse qui les entoure. Cette vaste documentation vient compléter, à l’échelle de toute une vie, le travail de collecte critique dont témoignent des textes comme Ordures et décombres (1982) ou Considération sur l’assassinat de Gérard Lebovici (1985).
Soigneusement classée et conservée, elle nous montre l’auteur du Jeu de la guerre, stratège en son siècle, prenant la mesure du terrain de son action et des forces en présence.
Enfin, les quelques objets et papiers personnels ainsi que les photographies de plateau des premiers films ou des époques lettristes et situationnistes, permettent d’approcher non pas quelque intimité spectaculaire mais simplement un peu du quotidien de celui qui était « tant exercé à mener une existence obscure et insaisissable. » 1
Dans ses archives, Guy Debord se présente tel qu’il s’est toujours décrit, aiguisant les armes de sa critique et livrant le fil de son œuvre et de quelques vies mêlées à la sienne.
1. Guy Debord, In girum imus nocte et conumimur igni, édition critique (1990), in Œuvres, Paris, Gallimard, coll.Quarto, 2006, p.1785.
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