jeudi 11 mars 2010

Communisme de conseils par Marcel van der Linden

Traduction d’une brève présentation du mouvement du Communisme de conseils par Marcel van der Linden, historien des mouvements sociaux à l’Université d’Amsterdam. Pour des raisons de langue, nous nous sommes basé sur une version déjà traduite en anglais de l'hollandais, pour sa parution dans la revue Historical Materialism vol. 12:4 en 2004 - Disponible sur le site http://www.kurasje.org. Traduire d'une traduction n’est pas ce qu'il y a de mieux mais nous n’avions pas le choix.
Le Communisme de conseils, parfois aussi nommé gauche communiste ou ultra-gauche - avec quelques inflexions de sens -, est l’oublié de l’histoire officielle du siècle précédent. Les raisons de ce refoulement apparaissent de manière évidente lorsqu’on comprend qu’il a été, dés son origine, irréductible à toute intégration réformiste, synonyme de désintégration du projet révolutionnaire, et critique de la première heure du capitalisme bureaucratique de la mal nommée Union Soviétique.
La présentation qui suit est claire et concise. Elle n’est pas complète évidemment, mais elle nous semble être une bonne introduction. Elle reste un document élaboré par un professeur académique, avec ce que cela comporte de biais dans la démarche même, notamment une certaine stérilisation du mouvement en le transformant en objet. Cela apparaît clairement par la méconnaissance de l’auteur de l’actualité de forces et de groupes héritiers de la pensée et des pratiques du mouvement Communiste de conseils.
A propos de cette première partie historique, nous devons également souligner que van der Linden passe sous silence le rôle, dans le divorce entre Communistes de conseils et Bolcheviques, des échos directs et indirects dénonçant la contre-révolution, autour de 1920 réprimant les soviets en Russie, dont le massacre des marins de Kronstadt mené par Trotsky fut l’apogée.
Il ne clarifie pas non plus l’existence du mouvement précédent ce clash. Il mentionne, juste que la Gauche communiste était proche des Bolcheviques avant 1917. C'était notamment par leur critique commune du réformisme parlementaire et leur rejet de l’adhésion de la « gauche » aux va-t-en-guerre, illustré par la conférence de Zimmerwald. Ni le lien étroit entre les principaux acteur du mouvement et la tentative de révolution allemande dite Spartakiste. Encore plus surprenant, l'historien passes sous silence les insurrections conseillistes en Allemagne de l'Est en 1953 et en Hongrie en 1956.
La seconde partie du texte présente plusieurs débats-clefs du mouvement, et la dernière partie est un point assez académique de la recherche historique sur ce mouvement et, plus intéressant, une liste de ressources bibliographiques. Elles seront publiées sous peu.

[Cette traduction est sous licence common creative: toute utilisation non lucrative autorisée, sans modification du texte et en mentionnant son origine et son auteur.]

SUR LE COMMUNISME DE CONSEIL
Marcel van der Linden - 2004


Montée et chute

Comme la société de la Russie révolutionnaire devenait de plus en plus dure dans sa nouvelle forme les années suivant 1918 et le pouvoir politique était de plus en plus concentré – ceci dû en partie à la violence de la guerre et de la crise économique - dans les mains d'une élite bureaucratique, les mouvements oppositionnels ont continuellement émergé, à la fois à l’intérieur de la Russie et à l'étranger, cherchant à inverser le sens de la marée.(1) Karl Korsch en Allemagne, Amadeo Bordiga en Italie et Timofei Sapronov en Russie ont essayé et échoué à former une nouvelle internationale en 1926, par exemple.(2) Durant l’année 1930, l'opposition « Boukharinite » (Heinrich Brandler, Jay Lovestone, M.N. Roy et d'autres) a fait une tentative semblable. L'opposition de la gauche internationale de Trotsky, qui se forme en 1930, menant par la suite à la base de la Quatrième International en 1938, est devenue le plus connu de ces projets.

Une protestation contre les tendances en Russie s’est exprimée très tôt aux Pays Bas et en Allemagne par d’anciens sympathisants des Bolcheviques qui deviendraient plus tard connus sous le nom de « communistes de conseil » - un terme qui a été probablement utilisé à partir de 1921.(3) Les plus charismatiques orateurs de cette protestation étaient l'éducateur allemand Otto Rühle (1874-1943) et deux Néerlandais ; le poète classique Herman Gorter (1864-1927) et l'astronome Anton(ie) Pannekoek (1873-1960). Ces intellectuels avaient initialement été des admirateurs enthousiastes des développements en Russie. Gorter, par exemple, a dédiée sa brochure de 1918 La révolution mondiale « à Lénine », le révolutionnaire qui « s’est élevé au-dessus de tous les autres meneurs du prolétariat » et pour qui « Marx est le seul pair ». Un an après, Pannekoek affirmait toujours, « En Russie, le communisme a été mis en pratique depuis deux années maintenant ».(4)

Mais leur sentiment a rapidement changé. Le motif le plus important de leur retournement a été les efforts de l'Internationale Communiste établie en 1919 pour promouvoir l'exemple Bolchevique comme modèle international. En 1920, Pannekoek publie sa brochure La révolution mondiale et les tactiques communistes, dans laquelle il défend la proposition que les révolutionnaires en Europe occidentale devraient employer une tactique très différente de leurs camarades en Russie. En Europe occidentale, l'influence d'une vieille et expérimentée bourgeoisie a cadenassé chaque niveau de la société. En Russie et en Europe de l'Est, en revanche, la bourgeoisie était encore jeune et relativement faible. Pour cette raison, les ouvriers de l'Europe de l'est subissaient peu de préjudices idéologiques et étaient plus réceptifs aux idées marxistes. En conséquence, la lutte contre les institutions bourgeoises telles que les parlements et les syndicats devait être centrale à l'Ouest.

Dans son pamphlet 'Le gauchisme – une maladie infantile', Lénine a réfuté les positions des ailes gauches communistes hollandaises et allemandes.(5) Il a considéré que Pannekoek (alias K. Horner) et les penseurs proches de lui répandaient la confusion. Tandis qu'il reconnaissait qu'il y avait une « énorme différence » entre « la Russie arriérée » et « les pays avancés d'Europe occidentale », il a considéré la signification universelle de l'expérience russe bien plus importante : « c'est le modèle russe qui indique à tous les pays quelque chose - et quelque chose hautement significatif - sur leur futur proche et inévitable ».(6) En focalisant de manière centrale, « la validité internationale » de « certains dispositifs fondamentaux de notre révolution », Lénine a accentué les contradictions fondamentales au sein du mouvement communiste international. Des discussions intenses ont surgi à l'intérieur des partis communistes d'Europe de l'ouest.

Dans le parti communiste allemand (KPD), ce conflit a été aggravé par un autre développement. La conduite de l'organisation, dirigée par Paul Levi, un associé de long terme de la récente assassinée Rosa Luxemburg, prend la décision à son congrès d'octobre 1919 que tous les membres doivent participer aux élections parlementaires et combattre la bureaucratie des syndicats de l'intérieur des syndicats. Cette nouvelle ligne était, dans la pratique, équivalente à déclarer une scission, puisque l’aile gauche ne pouvait en aucune façon l'accepter. Le résultat, en tous cas, a été que le KPD a perdu environ la moitié de ses cent mille membres en quelques mois. Dans quelques zones, telles que le grand Berlin, le Nord-Ouest (Hambourg et Brême), la Basse-Saxe (Hannovre) et la Saxe Est (Dresde), l'organisation a été quasiment éliminée.

