#ActeXXIII
« Ne parlez pas de “répression” ou de “violences policières”, ces mots sont inacceptables dans un Etat de droit. » E macron
#acteXXIII 20 avril
Le Canard enchaîné consacrait un article sur un prétendu «fichage» de «gilets jaunes» blessés par les hôpitaux parisiens. Selon l’hebdomadaire, la direction de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) aurait donné la consigne à tous les établissements de la capitale d’inscrire les «identités» des personnes touchées dans un fichier spécifique, le système d’information pour le suivi des victimes (SI-VIC).
Flics: «suicidez-vous» Tous !
Slogan du jour...
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Bilan et perspectives autour du mouvement des Gilets Jaunes en tant que manifestation novatrice de la lutte des classes en France sur la période 2018 – 2019…
“Nous reconnaissons notre brave ami…la vieille taupe qui sait si bien travailler sous terre pour apparaître brusquement: la Révolution.” Karl Marx, Les révolutions de 1848 et le prolétariat
« … le passage de la propriété foncière au
travail salarié constitue un véritable mouvement dialectique en tant que
processus historique accompli puisque le dernier produit de la
propriété foncière moderne est bien l’instauration généralisée du
travail salarié qui, ensuite, apparaît comme la base de toute la merde contemporaine ».
Marx à Engels, 2 avril 1858
.
Tenter de faire croire que le prolétariat deviendrait fascisant lorsqu’il
cesse de marcher dans les clous de l’organisation totalitaire du
mensonge spectaculaire démocratique, c’est la dernière et piteuse
mystification mise en œuvre par la classe capitaliste pour tenter
d’échapper à la grande correction sociale qui se prépare…
Lorsque
la coalition des forces sociales et politiques antagoniques au prolétariat se
forme et se diffuse intensivement par le biais d’un spectacle médiatique de
plus en plus délirant, elle est donc en même temps le signe que
l’affrontement décisif est sur le point de se produire et que la crise du
fétichisme de la marchandise est bien en train d’atteindre une étape décisive…
C’est
la France périphérique prolétarienne des territoires désindustrialisés de
la relégation rurale qui est aussi celle de la paupérisation accélérée des
artisans, des travailleurs faussement indépendants, des paysans écrasés et des
retraités misérables qui fonde le mouvement social indocile des Gilets
Jaunes. Ceux qui avaient encore au cœur de la machine économique nationale
d’hier une place relativement reconnue en sont aujourd’hui bannis par une
mondialisation généralisée de la crise qui en fait les déshérités sociaux de la
modernité marchande, toute entière occupée désormais à s’occuper médiatiquement
et culturellement des avantagés sociétaux de la tyrannie consommatoire et clientéliste
des centres-villes du boboïsme et de ses banlieues immigrées.
Nous nous trouvons désormais pleinement entrés dans la rationalité historique du VI° chapitre, dit inédit, du Capital lorsque la production capitaliste est production et reproduction du rapport de production spécifiquement capitaliste. La
logique du Capital est celle de son écroulement logique à mesure que
tous les gangs syndicaux et politiques étatiquement financés
disparaissent des radars après avoir saboté méticuleusement toutes les
luttes radicales passées… L ‘ouvrier – hier incarcéré par la gauche du
Capital –, le paysan – hier cadenassé par sa droite –, l’employé – par
les deux – se sont homogénéisés dans un prolétariat collectif de
plus en plus universel qui digère les couches moyennes accablées et
fait surgir aujourd’hui une perception commune de plus en plus
séditieuse de toutes les Maffias politiciennes de la mondialisation
totalitaire du marché. Cette phase historique particulière où la
domination pleinement réalisé de la marchandise s’est accomplie fait
disparaître à grande vitesse tout ce qui n’était pas encore du
prolétariat d’antan pour en faire le nouveau prolétariat moderne de tous les sans réserves qui
s’affrontent directement à l’État, à la classe capitaliste et aux
couches moyennes bobos, derniers privilégiés du supermarché démocratique
de la chosification. Ce qui amène le phénomène Gilets Jaunes à
rompre ainsi naturellement avec toutes les chapelles mystificatrices
qui ont accompagné et sans cesse légitimé l’intense délabrement
généralisé du quotidien.
Comprendre
le temps contemporain de la domination pleinement réalisée du fétichisme de la
marchandise, c’est correctement saisir le niveau de perception aliénée et abrutie
de la classe dominante et de ses valets – journalistiques en premier lieu –
à partir duquel le prolétariat est
totalement in-entendu et in-compris dans le pauvre champ d’inculture
historique qui génère cette vision immédiatiste et empirique. La crise du
logement en tant que métastase de la crise du capitalisme totalement réalisé a
expulsé le vieux prolétariat de jadis de toutes les grandes métropoles où il y
a été remplacé par des populations issues de l’immigration maghrébine et
africaine lesquelles constituent désormais la caractéristique majeure de
nombreuses banlieues. La classe
capitaliste et ses supplétifs de toutes les couches moyennes supérieures et
intermédiaires qui structurent la boboïtude contemporaine, sont désormais les
seules à pouvoir habiter au centre des grandes métropoles, là où à côté
se regroupent donc aussi les minorités subventionnées du cosmopolitisme
anti-révolutionnaire de la marchandise. Dans ce schéma géographique de
l’aliénation, la politique moderniste de la ville a ainsi coûté plus de 100
milliards d’euros de plus-value prolétaire extorquée au cours des 30
dernières années et, à elle seule, la rénovation urbaine des quartiers dits
prioritaires, a engagé 48 milliards entre 2005 et 2015. Ainsi, les banlieues
prétendument défavorisées, à l’envers des images d’Épinal de la mythologie du
Capital se trouvent-elles, en fonction des richesses cumulées de l’économie
souterraine et du subventionnisme étatique et para-étatique, à des années–lumière des
départements paupérisés de Creuse ou de Dordogne…Dans un tel paysage de
réclusions et d’opacifications où les visibilités sont toujours aussi des
effacements, la pathologie idéologique boboïste n’a dès lors aucune autre
visibilité possible du dé-favorisé que celui des quartiers ghettoïques
de l’ethnicisme fleurissant avoisinant qui est pourtant énormément plus choyé
que l’ouvrier du Cantal ou du paysan prolétarisé de la Creuse… Toute la
réalité de l’ancien prolétariat communard
a disparu de l’imaginaire et des représentations des habitants nantis
des centres-villes de la conscience réifiée bien lotie. Aujourd’hui, la
très grande masse prolétarienne toujours plus appauvrie, toujours plus au chômage sur-vit ainsi reculée
dans la France périphérique des petites villes, des villes moyennes
et des espaces ruraux fondamentalement éloignés du théâtre narcissique urbain
de tous les donneurs de leçons de dictature démocratique de la réussite
sociale.
