Selon l’idée reçue, le travail en salle blanche serait plus propre, plus sain, et moins pénible que dans les ateliers de la « vieille industrie ». Bref, mieux vaudrait travailler sur la rive droite de l’Isère, côté soleil, chez ST Microélectronics, Soitec et autres Memscap, que sur la rive gauche, à l’ombre de Belledonne, dans la chimie, la métallurgie ou la papeterie. Bizarre confusion entre les exigences rigoureuses des produits de haute technologie et les conditions de ces productions qui n’ont rien de salubre, ni pour les ouvriers affublés du titre consolant « d’opérateurs », ni pour le voisinage victime de leurs rejets polluants1.
Si ces emplois de pingouins étaient si reluisants, on se demande pourquoi ST et ses congénères seraient constamment en train de recruter de nouveaux élus par annonces dans Le Petit Bulletin et dans Le Daubé.
Mais l'importance du « turn over », surtout en période de chômage de masse, dénonce la noire réalité des salles « blanches ». "Emploi : de la merde noire à la salle blanche." (sic) Tel est le titre d'un article du Daubé paru le 17 juin 2008 sur Grenews.com, son site à destination de la jeunesse. Il présente la "plateforme microtechnologie et électronique" du Greta de Grenoble, dispositif de formation aux travaux en salle blanche. Financé par les Assedic des Alpes, le Conseil Régional et les boîtes partenaires (ST, Soitec, Sofradir, Thalès, Trixell...), il permet à ces dernières de combler leur besoins de main d'oeuvre à moindre coût.
Pour Agnès Gosa, auteur de l'article, tout le monde est content : "Heureux, se dit Sofradir de récupérer des gens bien formés, capables d’évoluer rapidement. Heureux, se déclarent les stagiaires qui ont retrouvé pour beaucoup l’estime d’eux-mêmes et un salaire après 5 mois de formation. Heureux, les pouvoirs publics qui ne dépensent pas en vain l’argent du contribuable et/ou du cotisant." Passons sur l'argent du contribuable qui n'en finit pas d'être dépensé pour la microélectronique, 500 à 600 millions
d'euros d'argent public étant prévus pour le lancement du projet "Crolles 3 - Nano 2012", nouvelle alliance entre ST, IBM et le CEA-Grenoble.
Dans ses rêves sans doute, Agnès "scrap" Gosa ne s’imagine pas dans la peau d’une simple pisse-copie du Daubé. Elle choisit ses sujets, elle enquête, on ne la censure pas. Dans la réalité, l’article qu‘elle commet relève du publi- reportage au service de gros annonceurs du Daubé. A-t-elle pris la peine de rencontrer ces "heureux" employés des salles blanches ?
En voici toujours un, qui autour d’une bière m’a confié ce qu’on ne lit jamais dans les colonnes du Daubé. Philippe a travaillé à ST en tant qu’ « opérateur en salle blanche » sur le site de Crolles 1. Comme beaucoup d’autres étudiants grenoblois, il a été embauché l'été pendant 3 mois en CDD, deux années de suite.
Suite avec PDF:
pièces et main d’œuvre
Si ces emplois de pingouins étaient si reluisants, on se demande pourquoi ST et ses congénères seraient constamment en train de recruter de nouveaux élus par annonces dans Le Petit Bulletin et dans Le Daubé.
Mais l'importance du « turn over », surtout en période de chômage de masse, dénonce la noire réalité des salles « blanches ». "Emploi : de la merde noire à la salle blanche." (sic) Tel est le titre d'un article du Daubé paru le 17 juin 2008 sur Grenews.com, son site à destination de la jeunesse. Il présente la "plateforme microtechnologie et électronique" du Greta de Grenoble, dispositif de formation aux travaux en salle blanche. Financé par les Assedic des Alpes, le Conseil Régional et les boîtes partenaires (ST, Soitec, Sofradir, Thalès, Trixell...), il permet à ces dernières de combler leur besoins de main d'oeuvre à moindre coût.
Pour Agnès Gosa, auteur de l'article, tout le monde est content : "Heureux, se dit Sofradir de récupérer des gens bien formés, capables d’évoluer rapidement. Heureux, se déclarent les stagiaires qui ont retrouvé pour beaucoup l’estime d’eux-mêmes et un salaire après 5 mois de formation. Heureux, les pouvoirs publics qui ne dépensent pas en vain l’argent du contribuable et/ou du cotisant." Passons sur l'argent du contribuable qui n'en finit pas d'être dépensé pour la microélectronique, 500 à 600 millions
d'euros d'argent public étant prévus pour le lancement du projet "Crolles 3 - Nano 2012", nouvelle alliance entre ST, IBM et le CEA-Grenoble.
Dans ses rêves sans doute, Agnès "scrap" Gosa ne s’imagine pas dans la peau d’une simple pisse-copie du Daubé. Elle choisit ses sujets, elle enquête, on ne la censure pas. Dans la réalité, l’article qu‘elle commet relève du publi- reportage au service de gros annonceurs du Daubé. A-t-elle pris la peine de rencontrer ces "heureux" employés des salles blanches ?
En voici toujours un, qui autour d’une bière m’a confié ce qu’on ne lit jamais dans les colonnes du Daubé. Philippe a travaillé à ST en tant qu’ « opérateur en salle blanche » sur le site de Crolles 1. Comme beaucoup d’autres étudiants grenoblois, il a été embauché l'été pendant 3 mois en CDD, deux années de suite.
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1: Philippe : « Crolles 1, c’est une grande usine, où, sur la partie production, il y a 250 personnes qui bossent 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. L’usine ne s’arrête absolument jamais. Il y a 5 équipes de 250 personnes environ qui se relaient (matin semaine/ après-midi semaine/nuit semaine/journée week-end/nuit week-end). Dans chaque équipe, on est séparés en ateliers représentant une étape différente du « process ». Le « process », c’est la chaîne de production depuis l’entrée d’une plaque de silicium brute jusqu'à ce qu’elle reparte toute gravée en Asie pour être découpé. Dans chaque atelier, en moyenne 10-15 personnes travaillent. Chaque atelier est organisé de manière hiérarchique : tu as les simple opérateur comme moi, un ou deux formateurs, les « TPM » (ceux qui font la maintenance des machines), un « process » (qui va vérifier à chaque fois ce qui se fait sur un lot), un « BL » (Bay Leader) chef de l’atelier, un chef de plusieurs ateliers et au dessus tu as le chef de l’équipe, appelé « SHAM », seule personne que tu crains un peu. Ils essaient de créer une ambiance un peu « sympa » alors tu dois tutoyer tout le monde, sauf le chef d’équipe. J’étais dans l’équipe 4, c’est-à-dire celle de week-end de jour. L’atelier où je travaillais était sur la fin du « process ».Suite avec PDF:
pièces et main d’œuvre
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