jeudi 25 novembre 2010

Décomposition dans la Sécurité du Sarko-Tyran

Pour les polices les choses s'accélèrent mais aussi chez les matons. Une fronde se met en place dans la Sécurité  

Ils étaient une quarantaine ce mercredi matin. Trente surveillants de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) à bloquer l'accès de la prison à l'appel d'organisations syndicales minoritaires (moins bien contrôlées donc) au sein de l'établissement.
Pneus brûlés, palettes calcinées… 
Ces mobilisations veulent attirer l'attention sur les conditions de travail du personnel pénitentiaire. Mais leur malaise dépasse les murs de la prison.
Découvrant cette évidence qu'ils sont des esclaves salariés et donc traités comme il se doit par le pouvoir. Entassés dans des cités comme les autres ils ont le choix entre la Cité-Prison et la Cité-Cité ou ils côtoient nécessairement leurs "anciens clients" ex taulards of course...
Bonne ambiance en taule, bonne ambiance dans les Cités, bonne ambiance partout !
Si la proportion d'anciens détenus qui vivent près de la prison reste très faible -et les altercations, rares-, le cas des Résidences montre que le tombé de l'uniforme n'efface pas l'ancien rapport surveillant/détenu.
« A l'intérieur, derrière ces grands murs, nous sommes des surveillants. Mais dès que l'on passe la porte de la prison, on redevient des civils comme tout un chacun.
Et dehors, je n'ai aucune envie qu'on me reproche d'être un surveillant pénitentiaire. »

Quelle protection hors les murs de la prison ?

En détention, les violences sur le personnel pénitentiaire font l'objet de procédures spécifiques. Hors les murs, c'est plus compliqué. Laurent :
« Si l'on se fait insulter dans la vie civile, on ne peut bénéficier d'une protection statutaire [par exemple, la prise en charge des frais d'avocats, ndlr] que si l'agresseur fait référence à notre profession lors de l'agression.
Mais à titre personnel, que ce soit au dedans ou en dehors, je vis ces altercations avec une certaine bonhomie. Question de distance par rapport aux événements. »

« Lorsqu'on voit du bleu toute la journée… »

Depuis qu'il réside dans ce quartier, Laurent a en mémoire deux remarques vindicatives à son égard. Il se souvient également de certains de ses collègues qui, il y a quelques années, avaient bénéficié d'arrêts maladie à cause de tensions avec leur voisinage. Ils ont depuis quitté les Résidences. Laurent :
« On est pas contre une mixité sociale, loin de là. Cette cité ne doit pas être un vase clos, une caserne où il n'y a que des surveillants.
Lorsqu'on voit du bleu toute la journée, on n'a pas forcément envie de ne croiser que des collègues une fois rentré chez soi.
Ce qu'on voudrait, c'est qu'à l'avenir, une sorte de garde-fou soit mis en place pour que d'anciens détenus de Fleury ne se voient pas attribuer un logement aux Résidences.
Car la chose n'est pas agréable : ni pour les surveillants, ni forcément pour les anciens détenus non plus. »
Mais qui a dit que le pouvoir souhaitait être agréable a ses matons ou à ses taulards ?
Et dans la Police ?

Le devoir de réserve des policiers à l'épreuve d'Internet:

Des critiques de hiérarchie ne sont pas directement mises en cause, mais une propension de " nombreux policiers et personnels " à se livrer sur les réseaux sociaux. Frédéric Péchenard a ainsi cité les exemple de Facebook ou Twitter. Des " obligations déontologiques " et de " secret professionnel " qui si elles ne sont pas respectées peuvent donner suite à des " poursuites pénales et disciplinaires ".

DES POLICIERS ROMPENT LE DEVOIR DE RÉSERVE:
Explosion du nombre de gardes à vue, suicides, petits arrangements avec les statistiques de l’insécurité, etc., le FPC, un collectif de policiers qui réunit officiers et gardiens de la paix, a mis en ligne trois vidéos sur le site de partage de vidéos en ligne YouTube pour contester le discours officiel. À l’aide d’exemples concrets, ils remettent en cause la course aux chiffres, "les interpellations à tour de bras" ou encore le harcèlement des automobilistes en vue de les verbaliser "alors qu’auparavant, une petite remontrance suffisait". L’Inspection générale des services (la police des polices) diligente actuellement une enquête afin d’identifier les conditions de tournage interne aux locaux, les complices éventuels et les témoins. En effet, les policiers sont interviewés entre autres devant des cellules de garde à vue au sein même des commissariats. Le ministère de l’Intérieur s’inquiète du nombre croissant de policiers qui s’affranchissent du devoir de réserve. Une mise en garde émanant de la Direction générale de la police nationale (DGPN) a été récemment diffusée. Frédéric Péchenard, le directeur, prévient que tous les manquements aux règles de déontologie sont "passibles de poursuites pénales et disciplinaires". Sont également pointées par la DGPN les inscriptions croissantes de policiers sur les réseaux sociaux. Certains policiers y détailleraient des aspects confidentiels de leur mission. Le collectif FPC promet de nouvelles "révélations" au mois de décembre.
FPC Chapitre 1 : Les gardes à vue
FPC Chapitre 2 - Les suicides dans la police
50 suicides par an et c’est une constante depuis des années. N’est-ce pas suffisant pour provoquer un débat et chercher de réelles solutions pour réduire l’hécatombe ?
FPC Chapitre 3 - Les objectifs
http://www.youtube.com/watch?v=R7lFNCSVqig
Quelles conséquences pour les policiers qui témoignent à visage masqué dans les quatre petits films, dénonçant les abus des gardes à vue, la politique du chiffre, les suicides ? "Cela a été discuté longuement avec eux avant. Et il y a des policiers qui en ont tellement marre qu'ils sont prêts à prendre des risques", répond Marc Louboutin, dont l'initiative remet en cause le "devoir de réserve" des policiers.
Alors qu'une enquête de la "police des polices" pourrait être lancée ce jeudi, selon Europe 1, Marc Louboutin confirme qu'un fonctionnaire s'exprimant dans les films a été interrogé par sa hiérarchie mais sans suite pour le moment. "Les politiques n'ont pas intérêt à faire monter la mayonnaise", estime-t-il, affirmant que le malaise chez les policiers est important. "Si les politiques ne prennent pas mieux en compte l'avis des policiers, ce n'est pas forcément de l'autisme, mais peut-être un manque d'information. Ces vidéos qui ouvrent le débat, c'est presque un service à leur rendre."
« Sarkozy a réussi à faire détester la police dans la population. Il a voulu s'en servir comme d'un relais pour gagner les élections et les sacrifie sur l'autel de l'austérité budgétaire.
Ce que vit la police nationale relève de la déception amoureuse. “Il nous a faits cocus.” Les gendarmes se disent qu'il ne les comprend pas et qu'ils vont finir par disparaître. »

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