Au début, l'opposition expulsée n'a pas voulu fonder un nouveau parti en propre. Mais, quand la direction du KPD a agi de manière hésitante aux premiers temps de la tentative de putsch de l’extrême droite de Kapp en mars 1920, et a semblé isolée dans les sections militantes de la classe ouvrière, la décision a été prise d’instituer une organisation rivale. Les 4-5 avril 1920, le Parti des ouvriers communistes d'Allemagne (KAPD) a été en conséquence fondé. À son commencement, il avait 38'000 membres. Dès le février 1920, le Syndicat Général Ouvrier (AAUD) avait été fondé, une organisation modelée dans une certaine mesure sur l’Industrial Workers of the World (IWW) des USA, que beaucoup ont vus comme une fédération de syndicat liée au KAPD. Le KAPD s'est épanoui brièvement. Son apogée se situe probablement en août 1920, quand il a eu environ 40'000 membres.(7) Dès lors, le parti a été décimé par une série de scissions et de groupes dissidents. Le coup de grâce est venu en mars 1922, avec la division entre le «courant de Berlin » et un « courant d'Essen ».(8) Vers la fin 1924, les deux groupes ensemble n’avaient plus que 2'700 membres.(9)

Le KAPD a fonctionné au début sur la prétention que le mouvement communiste international pourrait encore être réformé. Mais, quand les tentatives de la délégation du KAPD au troisième congrès du Comintern à Moscou (juin- juillet 1921) de former une opposition de gauche internationale ont échouées, la décision a été immédiatement prise de construire une nouvelle Internationale des ouvriers communistes (KAI, parfois désigné sous le nom de quatrième Internationale), quoiqu'une grande tendance dans le parti (qui deviendrait plus tard le « courant de Berlin ") ait considéré cette initiative prématurée. Au niveau programmatique, la KAI a pris comme point de départ les propositions de Herman Gorter dans sa récente lettre ouverte au camarade Lénine, qui était, en fait, principalement une répétition des arguments de Pannekoek. En dehors de l'Allemagne, la KAI a été principalement soutenu par des groupes politiques très restreints, tels que l'organisation sœur hollandaise KAPN, un groupe britannique autour de Sylvia Pankhurst et le Parti ouvrier communiste Bulgare autour du journal Rabotchnik Iskra.

Dans le mouvement communiste de conseils - qui s’est peu à peu diversifié en raison de la désintégration du KAPD - la critique de la Russie est rapidement devenue plus intense. Le porte-parole de Saxonnie Est, Otto Rühle fut peut-être le premier à conclure que les Bolcheviques n'établissaient pas le socialisme. Rühle avait été un délégué du KAPD au deuxième congrès du Comintern mi-1920, mais il l’avait quitté en protestant avant même que le congrès ait commencé. Une fois de retour en Allemagne, il a livré sa consternation. Les Bolcheviques essayaient d’escamoter une époque entière par le saut direct du féodalisme au socialisme. L’ajournement de la révolution mondiale avait condamné cette tentative à un échec. Les résultats en étaient « une déception épouvantable ».(10) Les Bolcheviques avaient institué un ultra-centralisme qui correspondait complètement au caractère bourgeois de leur révolution.

« Le centralisme est le principe d'organisation de l'époque bourgeoise capitaliste. Par ces moyens, un état bourgeois et une économie capitaliste peuvent être construits. Un état prolétaire et une économie socialiste ne le peuvent pas cependant. Ils requièrent le système des conseils. », Otto Rühle (11).
En peu de temps, cette opinion de Rühle était généralement acceptée dans les cercles du KAPD. Au cours de 1921, le mouvement communiste de conseils a ainsi commencé à se démarquer clairement du communisme officiel. Les points de départ du mouvement peuvent être récapitulés simplement. Premièrement, le capitalisme est en régression et devrait être supprimé immédiatement. Deuxièmement, la seule alternative au capitalisme est une démocratie de conseils ouvriers, basée sur une économie contrôlée par la classe ouvrière. Troisièmement, la bourgeoisie et ses alliés sociaux-démocrates essayent de sauver le capitalisme de son destin au moyen de la manipulation « démocratique » de la classe ouvrière. Quatrièmement, afin d'accélérer l'établissement d'une démocratie de conseils, il est nécessaire de résister de manière consistante à cette manipulation. Ce qui signifie, d'une part, boycotter toutes les élections parlementaires et, d'autre part, systématiquement lutter contre les vieux syndicats (qui sont des organes de gestion commune du capitalisme). En conclusion, les sociétés de type Soviétique ne sont pas une alternative au capitalisme mais, plutôt, une nouvelle forme de capitalisme.

Ces cinq points de départ sont les paramètres dans lesquels les discussions ont eu lieu parmi les communistes de conseils au cours des quatre-vingts dernières années. Il y a une place considérable pour des divergences de vues fondamentales dans ces paramètres. Les différences ont été également soutenues par le déclin continu du mouvement, qui a ramené les communistes de conseil restants à de petits groupes. Dans ces groupes, la discussion théorique interne a souvent été plus importante que le travail politique pratique.

Le communisme de conseils organisé a disparu de la scène en Allemagne après la prise du pouvoir par Hitler en 1933, bien que les groupes soient demeurés actifs dans la résistance.(12) Aux Pays Bas, plusieurs petits groupes se sont développés, un d’eux, le Groupe des communistes internationaux (GIC), a continué de servir de centre coordonné aux discussions internationales jusqu'à la fin des années 1930 et, entre autres choses, a publié un journal (Rätekorrespondenz, 1934-7) jusqu’à sa fin. Plusieurs textes, parus dans les premiers numéros de ce périodique, ont plus tard fonctionné plus ou moins comme plate-forme substantielle du mouvement international. Le premier de ces textes était « L’essor d'un nouveau mouvement de travail » de l'éducateur hollandais Henk Canne Meijer (1890-1962), qui peut être vu à juste titre comme « l’âme » du GIC.(13) Canne Meijer a expliqué que le rôle historique de la totalité du vieux mouvement du travail (composé des partis, des syndicats et des coopératives) a été épuisé et qu'un nouveau mouvement du travail montait à présent, basé entièrement sur une activité prolétaire autonome.(14)

Un deuxième texte influent était les « Thèses sur le Bolchevisme » du journaliste et professeur allemand Helmut Wagner (1904-89). Wagner a caractérisé l'Union Soviétique comme un capitalisme d'Etat sans bourgeoisie, zigzaguant constamment entre les intérêts des ouvriers et des paysans. Les plans quinquennaux et la collectivisation obligatoire n'étaient rien d’autre que des tentatives de garder la contradiction entre ces deux classes sous contrôle par la force.(15) Wagner supposait toujours que les Bolcheviques avaient suivi des politiques incorrectes dans un effort d’établir le socialisme. Anton Pannekoek est venu quelques années après à une conclusion différente, celle que les Bolcheviques avaient effectué une révolution bourgeoise, de sorte que, plutôt que de suivre des politiques incorrectes, ils avaient suivi les seules politiques possibles. Leur seule « erreur » avait été d'imaginer qu'elles étaient le socialisme concret plutôt que le capitalisme.

