jeudi 17 février 2011

La fronde dans le monde arabe ne faiblit pas

Le nombre de morts augmente en Libye. L'opposition appelle à la démission du gouvernement à Bahreïn. Les manifestants continuent de protester au Yémen.
Bahreïn: la situation s'est brusquement durcie. Au terme d'un violent assaut, l'armée a délogé la centaine de manifestants qui campaient sur la Place de la Perle, dans le centre de la capitale Manama. Les forces anti-émeutes ont attaqué les protestataires sans sommation, à coups de gaz lacrymogènes mais également, selon l'opposition, de balles en caoutchouc et à fragmentation. Quatre manifestants ont été tués et 95 personnes auraient été blessées, selon l'opposition. Des dizaines de blindés de l'armée étaient déployés jeudi en milieu de journée aux abords de la place de la Perle à Manama.
D'après les témoignages de plusieurs personnes qui passaient la nuit sur la Place de la Perle, les forces anti-émeutes ont attaqué les protestaires soudainement, faisant notamment usage de gaz lacrymogènes mais également, selon l'opposition, de balles en caoutchouc et de balles à fragmentation. Les manifestants avaient occupé la place mardi après la mort de deux jeunes chiites lors de la dispersion de manifestations anti-gouvernementales dans ce petit royaume du Golfe. La Place de la Perle avait d'ailleurs été renommée place Tahrir en hommage à celle du Caire, après la mort de deux jeunes chiites, lors de la dispersion d'une première manifestation lundi. Les chefs de diplomatie du Conseil de coopération du Golfe doivent tenir jeudi une réunion extraordinaire à Manama pour soutenir Bahreïn, a indiqué un porte-parole du ministère des affaires étrangères bahreïni. Une soixantaine de personnes ont disparu après le démantèlement par la police bahreïnie d'un campement de manifestants, jeudi aux premières heures, a déclaré un député de l'opposition chiite.

Yémen: Cinq personnes ont été blessées jeudi à Sanaa lors de violents heurts entre manifestants et partisans du pouvoir qui se poursuivent depuis cinq jours, a rapporté un correspondant de l'AFP sur place. Les manifestants, des étudiants pour la plupart, estimés à quelque 2.000 personnes, ont été attaqués dès leur sortie du campus par des partisans du Congrès populaire général (CPG), armés de gourdins et de pierres. Au moins dix étudiants avaient été blessés mercredi lors d'affrontements similaires. Mercredi, des affrontements entre forces de sécurité et manifestants avaient fait deux morts et deux blessés à Aden dans le sud du pays. 25 blessés au Yémen, l'armée mobilisée. De violents heurts ont éclaté jeudi à Sanaa entre opposants et partisans du pouvoir faisant 25 blessés, alors que l'armée s'est déployée en force à Aden, autre foyer de contestation dans le sud du Yémen.

Libye: L'organisation libyenne Human Right Solidarity, basée à Genève, qui cite des témoins, a indiqué de son côté que des snipers postés sur des toits ont tué 13 manifestants et blessé des dizaines de personnes.Jeudi est un jour de vérité pour les opposants au régime du colonel Kadhafi à la tête du pays depuis 42 ans. Ils ont appelé à une «journée de la colère». Jeudi marque le cinquième anniversaire des violences survenues à Benghazi au cours desquelles les forces de sécurité avaient tué plusieurs manifestants qui attaquaient le consulat italien. Dès mercredi, des heurts ont éclaté à Benghazi, où la police a dispersé un sit-in, faisant 38 blessés. Des affrontements lors d'une manifestation de jeunes anti-régime ont également eu lieu mercredi à al-Baïda, une ville de l'est. Au moins quatre personnes ont été tuées. L'organisation libyenne Human Right Solidarity, basée à Genève, évoque même 13 décès. La police aurait tiré des balles réelles pour disperser le défilé. A l'instar des révoltes tunisienne ou égyptienne, c'est sur les réseaux sociaux que les opposants au régime de Mouammar Kadhafi tentent de mobiliser, notamment via Twitter, dont les mots-clés #17Feb et #Benghazi servent à relayer les informations sur les manifestations prévues.


MAROC: La jeunesse du mouvement islamiste Justice et bienfaisance a appelé jeudi à participer "pacifiquement" à une manifestation en faveur d'une "large réforme politique" prévue le 20 février dans plusieurs villes du Maroc. "Nous appelons à la participation et au soutien de toutes les initiatives visant à renforcer l'état de liberté, de dignité et de justice, notamment les manifestations du 20 février", affirme un communiqué publié sur le site du mouvement. 

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