mercredi 8 décembre 2010

Visa et Mastercard: Le pourquoi

WikiLeaks révèle une opération de lobbying en Russie pour les protéger.
Mastercard et Visa se doutaient-elles des nouvelles informations qu'allait révéler WikiLeaks mercredi ? 
La coïncidence est troublante. Alors que, mardi soir, les deux géants américains de systèmes de paiement - tout comme PayPal, service de paiement par Internet - ont suspendu les virements au site de Julian Assange, un document provenant de l'ambassade américaine à Moscou a révélé, mercredi, une importante opération de lobbying de la part des autorités américaines en Russie, dans le but de protéger les intérêts de...
Visa et Mastercard.  
Utiliser sa carte bancaire dans les dépenses quotidiennes n’est pas du tout répandu en Russie. On estime que 95% des dépenses de consommation sont faites en liquide. Pourtant, l’État russe a décidé de s’emparer de ce sujet. Au printemps 2010 a été rédigé un projet de loi sur un système national de carte de paiement, qui percevrait tous les frais sur les opérations effectuées dans le pays
Le document confidentiel plaide pour que les diplomates américains et le gouvernement Obama continuent à intervenir auprès des autorités russes pour Visa et Mastercard, "au moins pour amender" le projet de loi, qui n'est pas encore passé par la Douma, chambre basse du parlement russe". Nous recommandons également que les représentants du gouvernement américain profitent de leurs réunions avec leurs homologues russes, y compris la Commission présidentielle bilatérale (mise en place par Barack Obama pour contribuer au réchauffement des relations américano-russes), pour faire pression sur le gouvernement russe et s'assurent que les entreprises de paiement américaines ne seront pas affectées par la nouvelle loi. Visa et Mastercard n'ont pas encore souhaité réagir à la publication de ces documents.
Ce système a alarmé les diplomates américains en poste à Moscou, selon un télégramme diplomatique obtenu par WikiLeaks et étudié par Le Monde, au point de pousser l’ambassade à faire ouvertement du lobbying en faveur de deux puissantes compagnies américaines, Visa et MasterCard.

L’idée centrale du projet consiste à créer un consortium de banques d’État, qui aurait la gestion des opérations de paiement par cartes. Les frais  pourraient rapporter 4 milliards de dollars par an (un peu plus de 3 milliards d’euros).
Les banques et les sociétés de cartes de crédits en Russie seraient libres de rejoindre le consortium. Le manque à gagner pour Visa et MasterCard serait donc énorme ; les deux sociétés ne toucheraient plus les frais qu’à l’occasion d’opérations effectués à l’étranger par les détenteurs russes de cartes bancaires.
Si Visa et MasterCard refusaient d’intégrer ce système national, ils devraient créer leur propre centre, en Russie, pour gérer les opérations, soit un investissement massif. Un représentant de Visa en Russie explique que les deux sociétés pourraient être contraintes de quitter le pays, dans ces conditions.
Le document, relayé par le Guardian, date du 1er février dernier. Il fait référence à un projet de loi russe sur un "système national de paiement par carte" qui contiendrait différentes propositions "désavantageuses" pour les "affaires américaines" en Russie. Les autorités russes projetaient de mettre en place un système national de paiement par carte qui ressemblerait à un vaste "consortium de banques publiques", selon le document. L'opérateur gérerait toutes les transactions "intérieures" et en récolterait les bénéfices, estimés à 4 milliards de dollars par an. Autre coup dur pour les deux sociétés : le texte projetait également d'interdire l'envoi à l'étranger des données de paiement pour des transactions à l'intérieur du pays. 
source

http://www.freeassange.com 

Et paypal ? 

Osama Bedier est vice-président de l'entreprise de services bancaires en ligne PayPal, où il s'occupe des plates-formes et de l'innovation. A l'occasion de la conférence Le Web, qui se déroule à Paris mercredi 8 et jeudi 9 décembre, il fait le point sur les dernières évolutions du Web et du commerce en ligne et sur mobile. Ces derniers jours, PayPal a fait l'objet de vives critiques après avoir gelé le compte de WikiLeaks. Pourquoi avez-vous pris cette décision ? 
Nous avons simplement suivi notre procédure classique. Le 27 novembre, nous avons reçu un courrier du gouvernement américain nous signalant que les activités de WikiLeaks étaient contraires à la loi. Nous avons alors transmis le dossier à notre service qui étudie les cas de litige et de fraude, et après étude du cas nous avons décidé de suspendre le compte. L'argent qui s'y trouvait est gelé ; si WikiLeaks prouve à la justice américaine que ses activités sont conformes à la loi, il pourra récupérer les fonds.

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