La tension ne faiblit pas en Égypte. Au Caire, plusieurs centaines de manifestants, toujours très mobilisés pour faire tomber le régime d'Hosni Moubarak, tentaient, mercredi 9 février, de bloquer l'accès au Parlement, dominé par le Parti national démocrate (PND) du président égyptien. Le bâtiment était protégé par des militaires et des blindés, mais aucune violence n'avait éclaté dans la matinée. "Nous sommes venus pour empêcher les membres du PND d'entrer. Nous resterons jusqu'à ce que nos demandes soient satisfaites ou nous mourrons ici", a déclaré Mohammed Abdallah, 25 ans, tandis que la foule entonnait des slogans anti-Moubarak et agitait des drapeaux égyptiens.
Au moins trois personnes sont mortes et une centaine d'autres blessées au cours d'affrontements récents entre police et manifestants dans une ville d'une oasis du sud égyptien, a appris mercredi l'AFP auprès d'un responsable de sécurité. La police a tiré à balles réelles mardi contre des manifestants dans la ville d'El Khargo, à plus de 400 kilomètres au sud du Caire. Trois personnes ont succombé à leurs blessures mercredi. La foule en colère a réagi en mettant le feu à sept bâtiments officiels, dont deux commissariats, un tribunal et le siège local du parti du président Hosni Moubarak, le Parti national démocrate (PND).
Les militants ont appelé à des grèves, défiant le vice-président qui a jugé les appels à la désobéissance civile "très dangereux pour la société". "Nous ne pouvons pas accepter cela du tout", a-t-il prévenu.
Des grèves généralement suivies par quelques centaines de personnes à chaque fois ont éclaté à travers le pays, notamment parmi des fermiers, des employés de musée et de l'électricité au Caire, qui exigent du pain, des augmentations de salaire ou un changement de direction. De nombreuses entreprises avaient fermé leurs portes ces derniers jours à cause du couvre-feu. La plupart de ces débrayages ne semblent pas directement liés aux appels des manifestants de Tahrir mais certains grévistes ont menacé de rejoindre le mouvement, notamment quelque 8.000 manifestants qui ont jeté des pierres au gouverneur à Assiout, dans le centre-est du pays. A Port Saïd, sur le Canal de Suez, environ 300 habitants d'un bidonville ont violemment protesté contre l'absence de logement décent. Ils ont monté des tentes sur la place des Martyrs, dans le centre-ville. A Kharga, au sud-ouest du Caire, deux personnes qui manifestaient avec quelques centaines d'autres pour le limogeage d'un responsable policier accusé d'abus de pouvoir ont été tuées par la police mardi. A Suez, c'était déjà le deuxième jour de grève. Environ 5.000 employés de diverses entreprises d'État ont manifesté sur leurs lieux de travail respectifs.
Tous les yeux sont rivés sur le Caire, vitrine de la toute nouvelle "tolérance démocratique" du nouveau gouvernement de Omar Suleiman et de son premier ministre Ahmed Chafik. Loin des caméras de télévision et de l'attention internationale, la province, elle, connaît depuis deux jours une renverse . Les "garanties" et la "bonne volonté" affichée du nouveau gouvernement n'ont aucune réalité.
Au moins trois personnes sont mortes et une centaine d'autres blessées au cours d'affrontements récents entre police et manifestants dans une ville d'une oasis du sud égyptien, a appris mercredi l'AFP auprès d'un responsable de sécurité. La police a tiré à balles réelles mardi contre des manifestants dans la ville d'El Khargo, à plus de 400 kilomètres au sud du Caire. Trois personnes ont succombé à leurs blessures mercredi. La foule en colère a réagi en mettant le feu à sept bâtiments officiels, dont deux commissariats, un tribunal et le siège local du parti du président Hosni Moubarak, le Parti national démocrate (PND).
Les militants ont appelé à des grèves, défiant le vice-président qui a jugé les appels à la désobéissance civile "très dangereux pour la société". "Nous ne pouvons pas accepter cela du tout", a-t-il prévenu.
Des grèves généralement suivies par quelques centaines de personnes à chaque fois ont éclaté à travers le pays, notamment parmi des fermiers, des employés de musée et de l'électricité au Caire, qui exigent du pain, des augmentations de salaire ou un changement de direction. De nombreuses entreprises avaient fermé leurs portes ces derniers jours à cause du couvre-feu. La plupart de ces débrayages ne semblent pas directement liés aux appels des manifestants de Tahrir mais certains grévistes ont menacé de rejoindre le mouvement, notamment quelque 8.000 manifestants qui ont jeté des pierres au gouverneur à Assiout, dans le centre-est du pays. A Port Saïd, sur le Canal de Suez, environ 300 habitants d'un bidonville ont violemment protesté contre l'absence de logement décent. Ils ont monté des tentes sur la place des Martyrs, dans le centre-ville. A Kharga, au sud-ouest du Caire, deux personnes qui manifestaient avec quelques centaines d'autres pour le limogeage d'un responsable policier accusé d'abus de pouvoir ont été tuées par la police mardi. A Suez, c'était déjà le deuxième jour de grève. Environ 5.000 employés de diverses entreprises d'État ont manifesté sur leurs lieux de travail respectifs.