Un ancien membre du KAPD, émigré aux Etats-Unis en 1926, l’ouvrier métallurgiste Paul Mattick (1904-81), a commencé à construire une opération de lui-même à Chicago au début des années 30.(16) Il était, entre autres, le moteur du journal International Council Correspondence.(17) En Australie, J.A. Dawson (1889-1958) publie le Southern Advocate of Workers' Councils pendant plusieurs années juste après la deuxième guerre mondiale,(18) tandis que Diez édite les textes des communistes de conseils au Chili. De temps en temps, un penseur marxiste indépendant se tourne en direction du communisme de conseils, à l’instar du juriste et philosophe ex-communiste Karl Korsch (1886-1961) à partir du début des années 30.

Le communisme de Conseils a jouit quelques années un peu des feux de la rampe durant le florissant mouvement étudiant des années 60, en particulier en Allemagne, Italie et France. Des textes classiques ont été republiés et les « vétérans » comme Mattick et le journaliste hollandais Cajo Brendel (né en 1915 et peut-être dernier véritable disciple de Pannekoek) étaient des orateurs et des auteurs populaires. Le « vieux » communisme de conseils a été souvent intégré de manière plus ou moins éclectique dans une « nouvelle » théorie ou vision du monde. C'était patent dans le livre de Daniel et Gabriel Cohn-Bendit, Le gauchisme: remède à la maladie sénile du communisme.(19) Avec le déclin des « mouvements de 1968 », le communisme de conseils disparaît également en grande partie une fois de plus, bien que des groupes soient toujours en activité dans divers endroits en Europe occidentale et Amérique du Nord.(20)


Notes :
1. Remerciements à Cajo Brendel, ötz Langkau et aux rédacteurs de ce journal de leurs commentaires sur des versions antérieures de ce document.
2. Voir Riechers 1973, Montaldi 1975, Prat 1984.
3. Kool 1970, P. 575.
4. Horner 1919, P. 495.
5. Herman Gorter a répondu à Lénine dans sa lettre ouverte au camarade Lénine (Gorter 1989 [1920]). Voir également De Liagre Böhl 1978.
6. Lénine 1920, Pp. 21-2.
7. Bock 1993, P. 239.
8. La question des revendications salariales a joué un rôle central dans la scission. Le courant d'Essen a argué du fait qu'il était contre-révolutionnaire de continuer d'exiger des salaires plus élevés. Puisque le capitalisme était à son lit de mort, les demandes économiques pourraient seulement retarder la fin de la vieille société. Il était temps de lutter pour une conquête complète du pouvoir, pour le contrôle de la société dans son ensemble. Le courant de Berlin a continué, en revanche, à souligner l'importance des revendications salariales, parce que les ouvriers avaient besoin de salaires plus élevés dans un moment de forte inflation.
9. Bock 1993, Pp. 319-20.
10. Rühle 1920a.
11. Rühle 1920b.
12. Voir Ihlau 1969.
13. Brendel 1974, P. 259.
14 Canne Meijer 1934.
15. Wagner 1934. En 1936-37, en exil en Suisse, Wagner a augmenté ses « thèses » dans un manuscrit non publié « Les bases des politiques de la force armée Bolchevique : Une contribution à une sociologie du Bolchevisme ». Il a édité des parties de son manuscrit sous le pseudonyme de Rudolf Sprenger. Voir, par exemple, Sprenger 1940.
16. Bonacchi 1977, Dingel 1981.
17. Cette publication a commencé en 1934, à l'origine principalement version de langue anglaise du périodique Rätekorrespondenz du GIC. Il a été retitré Living marxism en 1938 et un nouvel essai en 1942. Sa publication a cessée en 1943. En 1970, Greenwood press a édité une réimpression de fac-similé.
18. Wright 1980.
19. Édité à Paris par Seuil en 1968.
20. Le vétéran communiste de conseil hollandais Cajo Brendel m'a écrit (12 décembre 2001) : « Ces cinq dernières années, j'ai été témoin de l'apparition de groupes communistes de conseil avec leurs propres journaux à Berlin, Lübeck, à Hambourg, à Freiburg, Salzungen, à Cologne, Duisburg et à Oberhausen…. En outre, il y a également des groupes communistes de conseil en France, aux USA et au Canada. Sans compter l'Espagne, l'Italie et la Grèce ». D'ailleurs, je devrais mentionner le Courant Communiste International, une tendance internationale très petite d'origine française, qui n'est pas à proprement parler communiste de conseil, mais qui a une large affiliation.

Voici la suite de la présentation du Communisme de conseils par l’historien Marcel van der Linden. Il esquisse dans cette partie quelques unes des polémiques qui ont animé le mouvement conseilliste sur la base de son rejet du réformisme, y compris du capitalisme centralisé russe.

Une des questions présentées est la portée de la fameuse baisse tendancielle du taux de profit, soulignée par Marx dans le Capital, et les conséquences que l’on doit en tirer pour analyser le capitalisme. Un thème toujours d’actualité, à l’heure où le système d’exploitation se retrouve de nouveau en crise, et que bon nombres de ‘critiques’ en restent à une dénonciation du capital financier, sans saisir que derrière cette fumée massive, le feu couve dans les lieux fondamentaux de la production capitaliste.

Un autre thème, décliné en plusieurs questions, concerne les conditions favorables à la révolution, que ce soit sous l’angle de la conscience subjective, la spontanéité et de l’action isolée. Enfin question rarement abordée de front, van der Linden évoque la réflexion menée pour imaginer des principes d’un mode de production communiste dans le mouvement. Les polémiques brièvement présentées ici ne sont pas mortes et ont évoluées, en se mêlant à d’autres courants de pensée (notamment ceux de la gauche communiste italienne inspirée d’Amadeo Bordiga), et se retrouve aujourd’hui, par exemple et entre autres, dans le concept pratique de la communisation. Montrant en creux, s'il en est besoin, que l'aspiration communiste reste bien vivante, sous forme de débats et de luttes.

Sur le Communisme de Conseils


Marcel van der Linden - 2004
Discussions

Il y a eu de nombreuses discussions internes parmi les communistes de conseils depuis les années 20. Ici, je me confine à un aperçu des polémiques les plus importantes.


