mercredi 9 février 2011

Les emprunts toxiques des Départements et des Villes

La ruine comme présent:

Ces escroqueries sont le résultat  de la mondialisation que Debord désignait par la fusion des intérêts étatiques avec les intérêts privés (il est absurde de les opposer). Les différents échelons politiques sont autant de sangsues qui se nourrissent habituellement des "Marchés Publiques", l'argent publique est détourné à leur profit par mille ruses et systèmes très au point. Ce qui est nouveau ce sont les opportunités qu'offre la financiarisation  de l'économie de spéculation et une armée d'intermédiaires travaillent à placer ces instruments financiers nouveaux partout, et aux frais des contribuables avec l'argent publique. Les régions, département et villes sont donc surendétées à leur profit comme le sont les États petits ou grands.

Le département de Seine Saint Denis (93) lourdement endetté, présidé par l'élu socialiste Claude Bartolone, veut faire annuler les contrats toxiques contractés auprès de trois banques avant la crise. 

Avant même  d'en expliquer le mécanisme il est bon de savoir que pour des "élus" c'est une source de profit que de négocier certains contrats certes nocifs pour l'intérêt commun mais lucratifs pour ceux qui  les contractent. A quoi bon "faire de la politique si ce n'est pas pour détourner des fonds...

Claude Bartolone, qui espère faire des émules parmi les autres élus locaux devant rembourser des emprunts toxiques, explique: «J'ai un emprunt de 10 millions d'euros avec la banque irlando-allemande Depfa. Le taux initial, pendant 3 ans, était de 1,47% et le taux actuel est de 24,20%, ce qui représente un surcoût de 1,5 million d'euros par an, soit presque le coût d'une crèche». Les dits contrats ont été souscrits entre 1997 et 2008, année de l'élection de Claude Bartolone et de l'éclatement de la crise financière. Ces emprunts structurés représentent 71,7% de la dette du 93 estimée à 952,7 millions d'euros. Le poids de ces actifs pourris représentait même 92,96% de la dette du département en 2008…

La ville de Saint-Étienne a annoncé lundi qu'elle allait assigner la Deutsche Bank en justice pour faire annuler un "emprunt toxique" de 20 millions d'euros, une première pour une ville française dans le cadre de la lutte des collectivités contre ces emprunts à risques. La ville avait souscrit auprès de la première banque allemande un produit financier complexe qui pourrait s'avérer ruineux : un "swap" adossé à la parité de la livre sterling sur le franc suisse. "L'effondrement de la monnaie britannique portera à partir d'avril 2010 à 24 % le taux d'intérêt, contre 4,3 % actuellement, pour cet emprunt qui court jusqu'en 2022, soit un surcoût de 3,7 millions d'euros par an, équivalent à une augmentation de 4 % des impôts locaux", s'est insurgé le maire de Saint-Étienne, Maurice Vincent. Ceci concerne presque toutes les villes françaises et les départements...


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