jeudi 11 avril 2019

Autour du mouvement des Gilets Jaunes

#ActeXXIII

 « Ne parlez pas de “répression” ou de “violences policières”, ces mots sont inacceptables dans un Etat de droit. »      E macron

#acteXXIII   20 avril

 
Le Canard enchaîné consacrait un article sur un prétendu «fichage» de «gilets jaunes» blessés par les hôpitaux parisiens. Selon l’hebdomadaire, la direction de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) aurait donné la consigne à tous les établissements de la capitale d’inscrire les «identités» des personnes touchées dans un fichier spécifique, le système d’information pour le suivi des victimes (SI-VIC).

Flics: «suicidez-vous» Tous !

Slogan du jour...

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  Bilan et perspectives autour du mouvement des Gilets Jaunes en tant que manifestation novatrice de la lutte des classes en France sur la période 2018 – 2019…

 

   “Nous reconnaissons notre brave ami…la  vieille taupe qui sait si bien travailler sous terre pour apparaître brusquement: la Révolution.” Karl Marx, Les révolutions de 1848 et le prolétariat

 

« … le passage de la propriété foncière au travail salarié constitue un véritable mouvement dialectique en tant que processus historique accompli puisque le dernier produit de la propriété foncière moderne est bien l’instauration généralisée du travail salarié qui, ensuite, apparaît comme la base de toute la merde contemporaine ».
Marx à Engels,  2 avril 1858
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Tenter de faire croire que le prolétariat deviendrait fascisant lorsqu’il cesse de marcher dans les clous de l’organisation totalitaire du mensonge spectaculaire démocratique,  c’est la dernière et piteuse  mystification  mise en œuvre par la classe capitaliste pour tenter d’échapper à la grande correction sociale qui se prépare…