1. Caractérisation de la période historique.
Qu'est ce que signifie exactement la proposition que le capitalisme est en régression ? Dans les années 20 et les années 30, beaucoup de marxistes (des communistes de conseils et d'autres) ont pensé que le capitalisme était très proche de la fin de son ère. Cette opinion a été souvent soutenue avec des références à la théorie de Rosa Luxembourg selon laquelle, en ayant conquis la planète entière, le capitalisme avait atteint sa limite historique. Vers la fin des années 20, une deuxième théorie a été ajoutée à l'argument, basée sur le livre de Henryk Grossmann L'effondrement du capitalisme.(21) Grossmann avait employé les schémas de reproduction de Marx pour prouver que la hausse de la composition du capital organique mène automatiquement à l’arrêt du processus d'accumulation, et que le capitalisme a donc une limite interne objective. L'opinion de Grossmann était le sujet de discussions féroces parmi les communistes de conseils au début des années 30. Korsch et Pannekoek, entre autres, rejetaient Grossmann, alors que Mattick défendait ses points clés.(22) Pannekoek a argué du fait que le socialisme verrait le jour, non pas parce que le capitalisme s'effondrerait et forcerait ainsi les ouvriers à former de nouvelles organisations, mais, plutôt, parce que le capitalisme deviendrait de plus en plus insupportable pour les ouvriers et les inciterait ainsi à former les nouvelle organisations qui feraient s’effondrer le capitalisme. Mattick, en revanche, a estimé que l'argumentation de Pannekoek était un sophisme, parce que l'effondrement capitaliste et la lutte de classe révolutionnaire sont deux faces de la même pièce de monnaie : la concentration continue du capital mènerait à la misère prolongée pour les ouvriers, transformant leur lutte économique en lutte révolutionnaire. Dire que l'effondrement du capitalisme était inévitable serait ainsi identique que dire que la révolution était inévitable.


De telles discussions ont naturellement semblé beaucoup moins pressantes pendant le long boom de l’après Deuxième Guerre mondiale. A ce moment, la question centrale est devenue comment interpréter le boom. Aucun communiste de conseils n'a cru que le capitalisme avait enfin trouvé une manière de garder ses contradictions fondamentales sous contrôle. Ils étaient tous convaincus, plutôt, que « les années d'or » signifient seulement un ajournement du jour des comptes. Le défi théorique et politique était surtout d'analyser le boom comme un phénomène provisoire. Paul Mattick, en particulier, a pris cette tâche sur lui. Dès la fin des années 1930, il a commencé à développer une critique de John Maynard Keynes, aboutissant en 1969 à son magnum opus Marx et Keynes. Selon Mattick, Marx n'avait pas prévu qu'une période keynésienne d'intervention économique d'Etat étendu se produirait (cependant la théorie de Marx n’a nullement éliminé une telle possibilité). Le keynésianisme « a silencieusement accepté » l'opinion de Marx au sujet des crises immanentes du capitalisme, et, en même temps, a offert un remède sous forme d'interférence consciente avec le mécanisme du marché.(23)
Ce remède ne peut probablement pas résoudre le problème structurel de l'accumulation du capital, cependant, parce que l'intervention de l'état accrue a mené à une production plus inutile (des armes et ainsi de suite) et à des travaux publics. Même si de nouveaux marchés ont été créés pour le capital de cette façon, "… les produits finis de la production du gouvernement induit, résultant d'une longue chaîne de processus de fabrication intermédiaires, n'ont pas la forme d'un produit qui pourrait être vendu avec profit sur le marché."(24) La dépense de déficit public est donc « non pas une partie de la demande globale réelle, mais une politique délibérée de production au delà d’elle ».(25) Cette politique, basée sur une augmentation continuelle de la dette nationale (et, par conséquent, une dépréciation régulière des revenus et dettes), est forcée d’atteindre un cul-de-sac à un certain point. Malgré la longue durée des conditions plutôt « prospères » dans les pays industriels avancés, il n'y a aucun terrain pour prétendre que la production capitaliste a surmonté ses contradictions inhérentes par les interventions de l'état dans l'économie.(26)


Mattick était également alerte à quelques conséquences non-économiques possibles du capitalisme d'après-guerre, à l’instar de l'attention qu'il a consacrée, beaucoup plus tôt que bien d'autres marxistes, aux questions écologiques. En 1976, il a consacré un essai à « la destruction continue de l'environnement ». Il a argué du fait que les menaces pour l'habitat humain n'étaient pas le résultat du développement des forces productives, mais plutôt, des relations capitalistes de production et de leur « gaspillage monstrueux de la force de travail humain et des ressources naturelles ». En même temps, Mattick n'a pas exclu la possibilité que le capitalisme trouve une solution à cette menace par lui-même :
Par la manière dont la marche du monde est déterminée par le profit, les capitalistes eux-mêmes peuvent finir par se soucier des problèmes écologiques, rien que parce qu'ils ont un impact sur les bénéfices. Les capitalistes n'ont aucun intérêt particulier à détruire le monde ; s'il s'avère que préserver le monde peut aussi générer des profits, alors la protection du monde deviendra également un business.(28)


2. Intervention révolutionnaire dans les luttes des ouvriers.
La différence la plus importante parmi les communistes de conseil concerne probablement l'intervention révolutionnaire dans les luttes des ouvriers. Les partis politiques du « vieux » mouvement ouvrier avaient échoué. Quand il s’est montré possible d'améliorer les conditions des ouvriers dans les confins du capitalisme, le mouvement ouvrier, d’abord radical, s’est transformé en institution fournissant un appui additionnel pour le status quo social. (29) Est-ce que cette cooptation du « vieux » mouvement signifiait également que le concept même de parti ouvrier révolutionnaire était devenu désuet ? Est-ce qu'un parti révolutionnaire peut se montrer utile en instruisant le prolétariat pour l'activité autonome, ou tous les partis politiques sans exception étaient des organisations bourgeoises qui devaient être combattues ?


Au cours des années 20, trois positions différentes se sont graduellement cristallisées. D'abord, il y avait des communistes de conseils qui ont cru que le « vieux » mouvement ouvrier avait seulement discrédité un certain genre de parti, mais pas l'idée de parti en soi. Le nouveau parti révolutionnaire ne devrait pas être séparé de la classe ouvrière, mais devrait dialectiquement se fondre avec lui. Cette position a été défendue par, notamment, Herman Gorter, qui a récapitulé l'argumentation vigoureusement en trois points :
Premièrement, le regroupement de tous les ouvriers, de la grande majorité du prolétariat dans le syndicat [révolutionnaire] ; deuxièmement, le regroupement des ouvriers les plus conscients en parti ; troisièmement, unité du syndicat et du parti.(30)
Les avocats des « organisations unitaires » ont eu une deuxième position. Le théoricien le plus important de cette position intermédiaire était Otto Rühle, qui avait déjà déclaré en 1920 que « la révolution n'est pas une affaire de parti [Die Revolution ist keine Parteisache] ». Aux yeux de Rühle, la répartition des tâches entre parti et syndicat était un legs du capitalisme. L'organisation unitaire, que les ouvriers pouvaient utiliser pour défendre leurs intérêts sur tous les fronts et promouvoir la démocratie de conseils, devrait les remplacer tous les deux. Le point de départ de l’apprentissage révolutionnaire des ouvriers se trouvait où ils produisaient la plus-value, c.-à-d. le lieu de travail. Là ils devaient organiser leur lutte eux-mêmes. Par la lutte économique, ils s'instruiraient et arriveraient à une conscience plus élevée et politique. Ces apprentissages trouveraient son expression organisationnelle dans les fédérations des organisations de lieux de travail, qui mèneraient lutte économique et politique simultanément. Ce point de vue était pratiquement identique au syndicalisme révolutionnaire.(31)


