mardi 23 novembre 2010

La chasse aux pauvres s'accélère...

Nous sommes toujours plus nombreux à travailler pour une misère, à être licenciés, à être dans des situations précaires, à sortir de l'école sans perspective. Pour l'État et les patrons, il s'agit de payer toujours moins. Il s'agit «d'austérité». Les conditions d'emploi se dégradent continuellement ; et les administrations mettent une pression de plus en plus forte sur les chômeurs ou les personnes qui perçoivent le RSA. Les radiations sont de plus en plus fréquentes. Obtenir ses allocations est un parcours du combattant ! Ainsi, chômeurs, travailleurs saisonniers, intérimaires, RSAstes, nous subissons leurs contrôles de plus en plus stricts. Nous sommes radiés au moindre prétexte. On nous impose des boulots de merde ou des stages infantilisants. Au moindre retard, nos seules ressources sautent ! Et que nous soyons allocataires du RSA, cotisants à la MSA, chômeurs ou autres, nos situations sont de plus en plus dures. Le loyer est déjà assez difficile à régler, sans compter l'électricité, l'eau, les assurances… Et quand ils veulent en plus nous faire payer la taxe d'habitation ou la redevance TV… eh bien, il ne nous reste rien pour remplir la gamelle !
 
La chasse aux pauvres s'accélère. Cette évolution est logique, l'État et le capitalisme en crise ne veulent plus lâcher les quelques miettes qui nous faisaient vivre. C'est tout bénéfice pour les patrons qui ont sur le pas de leurs portes de nombreux chômeurs prêts à prendre la place pour moins cher ; bref, c'est une pression de plus sur les classes laborieuses ! Ces deux derniers mois, la lutte contre le recul de l'âge de départ en retraite s'est intensifiée. Cette réforme s'intègre au même processus : l'État fait payer aux plus pauvres «une crise» qui n'empêche pas les entreprises de faire de gros profits !
 
Alors nous, chômeurs, retraités, travailleurs, parents isolés, personnes handicapées ou autres, nous ne voulons plus être à la merci de leurs choix, ni sous leurs contrôles. Il est hors de question de négocier une misère. Nous pouvons nous organiser et empêcher les radiations, empêcher les expulsions quand certains ne peuvent payer leurs loyers. Nous pouvons empêcher les contrôles permanents de la CAF… Quelques exemples récents nous montrent que c'est possible. À Marseille, il suffit souvent que quelques personnes déterminées se présentent à Pôle Emploi pour empêcher des radiations. L'ex-ANPE (dont les employés sont en lutte en ce moment contre 1500 licenciements prévus) ou la CAF cèdent rapidement à la pression face à des collectifs organisés. Cette situation est valable à peu près partout : seul, on est radié ; collectivement on s'en sort mieux ! La principale peur de ces organismes est de voir les pauvres s'organiser massivement et résister face à leur sort.
Alors réunissons-nous, organisons-nous en collectif et ne laissons personne seul face aux administrations ! Déjà plusieurs collectifs sont en construction dans la région : au Vigan, à St-Jean du Gard, à Montpellier… À Alès comme ailleurs, nous avons besoin de nous rencontrer, d'échanger des infos sur les possibilités de s'en sortir face aux administrations, pour arrêter d'être à leur merci. Il faut construire un rapport de force collectif : par des actions, par des échanges de petits «trucs», en se présentant à plusieurs aux rendez-vous d'insertion ou à la CLI (organisme décideur pour le RSA), lors des contrôles CAF ou Pôle Emploi, bref en ne restant pas seuls !                                                 
 
Il ne s'agit pas de négocier des miettes, de revendiquer des droits,
mais de résister concrètement à leur logique économique.
 
Retrouvons-nous pour discuter de ce collectif.
Permanence tous les 1ers vendredis du mois au bar de la Brocante (face à la gare), à Alès, à 18h30. Prochain rendez-vous le 3 décembre.
La Picharlerie, 22 novembre 2010.
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Le mercredi 11 juillet 2007, la Picharlerie a été expulsée et totalement rasée. Ce hameau, perché dans les montagnes cévenoles de Lozère, était occupé depuis le printemps 2002. Beaucoup, dans le coin et plus loin, ont réagi suite cette action répressive. Après moultes palabres un collectif est né (texte dans la rubrique "Un collectif en Cévennes"), pour s’aider mutuellement dans nos installations, chantiers, jardins..., s’organiser pour résister à la répression, poser le débat (en pratique, notamment) des habitats "hors normes", de l’usage des terres et de l’autonomie, lutter contre les projets de développement économique qui pousse encore plus la région et ses habitants dans une dépendance et un asservissement à l’économie marchande.
Aujourd’hui, comme on le craignait, l’attaque contre le squat de la Picharlerie était le signe d’un début de campagne de normalisation du territoire qui continue : après un procès à Mende contre les habitants d’une Yourte, un gagner en pénal à Bessèges qui doit se poursuivre en civil (pour occupation illégale) et l’expulsion récente du Prat del Ronc occupé, sans compter ceux qui se retrouvent seuls et isolés face à la justice ou sont tout bonnement chassés sans bruit.
N’oublions pas que ce qui se joue ici, est un épisode parmi d’autres de la répression sociale, économique, politique et culturelle qui sévit partout sur la planète, avec, certes, une variation d’intensité. Ce site veut faire écho, même partiellement, à cette guerre sociale en cours.
Nota : pour suivre l’information en Cévennes et plus largement, abonnez-vous à IACAM : Infos Anti-autoritaires en Cévennes, Aubrac, Margeride, causses.

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