mardi 4 janvier 2011

WikiLeaks et Aftenposten

Le journal Aftenposten vient se mêler à la publication des câbles diplomatiques de WikiLeaks, et il n'a pas été invité par le deal du club des 5. Sous couvert de professionnalisme nos 5 "journaux de référence" nous servent-ils une version édulcorée des câbles en question ?

Ce journal norvégien est en train de contourner la stratégie de communication de WikiLeaks: l’Aftenposten, journal à la réputation sérieuse qui compte parmi les plus lus et les plus influents de Norvège, s’est procuré les 251.287 câbles diplomatiques détenus par WikiLeaks, et ce sans le consentement de l’organisation de Julian Assange. 
La stratégie de WikiLeaks depuis le début du «Cablegate» a été de fournir ses câbles à cinq médias partenaires que sont The New York Times aux États-Unis, The Guardian au Royaume-Uni, Der Spiegel en Allemagne, El Pais en Espagne et Le Monde en France. WikiLeaks a accepté les conditions (qui n’ont pas été révélées) des cinq rédactions impliquées dans la publication des documents et de leur analyse, qui sortent au compte-goutte. Jusqu’ici, moins de 2.000 des 251.287 câbles ont été publiés sur le site dédié de l’organisation. Le rédacteur en chef de l’Aftenposten, Ole Erik Almlid, a confirmé détenir l’ensemble des câbles diplomatiques de WikiLeaks, sans préciser la façon dont il se les est procurés. La grande différence entre l’Aftenposten et Le Monde ou The Guardian, c'est que le journal norvégien a les mains libres, même s’il refuse de comparer sa situation à celle des médias partenaires de Wikileaks:
L'avantage d'Aftenposten est sa liberté vis-à-vis des cinq journaux partenaires. Des partenaires dont Julian Assange a déploré les choix,  ces journaux  masquent des noms qui figuraient dans les télégrammes, ce qui va à l'encontre de sa conception de la transparence.
Pour le moment, Aftenposten s’est concentré sur les câbles concernant la Norvège, et plus particulièrement les relations avec les États-Unis, la Chine ou encore les grands groupes norvégiens cités dans les documents. «Nous allons continuer à publier de nouveaux articles dans les semaines et les mois qui viennent, et pas seulement sur la Norvège.» Le journal a mobilisé 20 à 30 de ses 350 journalistes pour travailler sur les documents, à l’aide d’un moteur de recherche qui leur permet de parcourir les câbles sur un gros serveur.
Parmi les perles publiées on trouve de curieuses révélations sur la France:
La France, plus encore que la Chine et la Russie, serait le pays le plus actif en matière d'espionnage industriel chez ses alliés européens, rapporte mardi le journal norvégien Aftenposten sur la foi de télégrammes diplomatiques obtenus par WikiLeaks
Aftenposten, qui a obtenu par un moyen non connu en décembre la totalité des 251 287 documents diplomatiques de WikiLeaks, reproduit aussi, en norvégien, les propos en ce sens du patron d'un groupe allemand cité par une note de l'ambassade. "La France est l'empire du mal en ce qui concerne le vol de technologies, et l'Allemagne le sait", aurait déclaré en octobre 2009 Berry Smutny, directeur général du petit fabricant allemand de satellites OHB Technology. Cette société s'est fait connaître du grand public en janvier 2010 en remportant aux dépens d'Astrium, filiale du géant EADS, un contrat pour la construction de plusieurs satellites destinés au programme de navigation Galileo, futur "GPS" européen.
Lundi, Aftenposten avait déjà fait état d'une concurrence franco-allemande en matière de satellites espions. Selon des notes obtenues par WikiLeaks, l'Allemagne chercherait à développer, avec l'aide des Etats-Unis, son propre programme de satellites d'observation optique (HiROS) malgré les objections de la France, qui pilote les efforts européens dans ce domaine avec ses satellites Hélios.

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