Tenter
de faire passer les Gilets Jaunes pour d’horribles réactionnaires en voie
de pré-fascisme est évidemment complètement débile mais néanmoins très commode
puisque cela permet d’éviter à tout un monde d’hébétés parasitaires,
politiques, syndicaux, artistiques, journaleux, magistrats et universitaires de
se poser les questions essentielles qui permettent de saisir la logique du
temps présent. En effet, lorsque la police mentale du Capital décrète que quelqu’un est fasciste
ou para-fasciste, il en résulte qu’il doit être non seulement condamné mais
rééduqué et re-dressé…Cela permet dès lors de s’exonérer de toute interrogation intelligente sur le
sens véridique de l’organisation historique du territoire où les Gilets
Jaunes se voient contraints de reproduire l’économie de leur exploitation.
L’antifascisme a toujours été une arme
de classe pour faire plier le prolétariat, pour écraser notamment le combat des
barricadiers de Barcelone en mai 1937 puis pour justifier la grande boucherie
impérialiste du deuxième charnier mondial au nom du progrès totalitaire de la
liberté du marché. En prolongement de Rosa Luxemburg assassinée par la
social-démocratie du Capital et de la Commune de Kronstadt écrasée par le
capitalisme étatique bolchévique, tous les groupes maximalistes du siècle
dernier expliquaient déjà dans toutes leurs interventions que depuis que la
gauche du Capital a su donner au fétichisme de la marchandise sa forme la plus
paranoïaque, il ne lui reste comme le rappelait Bordiga qu’une chose à faire
pour dissimuler la puanteur de sa posture : lutter contre un fascisme qui
n’existe plus, n’existe pas et n’existera d’ailleurs plus jamais. C’est
exactement ce qui est en train de se passer.
La démocratie actuelle est le stade suprême de
la dictature du monothéisme de l’argent actualisé. Elle aboutit aux contre-vérités les plus gigantesques de
l’histoire du capitalisme et à un mépris de classe totalitaire absolu,
constamment véhiculé par les médias, le
cinéma, l’éducation et tous les lieux de crétinisation intensive qui depuis
1945 ont créé un ministère obligatoire de la vérité officielle. Au niveau
purement élémentaire de la surface première des choses, on l’a bien vu pour le
référendum de 2005 comme pour le Brexit, seul le diktat de la liberté
despotique du profit est présenté comme
opinion bonne, souhaitable et admissible. Mais l’omniprésence de l’économie de
la crise du faux a induit partout la crise de l’économie du faux omniprésent…
Dorénavant, tout se retourne dialectiquement et le principe de réalité se
restaure à grande vitesse à mesure que tous les bourrages de crânes
s’invalident… Ce qui compte le plus dans ce qu’a fait surgir
l’indiscipline des Gilets Jaunes, c’est la réalité de classe du
prolétariat depuis son point de vue à lui en fonction de son
hétérogénéité liminaire qui fait simultanément mouvement vers son homogénéité
postérieure. Nous sommes là rendu à un moment très particulier du développement
crisique du Capital, celui de la sécession subversive progressive du
prolétariat d’avec toutes les règles et normes culturelles qui perpétuent
l’économie politique de l’asservissement… C’est cela qui dit le vrai présent de
la France périphérique en insoumission qui cherche à protéger ce qui lui reste
d’humain et que son combat lui a fait retrouver, en renaissance et dépliement
: une dynamique sociale critique, joyeuse et forte qui active l’entraide et le
lien humain qui fait communauté de destin possible.
L’ État, la
classe capitaliste et tous leurs larbins ont fort bien compris qu’il était
inutile aujourd’hui de tenter de s’opposer frontalement au prolétariat. C’est
là qu’intervient le cryptage de classe en tant que phénomène idéologique de
brouillage et d’inversion accusatoire lequel
permet tout à la fois à l’oppresseur de dissimuler sa position de
persécuteur tout en camouflant celle de l’adversaire pour le faire passer pour
son contraire… Nous sommes là en pleine présence de ce que Marx a fort bien
démontré dans la Première section du Livre premier du Capital lorsqu’il expose la critique du
caractère fétiche de la marchandise et de son secret. En effet, la
société spectaculaire de la loi de la valeur ne porte pas écrit sur le front ce
qu’elle est. Elle est le mensonge par essence… Elle fait de chaque
réalité sociale aliénée un hiéroglyphe. Il convient donc de correctement
chercher à dé-chiffrer le sens de chaque hiéroglyphe en pénétrant les secrets
de ce qui y œuvre pour en dé-couvrir la tromperie constitutive en saisissant
que la vérité s’inscrit toujours en négatif des apparences du spectacle
démocratique de la tyrannie mensongère du faux omni-présent qui rend possible
la domestication universelle.
