vendredi 22 novembre 2013

Toumi alias Abdelhakim Dekhar: La Version algérienne


Michel Bounan c'est inspiré de la manipulation de Vincennes pour écrire "Logique du Terrorisme" - ici version en anglais

Étonnante déclaration du DRS* dans Al Watan (journal algérien de Paris) qui tout en niant que Dekhar soit un de leurs agents (un informateur ou une taupe n'est pas un agent officiel et aucun service ne dit jamais aucune vérité sur ces sujets, c'est une règle) admet qu'à partir de 1991 il était grillé «.../...ces derniers l’avaient clairement identifié et se méfiaient de lui.». Pour être "identifié" il faut forcément être un maillon d'une chaîne de surveillance... voir article ici
Toumi apparaît du coté de la Rue Lignier en 1990 avec un curieux tract lycéen signé de Marseille sans donner d'explication sur sa provenance. C'est un des multiples indicateurs qui nous forcerons à nous dissoudre proprement fin 1992 et quitter définitivement la scène parisienne en 1993.
Sans doute en écho au tract 10 ans ça suffit appelant à la fameuse Marche sur l’Élysée de Tonton. Volontairement bloquée par la Préfecture de Police et devenue  la Manif Destroy du 12 novembre 1990 au Pont de l'Alma (lire PDF-du-Sénat). Tout cela avait attiré l'attention des différents Services  sur les groupes qui passaient par le squat Lignier...
Il est triste de voir s’étaler dans Libé  les déclarations de zozos qui continuaient en 1994 à fréquenter Toumi et benoîtement fabriquer d'avance leurs Cokes en famille alors que n'importe quel ado de banlieue sait les préparer in situ.
Ces questions sur la violence symbolique ne se posent plus dans la mesure ou l'infecte consensus a été brisé depuis longtemps mais par nos ennemis sectateurs du capitalisme. Il est donc parfaitement caduc d'assumer une violence qui s'impose d'elle-même mais ne signifie plus rien.
Le texte ultra-réactionnaire et raciste du Sénat en dit long sur la peur des Banlieues...

Toumi participe devant la Sorbonne début 1991 au piratage d'un "Rassemblement" statique du SCALP, pour se faire remarquer ?
L'immobilisation d'un Bus à soufflet en travers du Boul'Mich par ouverture des portes en tirant les sécurités externes vide l'autobus et l'arrosage des CRS avec l’extincteur de secours du bus est très visuel du fait de la température très basse (-2). Une amusante charge des CRS dans un nuage de gaz carbonique aboutie à la fuite éperdue des scalpeux, aucun Autonome ne sera arrêté...
Le SCALP avait  refusé de participer à une Manif Sauvage organisée du coté de Lignier pour soutenir des squats et qui partait et revenait place de la Sorbonne, lieu de leur Rassemblement glacé.
Son look propret et son comportement vaguement cynique tranchait alors avec le lot habituel composé de banlieusards speedés, d'intélo-diantdiants, de proscrits divers et d'ex gauchistes attirés par les pratiques et le discours mordant des autonomes.
La fusillade de Vincennes en 1994 est un enchaînement de circonstances non maîtrisées donc forcément le but des boss de Toumi était d'établir une circulation d'armes brûlées pour faire tomber le maximum  de crétins. Le dérapage sanglant casse net le processus mais permet de faire passer de nouvelles lois scélérates pour fliquer d'avantage. C'est la thèse de Bounan.

«N’ayant plus aucun lien avec le dénommé Abdelhakim Dekhar depuis 1994, et ayant payé ma dette à la société, je m’étonne que, pour illustrer les récents événements tragiques, ma photo se soit retrouvée aussitôt en bonne place dans les médias.../...»                                           Florence Rey  -  2013


