vendredi 18 février 2011

Proche-Orient: la rébellion s'étend


Les révoltes populaires contre les régimes autoritaires s'étendaient à travers le monde arabe vendredi, jour de grande prière, réprimées par des démonstrations de force qui ont fait plus de 30 morts cette semaine. En Libye, où le colonel Mouammar Kadhafi règne depuis 42 ans, les comités révolutionnaires, pilier du régime, ont menacé les manifestants d'une riposte "foudroyante", alors que la répression de la contestation a fait au moins 19 morts depuis mardi. A Bahreïn, royaume pétrolier du Golfe, la monarchie sunnite a déployé l'armée dans la capitale Manama, où des manifestants demandent une libéralisation du système politique, dont la majorité chiite se sent exclue. Au Yémen, deux manifestants ont été tués et 27 autres blessés dans une attaque à la grenade vendredi contre des manifestants hostiles au président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. En Jordanie, huit personnes ont été blessées à Amman lorsque des partisans du gouvernement ont attaqué une manifestation de plusieurs centaines de jeunes appelant à des réformes politiques, selon des témoins. En Algérie, l'opposition reste déterminée à redescendre dans la rue samedi à Alger, malgré les promesses du pouvoir d'une levée de l'état d'urgence et de mesures pour répondre aux attentes des Algériens.
6h25- Libye. Des milliers de personnes participent aux obsèques des manifestants anti-régime tués la veille dans des affrontements avec les forces de l'ordre à Benghazi, deuxième ville de Libye, indiquent à l'AFP des témoins.
16h15- Bahreïn. La police ouvre le feu sur des manifestants à Manama, faisant des blessés, affirment des témoins à l'AFP.
16h05- Jordanie. Huit personnes ont été blessées à Amman lorsque des partisans du gouvernement ont attaqué une manifestation de plusieurs centaines de jeunes appelant à des réformes politiques.
15h20- Libye. Trois détenus ont été tués dans une tentative d'évasion selon les services de sécurité.
 
MANAMA.(AP): Plusieurs milliers de personnes ont réclamé la chute de la monarchie à Bahreïn, vendredi, au début des obsèques de manifestants tués dans un assaut meurtrier contre des protestataires qui occupaient une place de Manama, la capitale du petit État insulaire du Golfe, allié stratégique des Occidentaux. Cinq morts et plus de 230 blessés aboutissent à la mise en place de patrouilles armées et à l'apparition des chars dans les rues de la capitale.
A Manama, les soldats étaient postés dans les principaux secteurs de la capitale. Des barrages routiers et des barbelés ont été installés autour de la place de la Perle et d'autres lieux de rassemblements potentiels. Des équipes s'employaient à tenter de faire disparaître les inscriptions des manifestants. Des policiers français ont formé les forces antiémeutes de Bahreïn
Des Compagnies républicaines de sécurité ont entraîné la police du royaume en proie à de violents heurts. Les forces antiémeutes de Bahreïn, qui ont donné l'assaut dans la nuit de mercredi à jeudi sur un campement d'opposants dans le centre de la capitale, faisant au moins quatre morts, ont été formées par des policiers français issus des Compagnies républicaines de sécurité (CRS). Demandé par l'État du Golfe, un accord de coopération en matière de sécurité intérieure a été signé en novembre 2007 à Paris, lorsque Michèle Alliot-Marie, alors ministre de l'Intérieur, avait reçu son homologue le cheikh Rashed Bin Abdallah Al-Khalifa. Selon les termes de cet accord, cités sur le site du ministère des Affaires étrangères et européennes, «la France contribue notamment à la formation des forces de maintien de l'ordre bahreïniennes chargées d'encadrer les manifestations». Il est précisé que la formation «inclut une composante droits de l'homme».

Nouvelles manifestations au Yémen, dans la ville de Taïz

Des milliers de manifestants rivaux se sont rassemblés vendredi dans divers quartiers de la ville de Taïz, dans le sud du Yémen.  Au moins 10.000 partisans du président Ali Abdallah Saleh sont descendus dans les rues de cette ville, située à 200 km au sud de la capitale Sanaa, ont rapporté des témoins. Des milliers d'opposants à Saleh se sont massés pour leur part sur la place Hourria (Liberté) de cette ville, où certains d'entre eux campent depuis des jours, à l'instar des manifestants qui sont restés pendant deux semaines place Tahrir au Caire, jusqu'à la chute du président Hosni Moubarak. Le président yéménite, qui est âgé de 68 ans et est au pouvoir depuis 32 ans, a promis de ne pas se représenter à l'expiration de son mandat actuel, en 2013, et de ne pas non plus chercher à transmettre le pouvoir à son fils. 

La répression en Libye fait au moins 24 morts

Violents affrontements qui ont opposé ce jeudi des manifestants aux forces de sécurité en Libye, lors d'un mouvement de contestation sans précédent contre le régime du colonel Kadhafi. Le  troisième jour de manifestation a été particulièrement sanglant. "Sept manifestants ont été tués dans les manifestations de jeudi à Benghazi", a déclaré une source médicale locale sous couvert de l'anonymat. Les pires violences ont eu lieu à Al-Baïda, à 1.200 km à l'est de Tripoli. Jeudi vers 13H00, le personnel de l'hôpital a réclamé du matériel supplémentaire, se disant dépassé par l'afflux de 70 manifestants blessés, dont la moitié dans un état critique à cause de blessures par balles, ajouté l'ONG.  

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