Ce que ne dit pas ce texte c'est que depuis 30 ans Patrick Tort fait le nécessaire pour casser cette idéologie particulièrement mensongère. Établissant des bases solides pour mettre fin aux désinformations sur Darwin.
Depuis plusieurs années, plusieurs chaînes de télévision (La 5, FR3, Animaux, Planète, Disney TV, Arte), un nombre important de périodiques récréatifs pour enfants, et plusieurs radios nationales (France inter, France info, France culture) diffusent des émissions dites « scientifiques » sur les êtres vivants, leur lutte pour la survie, leur combat pour la reproduction, et leur investissement dans la transmission de leurs gènes.
Mélange trivial d’anthropomorphisme, de fausses évidences, de spectaculaire violent et d’idéologie libérale (au sens «la loi du plus fort», ce discours, s’appuie sur une discipline fort en vogue, l’écologie comportementale, et se fonde sur le néodarwinisme qui se présente pour ses partisans comme la seule vérité universelle sur l’évolution du vivant et sur ses formes actuelles.)
Drapé de la « bénédiction » de quelques scientifiques patentés ayant compris tout l’intérêt qu’ils pouvaient tirer à titre personnel et professionnel de cette reconnaissance médiatique, ces articles et ces émissions propagent à tout va un discours typiquement capitaliste réduisant l’histoire du vivant à une compétition féroce et sans fin entre des gènes avides de domination planétaire. Des termes comme « maximiser son succès reproducteur », « coût et bénéfice d’une stratégie », « investissement parental », « budget-temps », « capitalist breeder », « optimal foraging » fleurissent à longueur de discours tant dans les revues scientifiques de l’écologie comportementale (voir «Écologie comportementale» de E. Danchin, L. A Giraldeau et F. Cézilly, aux Editions Dunod) que dans les émissions et les articles de vulgarisation sur le vivant. La vie et ses mécanismes réduits à un flux d’énergie et à une compétition entre gènes cyniques et calculateurs, voilà le monde tel qu’il fonctionne depuis l’apparition de la vie sur notre planète si l’on écoute les chantres du « monde génique » ! Un économiste (même marxiste, il en reste !) se trouverait là fort à son aise, mais de façon surprenante, très peu de scientifiques s’inquiètent de la grande convergence ainsi instituée entre la vision marchande du monde des humains et les lois de la nature. On voudrait expliquer à des enfants (de tout âge) que le capitalisme est « naturel » puisqu’il fonctionne de la même façon que la nature, que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Il est à noter d’ailleurs que le monde scientifique fonctionne sur le même schéma.
Le succès reproducteur d’un scientifique se mesure aux nombres de publications qu’il a produit à l’issu d’une âpre compétition avec ses collègues scientifiques. Et de plus en plus, les thèmes de recherche sont définis en fonction des potentialités de publications de haut niveau que l’on peut espérer: lire l’opuscule de Bruno Latour (« Le métier de chercheur, regard d’un anthropologue » éditions INRA) qui parle de capitalisme scientifique et d’investissement du crédit que gagne le scientifique en faisant de « bons » articles dans de nouvelles alliances qui lui permettent de gagner encore plus de crédit). Comme dans l’entreprise existe des marchés porteurs, il existe en science des thématiques porteuses, c’est à dire garantissant des postes, des crédits et des carrières.
Drapé de la « bénédiction » de quelques scientifiques patentés ayant compris tout l’intérêt qu’ils pouvaient tirer à titre personnel et professionnel de cette reconnaissance médiatique, ces articles et ces émissions propagent à tout va un discours typiquement capitaliste réduisant l’histoire du vivant à une compétition féroce et sans fin entre des gènes avides de domination planétaire. Des termes comme « maximiser son succès reproducteur », « coût et bénéfice d’une stratégie », « investissement parental », « budget-temps », « capitalist breeder », « optimal foraging » fleurissent à longueur de discours tant dans les revues scientifiques de l’écologie comportementale (voir «Écologie comportementale» de E. Danchin, L. A Giraldeau et F. Cézilly, aux Editions Dunod) que dans les émissions et les articles de vulgarisation sur le vivant. La vie et ses mécanismes réduits à un flux d’énergie et à une compétition entre gènes cyniques et calculateurs, voilà le monde tel qu’il fonctionne depuis l’apparition de la vie sur notre planète si l’on écoute les chantres du « monde génique » ! Un économiste (même marxiste, il en reste !) se trouverait là fort à son aise, mais de façon surprenante, très peu de scientifiques s’inquiètent de la grande convergence ainsi instituée entre la vision marchande du monde des humains et les lois de la nature. On voudrait expliquer à des enfants (de tout âge) que le capitalisme est « naturel » puisqu’il fonctionne de la même façon que la nature, que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Il est à noter d’ailleurs que le monde scientifique fonctionne sur le même schéma.