Lorsque la coalition des forces sociales et politiques antagoniques au prolétariat se forme et se diffuse intensivement par le biais d’un spectacle médiatique de plus en plus délirant, elle est donc en même temps le signe que l’affrontement décisif est sur le point de se produire et que la crise du fétichisme de la marchandise est bien en train d’atteindre une étape décisive
C’est  la France périphérique prolétarienne des territoires désindustrialisés de la relégation rurale qui est aussi celle de la paupérisation accélérée des artisans, des travailleurs faussement indépendants, des paysans écrasés et des retraités misérables qui fonde le mouvement social indocile des Gilets Jaunes. Ceux qui avaient encore au cœur de la machine économique nationale d’hier une place relativement reconnue en sont aujourd’hui bannis par une mondialisation généralisée de la crise qui en fait les déshérités sociaux de la modernité marchande, toute entière occupée désormais à s’occuper médiatiquement et culturellement des avantagés sociétaux de la tyrannie consommatoire et clientéliste des centres-villes du boboïsme et de ses banlieues immigrées.
 Nous nous trouvons désormais pleinement entrés dans la rationalité historique du  VI° chapitre, dit inédit,  du Capital lorsque la production capitaliste est production et reproduction du rapport de production spécifiquement capitaliste. La logique du Capital est celle de son écroulement logique à mesure que tous les gangs syndicaux et politiques étatiquement financés disparaissent des radars  après avoir saboté méticuleusement toutes les luttes radicales passées… L ‘ouvrier – hier incarcéré par la gauche du Capital –, le paysan – hier cadenassé par sa droite –, l’employé – par les deux – se sont homogénéisés dans un prolétariat collectif de plus en plus universel qui digère les couches moyennes accablées et fait surgir aujourd’hui une perception commune de plus en plus séditieuse de toutes les  Maffias politiciennes de la mondialisation totalitaire du marché. Cette phase historique particulière où la domination pleinement réalisé de la marchandise s’est accomplie fait disparaître à grande vitesse tout ce qui n’était pas encore du prolétariat d’antan pour en faire le nouveau prolétariat moderne de tous les sans réserves qui s’affrontent directement à l’État, à la classe capitaliste et aux couches moyennes bobos, derniers privilégiés du supermarché démocratique de la chosification. Ce qui amène le phénomène Gilets Jaunes à rompre ainsi naturellement avec toutes les chapelles mystificatrices qui ont accompagné et sans cesse légitimé l’intense délabrement généralisé du quotidien.
Comprendre le temps contemporain de la domination pleinement réalisée du fétichisme de la marchandise, c’est correctement saisir le niveau de perception aliénée et abrutie de la classe dominante et de ses valets – journalistiques en premier lieu – à partir  duquel le prolétariat est totalement in-entendu et in-compris dans le pauvre champ d’inculture historique qui génère cette vision immédiatiste et empirique. La crise du logement en tant que métastase de la crise du capitalisme totalement réalisé a expulsé le vieux prolétariat de jadis de toutes les grandes métropoles où il y a été remplacé par des populations issues de l’immigration maghrébine et africaine lesquelles constituent désormais la caractéristique majeure de nombreuses banlieues.  La classe capitaliste et ses supplétifs de toutes les couches moyennes supérieures et intermédiaires qui structurent la boboïtude contemporaine, sont désormais les seules à pouvoir habiter au centre des grandes métropoles, là où à côté se regroupent donc aussi les minorités subventionnées du cosmopolitisme anti-révolutionnaire de la marchandise. Dans ce schéma géographique de l’aliénation, la politique moderniste de la ville a ainsi coûté plus de 100 milliards d’euros de plus-value prolétaire extorquée au cours des 30 dernières années et, à elle seule, la rénovation urbaine des quartiers dits prioritaires, a engagé 48 milliards entre 2005 et 2015. Ainsi, les banlieues prétendument défavorisées, à l’envers des images d’Épinal de la mythologie du Capital se trouvent-elles, en fonction des richesses cumulées de l’économie souterraine et du subventionnisme étatique et para-étatique,  à des annéeslumière des départements paupérisés de Creuse ou de Dordogne…Dans un tel paysage de réclusions et d’opacifications où les visibilités sont toujours aussi des effacements, la pathologie idéologique boboïste n’a dès lors aucune autre visibilité possible du dé-favorisé que celui des quartiers ghettoïques de l’ethnicisme fleurissant avoisinant qui est pourtant énormément plus choyé que l’ouvrier du Cantal ou du paysan prolétarisé de la Creuse… Toute la réalité de l’ancien prolétariat communard  a disparu de l’imaginaire et des représentations des habitants nantis des centres-villes de la conscience réifiée bien lotie. Aujourd’hui, la très grande masse prolétarienne toujours plus appauvrie,  toujours plus au chômage sur-vit ainsi reculée dans la  France périphérique des petites villes, des villes moyennes et des espaces ruraux fondamentalement éloignés du théâtre narcissique urbain de tous les donneurs de leçons de dictature démocratique de la réussite sociale.
Tenter de faire passer les Gilets Jaunes pour d’horribles  réactionnaires en voie de pré-fascisme est évidemment complètement débile mais néanmoins très commode puisque cela permet d’éviter à tout un monde d’hébétés parasitaires, politiques, syndicaux, artistiques, journaleux, magistrats et universitaires de se poser les questions essentielles qui permettent de saisir la logique du temps présent. En effet, lorsque la police mentale  du Capital décrète que quelqu’un est fasciste ou para-fasciste, il en résulte qu’il doit être non seulement condamné mais rééduqué et re-dressé…Cela permet dès lors de s’exonérer  de toute interrogation intelligente sur le sens véridique de l’organisation historique du territoire où les Gilets Jaunes se voient contraints de reproduire l’économie de leur exploitation. L’antifascisme  a toujours été une arme de classe pour faire plier le prolétariat, pour écraser notamment le combat des barricadiers de Barcelone en mai 1937 puis pour justifier la grande boucherie impérialiste du deuxième charnier mondial au nom du progrès totalitaire de la liberté du marché. En prolongement de Rosa Luxemburg assassinée par la social-démocratie du Capital et de la Commune de Kronstadt écrasée par le capitalisme étatique bolchévique, tous les groupes maximalistes du siècle dernier expliquaient déjà dans toutes leurs interventions que depuis que la gauche du Capital a su donner au fétichisme de la marchandise sa forme la plus paranoïaque, il ne lui reste comme le rappelait Bordiga qu’une chose à faire pour dissimuler la puanteur de sa posture : lutter contre un fascisme qui n’existe plus, n’existe pas et n’existera d’ailleurs plus jamais. C’est exactement ce qui est en train de se passer.
