Les habitants de Tunis n'en reviennent pas: «Nous sommes le premier peuple arabe à avoir fait la révolution et renversé un dictateur.» L'armée, pourtant, a repris le contrôle des rues. «S'il n'y a pas de véritable ouverture en direction des syndicats et de l'opposition, les manifestations vont continuer». Après plus d'un mois de manifestations, et au moins 100 morts, le dictateur Ben Ali a quitté vendredi la Tunisie après 23 ans de pouvoir. Il a trouvé refuge en Arabie Saoudite. «La police de Ben Ali pille actuellement le pays. ce n’est pas le peuple, clame une manifestante sur sa pancarte». «Il faut nous aider, ajoute Kamel, 50 ans. La mafia de Ben Ali est en train de tout brûler et de tout casser. Le peuple tunisien n’est pas tombé dans les pièges qui lui sont tendus. Cette révolution est magnifique, historique et on tient à ce que ça reste comme ça».
Autre atmosphère à Paris:
13h45. Rassemblement place de la République à Paris. Plus de mille personnes sont déjà réunies pour participer à la «manifestation de soutien aux luttes des peuples tunisiens et algériens». Concert de klaxons, hymne national chanté à tue-tête, drapeaux tunisiens sur les épaules... L'ambiance est plutôt festive. «Avec mon âme, avec mon sang, je te protège Tunisie», chantent aussi les manifestants qui ont envahi la chaussée, bloquant la circulation, les services d'ordre se mettent peu à peu en place.
Beaucoup de manifestants exigent le départ du Premier ministre Mohammed Ghannouchi qu'ils considèrent comme complice de Ben Ali. Sur les pancartes, on lit aussi: «c’est fini Ben Ali», «Ben Ali assassin, Sarkozy complice», «Tunisiens restez debout le monde est avec vous» Et encore: «Yes we can» au recto, «Yes we did» au verso. Notre reporter, Élodie Auffray, rapporte aussi ses propos d'une mère expliquant à sa fille: «On est là parce que les Tunisiens ont réussi à se libérer de leur dictateur. Mais, pour l'Algérie aussi ça va venir» Ils étaient environ 900 à Lyon à manifester pour célébrer la chute de Ben Ali. Et plusieurs milliers (8000 selon l'AFP) dans les rues de Paris. Beaucoup de Tunisiens, mais aussi des Algériens, des Français, dont beaucoup de militants syndicaux et politiques. L’hymne tunisien est entonné sans cesse, les tunisiens sont en liesse, malgré les inquiétudes qui s’expriment quant aux violences qui se produisent toujours dans le pays.
Les opposants et exilés tunisiens sont libres de rentrer au pays, affirme le Premier ministre tunisien sortant, Mohammed Ghannouchi. «Ils peuvent rentrer quand ils veulent. C’est leur pays», a-t-il déclaré à Al-Jazira.
Pendant ce temps en Tunisie: le Conseil constitutionnel proclame le président du Parlement président par intérim. Le Conseil constitutionnel tunisien a donc estimé qu'en vertu de la loi fondamentale tunisienne, le président du parlement était le chef d'Etat intérimaire, et non pas le premier ministre. Il a indiqué par ailleurs qu'une nouvelle élection présidentielle devait se tenir dans les 60 jours. Des manifestations et des marches ont commencé dans des villes de province pour réclamer le départ de Mohammed Ghannouchi dont la présence à la tête de l'Etat n'aura duré que moins de 24 heures. Ces marches se déroulaient en dépit de l'état d'urgence qui interdit tout rassemblement sur la voie publique et donne aux forces de l'ordre la possibilité de tirer sur ceux violant ces dispositions.
Pendant ce temps en Tunisie: le Conseil constitutionnel proclame le président du Parlement président par intérim. Le Conseil constitutionnel tunisien a donc estimé qu'en vertu de la loi fondamentale tunisienne, le président du parlement était le chef d'Etat intérimaire, et non pas le premier ministre. Il a indiqué par ailleurs qu'une nouvelle élection présidentielle devait se tenir dans les 60 jours. Des manifestations et des marches ont commencé dans des villes de province pour réclamer le départ de Mohammed Ghannouchi dont la présence à la tête de l'Etat n'aura duré que moins de 24 heures. Ces marches se déroulaient en dépit de l'état d'urgence qui interdit tout rassemblement sur la voie publique et donne aux forces de l'ordre la possibilité de tirer sur ceux violant ces dispositions.
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