Et là, il faut notamment toujours en revenir à ce que Marx a voulu signifier dans le Chapitre XXV de la VII° section du Livre
premier du Capital lorsqu’il parle du remplacement d’un ouvrier d’ici
par trois immigrés de là-bas, et de la mise au travail des femmes à un
coût historiquement toujours globalementinfériorisé…C’est pour cela
que la domination réelle du mode de production capitaliste a tout à la
fois valorisé la libération marchande du corps et de la vie des femmes
et ardemment promu l’armée de réserve immigrée après que la grande peur
patronale de 1968, en ait fait le levier social stratégique choisi pour
substituer au vieux prolétariat communard des gauloiseries réfractaires du temps de la grève sauvage, une main- d’œuvre docile et ignorante
historiquement de tout combat maximaliste contre l’argent et l’État. De
la sorte, il s’est créé une consubstantialité sociale entre le CAC 40
et l’hystérie immigrationniste puisque la Bourse est forcément une
adepte forcenée de la diversité colorée du travail promu et obéissant…
Simultanément, on a vu se généraliser les banlieues privilégiées de tous
les trafics lesquelles correspondent parfaitement aux aspirations de la
pègre capitaliste la plus huppée étatiquement. C’est pour cela
d’ailleurs que la classe dominante la plus culminante, celle des
appropriateurs des quartiers fortunés, est aussi et toujours très
compréhensive et coopératrice avec le lumpenprolétariat des appropriateurs des cités de la carambouille et de la came…
Les Gilets Jaunes, de manières
diverses et variées se sont donc évidemment posé la question interdite
sur l’immigration en la plaçant aux antipodes des incarcérations
compassionnelles de l’humanitarisme de la marchandise… En effet, cette
question n’est ni raciale ni démographique, elle est d’abord et
exclusivement liée au devenir mondial de la lutte des classes…
Tout est évidemment faux dans le soliloque capitaliste obligatoire au
sujet des immigrés… Précisément d’ailleurs parce que toute discussion
née sur le terrain actuel des intérêts dictatoriaux de la société
spectaculaire marchande doit d’abord faire oublier que la morale
émotionnelle du marché pour les migrants est comme tout ce que promeut
et promet l’ordre commercial de la vie asservie, un simple impératif
d’investissement destiné à maximiser le melting-pot de l’hébétude consommatoire.
Et pour les mêmes raisons, à mesure que l’on s’éloigne des
centres-villes boboïstes des métropoles capitalistes et que l’on se rend
sur les ronds-points de leurs périphéries prolétaires, il est aisé
d’y entendre une parole politiquement non-conforme aux dogmes
immigrationnistes de l’égalisation de toute la planète dans la misère marchande de la vie-objet…
Des commissions sur la diversité du MEDEF aux tracts des derniers
fossiles gaucho-libertaires, tout l’arc du proxénétisme de la gestion
sociale nouvelle a fait de la religion anti-raciste un outil de classe
permettant l’américanisation ghettoïque du salariat et
l’ensevelissement recherché de la tradition communiste de l’histoire
européenne.
Les Gilets Jaunes ont compris pour
une large part et sans pour cela la théoriser cette évidence : le
spectacle de la société de classe a voulu très systématiquement éliminer
l’histoire de la conscience radicale en voulant faire migrer le
prolétaire communard d’Europe hors de sa propre histoire vers la liberté
universelle de la dépossession marchande à mesure que le mouvement des
migrations venait, lui, toujours plus consolider le monde du tyrannique
déplacement ubiquiste de la valeur d’échange. Pendant que le commerce
des passeurs fructifie, les multinationales pillent l’Afrique et en
déportent les populations excédentaires. L’Europe et la France quant à
elles, déracinent leur propre histoire pour que tout se perde dans la
masse indistincte d’une population marchandisée qui n’est plus qu’un déchet de
l’industrie de l’équivalent général abstrait. La répression
industrielle et massive qui cogne, mutile, éborgne et emprisonne à tours
de bras, c’est uniquement bien entendu pour la lutte de classe
prolétarienne … Les Médias et les maîtres du spectacle marchand excusent
toujours la délinquance exotique qui n’est qu’une variante de la
possession aliénatoire…Mais ils haïssent le Gilet Jaune autochtone et irréductible qui, lui, est la cible ultra-privilégiée du fameux flash ball de la démocratie policière de la liberté friquée..
L’idéologie boboïste comme expression de toutes les
gauches de la marchandise – en tant qu’avant-garde indispensable du mondialisme
capitaliste – encourage évidemment l’ouverture à toutes les diversités dociles
pour dissoudre l’ancestral terrain historique des dangers de la radicalité communeuse.
Ce bavardage incontinent sur l’ouverture à l’autre permet à la classe
capitaliste de se maintenir
illusoirement dans une posture de supériorité morale destinée à déguiser
sa position de classe et de mépris. L’altruisme du Capital aspire à la tranquillité générale pour
l’ensemble de ses commerces et trafics…C’est pourquoi il raffole des minorités « à bas
coût » et à radicalité in-existante, adore la
non-discrimination sociétale des balivernes LGBT, des frivolités féministes,
des foutaises anti-racistes et sans-papiéristes et de l’investissement
écologiste dans la grande et calme fraternité marchande du capitalisme vert qui
se veut indépassable. Mais le capitalisme altruiste ressent une haine
féroce pour le Gilet Jaune qui,
lui, fait entrevoir – en
anti-thèse – qu’une monumentale tempête sociale se prépare contre toutes les
cliques de la servitude perpétuée…
Les Gilets
Jaunes ce n’est rien d’autre que le retour du prolétariat comme communauté
vivante de lutte de classe et tous les analystes de la marchandise pourrie, de
l’extrême droite à l’extrême gauche du Capital sont des cadavres qui sont
incapables de saisir que derrière l’apparente éternité de ce qui fonde la
crasse pauvreté mentale de leur logorrhée capitaliste, il y a le véritable
clivage historique qui dessine le dé-chaînement
qui se rapproche…En dernier lieu, la ligne de front s’est avouée elle-même…
D’un côté, il y a presque tout le monde dans la prolétarisation illimitée
et, de l’autre, on trouve tous les
agrégats, amoncellements et conglomérats mondialistes des métropoles de la
pestilence marchande, conservateurs ou évolutionnistes…
C’est cette réalité
in-supportable de la classe prolétarienne enracinée dans la tradition
historique de ses profondeurs réfractaires et donc en tant qu’organe essentiel
de l’essence de l’histoire séditieuse que la classe capitaliste du globalisme de la marchandise s’efforce de
nier et de réprimer. Alors que l’immondice démocratique parlementaire de la
marchandise constitue, depuis deux siècles de mensonges, de servitude, de sang,
de larmes et de mort, l’horizon intouchable du bien politique imposé,
aujourd’hui il semble évident que cette
fabulation commence bien à arriver à son dénouement. Aujourd’hui, le divorce
entre prolétariat et classe gouvernante se gargarisant de ses discours
autistes, est bel et bien consommé, et les lignes de fracture qui verront se
déployer de manière croissante la lutte de classe deviennent de plus en plus
claires.