 La démocratie actuelle est le stade suprême de la dictature du monothéisme de l’argent actualisé. Elle aboutit  aux contre-vérités les plus gigantesques de l’histoire du capitalisme et à un mépris de classe totalitaire absolu, constamment  véhiculé par les médias, le cinéma, l’éducation et tous les lieux de crétinisation intensive qui depuis 1945 ont créé un ministère obligatoire de la vérité officielle. Au niveau purement élémentaire de la surface première des choses, on l’a bien vu pour le référendum de 2005 comme pour le Brexit, seul le diktat de la liberté despotique du profit  est présenté comme opinion bonne, souhaitable et admissible. Mais l’omniprésence de l’économie de la crise du faux a induit partout la crise de l’économie du faux omniprésent… Dorénavant, tout se retourne dialectiquement et le principe de réalité se restaure à grande vitesse à mesure que tous les bourrages de crânes s’invalident… Ce qui compte le plus dans ce qu’a fait surgir l’indiscipline des Gilets Jaunes, c’est la réalité de classe du prolétariat depuis son point de vue à lui en fonction de son hétérogénéité liminaire qui fait simultanément mouvement vers son homogénéité postérieure. Nous sommes là rendu à un moment très particulier du développement crisique du Capital, celui de la sécession subversive progressive du prolétariat d’avec toutes les règles et normes culturelles qui perpétuent l’économie politique de l’asservissement… C’est cela qui dit le vrai présent de la France périphérique en insoumission qui cherche à protéger ce qui lui reste d’humain et que son combat lui a fait retrouver, en renaissance et dépliement : une dynamique sociale critique, joyeuse et forte qui active l’entraide et le lien humain qui fait communauté de destin possible.
L’ État, la classe capitaliste et tous leurs larbins ont fort bien compris qu’il était inutile aujourd’hui de tenter de s’opposer frontalement au prolétariat. C’est là qu’intervient le cryptage de classe en tant que phénomène idéologique de brouillage et d’inversion accusatoire lequel  permet tout à la fois à l’oppresseur de dissimuler sa position de persécuteur tout en camouflant celle de l’adversaire pour le faire passer pour son contraire… Nous sommes là en pleine présence de ce que Marx a fort bien démontré dans la Première section du Livre premier du Capital lorsqu’il expose la critique du  caractère fétiche de la marchandise et de son secret. En effet, la société spectaculaire de la loi de la valeur ne porte pas écrit sur le front ce qu’elle est. Elle est le mensonge par essence… Elle fait de chaque réalité sociale aliénée un hiéroglyphe. Il convient donc de correctement chercher à dé-chiffrer le sens de chaque hiéroglyphe en pénétrant les secrets de ce qui y œuvre pour en dé-couvrir la tromperie constitutive en saisissant que la vérité s’inscrit toujours en négatif des apparences du spectacle démocratique de la tyrannie mensongère du faux omni-présent qui rend possible la domestication universelle.
Et là, il faut notamment toujours en revenir à ce que  Marx a voulu signifier dans le Chapitre XXV de la VII° section du Livre premier du Capital lorsqu’il parle du remplacement d’un ouvrier d’ici par trois immigrés de là-bas, et de la mise au travail des femmes à un coût historiquement toujours globalementinfériorisé…C’est pour cela que la domination réelle du mode de production capitaliste a tout à la fois valorisé la libération marchande du corps et de la vie des femmes et ardemment promu l’armée de réserve immigrée après que la grande peur patronale de 1968, en ait fait le levier social stratégique choisi pour substituer au vieux prolétariat communard des gauloiseries réfractaires du temps de la grève sauvage, une main- d’œuvre docile et ignorante historiquement de tout combat maximaliste contre l’argent et l’État. De la sorte, il s’est créé une consubstantialité sociale entre le CAC 40 et l’hystérie immigrationniste puisque la Bourse est forcément une adepte forcenée de la diversité colorée du travail promu et obéissant… Simultanément, on a vu se généraliser les banlieues privilégiées de tous les trafics lesquelles correspondent parfaitement aux aspirations de la pègre capitaliste la plus huppée étatiquement. C’est pour cela d’ailleurs que la classe dominante la plus culminante, celle des appropriateurs des quartiers fortunés,  est aussi et toujours très compréhensive et coopératrice avec le lumpenprolétariat des appropriateurs des cités de la carambouille et de la came…
Les Gilets Jaunes, de manières diverses et variées se sont donc évidemment posé la question interdite sur l’immigration en la plaçant aux antipodes des incarcérations compassionnelles de l’humanitarisme de la marchandise… En effet, cette question n’est ni raciale ni démographique, elle est d’abord et exclusivement liée au devenir mondial de la lutte des classes… Tout est évidemment faux dans le soliloque capitaliste obligatoire au sujet des immigrés… Précisément d’ailleurs parce que toute discussion née sur le terrain actuel des intérêts dictatoriaux de la société spectaculaire marchande doit d’abord faire oublier que la morale émotionnelle du marché pour les migrants est comme tout ce que promeut et promet l’ordre commercial de la vie asservie, un simple impératif d’investissement destiné à maximiser le melting-pot de l’hébétude consommatoire. Et pour les mêmes raisons,  à mesure que l’on s’éloigne des centres-villes boboïstes des métropoles capitalistes et que l’on se rend sur les ronds-points de leurs périphéries prolétaires, il est aisé d’y entendre une parole politiquement non-conforme aux dogmes immigrationnistes de l’égalisation de toute la planète dans la misère marchande de la vie-objet… Des commissions sur la diversité du MEDEF aux tracts des derniers fossiles gaucho-libertaires, tout l’arc du proxénétisme de la gestion sociale nouvelle a fait de la religion anti-raciste un outil de classe permettant l’américanisation ghettoïque du salariat et  l’ensevelissement recherché de la tradition communiste de l’histoire européenne.
