Alliance = L'Élysée
Mais en réalité:
Les policiers votent pour les syndicats de gauche
Les élections professionnelles dans la police française ont confirmé le poids des syndicats proches de la gauche et la persistance du malaise des forces de l'ordre face à la politique de sécurité du gouvernement.
Le rapport de forces parmi les représentants des 140.000 fonctionnaires de police reste toutefois le même que lors du précédent scrutin, il y a deux ans, et la participation a été très forte, de 82% à 87,7% selon les secteurs, rapporte vendredi le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
Chez les gradés et gardiens de la paix, l'union entre Unité police, classée à gauche, et le SGP-FO a remporté près de la moitié des suffrages avec 47,8%, contre 37,6% au syndicat Alliance, réputé proche de la majorité.
Le syndicat Unsa Police a obtenu pour sa part 9,7% des voix.
Chez les officiers, le Snop, classé à gauche, a obtenu 54% des voix, devant le syndicat Synergie (44,5%), classé à droite.
Pour le ministère de l'Intérieur, ces résultats reflètent "une grande stabilité".
Mais dans un communiqué, l'union SGP-Unité police appelle l'administration à tenir compte de sa victoire électorale et à engager sans tarder des négociations sur les questions de promotion et de pouvoir d'achat.
"Il est indispensable pour notre institution, mais aussi pour notre République, de rompre avec les incompréhensions et les confrontations qui polluent le dialogue social dans la police depuis un an et demi", écrit-il.
Le ministère de l'Intérieur a assuré de son côté que la concertation sociale reprendrait rapidement.
Jean-Claude Delage, secrétaire général du syndicat Alliance, a souligné que l'union SGP-Unité police avait échoué dans son pari d'atteindre la majorité absolue.
"En revanche, nous, nous progressons à 38%", a-t-il dit sur LCI. En 2006, Alliance avait obtenu 36,47% des voix.
Dans un communiqué, Synergie estime pour sa part que le résultat du scrutin fait de lui un "acteur incontournable" du paysage syndical.
Ces élections, étalées sur trois jours cette semaine, constituaient un test pour le gouvernement, qui veut faire de la sécurité l'un des thèmes de campagne des élections régionales.
Or, la plupart des syndicats dénoncent la "course aux chiffres" impulsées par Nicolas Sarkozy depuis 2002, alors qu'il dirigeait le ministère de l'Intérieur, et contestent de plus en plus ouvertement les statistiques officielles.
Même le syndicat Alliance critique la "culture du chiffre" alors que, parallèlement, les effectifs diminuent.
Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a revendiqué à la mi-janvier une petite baisse de la délinquance de 1,04% en 2009, assurant que l'essentiel était de rester sur une tendance favorable.
Le Parti socialiste a parlé de son côté d'échec, soulignant que le point noir de la délinquance, à savoir les violences faites aux personnes, continuait une progression entamée depuis plusieurs années.
REUTERS 29/01/2010
Gérard Bon, édité par Gilles Trequesser
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