vendredi 11 mars 2011

Le Burkina-Faso existe-t-il ?


Non ce charmant rêve africaniste « Pays des hommes intègres » n'existe pas !
Pour ceux qui veulent aller plus loin que les refrains bien-pensant sur les "sans paps" ; plus loin que le pan-africanisme post-coloniale, lisez les historiens de l'université de Dakar Ibrahima Thioub
La population s'y révolte contre son État croupion suite au meurtre d'un jeune élève par la police locale. Ce territoire d'Afrique centrale ne fait pas parti du "grand marché mondialisé".  Son avenir révoltes ou pas est celui du reste du continent africain: Territoire de non-droit exploitable seulement par des intervenants privés et des bandes armés, il n'intéresse en rien le spectacle de la mondialisation et ses fluctuations pétrolières. Ajoutons que le seul débouché maritime d'importance pour son coton est le port ivoirien d'Abidjan en pleine guerre civile. Le Burkina Faso dispose d’un seul corridor ferroviaire qui le relie au port d’Abidjan. Voici donc ce que vous ne lirez nulle part sur ce pauvre pays qui n'intéresse pas le capitalisme mondialisé.

Revue de presse non exhaustive:

«La semaine dernières, les commissariats de Koudougou, Réo et Léo ont brûlé.» (Bark Biiga, fasozine.com, mardi 8 mars)
 
«Lundi 7 mars, après que les prisonniers en aient été libérés, c'est au tour des commissariats de Yako, de Poutenga et de Koupéla de brûler. Édifices publics vandalisés, barricades érigées, organisations de grèves et de marches. À Koupéla, des enfants jouent sur les ruines du commissariat.» (RFI, 8 mars)
«La révolte s'étend à travers le pays : Bobo Dioulasso, Gaoua, Fada Gourma, Tengodogo, Pô et Léo… Brûlant les commissariats de Gourcy et de Dori, les manifestants faisaient le bonheur des détenus, heureux de retrouver leur liberté.» (Ange Hermann Gnanih, afreekelection.com, 8 mars)
 
«Mercredi 9 mars à Bogandé, violents heurts entre forces de sécurité et élèves qui, sortis nombreux, n’avaient qu’un seul objectif : brûler le commissariat de police et “manger” du policier. Un hangar et un véhicule ont été incendiés dans l’enceinte du commissariat. À Fada N’Gourma, les manifestants ont incendié le gouvernorat de la région avant de s'accrocher furieusement avec les CRS. À Diapaga, chef-lieu de la Tapoa, les manifestants ont incendié les locaux de la direction provinciale de la police nationale. Des casques arrachés aux policiers et gendarmes ont été brandis comme trophées de guerre. À Manga, constatant que les véhicules du commissariat avaient été convoyés en “lieu sûr”, les manifestants se contentent d'insulter les policiers.» (Le Pays / LeFaso.net, 10 mars)
 
«Ce mercredi 9 mars 2011, à Ouahigouya, le siège du CDP (parti au pouvoir), la résidence du gouverneur, tous les démembrements de la police, le Conseil régional, la mairie,  la Direction régionale de la Douane et une partie du Palais de justice sont partis en fumée. Panneaux, feux de stop, tout est détruit au passage. Au Palais de Justice, le hangar du parking, le poste d’accueil, les bancs et chaises utilisés lors des audiences sont aspergés d’essence et brûlés. “Mettez le feu au Palais d’Injustice”, a crié un manifestant derrière un élève qui portait une robe de magistrat sous les ovations de ses camarades. La liste des services à visiter n’est pas close. Entre-temps, le maire a été exfiltré de sa résidence et amené en un lieu sûr.» (LeFaso.net, 9 mars) Ce vendredi 11 mars 2011, l'ANEB (Association Nationale des Étudiants Burkinabè) organise une grande marche dans la capitale, Ouagadougou, «en vue de transmettre un message au directeur général de la police nationale». 

La ville de Ouahigouya a ressemblé hier mercredi 9 mars 2011 à une ville fantôme. Des élèves, aidés par quelques citoyens en colère suite au décès de l’élève Justin Zongo à Koudougou, ont cassé et brûlé des services publics. Le siège du CDP (parti au pouvoir), la résidence du gouverneur, tous les démembrements de la police, le Conseil régional, la mairie, la douane et une partie du Palais de justice sont partis en fumée. Conséquences : grand marché, banques, stations d’essence, commerce de rue et services administratifs ont gardé portes closes pour échapper aux scènes de violences et de pillage visiblement très bien organisées. 
Le matériel électroménager a été vandalisé. Les ordinateurs, les réfrigérateurs, les fauteuils rembourrés, etc., ont été emportés ou brûlés. Avant de mettre le feu à la maison, les visiteurs, les élèves, se sont servis en boissons sucrées comme alcoolisées. À l’intérieur, les flammes ont été particulièrement violentes à cause des bouteilles de gaz qui s’y trouvaient. À la résidence même du gouverneur, un des gendarmes qui assurait la garde a échappé de peu à la vindicte populaire. Après avoir échoué à expliquer qu’il n’est pas policier, il finit par prendre ses jambes à son cou. Une fois la maison du gouverneur incendiée, la foule s’ébranle vers la Police municipale. Ce service a été aussi incendié. À une centaine de mètres de là, se dresse l’imposant bâtiment qui sert de siège au Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).
Des armes et des munitions ont même été emportées à ce niveau. Dès leur arrivée, les manifestants, après avoir forcé le portail, s’introduisent à l’intérieur et prennent le plaisir de tout saccager. Partout, le scénario est le même : piller, casser et brûler. Des citoyens dont des marchandises avaient été saisies par la Douane en ont profité pour les récupérer. La mission accomplie, les manifestants on rebroussé chemin, non sans avoir posé un acte de citoyenneté en allant remettre la caisse à munitions à la gendarmerie. Le patron du coin a réceptionné la caisse et une partie de son contenu, puis les a remerciés pour leur acte.
Sympathisant avec les éléments de la gendarmerie, les mécontents ont pris la route du Palais de justice. Mais avant d’y arriver, ils ont fait un détour au bâtiment flambant neuf censé être la propriété du gouvernorat. L’immeuble verra ses vitres brisées, ses meubles emportés mais sans être incendié. Au Palais de justice, c’est le hangar du parking situé à l’entrée qui a fait les frais des premières flammes. Le poste d’accueil, les bancs, les chaises servis lors des audiences sont aspergés d’essence et brûlés allègrement. «Mettez le feu au palais d’injustice», a crié un manifestant derrière un élève qui portait une robe de magistrat sous les ovations de ses camarades.
 "Notre problème, c'est ce groupe qui a militarisé les sociétés africaines à partir de la traite atlantique en connivence avec les compagnies européennes pour insuffler cette culture de prédation. Rompre avec cette situation est un très vaste programme." 

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