jeudi 4 novembre 2010

«Il n'y a pas de police politique dans notre pays»

«L'objectif de la DCRI, ce n'est pas de suivre des journalistes, c'est d'interpeller des terroristes»

Le Canard Enchaîné a écrit mercredi que le président Nicolas Sarkozy «supervise l'espionnage des journalistes», en demandant au chef de la DCRI «de surveiller tel ou tel membre de la presse. Et une petite équipe d'anciens des RG se met aussitôt en chasse».
Le directeur de l'hebdomadaire Claude Angeli a maintenu ses affirmations. «Les sources du Canard sont bonnes et on ne se lance pas avec un titre comme ça sans biscuit».
«Nous avons appris que nous avons été géolocalisés lors de nos déplacements en mars-avril, alors que nous enquêtions sur les rétrocommissions et l'attentat de Karachi avec Fabrice Arfi», a expliqué Fabrice Lhomme, journaliste à Mediapart interrogé par l'AFP. Les deux journalistes achevaient leurs enquêtes pour la publication en mai de leur livre (Le contrat, Karachi l'affaire que Sarkozy voudrait oublier, Stock).

Hortefeux : «Pas de Stasi ou de KGB en France» 

« La police est aux ordres, elle se transforme pour ne plus cacher son nom : une police politique ». C’est ce que les gens d’en bas commencent à se dire dans la rue, les cafés, les soirées entre amis. Comment ne pas se poser la question aujourd’hui quand tout nous pousse à croire que les forces de l’ordre obéissent scrupuleusement aux injonctions du Président de la république lui-même. Jean-Dominique Le Milon a requis de la prison avec sursis à l'encontre de policiers poursuivis pour avoir accusé à tort un homme afin d'expliquer une course-poursuite au cours de laquelle l'un d'eux avait été blessé et estimé que «sur les sept policiers, cinq devraient quitter la police» «La police française, ça ressemble un peu à la Gestapo dans ce dossier».

"...Bernard Squarcini a-t-il pu activer une officine privée pour sous-traiter des activités qui le répugnent ? Plausible, affirme notamment la direction du Monde qui a porté plainte pour « violation du secret des sources ». Possible, disent plusieurs professionnels, mais pas certain car l'homme a la réputation d'être un « républicain, carré et excellent professionnel » selon Patrick Rougelet, qui l'a connu sous l'ère Bertrand.
En interne, les flics de base de la DCRI râlent. Fait rare : ils le font savoir par le biais de leurs syndicats (Synergie et Unité SGP Police). Une fois de plus, disent-ils en substance, leur travail est caricaturé et l'institution décrédibilisée, alors que ce genre de dérives est bien éloigné du quotidien des agents de renseignement.
Et Patrick Rougelet de souligner l'effet boomerang de ce type de manœuvres où la présidence se met à dos les services de renseignements :
« Dans un pays comme le nôtre, on n'a pas à surveiller les journalistes ou les avocats… Les authentiques du renseignement, ils n'aiment pas la politicaille. On les manipule, mais on ne les aime pas. »"

Trinquons à la Démocratie Directe ! 

 "Mais l’ambition la plus haute du spectaculaire intégré, c’est encore que les agents secrets  deviennent des révolutionnaires, et que les révolutionnaires deviennent des agents secrets." Guy Debord

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