Les lourds bobards de
guerre du fétichisme de la marchandise se suivent et se ressemblent, sur
l’Irak, la Serbie, la Libye puis la
Syrie…Et quand les démentis surviennent très doucement, il est évidemment trop
tard pour empêcher que les effets dévastateurs de la tromperie du spectacle
démocratique du profit aient pu être évités. Les mensonges ont produit leurs
effets. Des morts par centaines de milliers. Des millions de vies dévastées ou
détruites. Et les médias du spectacle capitaliste passent à la construction et
à la diffusion de la manœuvre suivante… au mensonge suivant du capitalisme
spectaculaire.
Les
bobards antiracistes du fétichisme de la marchandise se reproduisent aussi
selon un schéma perfide identique. Dans l’histoire surréaliste de Théo, immédiatement soutenu par le président de la
République et tous les gangs artistiques les plus progressistes, on retrouve le même processus pathologique.
Le discours mythomaniaque de l’anti-racisme du Capital lance un signal de
soumission obligatoire et celui-ci est
repris en cœur par tous les médias de l’univers domesticatoire de la liberté
aliénatoire. Sans la moindre
vérification, tous les médias officiels se précipitent pour élaborer
l’orchestration du bobard total de commande qui correspond aux nécessités de
reproduction du dogme immigrationniste du marché qui simultanément vilipende et
diabolise la lutte de classe des Gilets Jaunes…En revanche, la mise en
examen ultérieure de l’intéressé dans une affaire de fraude aux aides publiques
en bande organisée est quasiment passée naturellement aux oubliettes.
Parallèlement et au regard d’une violence industrielle de masse étatiquement
planifiée contre les Gilets Jaunes, le spectacle de l’empoisonnement
médiatique fait, cela s’entend, superbe silence ou ridicules contorsions
d’éloge policier et de justification judiciaire…
Du FMI au CRIF en passant par le forum de
Davos, Le Siècle et tous les clubs et conventicules où viennent se
prosterner les politicailleurs du numéraire, tout ce qui exprime la
vérité du Capital est à la fois migrantiste frénétique et toujours grossièrement braqué contre les Gilets Jaunes…
Ces derniers ont parfaitement compris ce que cela veut dire et la
conscience de classe du prolétariat, à partir de cette incontournable
réalité, gagne du terrain et se conforte contre tous les clients
coalisés de la conscience fausse…
Et c’est ainsi que le
spectacle de la marchandise produit le mode de production de la contre-réalité
idéologique nécessaire à la reproduction de la domestication en tant que
réalité serviliste alternative indispensable au vrai critique :
soit pour justifier les aventures guerrières de l’OTAN et du gouvernement
mondial de la marchandise soit pour
imposer une guerre de propagande massive contre le prolétariat pour le culpabiliser, le désarmer moralement
et socialement et ainsi tenter de le neutraliser.
Pour la première fois depuis 1968, le
mouvement prolétarien s’en est ainsi pris là massivement à
toute-puissance du spectacle médiatique de la dictature du Capital et ce
de manière bien plus radicale et intensive que jamais il ne l’avait
fait…Des actions spontanées significatives ont été engagées contre la
merde encrée des réseaux médiatiques régionaux allant jusqu’à
bloquer parfois la diffusion de certains d’entre eux lorsqu’ils
s’étaient très ostensiblement montré être un lieu de production central
du boniment informationnel de défiguration du mouvement social.
Désormais et grâce à la radicalité consciente et inconsciente de la perdurance des Gilets Jaunes,
une masse croissante de prolétaires se dit d’ores et déjà très
distinctement que l’émancipation humaine sera inévitablement un au-delà
de tous les parler assujettis qui encensent la vie à l’envers tels que
ces derniers articulent tous les torchons monopolistiques de la
tyrannie financière et subventionnés qui diffuse la pourriture marchande
en sa déliquescence journalistique.
Ainsi, une parole
nouvelle de véritable charpente communautaire a jailli dans la profondeurs
humaine de ces Ronds-points vivants où l’on a décidé de plus demeurer ce que le
Capital nous a indiqué comme assignation à résidence de discipline infinie. Le
mouvement social a compris cette chose essentielle que seuls jusqu’à présent
savaient certains groupes maximalistes ultra-minoritaires… Oui, les forces de l’économie politique de la non-vie
qui disposent du vrai pouvoir d’aujourd’hui détiennent simultanément tous
les médias lesquels, en tous les rackets gouvernementalistes, entendent
exclusivement immortaliser le fétichisme de la marchandise. Le spectacle de la
liberté despotique de l’argent exerce ainsi une emprise sans précédent sur les
esprits par la propagande démocratique de l’ordre totalitaire réalisé qui
fixe les sujets dont on a le droit de parler et ceux qu’il faut taire et
qui justifient si l’État doit accepter ou non d’écouter les exigences des
manifestants…
Les manifestants flexibles et disciplinés de
toutes les causes débiles de la réformation du camp de concentration
mercantile sont toujours soutenus par les médias et finissent toujours
par obtenir gain de cause pour mieux aménager l’égalisation générale
dans le culte consommatoire de la commercialisation sans cesse agrandie.