Les communistes de conseils les plus radicaux étaient ceux qui ont catégoriquement refusé d'intervenir dans le mouvement ouvrier. Anton Pannekoek, bien qu’en n’étant pas le créateur, était le représentant le plus en avant de ce point de vue. Il présente sa logique dans ses mémoires :
[Sous l'influence de Henk Canne Meijer et d’autres] de nouveaux principes sont devenu peu à peu plus clairs. Celui-ci en particulier : les masses travailleuses doivent elles-mêmes prendre les décisions au sujet de leur lutte, et elles-mêmes l'effectuer et la mener. Ceci semble un non-sens banal ou évident ; mais il signifie qu'il n'y a aucune place pour des chefs en tant que tels. Je me rappelle avoir une fois débattu avec moi-même pendant une grande grève de ce que les ouvriers devraient faire, et je ne pouvais pas me représenter laquelle des deux attitudes différentes devait être prise ; et que dire si on doit donner son avis ou des conseils dans un article ou un journal ? En fin de compte, grâce à un article de Henk, j'ai vu la solution simple d'un seul trait : je n’ai pas à me le figurer ; les ouvriers doivent se le représenter eux-mêmes et eux-mêmes prennent la pleine responsabilité de cela. (32)


La tâche des communistes de conseils, selon cette approche, était exclusivement d'étudier et d’analyser le capitalisme et les luttes des ouvriers. Ce point de vue, qui est encore propagé aujourd'hui par Cajo Brendel et quelques associés, a valu à ses défenseurs le sobriquet de « moines cloîtrés du marxisme ».(33)


3. Facteurs subjectifs.


Les polémiques sur la construction du parti sont liées à une autre discussion. Si, en fait, « les conditions objectives » dans les pays capitalistes avancés sont mûres pour la révolution, quels sont « les facteurs subjectifs » qui empêchent la classe ouvrière d'établir une nouvelle société ? Rühle est arrivé à la conclusion, autour de 1920, que la cause la plus profonde de l'échec de la révolution allemande de 1918-19 s’origine, non pas dans les erreurs d'une ou de l'autre organisation révolutionnaire, mais, plutôt, dans la mentalité de la classe ouvrière. La révolution serait seulement possible dans les pays industrialisés quand la classe ouvrière a assez confiance en elle et de volonté pour prendre le contrôle des vrais lieux de pouvoir, les lieux de travail, et mettre dans les mains d’organisations unitaires le pouvoir politique et économique. Le fait que la classe ouvrière n'ait pas agit ainsi en 1918-19 était le résultat de sa mentalité de subalterne. Rühle écrit en 1925 :
Ce qui est le plus nécessaire aujourd'hui est le démontage progressif de l'autorité chez les personnes elles-mêmes, dans leur mode d'activité psychique, dans la pratique générale et quotidienne de la vie dans la société. Le démontage de l'autorité dans l'appareil d'organisation est important. Son démontage dans la théorie et la tactique de la lutte de classe est plus important encore. Mais le plus important de tous est le démantèlement de l'autorité dans l'âme humaine, parce que sans celui-ci il est impossible de supprimer l'autorité dans l'organisation ou la tactique et la théorie.(34)
Tandis que Rühle préconisait ainsi une large approche pédagogique révolutionnaire, la plupart des communistes de conseils ont considéré qu'il n'était pas nécessaire de changer la psychologie complète de la classe ouvrière, mais de lutter seulement contre les idées politiques erronées. Leur prétention fondamentale était que l'idéologie bourgeoise des ouvriers les a empêchés d'établir une démocratie des conseils. Comme Pannekoek le dit :
Ce qui entrave [les ouvriers] est principalement la puissance des idées héritées et infusées, la puissance spirituelle formidable du monde de la classe moyenne, enveloppant leurs esprits dans un nuage épais de croyance et d’idéologies, les divisant, et les rendant incertains et confus. Le processus de compréhension, d'éclaircir et de vaincre ce monde de vieilles idées et d’idéologies est le processus essentiel pour établir le pouvoir de la classe ouvrière, il est le progrès de la révolution.(35)
La philosophie marxiste a eu un rôle central en expliquant et en combattant « l’épais nuage de la croyance et des idéologies ». C'est pourquoi Pannekoek, en particulier, a passé un temps considérable à critiquer ce qu'il a considéré comme la pensée bourgeoise à l'intérieur du mouvement ouvrier. En 1938, il a publié une critique de Lénine, particulièrement de son livre Matérialisme et Empiriocriticisme de 1909.(36) Pannekoek a essayé de montrer que Lénine a échoué dans sa critique des disciples machiens russes Bogdanov et Lunacharsky et d'Ernst Mach lui-même et de dépasser le matérialisme du dix-huitième siècle des lumières. Lénine a ramené la « matière » à la matière physique, alors que le matérialisme historique a un concept beaucoup plus large de matière, à savoir le concept « de réalité objective », ou « de l’entière réalité observée », y compris « l’esprit et les fantaisies » (Eugen Dietzgen).(37) Lénine a partagé sa tendance vers le « matérialisme de classe moyenne », selon Pannekoek, avec son mentor philosophique Gregorii Plekhanov. Leur pensée était dans les deux cas le produit « des conditions sociales russes » :
En Russie… le combat contre le Tsarisme était analogue à l'ancien combat contre l'absolutisme en Europe. En Russie aussi, l'église et la religion étaient les appuis les plus forts du système de gouvernement. La lutte contre la religion était ici une nécessité sociale principale…. Ainsi la lutte de la classe prolétaire en Russie était en même temps une lutte contre l'absolutisme tsariste, sous la bannière du socialisme. Ainsi le marxisme en Russie… a nécessairement assumé un autre caractère qu'en Europe occidentale. C'était toujours la théorie d'une classe ouvrière de combat ; mais cette classe a dû lutter en premier lieu pour ce qui en Europe occidentale avait été la fonction de la bourgeoisie, avec les intellectuels en tant que ses associés. Ainsi les intellectuels russes, en adaptant cette théorie à cette tâche locale, ont dû trouver une forme de marxisme dans laquelle la critique de la religion s'est tenue au premier plan. Ils l'ont trouvée dans une approche des formes plus vieilles de matérialisme, et dans les premiers écrits de Marx.(38)
Selon Pannekoek, Lénine menait une bataille déjà gagnée en Europe occidentale. Les idées de Lénine étaient inutiles aux gens vivant sous le capitalisme développé, et rendraient seulement l'auto-émancipation de la classe ouvrière plus difficile.(39)


