Tunisiens, pour votre plus grand plaisir un lot de 7 tonnes de Grenades lacrymogènes (made in France) est en partance pour Tunis.
Des grenades lacrymogènes bloquées à Roissy
L'ex-président tunisien attendait du matériel de sécurité en provenance de France. Un blocage qui serait technique, pas politique. Plusieurs tonnes de matériel de maintien de l'ordre, des grenades lacrymogènes notamment, à destination de la Tunisie sont coincées à Roissy depuis vendredi. Nous n'avons pas le chiffre exact mais d'après nos informations, il y aurait sept tonnes de matériel. Le fournisseur, Sofexi, appartient au groupe privé Marck, spécialisé dans l'équipement de sécurité. Sur la vidéo ci-dessous, on peut voir des lots de treize colis. Il ne s'agit que d'une partie de la livraison adressée au ministère tunisien de l'Intérieur et du Développement local.
Sofexi confirme que la Tunisie est l'un de ses clients depuis 2008 mais refuse d'indiquer à quel moment la commande a été passée. Vendredi matin, le bureau de douane a signé les documents autorisant l'exportation des marchandises. Cependant, le matériel étant considéré comme sensible, le jargon de la douane le désigne sous l'expression « produits autorisés ». Les douaniers ont donc décidé d'une « visite intégrale » du matériel, c'est-à-dire d'une vérification pièce par pièce. Problème : le matériel était déjà sorti du magasin sous douane vers l'emballeur, la société SFE, avant l'inspection. Les douaniers ont donc exigé le retour de la marchandise pour qu'elle puisse être inspectée lundi matin. Ce qui explique le blocage du matériel à Roissy.
Un blocage « pas du tout » lié à la révolution tunisienne: Actuellement, les colis sont toujours à la Sogafro, la plateforme de fret. Le transporteur Hesnault attend les instructions de Sofexi concernant l'envoi des grenades (« On devrait rapidement savoir à quel moment ça peut partir ») et ne lie « pas du tout » le blocage du matériel aux événements tunisiens. Contacté, le ministère de la Défense explique que s'agissant de matériel non-militaire, ce n'est pas à lui de donner l'autorisation : « Ce type de matériel fait l'objet d'un consensus interministériel et c'est aux douanes, donc à l'Intérieur [sic], de trancher. » Au ministère de l'Intérieur, on répond « Elysée » et à l'Elysée, on est renvoyé au ministère des Affaires étrangères. Pour l'instant, il n'y a aucune réaction officielle.
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