En revanche les manifestants récalcitrants qui n’entendent pas se
laisser duper par toutes les abêtissements sociétaux de le la
marchandise dans le vent et qui ont revêtus le Gilet Jaune subissent
inexorablement l’hostilité des médias. La boboïtude médiatique et
artistique du Capital adore la misère quand elle demeure passive et
inoffensive puisqu’elle peut ainsi devenir une préoccupation
spectaculaire pour toute une cohorte de charlatans et d’esbroufeurs mais
elle l’exècre lorsque brûlante et redoutable, celle-ci se cabre et se
soulève… Ainsi pour Les Restos du cœur devenus au fil du temps
une simple succursale para-étatique de la misère du monde constamment
réactivée par la police musicale et malodorante de ces Enfoirés qui
portent là bien leur nom en tant que regroupement d’artistes et de
personnalités publiques de la perfidie généralisée qui fructifient et se
divertissent en instrumentalisant caritativement la détresse d’une population qu’ils détestent en fait quand cette dernière s’insurge contre le système des objets qui l’écrase…
D’ailleurs les
violences gouvernementales massives et inédites contre les Gilets Jaunes n’ont
été et ne sont possibles que grâce au silence et au déni de toute cette
putréfaction médiatique et artistique du Capital qui condamne toute
intervention de la police dans ces banlieues si particulières qui la
ravitaillent en toutes les matières hallucinogène qui viennent tenter de lui
faire oublier le néant existentiel de son délabrement mais qui n’ont cessé
d’applaudir et légitimer tous les agents et tous les experts de la violences
gouvernementale contre le prolétariat en Gilet Jaune…
Véritable police morale
de la pensée, la sphère médiatico-artistique de la domination a ainsi livré une guerre idéologique de propagande
continue au prolétariat détesté de cette gauloiserie réfractaire renaissante
qui se situe précisément aux antipodes absolus de l’intoxication. Pas étonnant donc que ce comportement ait
massivement produit cette fracture nouvelle et considérable. Dans le monde du
fétichisme spectaculaire pathologique qui est celui de l’artiste et du
journaliste comme celui du flic ou de l’universitaire, la réalité réelle est
partout et toujours renversée, le vrai devient le faux et le faux devient le
vrai. Dans le monde du Gilet Jaune, le spectacle fétichiste a commencé
de craquer… Le monde de la réalité renversée a de la sorte vu surgir un
renversement de la réalité fallacieuse, le vrai a commencé à se montrer pour ce
qu’il est à mesure que le faux perdait progressivement toute sa réalité…
Les Gilets Jaunes
ont contesté le pouvoir de classe comme on ne l’avait point vu depuis
longtemps, il est donc normal qu’ils se soient attaqués à l’apparence première
de la mise en spectacle de sa justification, c’est à dire à ce qui élabore les
premiers périmètres de la conscience fausse telle que le vrai pouvoir a
précisément composé celui de ses métastases médiatiques. Bravo donc à eux pour
avoir fait ce premier pas essentiel et d’avoir ainsi posé là un acte
authentiquement révolutionnaire vers la remise en cause totale du mode de production
capitaliste de la réification universelle. Par cela et sans pour autant en
mesurer encore consciemment tous les effets, les Gilets Jaunes ont fait
émerger là la tendance communiste concrète du vivant humain qui s’attaque
frontalement au cœur du pouvoir du cosmopolitisme de la marchandise et donc de
la mort programmée de l’humanité.
Guy Debord écrivait en
1993 que « Les actuels moutons de l’intelligentsia… ne connaissent plus
que trois crimes inadmissibles, à l’exclusion de tout le reste : racisme,
antimodernisme, homophobie ». Les Gilets Jaunes n’ont pas eu besoin de
lire cet auteur pour comprendre leur propre vie mais ils ont fort bien saisi
que le mode de production de leur exploitation tel qu’il escompte s’immortaliser
tournait bien tout entier autour du spectacle de ces trois machineries qui
ordonnancent le panorama imposé de toutes les droites et de toutes les gauches
de la valeur d’échange…
La société du spectacle de la
passivité marchande n’avait cessé depuis la défaite de la grève sauvage
de 1968, de vouloir nous persuader que la révolution probable était la
chose la plus improbable qui puisse être.
Mais le mouvement des Gilets
Jaunes nous montre que cette révolution est pourtant de plus en plus
possible à mesure que la crise terminale de la marchandise mondiale se fait de
plus en plus nécessaire et déjà l’in-soumission prolétarienne
irrémédiable se laisse sentir comme de plus en plus présente dans les esprits.
Progressivement, le déclenchement de la
nouvelle crise financière planétaire qui est en train de survenir va achever de
paupériser intensivement la classe prolétarienne et c’est pourquoi la France
des sans réserves s’est levé et c’est la raison pour laquelle elle n’est
pas prête de se (re)coucher.
La crise financière
complètement réalisée de l’État providence ne va plus permettre de payer la
paix sociale par de larges transferts sociaux, comme cela a été le cas dans la
dernière moitié du 20e siècle et en particulier au moment des
accords de Grenelle. Le capitalisme de la domination réelle
mondialisée, en pleine crise insurmontable du taux de profit et dans une
situation de saturation incoercible des marchés va déboucher sur une
crise financière et bancaire cataclysmique. Pendant que les taux d’intérêt
finiront par être obligés de remonter, la dynamique de leur incohérence fera
exploser l’incohérence qui a impulsé la dynamique de l’accumulation de dettes.
Cela fait maintenant de très longues semaines
que le mouvement de contestation est monté des Ronds-points de la
France des profondeurs prolétariennes pour arriver en surface, sous les
yeux écarquillés d’une classe capitaliste apeurée qui pensait à tort
avoir gagné et s’imaginait avoir battu définitivement le prolétariat.
Le gouvernement actuel
de la mondialisation totalitaire, en un mot le gouvernement le plus
totalitairement antisocial qui se puisse rencontrer depuis longtemps, doit donc
dorénavant faire face à une contestation forte, organisée, décidée et surtout
inéluctablement in-contrôlable. En choisissant de pilonner et rosser durement
cette France prolétaire dédaignée, dont bien plus de la moitié du corps
social est cependant demeurée solidaire, le pouvoir a finalement signé son
arrêt de mort, même si cela prendra un certain temps pour que les crevures qui
le composent ou espèrent le remplacer finissent par toutes succomber
d’ignorance et d’ignominie. Ce gouvernement borné, arrogant et de totale
inculture historique est donc parfaitement adéquat à la décadence du mode de
production qu’il représente. En s’estimant capable de refuser toute solution de compromis, il s’est
mis en situation de devoir en payer un terrible prix, celui qui le fera
irréparablement succomber.