Les Gilets Jaunes ont compris pour une large part et sans pour cela la théoriser cette évidence : le spectacle de la société de classe a voulu très systématiquement éliminer l’histoire de la conscience radicale en voulant faire migrer le prolétaire communard d’Europe hors de sa propre histoire vers la liberté universelle de la dépossession marchande à mesure que le mouvement des migrations venait, lui, toujours plus consolider le monde du tyrannique déplacement ubiquiste de la valeur d’échange. Pendant que le commerce des passeurs fructifie, les multinationales pillent l’Afrique et en déportent les populations excédentaires. L’Europe et la France quant à elles, déracinent leur propre histoire pour que tout se perde dans la masse indistincte d’une population marchandisée qui n’est plus qu’un déchet de l’industrie de l’équivalent général abstrait. La répression industrielle et massive qui cogne, mutile, éborgne et emprisonne à tours de bras, c’est uniquement bien entendu pour la lutte de classe prolétarienne … Les Médias et les maîtres du spectacle marchand excusent toujours la délinquance exotique qui n’est qu’une variante de la possession aliénatoire…Mais ils haïssent le Gilet Jaune autochtone et irréductible qui, lui,  est la cible ultra-privilégiée du fameux flash ball de la démocratie policière de la liberté friquée..
 L’idéologie boboïste comme expression de toutes les gauches de la marchandise – en tant qu’avant-garde indispensable du mondialisme capitaliste – encourage évidemment l’ouverture à toutes les diversités dociles pour dissoudre l’ancestral terrain historique des dangers de la radicalité communeuse. Ce bavardage incontinent sur l’ouverture à l’autre permet à la classe capitaliste de se maintenir  illusoirement dans une posture de supériorité morale destinée à déguiser sa position de classe et de mépris. L’altruisme du Capital  aspire à la tranquillité générale pour l’ensemble de ses commerces et trafics…C’est pourquoi il raffole des minorités « à bas coût » et à radicalité in-existante, adore la non-discrimination sociétale des balivernes LGBT, des frivolités féministes, des foutaises anti-racistes et sans-papiéristes et de l’investissement écologiste dans la grande et calme fraternité marchande du capitalisme vert qui se veut indépassable. Mais le capitalisme altruiste ressent une haine féroce pour le Gilet Jaune qui,  lui,  fait entrevoir – en anti-thèse – qu’une monumentale tempête sociale se prépare contre toutes les cliques de la servitude perpétuée
Les Gilets Jaunes ce n’est rien d’autre que le retour du prolétariat comme communauté vivante de lutte de classe et tous les analystes de la marchandise pourrie, de l’extrême droite à l’extrême gauche du Capital sont des cadavres qui sont incapables de saisir que derrière l’apparente éternité de ce qui fonde la crasse pauvreté mentale de leur logorrhée capitaliste, il y a le véritable clivage historique  qui dessine le dé-chaînement qui se rapproche…En dernier lieu, la ligne de front s’est avouée elle-même… D’un côté, il y a presque tout le monde dans la prolétarisation illimitée et,  de l’autre, on trouve tous les agrégats, amoncellements et conglomérats mondialistes des métropoles de la pestilence marchande, conservateurs ou évolutionnistes…
C’est cette réalité in-supportable de la classe prolétarienne enracinée dans la tradition historique de ses profondeurs réfractaires et donc en tant qu’organe essentiel de l’essence de l’histoire séditieuse que la classe capitaliste du  globalisme de la marchandise s’efforce de nier et de réprimer. Alors que l’immondice démocratique parlementaire de la marchandise constitue, depuis deux siècles de mensonges, de servitude, de sang, de larmes et de mort, l’horizon intouchable du bien politique imposé, aujourd’hui il semble évident que  cette fabulation commence bien à arriver à son dénouement. Aujourd’hui, le divorce entre prolétariat et classe gouvernante se gargarisant de ses discours autistes, est bel et bien consommé, et les lignes de fracture qui verront se déployer de manière croissante la lutte de classe deviennent de plus en plus claires.
Les lourds bobards de guerre du fétichisme de la marchandise se suivent et se ressemblent, sur l’Irak, la  Serbie, la Libye puis la Syrie…Et quand les démentis surviennent très doucement, il est évidemment trop tard pour empêcher que les effets dévastateurs de la tromperie du spectacle démocratique du profit aient pu être évités. Les mensonges ont produit leurs effets. Des morts par centaines de milliers. Des millions de vies dévastées ou détruites. Et les médias du spectacle capitaliste passent à la construction et à la diffusion de la manœuvre suivante… au mensonge suivant du capitalisme spectaculaire.
Les bobards antiracistes du fétichisme de la marchandise se reproduisent aussi selon un schéma perfide identique. Dans l’histoire surréaliste de Théo,  immédiatement soutenu par le président de la République et tous les gangs artistiques les plus progressistes,  on retrouve le même processus pathologique. Le discours mythomaniaque de l’anti-racisme du Capital lance un signal de soumission obligatoire et  celui-ci est repris en cœur par tous les médias de l’univers domesticatoire de la liberté aliénatoire.  Sans la moindre vérification, tous les médias officiels se précipitent pour élaborer l’orchestration du bobard total de commande qui correspond aux nécessités de reproduction du dogme immigrationniste du marché qui simultanément vilipende et diabolise la lutte de classe des Gilets Jaunes…En revanche, la mise en examen ultérieure de l’intéressé dans une affaire de fraude aux aides publiques en bande organisée est quasiment passée naturellement aux oubliettes. Parallèlement et au regard d’une violence industrielle de masse étatiquement planifiée contre les Gilets Jaunes, le spectacle de l’empoisonnement médiatique fait, cela s’entend, superbe silence ou ridicules contorsions d’éloge policier et de justification judiciaire…
Du FMI au CRIF en passant par le forum de Davos, Le Siècle et tous les clubs et conventicules où viennent se prosterner les politicailleurs du numéraire, tout ce qui exprime la vérité du Capital est à la fois migrantiste frénétique et toujours grossièrement braqué contre les Gilets Jaunes… Ces derniers ont parfaitement compris ce que cela veut dire et la conscience de classe du prolétariat, à partir de cette incontournable réalité, gagne du terrain et se conforte contre tous les clients coalisés de la conscience fausse
Et c’est ainsi que le spectacle de la marchandise produit le mode de production de la contre-réalité idéologique nécessaire à la reproduction de la domestication en tant que réalité serviliste alternative indispensable au vrai critique : soit pour justifier les aventures guerrières de l’OTAN et du gouvernement mondial de la marchandise  soit pour imposer une guerre de propagande massive contre le prolétariat  pour le culpabiliser, le désarmer moralement et socialement et ainsi tenter de le neutraliser.
