Ni Coupable Ni Responsable |
À la tête de l'Autorité de protection nucléaire en 1986, le scientifique est accusé d'avoir minimisé les retombées radioactives de Tchernobyl sur la France.
En pleine catastrophe nucléaire au Japon, la responsabilité du Pr Pierre Pellerin dans la gestion qu'eut la France des retombées du nuage de Tchernobyl voilà vingt-cinq ans, est étudiée par la justice. Une étiquette colle à la peau du Pr Pellerin : celle d'avoir été l'homme qui aurait déclaré que «le nuage s'est arrêté à la frontière». S'il n'a en réalité jamais prononcé cette phrase, celui qui était alors le directeur du Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI), est accusé d'avoir minimisé l'impact des retombées radioactives sur la France et des risques encourus par la population. Une attitude qui, selon les parties civiles, serait responsable d'une hausse des cancers de la thyroïde.
Deux associations (l'Association française des malades de la thyroïde et la Criirad, la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité) souhaitent que soit reconnue la responsabilité du scientifique. Elles accusent le patron du SCPRI d'avoir volontairement transmis des communiqués partiels et partiaux tendant à rassurer la population entre le 30 avril et le 5 mai 1986. Les parties civiles s'appuient sur une expertise judiciaire ayant conclu en 2005 que «la restitution par le SCPRI des informations concernant la contamination radioactive du territoire, aussi bien aux autorités décisionnaires qu'au public, n'a été ni complète ni précise et que, certaines valeurs ont été occultées».
«Nous sommes très en colère. Nous souhaitons que le mensonge d'État prenne fin. Nous sommes pour la transparence. Aujourd'hui, est-on sûr de ce qui se passe à Fukushima ? interrogeait jeudi Chantal Garnier, coprésidente de l'Association française des malades de la thyroïde qui regroupe 3 700 personnes. En 1987, les médecins diagnostiquent à cette femme aujourd'hui âgée de 61 ans un cancer de la thyroïde qu'elle attribue à la catastrophe de Tchernobyl. Nous reprochons au Pr Pellerin d'avoir menti. Il aurait fallu éviter de consommer des fruits et légumes frais. En cas de non-lieu, nous irons plus haut.»
Tchernobyl: Il manquent 600 millions d'euros pour la construction du nouveau sarcophage
Les autorités ukrainiennes ont tiré la sonnette d'alarme, jeudi 31 mars, lors d'une visite de Tchernobyl organisée pour la presse, soulignant qu'il manquait actuellement environ 600 millions d'euros sur un total de plus d'un milliard et demi pour financer les travaux en vue de la construction du nouveau sarcophage à la centrale nucléaire accidentée. "Le programme complet de travaux est actuellement évalué à 1,540 milliard d'euros, dont 990 millions d'euros pour le seul sarcophage", a souligné Volodymyr Kholocha, le directeur de la zone d'exclusion. Il a expliqué que les dépenses annexes concernaient les travaux de préparation, de décontamination du site, et l'installation de systèmes de sécurité nucléaire. "Des dons d'environ 940 millions d'euros ont déjà été annoncés et rassemblés dans le fonds de Tchernobyl ; le manque s'élève donc à environ 600 millions d'euros", a ajouté M. Kholocha.
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