4. Le rôle des actions individuelles.


Une autre polémique, sur le rôle des différentes actions, était également liée à la discussion sur le parti. Les communistes de conseils conscients devaient-ils effectuer « des actions exemplaires » afin de sortir le prolétariat de son assoupissement ? Ou était-ce absolument la chose fausse à ne pas faire, parce qu'elle distrait les masses de leur auto-émancipation ? Cela n'était en aucune façon une question purement scolaire. Les communistes de Conseils avec des lignes « activistes » ont essayé d'agir d'une manière « exemplaire » plusieurs fois pendant les années 20 et les années 30. Dans les années tempétueuses de la révolution allemande, d'abord l'arpenteur Max Hölz (1899-1933) et, un peu plus tard, l’ancien mouleur devenu handicapé Karl Plättner (1893-1945) ont constitués des groupes armés, qui, entre autres, ont volé les banques et pillé des maisons de campagne afin de distribuer le butin parmi les pauvres. Ils espéraient de cette façon montrer la vulnérabilité des institutions existantes et inspirer d'autres ouvriers en situations semblables.(40) Un autre défenseur communiste de conseils de l'action exemplaire, le travailleur de la construction hollandais handicapé Marinus van der Lubbe (1909-34), a obtenu une renommée mondiale après avoir mis le feu au Reichstag de Berlin le 27 février 1933, parce que, comme il le déclara plus tard à la police, « j'ai vu que les ouvriers n'allaient rien faire d’eux-mêmes [contre le national-socialisme] ». Van der Lubbe avait été un membre aux Pays Bas de l’opposition de gauche des ouvriers d'Eduard Sirach (1895-1937), un groupe communiste de conseils basée à Rotterdam.(41)


Les différentes réactions des communistes de Conseil à l'acte de Van der Lubbe ont démontré sur quel sujet portait la discussion sur l'action exemplaire. Anton Pannekoek (qui était proche des « anti-activistes » du Groupe des communistes internationaux (GIC)) a critiqué avec force l'action de Van der Lubbe et l'a jugée « sans aucune valeur ». Eduard Sirach, en revanche, a publié une brochure qui fini comme suit :
Mettre le feu au bâtiment du Reichstag était l'acte d'un révolutionnaire prolétaire… Pendant que la fumée s’élevait de cette maison de la déception démocratique, dans laquelle les masses allemandes ont été vendues au capitalisme pendant quinze années, les illusions dans la Démocratie Parlementaire qui avait gardé les ouvriers allemands enchaînés au capitalisme sont également parties en fumée. La soif d'action et l'esprit de dévouement qui a inspiré Van der Lubbe doit également inspirer les masses travailleuses si elles sont de mettre un terme au capitalisme criminel ! ! C'est pourquoi nous sommes solidaires avec lui ! (42)
5. L'économie post-capitaliste.


Sous l'impact des événements en Russie/Union Soviétique, principalement des auteurs pro-libre-marché (Ludwig von Mises et d'autres) avaient argué dans les années après 1917 qu'une économie à planification centralisée était impossible en principe. Seuls quelques socialistes radicaux avaient relevé le défi alors pour essayer de prouver le contraire. Les exceptions positives les plus importantes étaient probablement l'Austro-marxiste Otto Leichter et Karl Polányi, qui a été inspiré par les idées du « socialisme de guilde ».(43)


L'ouvrier métallurgiste allemand Jan Appel (1890-1985), qui avait représenté le KAPD aux deuxième et troisième congrès du Comintern et avait émigré illégalement aux Pays Bas en 1926, a essayé de développer une alternative communiste de conseils au capitalisme. Son point de départ était qu'une société communiste développée n'aurait aucun marché, aucune concurrence, aucun argent et aucun prix. Il y aurait ainsi seulement une économie naturelle, dans laquelle la production et la distribution seraient réglées démocratiquement. Appel a paré la critique de Von Mises et ses co-penseurs qu'une économie raisonnable était impensable dans de telles circonstances étant donné le manque d'une unité de comptabilité (telle que la valeur), en proposant le temps de travail socialement nécessaire comme base pour une telle unité de comptabilité. Appel a travaillé cette idée dans un manuscrit qui a été discuté et développé plus avant dans les groupes communistes internationaux. Le résultat a été publié en 1930 comme « travail collectif » sous le titre Les principes fondamentaux de la production et de la distribution communistes.(44) Le texte allait demeurer un sujet de discussion et subir une série de révisions les années suivantes.(45)


Les Principes fondamentaux contiennent une richesse d’analyses, abordant un éventail de problèmes d'organisation économique communiste : le rôle des petits et moyens paysans, par exemple, et de priorités pour le déploiement des ressources dans différentes phases de développement. Mais le centre de son analyse est la question des mécanismes de distribution. Les Principes divisent l’économie communiste en deux secteurs : d'une part « les établissements productifs » qui fournissent les biens et les services pour lesquels ils reçoivent compensation, et d'une part « les établissements pour à usage social général » (établissements de GSU), qui ne sont pas compensés de leurs produits. Une usine de chaussure, par exemple, est un établissement productif, un hôpital un établissement de GSU. Les deux secteurs se composent d’unités autonomes dans lesquelles les employés ont la liberté complète de décision. « La coordination horizontale » parmi les différentes unités résulte du flux des produits entre eux (sous forme de moyens de production et biens de consommation).(46)


Le principe « de selon les besoins » est réalisé par le secteur de GSU, mais pas dans l'autre secteur. En d'autres termes, la consommation totale par la population peut être divisée en parts individuelles (produits du secteur productif) et part collective (produits du secteur de GSU). Dans les deux, les moyens de production fixes et circulants (P) sont traités par le travail (L) afin de fabriquer des produits. Tous les composants du processus de fabrication contiennent des quantités spécifiques de temps de production social moyen. Des producteurs sont récompensés de leurs efforts avec les certificats de travail, en valeur par exemple « une heure de temps de production social moyen ».(47) Mais les heures travaillées ne sont pas toutes converties en certificats de travail. Un exemple peut clarifier ce point. Laissez nous supposer que tous les établissements productifs en général dans un pays donné consomment 700 millions d'heures de travail de P et 600 millions d'heures de travail de L, et fabriquent des produits d’une valeur de 1.300 millions d'heures de travail. Alors, les besoins productifs du secteur productif (P) a besoin de 700 millions d'heures de travail afin de se reproduire, laissant 600 millions d'heures de travail pour le reste de la société. Laissez nous supposer encore, que le secteur de GSU consomme 58 millions d'heures de P et 50 millions d'heures de travail de L (avec un résultat de 108 millions d'heures de travail), de sorte que ce secteur ait besoin de 58 millions d'heures de travail (P) pour se reproduire. Ceci signifie que l'entrée totale sous forme de travail (L) dans la société est 650 millions, tandis que 600 - 58 = 542 millions d'heures de travail sont laissées pour la consommation individuelle. Le soi-disant « facteur de rémunération » ou le « facteur de la consommation individuelle » (FIC) est alors 542/650 = 0.83. Si un ouvrier travaille 40 heures par semaine, il reçoit ainsi seulement les certificats de travail équivalents à 0.83 x 40 = 33.2 heures de travail.(48)


Au fil du développement de la société communiste, la taille relative du secteur de GSU augmente, de sorte que, par la suite, des secteurs tels que les approvisionnements alimentaires, le transport, le logement, etc. sont également incorporés à eux.(49) En dépit de cette tendance vers la croissance, cependant, le secteur de GSU ne pourra jamais inclure la société entière, et le FIC ne sera jamais réduit ainsi à zéro :
Seuls ces établissements productifs qui assurent la satisfaction des besoins généraux de biens seront transformables en établissements du type de GSU. Une petite réflexion révèlera qu'il ne sera jamais possible d'inclure dans le système la totalité de la distribution socialisée, aux articles et biens nombreux et variés qui reflètent les goûts spéciaux dictés par divers intérêts humains d'une sorte spéciale.(50)
L’idée noyau des Principes a semblé recevoir l'appui puissant des Grundrisse de Marx à leur publication en 1939, notamment ce passage :
L'économie du temps, c’est à quoi toute l'économie se réduit finalement... Ainsi, l'économie du temps, avec la distribution planifiée du temps de travail parmi les diverses branches de production, demeure la première loi économique sur la base de la production commune. Ceci devient loi, là, à un degré encore plus élevé. Cependant, c'est essentiellement différent d'une mesure des valeurs d'échange (travail ou produits) par le temps de travail.(51)


Les Principes fondamentaux ont joué un rôle au cours des discussions des communistes de conseils jusqu'aux années 70, mais la plupart du temps comme texte de fond, puisque les auteurs lui ont emprunté des idées sans mentionner leur source.(52)
Notes
21. Grossman 1929.
22. Bonacchi 1977, Pp. 57-64.
23. Mattick 1969, P. 130.
24. Mattick 1969, P. 154 ; voir également P. 118.
25. Mattick 1969, P. 160.
26. Mattick 1976, Pp. 232-3.
27. Mattick 1976, Pp. 232-3
28. Mattick 1976, P. 237.
29. Mattick 1969, P. 131.
30. Gorter 1978, P. 170.
31. Bock 1990.
32. Pannekoek 1982, P. 215.
33. Kool 1978. L'expression a commencé avec le leader
syndicaliste et parlementaire révolutionnaire hollandais Henk Sneevliet (1883-1942).
34. Rühle 1975, P. 141. Partiellement en raison de l'influence de son épouse Alice Gerstel, Rühle a vu un raccordement logique entre le marxisme pédagogique qu'il a propagé et Individualpsychologie d'Alfred Adler, dans laquelle la recherche pour la conscience intégrale de l'individu était également centrale. Rühle a consacré une grande partie du reste de sa vie à développer cette idée. Voir Kutz 1991 et Schoch 1995. Beaucoup de communistes de conseil ont eu peu de considération pour l'orientation pédagogique de Rühle. Le jugement de Mattick était : « Cette partie de l'activité de Rühle, si on l'évalue franchement ou négativement, a peu, si ce n'est rien, à faire avec les problèmes qui assaillent le prolétariat allemand » (Mattick 1978, Pp. 110-11).
35. Pannekoek 1948, P. 77.
36. Le livre de Lénine avait été édité en 1909 en russe. La première traduction (en allemand) a été publiée en 1927.
37. Pannekoek 1948, P. 61. Gorter et Pannekoek ont vu le der du livre Das Wesen der menschlichen Kopfarbeit (1869) par le philosophe issue de la classe ouvrière allemand Eugen Dietzgen (1818-88) comme une contribution cruciale au développement de la théorie marxiste. Brendel 1970, Pp. 140-2 ; Bock 1992 ; De Liagre Böhl 1996, Pp. 252-4.
38. Pannekoek 1948, Pp. 68-9.
39. Korsch (1938) était plus ou moins proche de Pannekoek. Une réaction critique (visant entre autres « le lien mécanique » que Pannekoek fait entre la philosophie matérialiste et la pratique révolutionnaire) peut être trouvée chez lui [Bourrinetl 2001, Pp. 256-65.]
40. Hölz a été arrêté en 1921, Plättner au début 1922. Hölz a bientôt rejoint le communiste « orthodoxe » ; il est mort en 1933 dans des circonstances qui éveillent le soupçon en Union Soviétique. Plättner est mort dans un camp de concentration allemand peu avant que les alliés ne le libérent. Bock 1993, Pp. 308-18 et Pp. 328-33, Gebhardt 1983, Giersich et Kramer 2000, Ullrich 2000, Berghauer 2001.
41. Karasek 1980, Jassies 2000.
42. Sirach 1933, P. 16.
43. Leichter 1923, Polänyi 1922.
44. Appel 1990. Sur la biographie d'Appel, voir Van den Berg 2001.
45. tous les communistes de conseil n'étaient pas enthousiastes au sujet des Principes fondamentaux. Anton Pannekoek le trouvait « plutôt utopiste, irréaliste » (Pannekoek, 1982, P. 215).
46. Appel 1990, P. 147.
47. Les Principes tiennent compte de la possibilité que « aux premiers temps de la société communiste, il peut d'abord être nécessaire que certains métiers intellectuels soient rémunérés à un plus haut niveau ; par exemple, que 40 heures de travail donne droit à 80 ou 120 heures de produit. Au début de la forme communiste de la société, ceci pourrait en effet être une mesure juste, si par exemple les moyens d'une éducation plus élevée n'étaient pas disponibles à chacun gratuitement, parce que la société n'a pas encore suffisamment organisé la nouvelle base de manière complète. Aussitôt, cependant, que ces sujets seront réglés, il ne pourra plus être question de donner aux professions intellectuelles une plus grande part du produit social », Appel 1990, Pp. 56-7.
48. Appel 1990, Pp. 94-5.
49. Appel 1990, Pp. 97-8.
50. Appel 1990, P. 100.
51. Marx 1973, P. 173.
52. Voir, par exemple, Mattick 1968, dans le chapitre « Valeur et socialisme », ou Castoriadis 1984, le P. 330 : « [Le calcul économique dans une société autonome] doit être effectué sur la base du fonctionnement dépensé par temps ». Castoriadis a défendu cette position dès 1957, après qu'il ait été en contact avec les communistes hollandais de conseil pendant un certain nombre d'années. Voir également Seifert 1983.
 
___________
Voici la troisième partie du texte de Marcel van der Linden sur le Communisme de Conseils. Il élabore quelques hypothèses de recherche historique et cerne les manques en la matière. Ce bref point est accompagné d'une liste bibliographique, que nous avons complété de quelques liens internet vers des textes en français. Cela ne saurait être exhaustif.


Sur le Communisme de Conseils
Marcel van der Linden - 2004
Recherche savante

L'étude de l'histoire, de la théorie et de la pratique du communisme de conseils s'est développée d'une manière très inégale.(53) Les chercheurs ont montré de l'intérêt surtout pour les écrits et les biographies des théoriciens qui ont joué un rôle dans le communisme de conseil. Nous avons au moins trois monographies sur Anton Pannekoek, plus une thèse de doctorat non publiée (54) Herman Gorter a été le sujet d'une biographie d'abord partielle puis complète.(55) Personne n'a encore écrit sur la vie d'Otto Rühle, mais trois études sont de bonnes analyses de son développement politique et théorique.(56) Des travaux ont été également publiés sur quelques communistes de conseils moins en avant (tels que Sylvia Pankhurst et Jim Dawson). Cependant, il n'y a toujours eu aucune monographie complète sur Mattick.(57) Plusieurs anthologies d'écrits de théoriciens communistes de Conseil, en particulier par Pannekoek et Gorter, mais également par Rühle, Mattick et Willi Huhn, ont été édités depuis la fin des années 1960.(58) Les mémoires étendues de Pannekoek sont également disponibles sous la forme de livre,(59) tandis que de plus récents communistes de conseil mettent leurs mémoires sur papier ou sont interviewés longuement.(60) Des travaux d'Appel, Gorter, Pannekoek et d'autres ont été republiés. Une édition complète des écrits et de la correspondance de Karl Korsch, donnant une attention considérable à ses tendances communistes de conseil, est à un stade avancé.(61) De bonnes vues d'ensemble bibliographiques ont été compilées pour un certain nombre d’importants communistes de conseil.(62)