Pour la première fois depuis 1968, le mouvement prolétarien s’en est ainsi pris là massivement à toute-puissance du spectacle médiatique de la dictature du Capital et ce de manière bien plus radicale et intensive que jamais il ne l’avait fait…Des actions spontanées significatives ont été engagées contre la merde encrée des réseaux médiatiques régionaux allant jusqu’à bloquer parfois la diffusion de certains d’entre eux lorsqu’ils s’étaient très ostensiblement montré être un lieu de production central du boniment informationnel de défiguration du mouvement social. Désormais et grâce à la radicalité consciente et inconsciente de la perdurance des Gilets Jaunes, une masse croissante de prolétaires se dit d’ores et déjà très distinctement que l’émancipation humaine sera inévitablement un au-delà de tous les parler assujettis qui encensent la vie à l’envers tels que ces derniers articulent tous les  torchons monopolistiques de la tyrannie financière et subventionnés qui diffuse la pourriture marchande en sa déliquescence journalistique.
Ainsi, une parole nouvelle de véritable charpente communautaire a jailli dans la profondeurs humaine de ces Ronds-points vivants où l’on a décidé de plus demeurer ce que le Capital nous a indiqué comme assignation à résidence de discipline infinie. Le mouvement social a compris cette chose essentielle que seuls jusqu’à présent savaient certains groupes maximalistes ultra-minoritaires… Oui, les  forces de l’économie politique de la non-vie qui disposent du vrai pouvoir d’aujourd’hui détiennent simultanément tous les médias lesquels, en tous les rackets gouvernementalistes, entendent exclusivement immortaliser le fétichisme de la marchandise. Le spectacle de la liberté despotique de l’argent exerce ainsi une emprise sans précédent sur les esprits par la propagande démocratique de l’ordre totalitaire réalisé qui fixe les sujets dont on a le droit de parler et ceux qu’il faut taire et qui justifient si l’État doit accepter ou non d’écouter les exigences des manifestants…
Les manifestants flexibles et disciplinés de toutes les causes débiles de la réformation du camp de concentration mercantile sont toujours soutenus par les médias et finissent toujours par obtenir gain de cause pour mieux aménager l’égalisation générale dans le culte consommatoire de la commercialisation sans cesse agrandie. En revanche les manifestants récalcitrants qui n’entendent pas se laisser duper par toutes les abêtissements sociétaux de le la marchandise dans le vent et qui ont revêtus le Gilet Jaune subissent inexorablement l’hostilité des médias. La boboïtude médiatique et artistique du Capital adore la misère quand elle demeure passive et inoffensive puisqu’elle peut  ainsi devenir une préoccupation spectaculaire pour toute une cohorte de charlatans et d’esbroufeurs mais elle l’exècre lorsque brûlante et redoutable, celle-ci se cabre et se soulève… Ainsi pour Les Restos du cœur devenus au fil du temps une simple succursale para-étatique de la misère du monde constamment réactivée par la police musicale et malodorante de ces Enfoirés qui portent là bien leur nom en tant que  regroupement d’artistes et de personnalités publiques de la perfidie généralisée qui fructifient et se divertissent en instrumentalisant  caritativement la détresse d’une population qu’ils détestent en fait quand cette dernière s’insurge contre le système des objets qui l’écrase…
D’ailleurs les violences gouvernementales massives et inédites contre les Gilets Jaunes n’ont été et ne sont possibles que grâce au silence et au déni de toute cette putréfaction médiatique et artistique du Capital qui condamne toute intervention de la police dans ces banlieues si particulières qui la ravitaillent en toutes les matières hallucinogène qui viennent tenter de lui faire oublier le néant existentiel de son délabrement mais qui n’ont cessé d’applaudir et légitimer tous les agents et tous les experts de la violences gouvernementale contre le prolétariat en Gilet Jaune
Véritable police morale de la pensée, la sphère médiatico-artistique de la domination a ainsi  livré une guerre idéologique de propagande continue au prolétariat détesté de cette gauloiserie réfractaire renaissante qui se situe précisément aux antipodes absolus de l’intoxication.  Pas étonnant donc que ce comportement ait massivement produit cette fracture nouvelle et considérable. Dans le monde du fétichisme spectaculaire pathologique qui est celui de l’artiste et du journaliste comme celui du flic ou de l’universitaire, la réalité réelle est partout et toujours renversée, le vrai devient le faux et le faux devient le vrai. Dans le monde du Gilet Jaune, le spectacle fétichiste a commencé de craquer… Le monde de la réalité renversée a de la sorte vu surgir un renversement de la réalité fallacieuse, le vrai a commencé à se montrer pour ce qu’il est à mesure que le faux perdait progressivement toute sa réalité…
Les Gilets Jaunes ont contesté le pouvoir de classe comme on ne l’avait point vu depuis longtemps, il est donc normal qu’ils se soient attaqués à l’apparence première de la mise en spectacle de sa justification, c’est à dire à ce qui élabore les premiers périmètres de la conscience fausse telle que le vrai pouvoir a précisément composé celui de ses métastases médiatiques. Bravo donc à eux pour avoir fait ce premier pas essentiel et d’avoir ainsi posé là un acte authentiquement révolutionnaire vers la remise en cause totale du mode de production capitaliste de la réification universelle. Par cela et sans pour autant en mesurer encore consciemment tous les effets, les Gilets Jaunes ont fait émerger là la tendance communiste concrète du vivant humain qui s’attaque frontalement au cœur du pouvoir du cosmopolitisme de la marchandise et donc de la mort programmée de l’humanité.
Guy Debord écrivait en 1993 que « Les actuels moutons de l’intelligentsia… ne connaissent plus que trois crimes inadmissibles, à l’exclusion de tout le reste : racisme, antimodernisme, homophobie ». Les Gilets Jaunes n’ont pas eu besoin de lire cet auteur pour comprendre leur propre vie mais ils ont fort bien saisi que le mode de production de leur exploitation tel qu’il escompte s’immortaliser tournait bien tout entier autour du spectacle de ces trois machineries qui ordonnancent le panorama imposé de toutes les droites et de toutes les gauches de la valeur d’échange…
La société du spectacle  de la passivité marchande n’avait cessé depuis la défaite de la grève sauvage de 1968, de vouloir nous persuader que la révolution probable était la chose la plus improbable qui puisse être.
Mais le mouvement des Gilets Jaunes nous montre que cette révolution est pourtant de plus en plus possible à mesure que la crise terminale de la marchandise mondiale se fait de plus en plus nécessaire et déjà l’in-soumission prolétarienne irrémédiable se laisse sentir comme de plus en plus présente dans les esprits. Progressivement,  le déclenchement de la nouvelle crise financière planétaire qui est en train de survenir va achever de paupériser intensivement la classe prolétarienne et c’est pourquoi la France des sans réserves s’est levé et c’est la raison pour laquelle elle n’est pas prête de se (re)coucher.