« Né le 24 septembre 1965 en Moselle, fils de Larbi, ouvrier mineur, ex-agent de liaison du FLN pendant la guerre d’Algérie, et de Reckia, tous deux originaires de petite Kabylie, Abdelhakim Dekhar, alias “Toumi, dispose de la double nationalité, française et algérienne. Il a exercé les métiers de chaudronnier et d’animateur, mais à en croire l’un des docteurs qui a mené son examen psychologique pour le compte de la justice après son arrestation, en 1994, pour complicité de vol à main armée,  « ces différents emplois n’auraient en fait qu’un rôle de prétexte, puisque son activité réelle, officielle et mensualisée selon lui, aurait été celle d’officier de renseignements pour les autorités algériennes ». « C’est ainsi, poursuit le docteur, qu’il aurait eu pour mission d’infiltrer les milieux gauchistes, marginaux et potentiellement violents de la région parisienne ». Dernière réflexion : « Il n’est pas impossible que les services de renseignements algériens ou français utilisent des personnalités plus ou moins déséquilibrées et plus ou moins insérées socialement pour justement infiltrer les milieux marginaux ».

Dés ses premières déclarations devant le juge chargé d’élucider l’attaque d’une fourrière parisienne par deux apprentis gauchistes, ponctuée par la mort de trois policiers et d’un chauffeur de taxi, Dekhar raconte en effet qu’il a bénéficié d’une formation dans une école militaire, près d’Alger (« On m’a appris à formuler des messages, à les coder, à filmer avec des caméscopes et à filer les gens »). Puis comment il a mené ses premières missions d’espionnage parmi les étudiants algériens, sur le campus universitaire de Metz, pour le compte d’un membre de l’amicale des algériens en Europe (AAE,un nid de flics)*, un certain Mohamed Boudiaf. C’est sous le contrôle d’un officier palestinien, un certain Haffif Lakdar, qu’il aurait approfondi ses contacts avec la mouvance autonome, en particulier avec Philippe Lemoual, qu’il a connu à l’occasion d’un concert, puis en fréquentant les squats parisiens, fin 1990. « On m’avait, dit-il, demandé de m’infiltrer auprès de gens susceptibles de faire partie de milieux islamistes dans certaines banlieues ». On lui aurait également permis d’accéder à une sorte de centre de documentation sur l’extrême gauche clandestine, situé à l’intérieur de l’ambassade d’un pays du Golfe, près des Trocadéro. Il aurait ensuite été pris en main par un membre du consulat d’Algérie à Aubervilliers, un certain Moukran. Travaux pratiques : un mystérieux tract appelle à la jonction de la violence entre l’Algérie et les banlieues françaises, en novembre 1993. « On » lui demande  "d’être bien" avec Philippe, mais aussi avec un garçon surnommé « Francky », qui semble lui aussi avoir un lien avec ce tract... »
Repris par

* Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) c'est le service de renseignements algérien. La DST quittera l'Algérie le 1er mars 1962. Les services soviétiques s'installent alors pour encadrer ceux de la toute jeune Sécurité militaire algérienne. C'est le général Vadim Kirpitchenko aidé d'Andréï Zelenine, responsables du KGB et spécialistes du Maghreb qui sont alors chargé de former les Algériens aux services spéciaux. La sécurité militaire après avoir été fractionnée durant la décennie 1980 sera réunifiée juste après la démission du général Betchine. En septembre 1990 ses différents branches sont réunies et centralisées au sein d'un organisme unique baptisé « Département du Renseignement et de la Sécurité » (DRS) en piste pour la "Sale Guerre".