Tous les yeux sont rivés sur le Caire, vitrine de la toute nouvelle "tolérance démocratique" du nouveau gouvernement de Omar Suleiman et de son premier ministre Ahmed Chafik. Loin des caméras de télévision et de l'attention internationale, la province, elle, connaît depuis deux jours une renverse . Les "garanties" et la "bonne volonté" affichée du nouveau gouvernement n'ont aucune réalité.
Les forces de police, quasiment absentes du Caire, sont déployées en province à grande échelle, notamment à Mahallah — ville ouvrière, capitale de l'industrie textile. Les baltageyyas (policiers en civils et hommes de main armés) sont à nouveau lancés contre la population dans plusieurs villes: Suez, Wadi el Guedid, Tanta… Le CHU d'Assiout (Haute Égypte) rapporte que 61 personnes ont été blessées hier soir à l'arme automatique. 8 morts. Alexandrie connaît des affrontements et des violences du même ordre.Ce qui frappe à Mahallah, c'est de voir réapparaître sur la scène les camions anti-émeute de la police, et que ceux-ci cohabitent avec les chars d'une armée passive.
Laissez-faire, donc, de la part de l'armée. L'armée ne peut pas se permettre de tirer sur les manifestants. C'est tout simplement inconcevable. Elle peut en revanche se retirer de la partie ou ne pas prendre part aux confrontations sanglantes. C'est ce que l'on voit dans la vidéo fournie ci-dessous où un fourgon de la police fonce dans les manifestants en fauchant ceux qui se trouvent sur son passage. Par dizaines, des manifestants encerclent le fourgon et le renversent. Il semblerait que tout soit fait pour que la population se retourne contre son armée et que, "légitimement", celle-ci réplique. C'est grave.
Laissez-faire, donc, de la part de l'armée. L'armée ne peut pas se permettre de tirer sur les manifestants. C'est tout simplement inconcevable. Elle peut en revanche se retirer de la partie ou ne pas prendre part aux confrontations sanglantes. C'est ce que l'on voit dans la vidéo fournie ci-dessous où un fourgon de la police fonce dans les manifestants en fauchant ceux qui se trouvent sur son passage. Par dizaines, des manifestants encerclent le fourgon et le renversent. Il semblerait que tout soit fait pour que la population se retourne contre son armée et que, "légitimement", celle-ci réplique. C'est grave.
La déclaration de Omar Suleiman, issu des élites de l'armée, semble indiquer que l'armée a fait le choix de protéger le régime.
Cinq conséquences possibles:
1. L'armée tire sur la population pour l'empêcher de poursuivre sa progression et les marches annoncée sur le palais présidentiel ou le bâtiment de la Radio-Télévision.
2. L'armée, comme elle l'a fait hier à Mahalla, laisse la police faire le sale boulot. "Neutralité" et présence passive, donc.
3. Division au sein de l'armée entre les élites et les militaires de grades moyens. Désordre et coup d'état militaire au sein même des rangs de l'armée qui ne tolèrent pas que le peuple soit ainsi trahi.
4. Abandonnée par son armée passive et "neutre", la population s'élève contre les militaires. En légitime défense, l'armée réplique et tire sur la population. Pire des scénarios.
5. Les élites de l'armée, conscientes des risques qu'elles prennent, demande la destitution immédiate du président.
6. Révolution: une partie significative des soldats fraternise avec le peuple et renverse le régime par la force bousculant tous les fidèles du régime.
Cinq conséquences possibles:
1. L'armée tire sur la population pour l'empêcher de poursuivre sa progression et les marches annoncée sur le palais présidentiel ou le bâtiment de la Radio-Télévision.
2. L'armée, comme elle l'a fait hier à Mahalla, laisse la police faire le sale boulot. "Neutralité" et présence passive, donc.
3. Division au sein de l'armée entre les élites et les militaires de grades moyens. Désordre et coup d'état militaire au sein même des rangs de l'armée qui ne tolèrent pas que le peuple soit ainsi trahi.
4. Abandonnée par son armée passive et "neutre", la population s'élève contre les militaires. En légitime défense, l'armée réplique et tire sur la population. Pire des scénarios.
5. Les élites de l'armée, conscientes des risques qu'elles prennent, demande la destitution immédiate du président.
6. Révolution: une partie significative des soldats fraternise avec le peuple et renverse le régime par la force bousculant tous les fidèles du régime.
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