Mais l’originalité de cette contestation si
tenace réside dans le fait qu’elle est parvenue à signaler que derrière
le pouvoir visible de la cinématographie démocratique du mensonge
capitaliste, il existe un État profond de la falsification omniprésence
qui renvoie, lui-même, à l’État invisible du fétichisme de la tyrannie
marchande. Le pouvoir profond a ainsi été ébranlé par la secousse
sismique déclenchée par le mouvement des Gilets Jaunes qui a
soudainement rappelé à tous les abrutis médiatiques, universitaires et
policiers qui croyaient à l’enterrement définitif de la fureur
prolétaire que l’histoire de toute société jusqu’à nos jours ne peut
être que l’histoire des luttes de classes. Ce n’était pas prévu et cela
explique la violence de la réponse du système de la crise du taux de
profit accrue. Un système qui oblige tous ses commis et auxiliaires à
jeter toutes leurs forces fielleuses dans la bataille mais une
bataille perdue historiquement d’avance. Même si toutes les puissances
du vieux monde de la chosification impérialiste se sont unies en une
Sainte-Alliance pour traquer le cauchemar des Gilets Jaunes,
toutes les boutiques et camarillas politiciennes, médiatiques et
policières ne pourront pas battre le prolétariat même blessé car lui
respire la vie qui se tient dressée alors même que ces dernières puent la mort et sont déjà avachies par le poids de leur décomposition.
Ce sont précisément les
calomnies, les blessures ainsi que les déchirements subis et collectionnés qui
donnent la force de combattre l’accumulation des attaques du Capital et de
lutter, à partir de là, jusqu’au bout.
Une nouvelle époque est ainsi née, celle
du combat de classe prolongé et bouillonnant qui ne s’arrête plus aux voilages
et dérivatifs classiques du crétinisme de l’oppression démocratique de la
marchandise. Le gouvernement de la crise sans fin du marché terroriste,
totalement disqualifié par l’ultra-violence de sa réponse sécuritaire et
fanatique a été jusqu’à pesamment mutiler, condamner et incarcérer des prolétaires débonnaires
mais néanmoins jugés comme terriblement dangereux pour ce qu’ils laissaient
banalement entre-voir. Et du même
coup, il a admis qu’il était bien le gouvernement terroriste du marché de la
crise infinie, avouant là qu’il
ne tolérerait rien des Gilets Jaunes puisqu’il ne laisse impunis que les
racailles et casseurs d’en haut et d’en bas qui font tous protection solidaire pour le pouvoir profond
qui, lui, couvre l’État invisible.
Aujourd’hui, le mur
médiatique du spectacle de la crise est quasiment en miettes, le mur politicien
de la crise du spectacle va tout faire pour ne pas s’effondrer mais il s’est
déjà puissamment lézardé.
Les
prolétaires sont désormais prévenus : la classe capitaliste ne tombera pas
sans se défendre et elle mettra en mouvement tous les moyens ténébreux dont
elle dispose. Les Gilets Jaunes l’ont vu, vécu, compris et ils avancent…Mais ce qui est le plus
caractéristique c’est que ces derniers ont désormais grandi et commencé à œuvrer énergiquement à sortir du dressage ancien pour charpenter leur
propre avenir en comprenant qui sont leurs faux amis. L’apparente difficulté à
trouver une forme d’organisation n’est là que le premier temps d’une
organisation qui se forme dans les difficultés de l’apparence mais qui pourtant
ne cesse d’exprimer bien plus que ce qu’elle dit. Et surtout, nous assistons là à un mouvement qui contrairement à celui
du temps de 68 ne risque pas d’être
démoli et digéré par les appareils syndicalistes étatiques du Capital…Dans le
contexte actuel, CGT, CFDT et consorts tout comme leurs sous-fifres gauchistes
n’ont quasiment plus aucune capacité pour faire face à cette demande vu le
devenir de la crise capitaliste qui a pulvérisé tous ses modèles antérieurs…
1968 marquait l’entrée dans la crise débutante du Capital au terme de la
période de reconstruction qui faisait suite au deuxième charnier impérialiste
mondial… 2018 indique l’entrée dans la crise terminale de tous les processus de
crédit chimérique qui depuis 50 ans ont tenté de faire illusion pour dissimuler
la saturation des marchés.
La communauté de lutte écrit son histoire dans la lutte
et par la lutte, consciemment ou non, et c’est dans cette action communeuse
que le mouvement fait l’expérience pratique d’un monde dé–passé
que soudainement il a l’impression de ne plus totalement subir en raison du
fait novateur qu’il a commencé à
en transformer certaines conditions sociales – même limitées – , tout en
permettant à chacun de se dé-couvrir en vraie solidarité et donc de se transformer
dans le même mouvement au travers de
cette action qui permet de perce-voir ce qui en la marchandise est aussi
l’indice de l’anti-marchandise qui approche… L’action directe est constitutive
du mouvement de cette auto-constitution radicale qui se fixe sa propre
direction et chaque samedi de manifestation, du plus calme au plus agité, en
montre la nécessité. C’est à ce moment où le mouvement a épuisé la plus
grande partie de sa dynamique première contre les simples effets fiscaux de
la décomposition du système de la marchandise en crise totale qu’il se retrouve
en vérité de cette rencontre avec lui-même et qu’il va poser la dynamique
deuxième de sa rencontre frontale avec la crise totale de la marchandise
systémique en dé-composition en tant que telle. Et ainsi, les rêves du
désir comme dialectique historique de l’auto-dépassement vont pouvoir faire
surgir le désir de révolution contre l’argent et l’État. Tout ce qui était inimaginable
au début du mouvement va ainsi se transmuter en imaginaire du mouvement de la
fin… Le pouvoir a toujours de plus en plus peur. Le mouvement va survivre et
grandir…Toujours et encore Loin devant !
