L’air radioactif de Fukushima a circulé dans les grandes métropoles japonaises où les populations ont parfois reçues des doses massives. Les parents luttent aujourd’hui contre le gouvernement pour protéger les enfants de la contamination. L’océan aussi a été massivement contaminé. Le séisme et la défaillance des valves de sécurité sont les principaux responsables de l’accident de Fukushima Daïchi, pas le tsunami.
Le séisme et les valves de sécurité défaillantes, causes de la catastrophe
Une alarme de détecteurs de radioactivité distants de 1,5 km de la centrale a retenti avant que la vague du tsunami ne déferle sur les installations, suggérant que le séisme aurait crée d’importants dommages et qu’une contamination en aurait résulté sans attendre. On n’évoquait jusqu’à maintenant que les effets dévastateurs de la mer.
En outre, TEPCo a reconnu que le réacteur a sûrement été gravement endommagé par le tremblement de terre, avant même le tsunami. Dans la nuit, avant l’explosion et les relargages de gaz, des employés de TEPCo qui inspectaient le réacteur ont dû fuir car les débits de dose atteignaient 300 millisieverts par heure par endroit. De fortes fuites avaient donc déjà eu lieu. Cela change du discours officiel jusqu’à maintenant et cela change la donne pour les autres réacteurs nucléaires au Japon et ailleurs.
Les valves de sécurité sensées évacuer les gaz créés par la fusion du combustible (après le tremblement de terre) sont défaillantes, c’est ce que révèle l’accident de Fukushima. De nombreuses centrales nucléaires aux États Unis et en Allemagne sont équipées de ce même système de sécurité qui ne fonctionne pas.
Travailleurs sur le site de Fukushima Daïchi
Au moins 4766 travailleurs à la centrale nucléaire de Fukushima souffrent d’irradiations (Mainichi Tokyo du 22/05/2011).
Contamination du Japon
Toutes les valeurs relevées dans la préfecture de Fukushima sont supérieures à la limite de 185.000 becquerels par mètre carré qui ouvre le droit à la migration en Biélorussie. Cette pollution s’étend bien au-delà de cette préfecture : les niveaux détectés dans le sud de la préfecture voisine de Miyagi (au nord de Fukushima et dont Sendaï est la capitale) sont aussi très élevés (Source).
A 500 km au sud ouest de la centrale, à Osaka (2,6 millions d’habitants), le niveau de Cesium 134 et 137 (durée de vie : 30 ans) est 100 fois la normale.
Le modèle de risque ECRR a été appliqué à 3 millions de personnes vivant dans le rayon de 100 km de la catastrophe de Fukushima. En supposant que ces personnes continuent de vivre pendant un an le nombre de cancers en excès prévu par la méthode est d’environ 200.000 au cours des 50 prochaines années avec 100.000 diagnostiqués au cours des 10 prochaines années. Si elles sont évacuées immédiatement, le nombre va diminuer de manière significative.
Pour les 7 millions qui vivent entre 100 km et 200 km à partir du site, le nombre prévu de cancers est légèrement supérieure à 220.000 cancers supplémentaires au cours des 50 prochaines années et environ 100.000 sont exprimés dans les dix prochaines années. Ces prédictions sont basées sur le modèle de risque ECRR et aussi sur les conclusions du risque de cancer sur la Suède, après l’accident de Tchernobyl Source.
La ville de Fukushima doit être évacuée
En tenant compte des recommandations de l’OMS, et des différentes zones d’exclusion définies en Ukraine après l’accident de Tchernobyl, la ville de Fukushima (300 000 personnes) doit être évacuée. Les estimations publiées ne prennent en compte que la radioactivité des sols, pas l’ingestion d’aliments ni de poussières radioactives...
Les parents de Fukushima manifestent contres les doses (in)admissibles de radiations
Le gouvernement japonais ne fait rien pour Fukushima. Les parents de la ville protestent devant le ministère de l’éducation à Tokyo contre la limite de 20mSv/an fixée par le gouvernement japonais : ils souhaitent minimiser l’exposition de leurs enfants aux radiations (25/05/2011 ). Une pétition française pour soutenir les parents de Fukushima est disponible ici.
Tokyo aurait du être évacué temporairement après l’explosion des réacteurs
Une carte de simulation publiée par le gouvernement japonais indique des niveaux d’Iode 131 de 100 000 à 1 000 000 de becquerels par mètre carré, dans les régions de Kanto et Tohoku, à savoir la région de Tokyo pour le 24 mars.
La contamination de l’air de Tokyo durant le mois de mars 2011 a été très élevée : la ville est restée plusieurs jours au dessus de 0,5mSv/h ; les habitants qui n’avaient pas fui dans le sud ont largement dépassé la dose de 20 mSv/an à laquelle, en France, seuls les travailleurs du nucléaire français peuvent être exposés. Pour la population en France, la limite c’est 1 mSv/an.
Mardi 7 juin, une association de parents a trouvé de fortes contaminations à Tokyo - moindre qu’à Fukushima, mais significatives, vu l’éloignement - en particulier à proximité d’une station d’épuration du district de Koto qui a des boues très radioactives. Les analyses ont été effectuées par une université de Kobe et l’ACRO. Il y a jusqu’à 3 000 becquerels de césium 137 par kilo de terre dans un parc.
Pollution radioactive de l’océan
L’eau des préfectures d’Ibaraki et Fukushima est contaminée au Césium et à l’iode radioactive.
Les niveaux de radioactivité s’élèvent à plusieurs centaines de fois la normale sur une bande côtière de 300 kilomètres au large de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi.
Sur 22 échantillons d’algues prélevés jusqu’à 85 km au large de la centrale de Fukushima, dix échantillons d’algues ont atteint des niveaux de plus de 10.000 Bq/kg. Le niveau de contamination est 5 fois au-dessus des limites de sécurité officielles - 2000 Bq/kg pour l’iode-131. (14/05/2011)
Les algues sont utilisées dans la cuisine japonaise dans les soupes, les sandwichs, les salades et les crêpes.
Les nouvelles données montrent que certains niveaux de contamination aux algues ne sont pas seulement 50 fois plus élevés que les limites de sécurité - bien plus élevé que les mesures initiales ont montré - mais aussi que la contamination s’accumule dans la vie de la mer. (26/05/2011)
Plancton, huîtres, soles, brochets, congres, saumons, poulpes, lançons, algues sont contaminés, la radioactivité du milieu marin japonais est importante.
Divers
Risque nucléaire en France : « La réalité, c’est que le risque d’accident majeur en Europe n’est pas très improbable, mais au contraire une certitude statistique » et il y a 50% de chance pour que ça se produise en France.
Autres articles sur le même sujet:
Jour par jour, Fukushima, les tromperies d’un désastre nucléaire prévisible - 31 mars
Fukushima, les tromperies d’un désastre nucléaire prévisible - 7 avril
Les japonais victimes du silence et du mépris - 14 avril
Japon : l’accident nucléaire continue - 17 mai
Fukushima, les tromperies d’un désastre nucléaire prévisible - 7 avril
Les japonais victimes du silence et du mépris - 14 avril
Japon : l’accident nucléaire continue - 17 mai
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire