Objections aux progrès de l’eugénisme et de l’artificialisation de l’espèce humaine, ni Le Manifeste des Chimpanzés du futur contre le transhumanisme(toujours en vente), vous pouvez lire le fidèle résumé qu’en fait Anselm Jappe, théoricien reconnu de la critique de la valeur et bloggeur sur Médiapart (ci-dessous).
Blague à part, c’est une sorte d’événement que sept ans après nos alertes contre La Reproduction artificielle de l’humain, un authentique anti-capitaliste rejoigne publiquement notre critique, quitte à nous rejoindre également sur les listes noires des petites meutes techno-progressistes. Vous verrez que, à ce rythme, un François Ruffin qui vient de se découvrir une hostilité «métaphysique»au progrès, ou l’anti-capitaliste Hervé Kempf et ses «collaborateur-ice-s» pro-PMA de Reporterre, finiront par rallier l’écologie radicale et anti-industrielle avant 2050.
Le Sénat vient de refuser d’entériner la Procréation médicale assistée (PMA, parce que dans le monde du progrès tout se résout en acronyme) pour toutes et tous. L’Assemblée nationale va la rétablir, parce que c’était une promesse du président Hollande – ou peut-être ne la rétablira-t-elle pas, parce qu’il faut complaire à la droite...
En attendant, des manifestations d’orientation opposée, mais toujours avec des participants très remontés, s’alternent devant les lieux du pouvoir. En effet, les enjeux sont nombreux et de la plus haute importance: PMA seulement pour les couples mariés ou aussi pour ceux qui sont en union libre; pour les homosexuels ou pas ; pour les femmes seules ou pas ; remboursée par la sécu ou aux frais du client; avec sélection prénatale des embryons ou pas; savoir combien d’embryons «surnuméraires» on crée; avec congélation des embryons surnuméraires (et pour quel usage) ou avec leur destruction; avec donateur anonyme ou pas; avec utérus externe ou pas; post mortem ou pas; avec modification du génome ou pas; etc. Chacune de ces questions soulève des débats passionnés, voire haineux. Mais il y a une question qui n’est presque jamais posée: s’il doit y avoir une quelconque forme de PMA, ou s ́il ne serait pas préférable qu'elle n'existe pas du tout.
A peu près toutes les forces en présence – les partis politiques, les associations en tout genre, les manifestants dans les rues, les média généraux et spécialisés – s’écharpent uniquement sur les détails de l’application de la PMA: pas du tout sur le principe. Même la droite «dure», la «Manif pour tous», les intégristes catholiques n’osent que rarement la critiquer en tant que telle. En général, ils veulent simplement soumettre son usage aux critères de leur morale, laquelle semble désespérément surannée au reste de la population. Mais si c’est le couple traditionnel qui veut y faire recours, la plupart d’eux ne semblent y voir aucune objection. On ne peut que s’étonner d’un tel acquiescement des «obscurantistes» et «réactionnaires» à la techno-science la plus récente.
Mais il faut s’étonner encore beaucoup plus – ou au moins il faudrait s’étonner – de l’enthousiasme presque unanime à «gauche» pour ce nouveau droit humain rendu possible par la techno-science. Une adhésion qui s’étend même au champ écologiste, libertaire, féministe radical. On devrait penser que la PMA, dans toutes ses variantes, depuis la «simple» insémination artificielle jusqu’à l’implantation d’un embryon génétiquement modifié dans un utérus «loué» (gestation pour autrui), la greffe d’utérus, et jusqu’à l’utérus artificiel encore en voie d’élaboration, appartient au même monde que les centrales nucléaires et les pesticides, le clonage des animaux et l’amiante, la dioxine dans les poulets et le plastique dans les océans : une violente invasion de produits technologiques très récents dans les cycles biologiques, avec des conséquences incalculables.
Il est totalement incompréhensible que des gens qui sont en toute sincérité contre ces inventions mortifères puissent tout à coup accepter un de leurs développements les plus invasifs. Ils ou elles y tiennent même tellement qu’ils attaquent violemment les points de vue opposés (par exemple, en empêchant les conférences de personnes d’ailleurs si différentes qu’Alexis Escudero ou Sylvaine Agacinski) et réussissent à réduire au silence les nombreuses voix (assurément plus nombreuses que les leurs) qui ne partagent pas leur enthousiasme, en taxant tout adversaire, même des féministes historiques, d’homophobe, misogyne, transphobe, réactionnaire, lepeniste, facho, et en utilisant des stratégies qui rappellent la mainmise du stalinisme sur la gauche entre les deux Guerres mondiales sous prétexte d’«antifascisme»*.
*Cela fait plaisir de voir Jappe "se souvenir" que c'est le "Camarade Staline" le seul inventeur de la tartuferie antifasciste. Il devrait l'appliquer aux salades Genresques et Sociétales, quasi racialistes de ses amis Israëlolatres de la Wertkritik...
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