* Une curiosité historique fait que l'ex DST à entretenue longtemps des "relations" avec les services algériens qui fliquent en France les algériens et ceci au grand dam de la DGSE seule compétente pour  les services étrangers. 
Les émeutes d'Alger en 1988 avaient vu l'action anti-FLN d'autonomes algériens bien différents des islamistes que la futur junte comptait mettre en piste pour juguler un peuple jugé bien trop entreprenant. Cela explique probablement la recherche d'information en France sur d'éventuels réseaux.
L'été 1988 avait été ponctué par des grèves. L'économie était à bout de souffle : chômage, vie chère, pénurie alimentaire. Le 4 octobre, à Alger, des affrontements éclatent entre des jeunes et la police. Le lendemain la capitale s'embrase. La révolte s'étend. Plusieurs villes sont touchées. Pour rétablir l'ordre, l'armée tire à balles réelles sur les manifestants faisant plusieurs centaines de morts selon des sources indépendantes.
Pendant plusieurs jours, l'Algérie va connaître un chaos sans égal depuis l'indépendance. Ces sanglants événements vont constituer un tournant. Les islamistes sont propulsés  sur la scène politique par le FLN comme une fausse opposition utile. Le président Chadli Bendjedid annonce des réformes dans tous les domaines. Une nouvelle constitution est adoptée. Après 26 ans de règne sans partage du FLN, le multipartisme est autorisé mais c'est un piège machiavélique. C'est l'euphorie.
En 1990, les premières élections locales multipartites consacrent la victoire des islamistes du FIS, le Front islamique du Salut. En 1992, les militaires décident d'interrompre le processus électoral : le 1er tour des législatives avait été remporté par les islamistes.
L'état d'urgence est instauré. Le Front islamique est dissout. Ce dernier opte pour l'action armée. C'est le début des violences à grande échelle. La décennie noire fait plus de 150 000 morts et permet l'élimination physique de tous les opposants déterminés souvent assassinés sous fausse-bannière islamique. On comprend donc la nécessité pour la junte algérienne de disposer en France de couillons armés utilisables et l'utilité d'un Toumi.

Retour sur les années 90.
Pensant pouvoir profiter de l'incrédulité des membres de l'ACS les services de la police politique française ne se gênaient pas pour "manœuvrer" leurs indicateurs littéralement sous notre nez. Ainsi celui qui nous était attribué d'office fut déménagé du quartier Gobelin ou il était basé vers un appartement de Belleville dans un quartier ou les prétendus islamistes algériens se regroupaient autour d'une mosquée connue. Nous n'étions pas censés comprendre leur manège ne portant aucun intérêt aux religions intégristes ou pas sauf qu'il s’agissait justement d'un quartier de deal et de magouilles diverses que nous connaissions de longue date pour l'avoir fréquenté. 
Alors forcément le changement presque subite du décors nous intrigua, quelque chose de "construit" et factice se remarque d'autant mieux, surtout que les milieux de l'immigration algérienne nous étaient familier depuis longtemps grâce au melting pot particulier de notre ancien quartier de banlieue, les "bars arabes" en réalité Kabyles, nous étaient habituels. Nous allions avoir un bel exemple de faux islamistes joueurs de dominos mais en apparence seulement et ceci juste en face de l'entrée de la mosquée qu'ils surveillaient. Il est assez évident que la police politique française avait l'ordre de laisser faire ces "collègues" algériens mais tout en surveillant l'ensemble...
Une jeune femme qui nous accompagnait cherchait un soir des cigarettes à une heure tardive ou les bars sont bouclé (2H par arrêté préfectoral) et frappa à la porte du café en question réservé à cette heure aux habitués. Un joueur de dominos fit un signe vers l'arrière salle et une jeune femme maquillée et plutôt sexy apparut et ouvrit la porte. Elle nous fit attendre un instant et revint avec un paquet de Marlboros qu'elle refusa de faire payer, concluant par un "allez en paix mes frères" dans un français parfait tout à fait surprenant.
C'est une discussion avec un témoin des années de sang à Alger qui donna la clef. Il expliquât que c'était la stratégie habituelle des prétendu islamistes algériens aprés les émeutes d'Alger en 1988.
Il fit remarquer que l'Etat contrôlant tout en Algérie, le fait que les islamistes tiennent des commerces sur les marchés (ou les légumes et fruits étaient bradés au prix de gros, attirant la clientèle populaire et contribua grandement à leur subite popularité...) signifiait clairement qui finançait et qui organisait cette mascarade qui allait devenir macabre.
Notre témoin reconnu parmis les islamistes une foule d'anciens petits trafiquants qui comme lui faisaient la navette entre Marseille et Alger pour survivre et ne fréquentaient jamais les mosquées. Voyant la dégradation de la situation en Algérie il finit par rester en France et y fonder une famille.


Aucun commentaire:

Archives du blog