À ce jour, nous sommes aussi bien équipés de travaux d'histoire narrative du communisme de conseil comme mouvement. L'histoire des organisations allemandes a été étudiée par Hans Manfred Bock, qui a non seulement écrit un ouvrage de référence des événements tumultueux de 1918-23,(63) mais a également reconstruit le dernier développement du mouvement jusqu'au début des années 70.(64) Philippe Bourrinet a décrit en détail le développement du mouvement hollandais (et de son interaction avec le mouvement allemand).(65) Mark Shipway a étudié l'influence communiste de conseil en Grande-Bretagne (Sylvia Pankhurst, Guy Aldred et d'autres).(66)

Alors qu’à ce jour une bonne somme est connu au sujet du communisme de conseil, il y a toujours une pénurie d'analyses complètes. Une certaine attention a été prêtée aux vues des communistes de conseil sur la crise capitaliste et le système de conseil, mais leurs contributions théoriques méritent une étude plus sérieuse.(67) Les Principes fondamentaux, par exemple, ont jusqu'ici à peine été sujets à une quelconque discussion. En second lieu, l'analyse matérialiste historique du courant est toujours dans son enfance. L'application de l'analyse marxiste au marxisme elle-même, une fois préconisée par Karl Korsch, est trop sous-développée à cet égard. Même les blocs fonctionnels de base pour une analyse manquent toujours. Il n'y a, par exemple, toujours aucune bonne vue d'ensemble de l'histoire du KAPD de sa fondation à sa disparition. Sur ce point, nous devons nous contenter de fragments.(68) Pratiquement rien n'est connu au sujet du fonctionnement pratique et de l'organisation du KAPD, de ses organisations soeur et de ses successeurs. Nous savons également peu au sujet de son implantation sociale et de la sociologie de ses défenseurs.(69) Mon impression est, par exemple, que les chômeurs ont été surreprésentés parmi les communistes de conseil des années 20 et des années 30, mais il ne reste aucun moyen d'évaluer cette hypothèse empiriquement. Une étude historique comparative expliquant pourquoi le communisme de conseil est devenu influent principalement en Allemagne, alors que les intellectuels hollandais qui étaient marginaux dans leur propre pays acquéraient un poids politique si disproportionné dans le mouvement, est également attendue.

Résultats
Les disciples stricts des doctrines communistes de conseil sont peu nombreux aujourd'hui. Il est difficile d'élaborer un bilan. Le communisme de Conseil a été brièvement un phénomène de masse au début des années 20, et a vraiment pris sa propre identité distinctive seulement quand le KAPD était déjà en régression - on pourrait le considérer comme un produit de la défaite de la révolution allemande. L'essor du national-socialisme a été le coup de grâce pour un mouvement déjà très affaibli. Après la deuxième guerre mondiale, le communisme de conseil est demeuré un courant très marginal parmi les intellectuels de gauche pendant nombre d'années, bien qu'il ait acquis une certaine influence dans les mouvements de protestation internationaux de la fin des années 1960 et des années 70.

L'influence durable du communisme de Conseil me semble être principalement indirecte. D'une part, le mouvement a apporté une vraie contribution à partir d'une perspective non-anarchiste au soupçon systématique contre tous les « bureaucrates » dans le mouvement ouvrier. D'autre part, il a bien montré la manière systématique que des formes autonomes et organisées de résistance des ouvriers se manifestent continuellement de nouveau. Son influence a été évidente, par exemple, dans le groupe Socialisme ou Barbarie de Cornelius Castoriadis, Claude Lefort et d'autres, et même dans les courants qui n'ont pas eu une évaluation positive de la pensée orientée conseilliste, telle que l’opéraïsme [operaismo] de Sergio Bologna, d'Antonio Negri, de Karl Heinz Roth et d'autres.

Ce qui reste du communisme de conseil concrètement sont principalement les textes - les textes qui semblent souvent tout à fait dogmatiques et unilatéraux, avec une polarisation masculine définie et un foyer eurocentrique. Pourtant ces textes néanmoins contiennent des éclairages et des avertissements que nous ne devrions pas oublier.(70)
Traduction anglaise par Peter Drucker.

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Ajoutons à cette liste bibliographique que l’on peut trouver des textes des Communistes de Conseils en français notamment sur les sites internet suivant (liste non-exhaustive):                    

http://www.left-dis.nl/
http://www.mondialisme.org
http://www.marxists.org/francais/index.htm
http://www.collectif-smolny.org
http://bataillesocialiste.wordpress.com/
http://infokiosques.net
http://www.plusloin.org

Notes

53. Des archives de la plupart des communistes de conseils importants peuvent être trouvées à l'Institut international de l'histoire sociale à Amsterdam, y compris, notamment, les papiers de Canne Meijer, Huhn, Korsch, Mattick, Pannekoek, Pankhurst et Rühle. L'information étendue est disponible chez <>.

54. Brendel 1970, Malandrino 1987, Gerber 1989, Boekelman 1980.
55. De Liagre Böhl 1973, 1996.
56. Franck 1951, Herrmann 1972-3, Mergner 1973, Jacoby et Herbst 1985.
57. Sur Dawson, voir Wright 1980. Beaucoup a été écrit au sujet des torsions et des tours dans la vie de Pankhurst. Les travaux les plus utiles pour nos buts semblent être Franchini 1980, Winslow 1996.
58. Bock 1969, Bricianer 1969/1978, Huhn 1973, Kool 1970, Mattick 1978, Mergner 1971, Rademakers 1970, Pannekoek 1972, Rühle 1971a, 1971b, Smart 1978 . Beaucoup de textes sont maintenant également disponible l'Internet. Voir, par exemple, <>, ou le <>.

59. Pannekoek 1976
60. Brendel 1974b, Jacoby 1982, Buckmiller 1976
61. Korsch 1980ff.
62. Buckmiller 1973, 1981 ; Provedi 1978 ; Boekelman 1980, Pp. 368-484 ; Herbst et Klemm 1986.
63. Bock 1993.
64. Bock 1976.

65. [Bourrinetl 2001. Par ailleurs, cette 'édition pirate du livre contient un grand beaucoup d'erreurs et d'inexactitudes mineures. Une nouvelle édition « autorisée » corrigée et à jour sera éditée en 2005/6 dans la série Historical Materialism book des Brill Academic Press.
66. Shipway 1988.

67. Marramao 1975-6, 1976, Pelino 1976, Villari 1977. Voir également Glaser 1997.
68. Reichenbach 1928, 1994, Rutigliano 1974, Bock 1977.

69. Mais voir Bock 1976, Pp. 93-8.
70. En plus de la littérature déjà mentionnée, je voudrais me référer, par exemple, aux publications de Willi Huhn au sujet du mouvement ouvrier allemand (Huhn 1952) et des publications de Cajo Brendel l'Espagne des années 30 aux années 70 et « des luttes de classe autonomes en Angleterre, 1945-1972 » (Brendel 1974a, 1977).
 

      Voir ce site:               http://jacquesrie.blogspot.com/

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