vendredi 22 juillet 2011

Lexique Marxien progressif

Voici le ba-ba du Jargon employé par les marxiens de la "Théorie de la Valeur"  tel que le donne le site: http://critiquedelavaleur.over-blog.com
Marx éxotérique/ Marx ésotérique: Par ces deux appellations, on entend distinguer deux interprétations différentes de l'oeuvre du vieux barbu, l'une étant celle traditionnellement admise (exotérique), reposant principalement sur un point de vue qui se fait à partir du travail et dont l'objet d'étude est surtout la lutte des classes. Cette interprétation traditionnelle se focalise sur le mode de distribution. L'autre, et c'est celle qui nous intéresse ici, est bien moins connue (ésotérique). Elle se fait non plus cette fois du point de vue du travail mais plutôt de la possibilité de son abolition. Le Marx ésotérique est celui qui critique aussi bien le mode de distribution que le mode de production capitaliste en partant de l'analyse des catégories historiquement déterminées que sont la valeur, la marchandise, l'argent, le travail, le capital.

Travail: Il ne faut surtout pas entendre le travail ici comme l'activité, valable à toute époque, d'interaction entre l'homme et la nature, comme l'activité en générale. Non, le travail est ici entendu comme l'activité spécifiquement capitaliste qui est automédiatisante, c'est à dire que le travail existe pour le travail et non plus pour un but extérieur comme la satisfaction d'un besoin par exemple. Dans le capitalisme le travail est à la fois concret et abstrait.

"Critiquer le travail n'aurait aucun sens si on l'identifie avec l'activité productive en tant que telle, qui, bien sûr, est une donnée présente dans toutes sociétés humaines. Mais tout est différent si on entend par travail ce que le mot désigne effectivement dans la société capitaliste : la dépense auto-référentielle de la simple force de travail sans égard à son contenu. Ainsi conçu, le travail est un phénomène historique, appartenant à la seule société capitaliste et qui peut être critiqué et éventuellement aboli." (Anselm Jappe in Crédit à Mort, Ch "Politique sans politique". Ed Lignes.)


Travail concret/ travail abstrait: Pour saisir la dualité du travail dans l'analyse de Marx, il faut la comprendre comme historiquement déterminée dans ses deux dimensions. Disons que le travail concret se réfère à "l'activité de peine"(comprise qualitativement) et le travail abstrait se réfère à la fonction de médiation du travail dans le capitalisme (comprise quantitativement). La spécificité du travail dans le capitalisme est qu'il médiatise les interactions humaines avec la nature, aussi bien que les relations sociales entre les gens.  Travail abstrait et concret ne sont donc pas deux types de travaux différents mais bien deux aspects du travail sous le capitalisme.


Marchandise: la marchandise n'est pas un simple objet. Elle est en fait pleine de "subtilités métaphysiques". Contrairement au simple produit, elle a une nature double : à la fois valeur d'usage et valeur. Ce qui fait qu'elle peut être utiliser ou consommer est ce qui détermine sa valeur d'usage, ce qui fait qu'elle peut être échangée contre n'importe quelle marchandise ou simplement vendue signifie qu'elle possède une valeur sans rapport avec ses qualités particulières d'objet. Elle est une matérialisation du temps abstrait.


Valeur d'usage: L'une des deux "faces" de la marchandise, elle est comme le support de la valeur. Un verre a, par exemple, comme valeur d'usage le fait de contenir un liquide qui peut être bu. Cette valeur d'usage, contrairement à la valeur, ne peut être comparée quantitativement à une autre valeur d'usage, elle est une qualité incommensurable et elle rentre ainsi, pour ainsi dire, "en conflit" avec l'autre face de la marchandise qu'est la valeur qui est par essence quantifiable. Il serait pour autant ridicule de partir d'une défense de la valeur d'usage comme base à une théorie de l'émancipation. En effet, elle est une des catégories historiquement déterminées par le capitalisme.

Fétichisme: Marx compare le rapport des individus face aux marchandises au sein de la société capitaliste à celui des sociétés primitives face aux totems ou autres fétiches. En accordant une puissance extérieur à sa propre production, l'être humain se soumet à une forme de non-conscience. Le caractère fétiche de la marchandise implique une inversion du rapport sujet/objet si bien que les individus se retrouvent dominés par les objets qu'ils produisent.
La logique d'accumulation abstraite de la valeur (la valorisation de la valeur) engendre un double mouvement: d'une part, une chosification des personnes et de leurs relations (réification) et d'autre part, une personnification des choses.
Le fétichisme capitaliste se retrouve dans le fait d'attribuer un caractère naturel aux catégories capitaliste que sont le travail, la marchandise (de même que la proportion dans laquelle elles s’échangent semble appartenir à leur nature, de la même manière que les propriétés chimiques du carbone ou de l’hydrogène déterminent la forme d'un corps), le marché ou bien l'Etat.
Dans ce monde réellement renversé, les rapports entre les hommes prennent la forme de rapports entre les choses.

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