Les négligences et la paresse qui nous ont fait déléguer nos pouvoirs personnels de décisions concernant nos modes de vies, la gestion de la politique de nos pays, l’éducation de nos enfants, la qualité de notre eau, de notre air ou de notre alimentation à un monde de spécialistes aux œillères de plus en plus resserrées nous amènent aujourd’hui au bord du gouffre.
La spécialisation, quelques soient les domaines de compétence dans laquelle elle s’applique, est une forme plus ou moins déguisée de violence, de mensonge voir de tromperie. Elle enferme l’être spécialisé dans le carcan d’une vision monomaniaque de la réalité. La connaissance partielle qu’elle engendre permet d’atteindre à des réalisations techniques ou sociales pointues qui entretiennent dans l’esprit du spécialiste l’illusion d’être au somment de la compréhension du réel. Elle gonfle, d’orgueil et de suffisance, l’égo de son petit moi de grenouille qui se rêve un bœuf. Tant que ces perversions ne touchent par leurs conséquences que de rares individus ainsi qu’un entourage relativement restreint de proches, les spécialistes et autres élitistes de tout bord restent un objet de curiosité voir d’amusement. Cependant la spécialisation, conséquence exacerbée de l’esprit de compétition, a aujourd’hui investi tous les secteurs d’activité et de vie de nos sociétés au point qu’elle menace l’humanité dans sa survie à très court terme !
Le monde est un tout unifié. Pour comprendre un désordre local ou résoudre un problème particulier, nous ne pouvons nous passer de la vision globale de sa réalité contextuelle. Pour ce faire, c’est l’ensemble des visions de tous les individus qui doit être communiqué et assemblé car il permet, avec la multiplicité des points de vue, de mieux approximer la réalité. L’intervention de chacun est nécessaire à la bonne compréhension du monde et à la bonne marche des affaires humaines.
Voyons l’exemple de ce qui se passe depuis le 7 juin aux Etats Unis d’Amérique avec la centrale nucléaire de For Calhoun dans le Nebraska, menacée par la crue sans précédent du fleuve Missouri. Pour le gouvernement avec ses spécialistes de la politique et de la « communication » tout est sous contrôle, exactement comme à Fukushima au Japon. Pour les spécialistes de la construction et de la sécurité nucléaire, la certitude statistique des hauteurs d’inondations passées les mets dans l’obligation d’un dénie de réalité. L’eau ne montera pas davantage, c’est un calcul très précis basé sur la science des probabilités et si l’on bâtit à la hâtes des barrages de sac de sable autour de la centrale ce n’est sans doute qu’une réminiscence de jeux d’enfants sous la pluie. Pourtant selon un rapport de l’Agence de l’Énergie Atomique russe (FAAE), l’accident devrait être classé dors et déjà à un niveau 4 d’alerte et tous les citoyens américains devraient savoir ce qui se passe puisque cela pourrait devenir la plus grande catastrophe nucléaire sur le territoire américain!
Au Japon à Fukushima aussi tout est « sous contrôle » même si le système de décontamination des eaux radioactives conçu par les plus grands spécialistes français d’AREVA a du être interrompu cinq heures seulement après sa mise en fonctionnement : saturation des systèmes de décontamination par les métaux radioactifs. « La saturation » n’était prévue qu’au bout d’un mois ! La fusion totale des cœurs nucléaires de trois des centrales de Fukushima est sans doute la cause de la contamination définitive de la région, de l’ensemble du Japon, des pays environnants avant que de devenir très bientôt planétaire. Encore un travail de spécialiste !
En effet que croyons nous que font depuis trois mois les 9.4 millions d’individus qui constituent la population japonaise spécialisée dans l’agriculture. Il y a fort à parier qu’ils continuent leur travail comme si de rien n’était puisque des spécialistes en communication leur expliquent que rien ne s’est passé de bien grave au-delà d’ un périmètre fictif de 30 kilomètres autour de la centrale, périmètre dessiné par des spécialistes de la « sureté »nucléaire. Le 18 juin 2011, une cargaison de thé radioactif a été bloquée à Roissy. Ce sont 162 kilos de thé vert en provenance de la Préfecture de Shizuoka qui vont être détruits à l’aéroport de Roissy : cette préfecture est à plus de 340 kilomètres de la centrale de Fukushima ! Ils contiennent 1038 becquerels de césium radioactif/kilogramme. (Lien : http://www.kokopelli-blog.org/ ). Et si elle n’avait pas été contrôlée, que pensez vous que l’ingestion de cette boisson diurétique aurait provoquée en vous ? Et si 162 kilos ont été interceptés combiens sont déjà passés ou passeront encore entre les mailles des frontières européennes et sont actuellement en vente à Paris ?
Au Japon seuls 0.1% des productions alimentaires sont contrôlées. Dans le désespoir et pour éviter la ruine, les agriculteurs et les exportateurs japonais font transiter leurs marchandises par d’autres ports afin d’égarer la traçabilité des productions. Pas étonnant que des graines radioactives et autres viandes hachées contaminées n’arrivent dans les grands ports et aéroports européens ou mondiaux causant lors de leurs absorptions des mutations de la bactérie E. Coli présente en chacun de nous, association symbiotique nécessaire et indispensable au processus digestif. Les épidémies de diarrhées hémorragiques aigues en cours trouvent leur cause dans la dissémination mortelle planétaire de ces nourritures empoisonnées en césium et bientôt en plutonium.
Nos médecins spécialistes obnubilés, depuis la brillante intervention du laborantin spécialiste Louis Pasteur, par le mythe de la stérilité du milieu intérieur et la recherche d’arme de destruction microbienne pour lutter contre les invasions d’une nature extérieure invariablement agressive , nos spécialistes n’imaginent même plus que la cause ne soit pas virale ou bactérienne ! La nature ne nous aurait mis au monde que pour pouvoir nous nuire en créant des chimères de plus en plus agressives. En l’occurrence le poison est ailleurs et se trouve être la création de cerveaux humains spécialisés dans la séparation de ce qui était unis : l’atome.
Nos hommes politiques spécialisés grandement secondés par les médias spécialisés dans l’art de la désinformation des masses, de la traite du bon peuple et du service des Lobis d’intérêts privés ne diront rien de ce nouveau crime contre l’humanité. Cet ultime forfait, quand il sera connu de tous, finira de jeter le discrédit sur leurs métiers électifs et élitistes. Peut être alors, devant l’ignominie du désastre humain qu’auront causé leur incurie et leur soif de pouvoir, peut être alors nous déciderons nous à ne plus confier aux spécialistes les clefs de nos destins mais à choisir ensemble ce qui sert le bien commun. Le tirage au sort et le contrôle par les citoyens comme on le pratiquait dans l’antique Athènes vaudrait mieux que l’élection représentative qui est à la démocratie ce que l’aspartame est au sucre : une falsification toxique.
L’erreur de la spécialisation tient à l’image focalisée et parcellaire qu’elle donne d’un monde en réalité panoramique. Le tout n’est pas la somme de ces parties ne serait ce que par sa fonction propre. Avec nos sens limités, la connaissance ne peut être approchée que par la mise en commun de nos talents et de nos intuitions individuels ainsi qu’avec le débat d’idées qui s’en suit. L’individu aussi brillant soit il ne saurait être un guide pour l’ensemble d’une humanité qui ne peut s’émanciper que par la pratique du pouvoir personnel et de l’autonomie de décision. C’est en forgeant qu’on devient forgeron.
Erik Gruchet, Saint Pierre le dimanche 19 juin 2011.
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