Le succès reproducteur d’un scientifique se mesure aux nombres de publications qu’il a produit à l’issu d’une âpre compétition avec ses collègues scientifiques. Et de plus en plus, les thèmes de recherche sont définis en fonction des potentialités de publications de haut niveau que l’on peut espérer: lire l’opuscule de Bruno Latour (« Le métier de chercheur, regard d’un anthropologue » éditions INRA) qui parle de capitalisme scientifique et d’investissement du crédit que gagne le scientifique en faisant de « bons » articles dans de nouvelles alliances qui lui permettent de gagner encore plus de crédit). Comme dans l’entreprise existe des marchés porteurs, il existe en science des thématiques porteuses, c’est à dire garantissant des postes, des crédits et des carrières.
La remise au goût du jour des thèses créationnistes et autre mysticisme, grâce notamment au lobby protestant étasunien, offre aux tenants d’une vision «capitaliste» du vivant une nouvelle virginité. Alors que les impasses actuelles de la génétique apparaissent au grand jour (si les séquençages du génome de plusieurs organismes _dont l’homme_ existent dorénavant, l’incompréhension générale persiste sur les mécanismes complexes liant les gènes au fonctionnement complexe des organismes (lire «Ni Dieu, ni gène» de J.-J. Kupiec et P. Sonigo aux Editions Seuil, ou «La fin du tout génétique» de H. Atlan aux Editions Inra) et que d’OGM en thérapie génique, on assiste à une course folle d’apprentis sorciers courant après leurs promesses frauduleuses de bonheur et d’immortalité par la science, l’opposition Dieu contre Darwin va générer une réduction totale du débat sur le vivant à une dualité fausse et stérile. Demain encore plus qu’aujourd’hui, qui critiquera le néodarwinisme et ses prétentions d’explication synthétique de l’évolution se verra taxé de créationnisme aigu. Qui proposera de nouvelles hypothèses pour expliquer des mécanismes biologiques déterminant les formes actuelles du vivant et ses modes d’organisation devra sous peine d’anathème choisir l’un ou l’autre camp !
Et pourtant, bien d’autres alternatives intéressantes (fascinantes ?) existent depuis les théories de l’autopoièse (lire « L’arbre de la connaissance » de H. Maturana et F. Varela chez Addison-Wesley) et de l’auto-organisation des formes (lire « Forme et croissance » de D’Arcy Thompson aux éditions de Seuil et « How the leopard changed its spots » de B. Goodwin chez Charles Scribners’s sons) jusqu’à celles de l’enaction (lire « Invitation aux sciences cognitives » de F. Varela aux éditions du Seuil) et de l’exaptation (lire « Exaptation - a missing term in the science of form » de S.J. Gould et E. Vrba dans Paleobiology Vol. 8). Mais entre un « designer intelligent » et des « gènes égoïstes », entre deux vérités absolues et définitives, il n’y a plus de place pour la raison première de l’activité scientifique : s’interroger de façon ouverte et non sectaire sur le monde pour mieux le comprendre.
Et pourtant, bien d’autres alternatives intéressantes (fascinantes ?) existent depuis les théories de l’autopoièse (lire « L’arbre de la connaissance » de H. Maturana et F. Varela chez Addison-Wesley) et de l’auto-organisation des formes (lire « Forme et croissance » de D’Arcy Thompson aux éditions de Seuil et « How the leopard changed its spots » de B. Goodwin chez Charles Scribners’s sons) jusqu’à celles de l’enaction (lire « Invitation aux sciences cognitives » de F. Varela aux éditions du Seuil) et de l’exaptation (lire « Exaptation - a missing term in the science of form » de S.J. Gould et E. Vrba dans Paleobiology Vol. 8). Mais entre un « designer intelligent » et des « gènes égoïstes », entre deux vérités absolues et définitives, il n’y a plus de place pour la raison première de l’activité scientifique : s’interroger de façon ouverte et non sectaire sur le monde pour mieux le comprendre.