La crise financière complètement réalisée de l’État providence ne va plus permettre de payer la paix sociale par de larges transferts sociaux, comme cela a été le cas dans la dernière moitié du 20e siècle et en particulier au moment des accords de Grenelle. Le capitalisme de la domination réelle mondialisée, en pleine crise insurmontable du taux de profit et dans une situation de saturation incoercible des marchés va déboucher sur une crise financière et bancaire cataclysmique. Pendant que les taux d’intérêt finiront par être obligés de remonter, la dynamique de leur incohérence fera exploser l’incohérence qui a impulsé la dynamique de l’accumulation de dettes.
Cela fait maintenant de très longues semaines que le mouvement de contestation est monté des Ronds-points de la France des profondeurs prolétariennes  pour arriver en surface, sous les yeux écarquillés d’une classe capitaliste apeurée  qui pensait à tort avoir gagné et s’imaginait avoir battu définitivement le prolétariat.
Le gouvernement actuel de la mondialisation totalitaire, en un mot le gouvernement le plus totalitairement antisocial qui se puisse rencontrer depuis longtemps, doit donc dorénavant faire face à une contestation forte, organisée, décidée et surtout inéluctablement in-contrôlable. En choisissant de pilonner et rosser durement cette France prolétaire dédaignée, dont bien plus de la moitié du corps social est cependant demeurée solidaire, le pouvoir a finalement signé son arrêt de mort, même si cela prendra un certain temps pour que les crevures qui le composent ou espèrent le remplacer finissent par toutes succomber d’ignorance et d’ignominie. Ce gouvernement borné, arrogant et de totale inculture historique est donc parfaitement adéquat à la décadence du mode de production qu’il représente. En s’estimant capable de  refuser toute solution de compromis, il s’est mis en situation de devoir en payer un terrible prix, celui qui le fera irréparablement succomber.
Mais l’originalité de cette contestation si tenace réside dans le fait qu’elle est parvenue à signaler que derrière le pouvoir visible de la cinématographie démocratique du mensonge capitaliste, il existe un État profond de la falsification omniprésence qui renvoie, lui-même,  à l’État invisible du fétichisme de la tyrannie marchande.  Le pouvoir profond a ainsi été ébranlé par la secousse sismique déclenchée par le mouvement des Gilets Jaunes qui a soudainement rappelé à tous les abrutis médiatiques, universitaires et policiers qui croyaient à l’enterrement définitif de la fureur prolétaire que l’histoire de toute société jusqu’à nos jours ne peut être que l’histoire des luttes de classes. Ce n’était pas prévu et cela explique la violence de la réponse du système de la crise du taux de profit accrue. Un système qui oblige tous ses commis et auxiliaires à jeter toutes leurs forces fielleuses dans la bataille mais une bataille perdue historiquement d’avance. Même si toutes les puissances du vieux monde de la chosification impérialiste  se sont unies en une Sainte-Alliance pour traquer le cauchemar des Gilets Jaunes, toutes les boutiques et camarillas politiciennes, médiatiques et policières ne pourront pas battre le prolétariat même blessé car lui respire la vie qui se tient dressée alors même que ces dernières puent la mort et sont déjà avachies par le poids de leur décomposition.
Ce sont précisément les calomnies, les blessures ainsi que les déchirements subis et collectionnés qui donnent la force de combattre l’accumulation des attaques du Capital et de lutter, à partir de là,  jusqu’au bout. Une nouvelle époque est ainsi  née, celle du combat de classe prolongé et bouillonnant qui ne s’arrête plus aux voilages et dérivatifs classiques du crétinisme de l’oppression démocratique de la marchandise. Le gouvernement de la crise sans fin du marché terroriste, totalement disqualifié par l’ultra-violence de sa réponse sécuritaire et fanatique a été jusqu’à pesamment mutiler, condamner  et incarcérer des prolétaires débonnaires mais néanmoins jugés comme terriblement dangereux pour ce qu’ils laissaient banalement  entre-voir. Et du même coup, il a admis qu’il était bien le gouvernement terroriste du marché de la crise infinie,  avouant là qu’il ne tolérerait rien des Gilets Jaunes puisqu’il ne laisse impunis que les racailles et casseurs d’en haut et d’en bas qui font tous  protection solidaire pour le pouvoir profond qui, lui,  couvre l’État invisible.
Aujourd’hui, le mur médiatique du spectacle de la crise est quasiment en miettes, le mur politicien de la crise du spectacle va tout faire pour ne pas s’effondrer mais il s’est déjà puissamment  lézardé.
Les prolétaires sont désormais prévenus : la classe capitaliste ne tombera pas sans se défendre et elle mettra en mouvement tous les moyens ténébreux dont elle dispose. Les Gilets Jaunes l’ont vu, vécu, compris  et ils avancent…Mais ce qui est le plus caractéristique c’est que ces derniers ont désormais grandi et commencé à œuvrer énergiquement à sortir du dressage ancien pour charpenter leur propre avenir en comprenant qui sont leurs faux amis. L’apparente difficulté à trouver une forme d’organisation n’est là que le premier temps d’une organisation qui se forme dans les difficultés de l’apparence mais qui pourtant ne cesse d’exprimer bien plus que ce qu’elle dit. Et surtout, nous assistons là à un mouvement qui contrairement à celui du  temps de 68 ne risque pas d’être démoli et digéré par les appareils syndicalistes étatiques du Capital…Dans le contexte actuel, CGT, CFDT et consorts tout comme leurs sous-fifres gauchistes n’ont quasiment plus aucune capacité pour faire face à cette demande vu le devenir de la crise capitaliste qui a pulvérisé tous ses modèles antérieurs… 1968 marquait l’entrée dans la crise débutante du Capital au terme de la période de reconstruction qui faisait suite au deuxième charnier impérialiste mondial… 2018 indique l’entrée dans la crise terminale de tous les processus de crédit chimérique qui depuis 50 ans ont tenté de faire illusion pour dissimuler la saturation des marchés.
