vendredi 17 décembre 2010

Autour de Wikileaks pour la liberté d’information et la neutralité du net

Première « cyber­guerre publi­que » ?         
Ces der­niers jours, le logi­ciel LOIC (Low Orbit Ion Cannon) a été télé­chargé 44 000 fois. Ce logi­ciel est un outil per­met­tant de cibler un site web par une atta­que « DDOS » qui sur­charge les ser­veurs, ren­dant inac­ces­si­ble tem­po­rai­re­ment les sites qu’ils héber­gent : http://www.nack.ch/2010/12/10/le-vi... Un réseau d’hack­ti­vis­tes appelé « Anonymous » orga­nise des atta­ques via ce logi­ciel LOIC.
Sur le site Owni, un arti­cle rela­ti­vise le terme de cyber­guerre : La guerre de l’infor­ma­tion n’est pas la cyber­guerre. Les atta­ques DDOS s’appa­ren­te­raient plus à un sit-in qu’à un acte de guerre.
Escarmouche pour la « neu­tra­lité d’Internet » [1]
Ces hack­ti­vis­tes visent, en ce moment, les sites web des struc­tu­res (ban­cai­res, com­mer­cia­les, judi­ciai­res) qui par­ti­ci­pent à la cen­sure de Wikileaks et à son étouffement. Cette cam­pa­gne s’appelle Opération Payback.
Les inter­nau­tes se mobi­li­sent donc pour par­ta­ger les liens inter­net des « câbles » sur la toile web tandis que des mil­liers de ser­veurs se sont montés en « miroir » du site de Wikileaks. En effet, les héber­geurs de Wikileaks subis­sent des pres­sions inac­cep­ta­bles.
Organisation des opé­ra­tions de sou­tien
L’orga­ni­sa­tion se fai­sait jusqu’à pré­sent via les réseaux sociaux (Twitter et Facebook) puis par IRC après que ces der­niers aient bloqué les comp­tes annon­çant les opé­ra­tions des Anonymous cette semaine.
Les nou­veaux comp­tes Twitter créés pour annon­cer les opé­ra­tions de sou­tien à Wikileaks ont déjà des mil­liers d’abon­nés [2] et plus de 2000 per­son­nes se retrou­vent sur IRC dans les chan­nels trai­tant de l’opé­ra­tion Payback.
- Mercredi 8 décem­bre 2010, le site de Paypal a été atta­qué par de nom­breux inter­nau­tes.
- Jeudi 9 décem­bre, ce fut le cas de Amazon.es. Le même jour, un ado­les­cent de 16 ans a été arrêté pour avoir uti­lisé LOIC aux Pays-Bas ou avoir hébergé le ser­veur IRC des Anonymous
- Vendredi 10 Décembre, des atta­ques ont ciblé le site du par­quet hol­lan­dais dans lequel se dérou­lera le procès de l’ado­les­cent. Une deuxième arres­ta­tion s’en est suivie
Communiqué : lec­ture d’une lettre d’un groupe d’Anonymous où l’on décou­vre leurs reven­di­ca­tions : vidéo en anglais.
Lire les mémos diplo­ma­ti­ques amé­ri­cains
Pour l’ins­tant, le site Wikileaks.ch marche très bien.
Sur ce site ou un site miroir, pour pou­voir lire les mémos, il faut cli­quer sur la page d’accueil sur le lien sur les télé­gram­mes. Les grands jour­naux ne dif­fu­sent pour l’ins­tant qu’une partie des don­nées dis­po­ni­bles réel­le­ment : seul un mil­lier de télé­gram­mes diplo­ma­ti­ques a pour l’ins­tant été publié sur les 250 000 qu’a récu­péré Wikileaks. Ils sont publiés petit à petit chaque jour. Un cer­tain nombre concerne la France, notam­ment les crises de novem­bre-décem­bre 2005 et du CPE. Il est assez facile de navi­guer parmi les mémos publiés, par date de rédac­tion, de publi­ca­tion sur Wikileaks, par clas­si­fi­ca­tion (« Secret » étant la plus impor­tante, puis « Confidential », etc.) ou par ori­gine de rédac­tion (par ambas­sade).
Une nou­velle opé­ra­tion des Anonymous (et d’autres) à laquelle tout le monde peut par­ti­ci­per consiste à éplucher les mémos diplo­ma­ti­ques déjà publiés, afin d’en sortir col­lec­ti­ve­ment ce qui n’a pas eu d’écho dans la presse clas­si­que. Du crowd­jour­na­lism, soit du jour­na­lisme de masse.
Deux sites pour cela :
- CableFinder, moteur de recher­che pour navi­guer faci­le­ment dans les mémos.
- Operation Leapskin , épluchage de masse et col­la­bo­ra­tif des mémos.
Manifestations
Par ailleurs de nom­breu­ses mani­fes­ta­tions de sou­tien essai­ment dans le monde, notam­ment au Brésil, en Espagne, en Australie au Pérou et en Angleterre (Londres). Leurs reven­di­ca­tions sont : la libé­ra­tion de Julian Assange, l’auto­ri­sa­tion de faire des dons via VISA et MASTERCARD à Wikileaks et la res­tau­ra­tion du nom de domaine Wikileaks
- source
D’autres liens inté­res­sants sur le sujet
- par un auteur de la Quadrature du Net, qui défend la neu­tra­lité du net, qui se bat contre les lois visant à res­trein­dre les liber­tés sur inter­net : WikiLeaks et le contrôle d’Internet.
- un mémo évoque la médio­crité de la « grande » presse fran­çaise, mais n’est pas évoqué par les dif­fé­rents jour­naux hexa­go­naux (sur Rtbf. « Ces jour­na­lis­tes consi­dè­rent que leur pre­mier devoir n’est pas néces­sai­re­ment de sur­veiller le pou­voir en place. Nombre d’entre eux se consi­dè­rent plutôt comme des intel­lec­tuels pré­fé­rant ana­ly­ser les événements et influen­cer les lec­teurs plutôt que repor­ter des faits. »

Où trou­ver LOIC, le logi­ciel uti­lisé pour opé­ra­tions de blo­cage des Anonymous :
Pour LOIC, c’est tout simple (il faut déclen­cher les atta­ques soi-même) : http://sour­ce­forge.net/pro­jects/loic/
Pour LOIC « Hive Mind » (ver­sion qui déclen­che ses atta­ques auto­ma­ti­que­ment) : http://sour­ce­forge.net/pro­jects/hiv...
Sous archli­nux : yaourt -S loic.
Pour les autres dis­tri­bu­tions de GNU/Linux et sous MacOSX, uti­li­ser Wine et ins­tal­ler la ver­sion Windows.
Note : un-e lec­teur/ice nous signale que Loic aurait fait l’objet d’un signa­le­ment sur un site de sécu­rité infor­ma­ti­que parce que le logi­ciel contien­drait un « virus ». Des infos ?

Notes

[1] Sur la notion de neutralité du net voir l’article de La Quadrature du Net
[2] Une page permet de visualiser tous les comptes Twitter de l’opération : http://www.janniemueller.de/opb/ sans avoir besoin de compte twitter.

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