Actuellement, plusieurs mails circulent dans le milieu scientifique hexagonal appelant à faire pression sur la chaîne Arte pour qu’elle ne diffuse pas une émission présentant « la théorie révolutionnaire de l’engrammation ». Aux dires des auteurs des mails, il s’agit de créationnisme déguisé et de scientifiques suspects financés par une fondation religieuse. La riposte proposée par ces mails est de demander la déprogrammation de l’émission, et le conseil donné est de ne pas parler de créationnisme et de donner l’impression d’appels indépendants. Les auteurs du mail se targuent d’avoir par cette technique put faire annuler une table ronde sur un sujet voisin à Grenoble. Belle démonstration de la pratique de la science ouverte au débat, objective, et transparente. Car au fond, c'est tenants d’un Darwinisme total et définitif utilisent les mêmes armes que les prêtres et bondieusards d’antan : la censure et la falsification. Plus désolant encore, sans nul doute pour diaboliser encore plus la chose, ces vrais scientifiques « objectifs » n’hésitent pas à glisser le mot « nazi » dans leur texte, affirmant qu’un des auteurs de la théorie de l’engrammation traite les rationalistes de nazis. On connaît le procédé, mais on le pensait réservé aux politiciens sans scrupule.
Peut être sommes-nous aujourd’hui à la veille d’une nouvelle bataille de clocher, à moins qu’il ne s’agisse d’une guerre de religion. Dès lors, que nous soyons les sujets dociles d’un « dieu despote » ou les « simples véhicules fugaces et futiles de gènes guerriers et calculateurs », il nous faudra accepter d’être les anonymes sujets d’un monde qui nous excède et nous (pré)détermine. D’aucuns pourront toujours se risquer à mettre en doute la prétention de la synthèse néodarwinienne de tout expliquer, ils seront alors rejetés au rang d’ignares et de dévots. D’autres pourront tenter de proposer des mécanismes explicatifs de l’évolution faisant l’économie d’un déterminisme génétique fort, ils seront montrés du doigt pour parjure scientifique.
On aurait tendance à proposer la relecture de vieux ouvrages tel que «La structure des révolutions scientifiques « de T. Kuhn (Editions Champs Flammarion) ou «Autocritique de la science» de A. Jaubert et J. M. Levy-Leblond (Editions Seuil). On aurait envie de demander aux néodarwiniens quels sont leurs liens via les OGM et la thérapie génique avec l’industrie pharmaceutique et l’agro-alimentaire. On aurait presque l’audace de leur demander pourquoi la mise en doute de la théorie de « la sélection du plus apte » est interdite. On aura surtout la sagesse de ne pas tomber dans le piège qui consiste sous couvert de « vérité scientifique » à substituer la censure au débat. Et puis avant tout, entre deux totalitarismes de la pensée, on ne choisit pas. La vie, sa richesse, sa diversité et la soif de savoir de l’homme finissent toujours par échapper aux dogmes.
Salutations libertaires
On aurait tendance à proposer la relecture de vieux ouvrages tel que «La structure des révolutions scientifiques « de T. Kuhn (Editions Champs Flammarion) ou «Autocritique de la science» de A. Jaubert et J. M. Levy-Leblond (Editions Seuil). On aurait envie de demander aux néodarwiniens quels sont leurs liens via les OGM et la thérapie génique avec l’industrie pharmaceutique et l’agro-alimentaire. On aurait presque l’audace de leur demander pourquoi la mise en doute de la théorie de « la sélection du plus apte » est interdite. On aura surtout la sagesse de ne pas tomber dans le piège qui consiste sous couvert de « vérité scientifique » à substituer la censure au débat. Et puis avant tout, entre deux totalitarismes de la pensée, on ne choisit pas. La vie, sa richesse, sa diversité et la soif de savoir de l’homme finissent toujours par échapper aux dogmes.
Salutations libertaires
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