dimanche 12 juin 2011

Fukushima Daïchi : forte contamination du territoire japonais, de son littoral et de ses habitants


L’air radioactif de Fukushima a circulé dans les grandes métropoles japonaises où les populations ont parfois reçues des doses massives. Les parents luttent aujourd’hui contre le gouvernement pour protéger les enfants de la contamination. L’océan aussi a été massivement contaminé. Le séisme et la défaillance des valves de sécurité sont les principaux responsables de l’accident de Fukushima Daïchi, pas le tsunami.

Le séisme et les valves de sécurité défaillantes, causes de la catastrophe

Une alarme de détec­teurs de radio­ac­ti­vité dis­tants de 1,5 km de la cen­trale a retenti avant que la vague du tsu­nami ne déferle sur les ins­tal­la­tions, sug­gé­rant que le séisme aurait crée d’impor­tants dom­ma­ges et qu’une conta­mi­na­tion en aurait résulté sans atten­dre. On n’évoquait jusqu’à main­te­nant que les effets dévas­ta­teurs de la mer.
En outre, TEPCo a reconnu que le réac­teur a sûre­ment été gra­ve­ment endom­magé par le trem­ble­ment de terre, avant même le tsu­nami. Dans la nuit, avant l’explo­sion et les relar­ga­ges de gaz, des employés de TEPCo qui ins­pec­taient le réac­teur ont dû fuir car les débits de dose attei­gnaient 300 mil­li­sie­verts par heure par endroit. De fortes fuites avaient donc déjà eu lieu. Cela change du dis­cours offi­ciel jusqu’à main­te­nant et cela change la donne pour les autres réac­teurs nucléai­res au Japon et ailleurs.
 Les valves de sécu­rité sen­sées évacuer les gaz créés par la fusion du com­bus­ti­ble (après le trem­ble­ment de terre) sont défaillan­tes, c’est ce que révèle l’acci­dent de Fukushima. De nom­breu­ses cen­tra­les nucléai­res aux États Unis et en Allemagne sont équipées de ce même sys­tème de sécu­rité qui ne fonc­tionne pas.

Travailleurs sur le site de Fukushima Daïchi

Au moins 4766 tra­vailleurs à la cen­trale nucléaire de Fukushima souf­frent d’irra­dia­tions (Mainichi Tokyo du 22/05/2011).

Contamination du Japon

Toutes les valeurs rele­vées dans la pré­fec­ture de Fukushima sont supé­rieu­res à la limite de 185.000 bec­que­rels par mètre carré qui ouvre le droit à la migra­tion en Biélorussie. Cette pol­lu­tion s’étend bien au-delà de cette pré­fec­ture : les niveaux détec­tés dans le sud de la pré­fec­ture voi­sine de Miyagi (au nord de Fukushima et dont Sendaï est la capi­tale) sont aussi très élevés (Source).
A 500 km au sud ouest de la cen­trale, à Osaka (2,6 mil­lions d’habi­tants), le niveau de Cesium 134 et 137 (durée de vie : 30 ans) est 100 fois la nor­male.
Le modèle de risque ECRR a été appli­qué à 3 mil­lions de per­son­nes vivant dans le rayon de 100 km de la catas­tro­phe de Fukushima. En sup­po­sant que ces per­son­nes conti­nuent de vivre pen­dant un an le nombre de can­cers en excès prévu par la méthode est d’envi­ron 200.000 au cours des 50 pro­chai­nes années avec 100.000 diag­nos­ti­qués au cours des 10 pro­chai­nes années. Si elles sont évacuées immé­dia­te­ment, le nombre va dimi­nuer de manière signi­fi­ca­tive.
Pour les 7 mil­lions qui vivent entre 100 km et 200 km à partir du site, le nombre prévu de can­cers est légè­re­ment supé­rieure à 220.000 can­cers sup­plé­men­tai­res au cours des 50 pro­chai­nes années et envi­ron 100.000 sont expri­més dans les dix pro­chai­nes années. Ces pré­dic­tions sont basées sur le modèle de risque ECRR et aussi sur les conclu­sions du risque de cancer sur la Suède, après l’acci­dent de Tchernobyl Source.