La com­mu­nauté de lutte écrit son histoire dans la lutte et par la lutte, cons­ciem­ment ou non, et c’est dans cette action communeuse que le mou­ve­ment fait l’expérience pra­ti­que d’un monde passé que soudainement il a l’impression de ne plus totalement subir en raison du fait novateur  qu’il a com­mencé à en trans­for­mer cer­tai­nes condi­tions sociales – même limitées – , tout en per­met­tant à chacun de se dé-cou­vrir en vraie solidarité et donc de se trans­for­mer dans le même mou­ve­ment au  tra­vers de cette action qui permet de perce-voir ce qui en la marchandise est aussi l’indice de l’anti-marchandise qui approche… L’action directe est cons­ti­tu­tive du mou­ve­ment de cette auto-constitution radicale qui se fixe sa propre direction et chaque samedi de mani­fes­ta­tion, du plus calme au plus agité, en mon­tre la nécessité. C’est à ce moment où le mou­ve­ment a épuisé la plus grande partie de sa dyna­mi­que première contre les simples effets fiscaux de la décomposition du système de la marchandise en crise totale qu’il se retrouve en vérité de cette rencontre avec lui-même et qu’il va poser la dynamique deuxième de sa rencontre frontale avec la crise totale de la marchandise systémique en dé-composition en tant que telle. Et ainsi, les rêves du désir comme dialectique historique de l’auto-dépassement vont pouvoir faire surgir le désir de révolu­tion contre l’argent et l’État. Tout ce qui était ini­ma­gi­na­ble au début du mou­ve­ment va ainsi se transmuter en imaginaire du mouvement de la fin… Le pouvoir a toujours de plus en plus peur. Le mouvement va survivre et grandir…Toujours et encore Loin devant !
La fameuse convergence réformiste des luttes par laquelle sempiternellement le Capital s’essaye à torpiller toute radicalité qui pourrait devenir hors de contrôle est une rengaine de l’extrême gauche urbaine boboïste qui a tenté de récupérer le mouvement des Gilets jaunes né en novembre et avec lequel elle n’a  bien sûr rien à voir. Le pouvoir aurait voulu que les véritables Gilets Jaunes disparaissent, remplacés par les habituels gauchistes qui se sont déguisés avec des  gilets jaunes compatibles avec toutes les rengaines écolo-immigrationnistes de la marchandise la plus moderniste … Ainsi, les fantoches auraient dévitalisé le mouvement qu’ils avaient d’abord brocardé. Mais la sauce n’a pas pris et elle ne pouvait prendre même si ici où là la confusion a pu momentanément faire distraction citadine… Lorsque les Gilets Jaunes viennent manifester – en zone de classe ennemie – dans les métropoles parisienne, bordelaise, nantaise ou toulousaine même si toutes les sectes du capitalisme vert, améliorantiste et sans papiériste s’emploient à les polluer de leurs slogans véreux et de leurs drapeaux putrides, ceux-ci s’en moquent et continuent d’avancer par delà leurs propres contradictions vers un horizon enfin dés-emcombré de toute la merde de l’économie politique.   Et là l’écologie se vérifie bien comme la nouvelle morale préférée du capitalisme drogué qui, au nom de l’œcuménisme de tous les esclaves du monde de l’indistinction mercantile, nous convie à prier pour une planète boutiquière propre et surtout nettoyé des embarras de classe en ayant pour seule ambition de camoufler que c’est le capitalisme tout entier qui est la première pollution historique de l’humanité et la source exclusive de toutes les dénaturations et dégradations qui anéantissent l’homme et la terre.
L’État protège les pillards accapareurs qui sont ses comparses en matière d’acquisition totémiste et ses partenaires sur le terrain de tous les trafics de toutes les camelotes. En revanche, il n’a pas cessé de vouloir  piéger et démobiliser les Gilets Jaunes en recourant à la violence de masse et en laissant faire un maximum de casse spectaculaire dirigé dans l’espoir toujours renouvelé mais constamment impuissant de retourner l’opinion. L’État n’a plus aucune autorité à part celle bien réduite du tir tendu de la matraque et des lacrymos.  En réalité,  il est désemparé et la crise généralisée du taux de profit qui l’a démonétisé matériellement et symboliquement l’a rendu définitivement incapable de pouvoir durablement asseoir l’autorité permanente de sa structure de domination et cela va s’aggraver en relation avec une économie de crise qui va constamment s’afficher à l’avenir comme crise de l’économie en tant que telle jusqu’à ce que la France soit totalement ingouvernable. La crise des Gilets Jaunes, qui est en réalité et surtout le premier mouvement d’insoumission généralisée du prolétariat depuis la grève sauvage de 1968,  est une crise profonde qui signale finalement la crise de toutes les profondeurs du spectacle de la marchandise qui ne pourra jamais trouver de solution au niveau des cénacles ignares et chimériques  de toutes les loges, comptoirs et établissements de la mise à jour du spectacle capitaliste mondial. La crise sociale exprime maintenant toute la puissance de bouleversement potentiel de son indiscipline in-épuisable parce qu’elle se manifeste en une dialectique qui,  née de  manière ambiguë,  produit toutefois elle-même les conditions du surmonter de cette ambiguïté… Le prolétariat  montre au déficient et déprimé Macron, pauvre domestique du FMI et de L’OTAN et de toutes leurs banques, qu’il peut en même temps ne pas être dupe de  la violence manipulatrice des casseurs étatiques et continuer donc à soutenir massivement les Gilets Jaunes tout en dédaignant de  jouer au pitoyable jeu du grand débat pipé et à exprimer de plus en plus sa grandissante défiance à l’égard du gouvernement et de toutes ses fabrications médiatiques.
Qu’est-ce que l’État actuel de la domination totalement réalisée du diktat de la loi de la valeur? C’est le signe achevé de la division pathologique dans la société de la réification aboutie, en tant qu’il est l’organe séparé de la pathologie du pouvoir politique de la marchandise totalitaire… La société est désormais totalement divisée entre la classe capitaliste qui exerce le pouvoir et la classe prolétarienne qui le subit et qui n’a cessé de s’accroître avec cette domination achevée. Toutes les couches sociales héritées de l’avant-capitalisme ont disparu et il ne subsiste plus dorénavant entre ces deux classes que des couches moyennes urbaines privilégiées massivement enrôlées dans la défense de tous les mythes qui forgent l’idéologie de justification du Capital.
La crise de la réalisation accomplie du Capital a mis la France comme tous les capitalismes nationaux en situation de faillite. Ainsi que Marx l’a démontré – du mouvement des Grundrisse vers Le Capital – , avec la domination réelle de la marchandise, l’instance déterminante du procès de reproduction passe de la sphère industrielle à celle de la banque et de la finance puisque l’espace circulatoire du Capital pré-destine toujours plus – par le poids du crédit et de la dette –  l’espace de la production lui-même au regard de l’engorgement du marché causé par la baisse du taux de profit. Ainsi, la France a vu en 2018 son endettement réel avoisiner les 2 400 milliards d’euros, ce qui correspond à la quasi totalité du Produit intérieur brut, autrement dit la totalité de la richesse mercantile produite sur l’année auxquels il convient d’ajouter des engagements dits hors bilan qui dépassent, eux,  très nettement les 4 200 milliards d’euros, ce qui positionne sa dette totale en un mouvement d’extension perpétuel près d’atteindre les 7 000 milliards d’euros.  Et c’est là, la raison historique primordiale pour laquelle en dépit des immanquables refluements, le futur est tracé d’avance dans une lutte des classes implacable puisque ce dernier est déterminé par la réalité crisique qui y voit une majorité de prolétaires être irrévocablement amenée à ne plus croire en l’idéologie gouvernementaliste de la raison marchande.