La fameuse convergence
réformiste des luttes par laquelle sempiternellement le Capital s’essaye à
torpiller toute radicalité qui pourrait devenir hors de contrôle est une
rengaine de l’extrême gauche urbaine boboïste qui a tenté de récupérer le
mouvement des Gilets jaunes né en novembre et avec lequel elle n’a bien sûr rien à voir. Le pouvoir aurait voulu
que les véritables Gilets Jaunes disparaissent, remplacés par les
habituels gauchistes qui se sont déguisés avec des gilets jaunes compatibles avec toutes les
rengaines écolo-immigrationnistes de la marchandise la plus moderniste …
Ainsi, les fantoches auraient dévitalisé le mouvement qu’ils avaient d’abord
brocardé. Mais la sauce n’a pas pris et elle ne pouvait prendre même si ici où
là la confusion a pu momentanément faire distraction citadine… Lorsque
les Gilets Jaunes viennent manifester – en zone de classe ennemie – dans
les métropoles parisienne, bordelaise, nantaise ou toulousaine même si toutes
les sectes du capitalisme vert, améliorantiste et sans papiériste s’emploient à
les polluer de leurs slogans véreux et de leurs drapeaux putrides, ceux-ci s’en
moquent et continuent d’avancer par delà leurs propres contradictions vers un
horizon enfin dés-emcombré de toute la merde de l’économie
politique. Et là l’écologie se vérifie
bien comme la nouvelle morale préférée du capitalisme drogué qui, au nom de
l’œcuménisme de tous les esclaves du monde de l’indistinction mercantile, nous
convie à prier pour une planète boutiquière propre et surtout nettoyé des
embarras de classe en ayant pour seule ambition de camoufler que c’est le
capitalisme tout entier qui est la première pollution historique de
l’humanité et la source exclusive de toutes les dénaturations et dégradations
qui anéantissent l’homme et la terre.
L’État
protège les pillards accapareurs qui sont ses comparses en matière
d’acquisition totémiste et ses partenaires sur le terrain de tous les
trafics de toutes les camelotes. En revanche, il n’a pas cessé de vouloir piéger et démobiliser les Gilets Jaunes
en recourant à la violence de masse et en laissant faire un maximum de casse
spectaculaire dirigé dans l’espoir toujours renouvelé mais constamment
impuissant de retourner l’opinion. L’État n’a plus aucune autorité à part celle
bien réduite du tir tendu de la matraque et des
lacrymos. En réalité, il est désemparé et la crise généralisée du
taux de profit qui l’a démonétisé matériellement et symboliquement l’a rendu
définitivement incapable de pouvoir durablement asseoir l’autorité permanente
de sa structure de domination et cela va s’aggraver en relation avec une
économie de crise qui va constamment s’afficher à l’avenir comme crise de
l’économie en tant que telle jusqu’à ce que la France soit totalement
ingouvernable. La crise des Gilets Jaunes, qui est en réalité et surtout
le premier mouvement d’insoumission généralisée du prolétariat depuis la grève
sauvage de 1968, est une crise profonde
qui signale finalement la crise de toutes les profondeurs du spectacle de la marchandise
qui ne pourra jamais trouver de solution au niveau des cénacles ignares et
chimériques de toutes les loges,
comptoirs et établissements de la mise à jour du spectacle capitaliste
mondial. La crise sociale exprime maintenant toute la puissance de
bouleversement potentiel de son indiscipline in-épuisable parce qu’elle
se manifeste en une dialectique qui, née
de manière ambiguë, produit toutefois elle-même les conditions du
surmonter de cette ambiguïté… Le
prolétariat montre au déficient et déprimé
Macron, pauvre domestique du FMI et de L’OTAN et de toutes leurs banques, qu’il
peut en même temps ne pas être dupe de
la violence manipulatrice des casseurs étatiques et continuer donc à
soutenir massivement les Gilets Jaunes tout en dédaignant de jouer au pitoyable jeu du grand débat pipé et
à exprimer de plus en plus sa grandissante défiance à l’égard du gouvernement
et de toutes ses fabrications médiatiques.
Qu’est-ce que l’État actuel de la domination totalement
réalisée du diktat de la loi de la valeur? C’est le signe achevé de la division
pathologique dans la société de la réification aboutie, en tant qu’il est
l’organe séparé de la pathologie du pouvoir politique de la marchandise
totalitaire… La société est désormais totalement divisée entre la classe
capitaliste qui exerce le pouvoir et la classe prolétarienne qui le subit et
qui n’a cessé de s’accroître avec cette domination achevée. Toutes les couches
sociales héritées de l’avant-capitalisme ont disparu et il ne subsiste plus
dorénavant entre ces deux classes que des couches moyennes urbaines
privilégiées massivement enrôlées dans la défense de tous les mythes qui
forgent l’idéologie de justification du Capital.
La crise de la réalisation accomplie du Capital a mis la
France comme tous les capitalismes nationaux en situation de faillite. Ainsi
que Marx l’a démontré – du mouvement des Grundrisse vers Le Capital
– , avec la domination réelle de la marchandise, l’instance déterminante du
procès de reproduction passe de la sphère industrielle à celle de la banque et
de la finance puisque l’espace circulatoire du Capital pré-destine toujours
plus – par le poids du crédit et de la dette –
l’espace de la production lui-même au regard de l’engorgement du marché
causé par la baisse du taux de profit. Ainsi, la France a vu en 2018 son
endettement réel avoisiner les 2 400 milliards
d’euros, ce qui correspond à la quasi totalité du Produit intérieur brut,
autrement dit la totalité de la richesse mercantile produite sur l’année
auxquels il convient d’ajouter des engagements dits hors bilan qui dépassent,
eux, très nettement les 4 200 milliards
d’euros, ce qui positionne sa dette totale en un mouvement d’extension
perpétuel près d’atteindre les 7 000 milliards d’euros. Et c’est là, la raison historique primordiale
pour laquelle en dépit des immanquables refluements, le futur est tracé
d’avance dans une lutte des classes implacable puisque ce dernier est déterminé
par la réalité crisique qui y voit une majorité de prolétaires être
irrévocablement amenée à ne plus croire en l’idéologie gouvernementaliste
de la raison marchande.