La ville de Fukushima doit être évacuée

En tenant compte des recom­man­da­tions de l’OMS, et des dif­fé­ren­tes zones d’exclu­sion défi­nies en Ukraine après l’acci­dent de Tchernobyl, la ville de Fukushima (300 000 per­son­nes) doit être évacuée. Les esti­ma­tions publiées ne pren­nent en compte que la radio­ac­ti­vité des sols, pas l’inges­tion d’ali­ments ni de pous­siè­res radio­ac­ti­ves...

Les parents de Fukushima manifestent contres les doses (in)admissibles de radiations

Le gou­ver­ne­ment japo­nais ne fait rien pour Fukushima. Les parents de la ville pro­tes­tent devant le minis­tère de l’éducation à Tokyo contre la limite de 20mSv/an fixée par le gou­ver­ne­ment japo­nais : ils sou­hai­tent mini­mi­ser l’expo­si­tion de leurs enfants aux radia­tions (25/05/2011 ). Une péti­tion fran­çaise pour sou­te­nir les parents de Fukushima est dis­po­ni­ble ici.

Tokyo aurait du être évacué temporairement après l’explosion des réacteurs

Une carte de simu­la­tion publiée par le gou­ver­ne­ment japo­nais indi­que des niveaux d’Iode 131 de 100 000 à 1 000 000 de bec­que­rels par mètre carré, dans les régions de Kanto et Tohoku, à savoir la région de Tokyo pour le 24 mars.
La conta­mi­na­tion de l’air de Tokyo durant le mois de mars 2011 a été très élevée : la ville est restée plu­sieurs jours au dessus de 0,5mSv/h ; les habi­tants qui n’avaient pas fui dans le sud ont lar­ge­ment dépassé la dose de 20 mSv/an à laquelle, en France, seuls les tra­vailleurs du nucléaire fran­çais peu­vent être expo­sés. Pour la popu­la­tion en France, la limite c’est 1 mSv/an.
Mardi 7 juin, une asso­cia­tion de parents a trouvé de fortes conta­mi­na­tions à Tokyo - moin­dre qu’à Fukushima, mais signi­fi­ca­ti­ves, vu l’éloignement - en par­ti­cu­lier à proxi­mité d’une sta­tion d’épuration du dis­trict de Koto qui a des boues très radio­ac­ti­ves. Les ana­ly­ses ont été effec­tuées par une uni­ver­sité de Kobe et l’ACRO. Il y a jusqu’à 3 000 bec­que­rels de césium 137 par kilo de terre dans un parc.

Pollution radioactive de l’océan

L’eau des pré­fec­tu­res d’Ibaraki et Fukushima est conta­mi­née au Césium et à l’iode radio­ac­tive.
Les niveaux de radio­ac­ti­vité s’élèvent à plu­sieurs cen­tai­nes de fois la nor­male sur une bande côtière de 300 kilo­mè­tres au large de la cen­trale nucléaire de Fukushima Daiichi. 
Sur 22 échantillons d’algues pré­le­vés jusqu’à 85 km au large de la cen­trale de Fukushima, dix échantillons d’algues ont atteint des niveaux de plus de 10.000 Bq/kg. Le niveau de conta­mi­na­tion est 5 fois au-dessus des limi­tes de sécu­rité offi­ciel­les - 2000 Bq/kg pour l’iode-131. (14/05/2011)
Les algues sont uti­li­sées dans la cui­sine japo­naise dans les soupes, les sand­wichs, les sala­des et les crêpes.
Les nou­vel­les don­nées mon­trent que cer­tains niveaux de conta­mi­na­tion aux algues ne sont pas seu­le­ment 50 fois plus élevés que les limi­tes de sécu­rité - bien plus élevé que les mesu­res ini­tia­les ont montré - mais aussi que la conta­mi­na­tion s’accu­mule dans la vie de la mer. (26/05/2011)
Plancton, huî­tres, soles, bro­chets, congres, sau­mons, poul­pes, lan­çons, algues sont conta­mi­nés, la radio­ac­ti­vité du milieu marin japo­nais est impor­tante.

Divers

Risque nucléaire en France : « La réa­lité, c’est que le risque d’acci­dent majeur en Europe n’est pas très impro­ba­ble, mais au contraire une cer­ti­tude sta­tis­ti­que » et il y a 50% de chance pour que ça se pro­duise en France.



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