vendredi 5 mars 2010

Le Poale sion « l’ouvrier de Sion »

Dans les années 1890, des partis ouvriers juifs se structurent en Europe orientale. Dans le même temps apparaissent les premières organisations sionistes :
* En 1897 se crée l’Union générale des travailleurs juifs de Lituanie, de Pologne et de Russie, plus connu sous le non de Bund, qui se veut un parti ouvrier marxiste juif en Russie. * La même année se tien le 1er congrès sioniste, à Bâle.
Assez rapidement, le Bund refuse le sionisme. Le courant nationaliste marxiste se sépare alors du Bund. Il s’organise à l’origine dans des associations Poaley Tzion, qui se regroupent en 1905-1906 pour former un véritable parti. Celui-ci sera basé en Russie jusqu’à la Révolution Bolchevique, mais a dès l’origine d’autres branches nationales, dont une branche américaine et une branche palestinienne (fondée en 1906). Le dirigeant et idéologue du nouveau parti est un intellectuel né en Ukraine tsariste, Dov-Ber Borochov (1881-1917). Celui-ci réalise la synthèse entre le marxisme et le nationalisme juif. Dans son optique, la seule oppression n’est pas l’oppression de classes, et le seul moteur de l’histoire n’est donc pas la lutte de classes. L’oppression nationale, et donc les luttes de libération nationale, peuvent être aussi de puissants moteurs de l’évolution historique.
Borochov considère également que la population juive a une pyramide sociale inversée : beaucoup de bourgeois, intellectuels, artisans, commerçants, peu d’ouvriers et de paysans. Seule une vie nationale séparée permettra à la population juive de reprendre une structuration sociale « normale », condition pour le développement à la fois d’une vie nationale libérée et d’une lutte de classe triomphante.
Pour ce faire, l’émigration de masse que connaissait le judaïsme russe de l’époque (4 millions d’émigrants en 1880 et 1932), surtout vers les États-Unis, devait être redirigée vers la Palestine, afin de permettre une concentration des Juifs sur un territoire national donné. De plus, « au lieu d’aller dans des pays au développement économique trop élevé pour les immigrants juifs, il faut partir dans des pays dont le niveau de développement est largement inférieur à la production juive, de sorte que les Juifs prennent une position dominante dans ce pays et ne restent pas confinés dans des travaux marginaux, comme c’était le cas dans les anciennes communautés juives et dans les pays d’émigration. Il est nécessaire que la transmigration juive se défasse de son caractère de simple immigration et devienne une colonisation[1] ».
Et il ne s’agit là que de la branche la plus marxiste de la gauche qui pose clairement comme projet La colonisation de ce qui deviendra en 1948 l’état hébreux d’Israél.
On peu affirmer avec certitude que le projet sioniste tel qu’il était s’est trouvé bouleversé par l’histoire. La Shoah et plus généralement le nazisme ont liquidé le véritable opposant au sionisme : le judaïsme Yiddish européen, C’est avant tout le peuple Yiddish qui a été anéanti par les crimes hitlériens. Deux visions du monde s’affrontaient et l’une la Yiddish était fortement corrélée au projet de révolution prolétarienne, voir le Bund. La liquidation des organisations ouvrières d’Europe Centrale était le but du nazisme, et plus généralement celui des deux guerres mondiales, la Shoah le complément totalitaire hitlérien presque vengeur et lié à la défaite de l’Allemagne nazi.
Le paradoxe c’est que depuis la fin de l’URSS les communautés juives de l’Est s’installent dans les villes d’Europe Centrale ou vivaient leurs ancêtres ce qui nourrit l’impensable : Un renouveau de la culture yiddish en Europe. (depuis 1995/96)

Inutile de dire que l’Etat d’Israël voit d’un très mauvais œil ce renouveau Yiddish au moment même ou toutes les manipulations du MOSSAD ont pour but de faire fuir les juifs d’Europe vers l’état hébreux et singulièrement la communauté juive de France qui était traditionnellement la plus critique et la plus frondeuse.
Bienvenu aux camarades de L’Est qui portent en eux l’avenir du judaïsme et le dépassement de la Colonie de peuplement presque spartiate appelée État Juif d’Israël.
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« La question juive ne génère plus désormais de grande réaction en Pologne » , estime Konstanty Gebert. Cet avis, Anna Bikont, journaliste à la Gazeta Wyborza, le partage : « L’antisémitisme n’est plus ni un tabou ni un grand sujet de débat. » Sa toute nouvelle association - La République polonaise ouverte, organisation contre l’antisémitisme et la xénophobie - est la première du genre réunissant des Polonais juifs et non juifs. Pour leur part, les autorités polonaises adoptent une attitude très positive face au monde juif. Sans doute mesurent-elles aussi que l’affirmation d’une minorité culturelle contribue à faire la preuve au monde extérieur que la Pologne n’est pas, contrairement à la réputation qui lui est faite, un pays xénophobe...."
Pologne
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La Bibliothèque Medem

La Bibliothèque Medem, principale bibliothèque yiddish d'Europe, a été créée en 1929 par des immigrés juifs d’Europe orientale militants du Bund. Jusque dans les années 1970, elle a fonctionné en tant que bibliothèque populaire.
Pendant l'Occupation, les collections ont été cachées au sous-sol du 110, rue vieille-du-Temple, où la bibliothèque était installée. Depuis la fin des années 1970, la bibliothèque est également fréquentée par étudiants, chercheurs, traducteurs, cinéastes et journalistes.
Durant les années 1990, elle a intégré l'essentiel des collections des quatre autres bibliothèques yiddish de France. En 2002, la Bibliothèque Medem a fusionné avec l’association pour l’étude et la diffusion de la culture yiddish (AEDCY) pour créer la Maison de la culture yiddish-Bibliothèque Medem, le principal centre de diffusion de la culture yiddish en Europe.    medem

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