Voilà des dizaines de semaines que la France des
prolétaires oubliés, déconsidérés et vilipendés tient le choc contre toutes les
coalitions huppées, haineuses et avariés d’artistes, de médiatiques et de
politiques briseurs d’émeute… La stratégie de la tension et l’escalade
dans la répression, l’attentat opportun de Strasbourg et les multiples
profanations orientées dont les enquêtes demeurent continuellement des
voies sans issue, les magouilles électoralistes et carriéristes, le Grand débat
des vastes brassées de vent, les boniments de refonte constitutionnelle, les
jobardises du scrutin de la foire européenne, l’infection galopante des écrans
télévisuels, ne sont pas parvenus à cacher que la crise de la prédation
capitaliste ne peut que s’intensifier… Chaos industriel, chaos bancaire, chaos
financier, chaos migratoire et chaos terroriste forment une synthèse
autocratique explosive qui exprime le sens de la crise accélérée de la loi du
profit…Et la crise de ce sens n’en est qu’à ses débuts de combustion… Le
chômage de masse, la paupérisation et simultanément la désobéissance et la
résistance de vaste ampleur vont s’étendre et s’étoffer en provoquant de la
sorte à l’encontre de toutes les privilégiatures de la
marchandise, une exaspération considérable. Et ces dernières même si elles sont
dépourvues de toute véritable connaissance historique leur permettant de saisir
la signification d’intelligence de ce qui ad-vient, auront néanmoins cette épidermique aptitude
d’effroi et de lâcheté qui permet à l’État aux abois d’envisager de donner
ordre à la police et à l’armée de tirer sur le prolétariat…
Les dernières semaines, bien loin d’avoir résolu quoique
ce soit au bénéfice du pouvoir et de son impuissance, n’auront finalement fait
qu’attiser l’exaspération et la prise de conscience croissante que tout
dans le monde du faux est effectivement artificiel et spécieux et que
pour tendre vers le véridique, il y a bien lieu prioritairement de balayer tous
les thuriféraires de l’intelligentsia du progressisme de la marchandise, et en
premier lieu tous les prébendiers de la bonne conscience gauchiste du Capital
qui ont toujours été les meilleurs exploiteurs et fusilleurs du prolétariat. La
Commune de Berlin assassinée par la social-démocratie du marché, les soviets
des ouvriers et paysans de Russie exterminés par le capitalisme étatique bolchevique, les collectivités ouvrières et paysannes d’Aragon décimées par
l’anti-fascisme démocratico-staliniste de la liberté du profit…
La colère prolétarienne durable ne trouve évidemment pas
sa source dans la trivialité des apparences premières du niveau de sur-vie
tendanciellement dé-croissant tel qu’il est fixé par la baisse augmentée du
taux de profit même si les revendications originelles partent bien sûr d’une
telle réalité d’élémentaire perception obligée. Aussi, la radicalité des Gilets
Jaunes née de là est fondamentalement en sa longévité et son étendue un au-delà
de ce là qui engendre un par-delà qui permet de signaler
l’horizon d’ontologie de l’être générique d’une véritable révolution communière
qui s’emploie à replacer la qualité de l’humain au centre du produire ensemble
– dans la perspective d’un refus définitif du règne de la quantité marchande…
Les prolétaires de cette France communarde constamment définie par Marx comme
le détachement de tête du prolétariat universel, ont bien entrepris de
comprendre que la dislocation du monde de la tradition sociale qui avait permis
la Commune de Paris puis la grève sauvage de 1968 n’avait qu’un seul but et une
unique raison capitalistes, dissoudre la gauloiserie réfractaire des séditions
de la temporalité critique la plus éminente dans l’immense inculture du
melting-pot globaliste du cosmopolitisme de la marchandise, là où tout
s’immobilise dans le culte passif et arrêté des platitudes de la transaction éternelle.
Un mouvement de révolution est en marche, mois après
mois, dans une inlassable dynamique de conscientisation et dans l’obstination à
ne point céder devant la modernité dissolvante du spectacle de la marchandise
et contre la liberté de l’équivalent général et son culte solipsistique de
l’individu réifié… Le capitalisme mondial est moribond, il ne le sait pas
encore au sommet de sa putréfaction mais à la base, là où survit la grande
majorité prolétarienne réduite à un absolu silence ou à une totale contrefaçon
médiatique, la nouvelle s’est répandu que les jours du gouvernement du
spectacle mondial et de ses valets hexagonaux étaient comptés…
En fragmentant l’histoire du prolétariat de France, en
voulant le diviser contre lui-même, en mettant constamment en scène des
histoires falsifiées et culpabilisatrices de son passé et de son
présent, en promouvant et en attisant les flux conflictuels migratoires, en
exacerbant les confessionnalismes les plus rétrogrades, le
Capital entend nous précipiter vers la guerre civile ethnique dans le dessein
de vouloir échapper à la guerre civile sociale qui frappe à la porte. Les
Gilets Jaunes face à cette monumentale escroquerie ont dit NON ! Ils ont
exprimé le souhait d’enfin en terminer avec la classe dominante dégénérée et
fangeuse en appelant sans toujours le savoir mais en la véhiculant sans
désemparer cette idée centrale que plus que jamais l’insurrection théorique et
pratique devra être totale puisqu’en face il n’y a que ruine, abîme et
pestilence…
Loin des chiffres officiels manipulés et
manipulant, des millions de prolétaires ont construit leur mouvement de masse
pour ne plus être justement une masse domestiquée mais une force historique
active de trans-formation… Actuellement, dans la fatigue et une certaine
usure, le chiffre est certes quelque peu retombé et si les urbains boboïstes
réformistes de la gauche et de l’extrême
gauche du Capital se pointent maintenant plus souvent dans les manifestations
qui déboulent dans les métropoles pour gâter cette France périphérique
prolétaire qui vient dire Merde à tous les satellites frénétiques de la
consommation marchande de commande, cela ne peut rien modifier quant à
l’essentiel… L’économie politique de l’aliénation ne parviendra pas à recycler
la sédition des Gilets Jaunes pour la métamorphoser en simple rénovation
enjolivée des circuits de maniement de la main-d’œuvre stupide de la démocratie
des galeries marchandes. Il est évident que sur le fond, la vérité du
prolétariat de France qui se sent historiquement et profondément de France
prolétarienne a compris qu’il était le dos au mur face à l’impitoyable
prédation du fétichisme de la marchandise…
Le logos de la radicalité face à la jacasserie constitutionnelle.
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