Voilà des dizaines de semaines que la France des prolétaires oubliés, déconsidérés et vilipendés tient le choc contre toutes les coalitions huppées, haineuses et avariés d’artistes, de médiatiques et de politiques briseurs d’émeute… La stratégie de la tension et l’escalade dans la répression, l’attentat opportun de Strasbourg et les multiples profanations orientées dont les enquêtes demeurent continuellement des voies sans issue, les magouilles électoralistes et carriéristes, le Grand débat des vastes brassées de vent, les boniments de refonte constitutionnelle, les jobardises du scrutin de la foire européenne, l’infection galopante des écrans télévisuels, ne sont pas parvenus à cacher que la crise de la prédation capitaliste ne peut que s’intensifier… Chaos industriel, chaos bancaire, chaos financier, chaos migratoire et chaos terroriste forment une synthèse autocratique explosive qui exprime le sens de la crise accélérée de la loi du profit…Et la crise de ce sens n’en est qu’à ses débuts de combustion… Le chômage de masse, la paupérisation et simultanément la désobéissance et la résistance de vaste ampleur vont s’étendre et s’étoffer en provoquant de la sorte à l’encontre de toutes les privilégiatures de la marchandise, une exaspération considérable. Et ces dernières même si elles sont dépourvues de toute véritable connaissance historique leur permettant de saisir la signification d’intelligence de ce qui ad-vient,  auront néanmoins cette épidermique aptitude d’effroi et de lâcheté qui permet à l’État aux abois d’envisager de donner ordre à la police et à l’armée de tirer sur le prolétariat…
Les dernières semaines, bien loin d’avoir résolu quoique ce soit au bénéfice du pouvoir et de son impuissance, n’auront finalement fait qu’attiser l’exaspération et la prise de conscience croissante que tout dans le monde du faux est effectivement artificiel et spécieux et que pour tendre vers le véridique, il y a bien lieu prioritairement de balayer tous les thuriféraires de l’intelligentsia du progressisme de la marchandise, et en premier lieu tous les prébendiers de la bonne conscience gauchiste du Capital qui ont toujours été les meilleurs exploiteurs et fusilleurs du prolétariat. La Commune de Berlin assassinée par la social-démocratie du marché, les soviets des ouvriers et paysans de Russie exterminés par le capitalisme étatique bolchevique, les collectivités ouvrières et paysannes d’Aragon décimées par l’anti-fascisme démocratico-staliniste de la liberté du profit…
La colère prolétarienne durable ne trouve évidemment pas sa source dans la trivialité des apparences premières du niveau de sur-vie tendanciellement dé-croissant tel qu’il est fixé par la baisse augmentée du taux de profit même si les revendications originelles partent bien sûr d’une telle réalité d’élémentaire perception obligée. Aussi, la radicalité des Gilets Jaunes née de là est fondamentalement en sa longévité et son étendue un au-delà de ce qui engendre un par-delà qui permet de signaler l’horizon d’ontologie de l’être générique d’une véritable révolution communière qui s’emploie à replacer la qualité de l’humain au centre du produire ensemble – dans la perspective d’un refus définitif du règne de la quantité marchande… Les prolétaires de cette France communarde constamment définie par Marx comme le détachement de tête du prolétariat universel, ont bien entrepris de comprendre que la dislocation du monde de la tradition sociale qui avait permis la Commune de Paris puis la grève sauvage de 1968 n’avait qu’un seul but et une unique raison capitalistes, dissoudre la gauloiserie réfractaire des séditions de la temporalité critique la plus éminente dans l’immense inculture du melting-pot globaliste du cosmopolitisme de la marchandise, là où tout s’immobilise dans le culte passif et arrêté des platitudes de la transaction éternelle.
Un mouvement de révolution est en marche, mois après mois, dans une inlassable dynamique de conscientisation et dans l’obstination à ne point céder devant la modernité dissolvante du spectacle de la marchandise et contre la liberté de l’équivalent général et son culte solipsistique de l’individu réifié… Le capitalisme mondial est moribond, il ne le sait pas encore au sommet de sa putréfaction mais à la base, là où survit la grande majorité prolétarienne réduite à un absolu silence ou à une totale contrefaçon médiatique, la nouvelle s’est répandu que les jours du gouvernement du spectacle mondial et de ses valets hexagonaux étaient comptés…
En fragmentant l’histoire du prolétariat de France, en voulant le diviser contre lui-même, en mettant constamment en scène des histoires falsifiées et culpabilisatrices de son passé et de son présent, en promouvant et en attisant les flux conflictuels migratoires, en exacerbant les confessionnalismes les plus rétrogrades, le Capital entend nous précipiter vers la guerre civile ethnique dans le dessein de vouloir échapper à la guerre civile sociale qui frappe à la porte. Les Gilets Jaunes face à cette monumentale escroquerie ont dit NON ! Ils ont exprimé le souhait d’enfin en terminer avec la classe dominante dégénérée et fangeuse en appelant sans toujours le savoir mais en la véhiculant sans désemparer cette idée centrale que plus que jamais l’insurrection théorique et pratique devra être totale puisqu’en face il n’y a que ruine, abîme et pestilence…
Loin des chiffres officiels manipulés et manipulant, des millions de prolétaires ont construit leur mouvement de masse pour ne plus être justement une masse domestiquée mais une force historique active de trans-formation… Actuellement, dans la fatigue et une certaine usure, le chiffre est certes quelque peu retombé et si les urbains boboïstes réformistes  de la gauche et de l’extrême gauche du Capital se pointent maintenant plus souvent dans les manifestations qui déboulent dans les métropoles pour gâter cette France périphérique prolétaire qui vient dire Merde à tous les satellites frénétiques de la consommation marchande de commande, cela ne peut rien modifier quant à l’essentiel… L’économie politique de l’aliénation ne parviendra pas à recycler la sédition des Gilets Jaunes pour la métamorphoser en simple rénovation enjolivée des circuits de maniement de la main-d’œuvre stupide de la démocratie des galeries marchandes. Il est évident que sur le fond, la vérité du prolétariat de France qui se sent historiquement et profondément de France prolétarienne a compris qu’il était le dos au mur face à l’impitoyable prédation du fétichisme de la marchandise…   


Le logos de la radicalité face à la jacasserie constitutionnelle.

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