jeudi 4 novembre 2010

Contester l’idéologie dominante

Vu d'ailleurs:
En protestant contre les solutions néolibérales à des problèmes occasionnés par des mesures néolibérales, les Français font de l’Hexagone le premier pays industrialisé à contester l’idéologie dominante.
Comme chaque fois que les Français sont mécontents, les étudiants et les lycéens ont rejoint le mouvement, perpétuant ainsi une sorte de tradition nationale d’éducation politique. Les habitants des banlieues pauvres et souvent négligées se sont également joints à la lutte. Sarkozy enfonce le clou par une présidence qui cumule les conflits. Son attitude arrogante, peu compatible avec son idéologie po­litique et économique, ne pouvait qu’entraîner une confrontation acharnée, d’une part avec les syndicats, d’autre part avec les étudiants. 
Ils expriment aussi un malaise beaucoup plus profond auquel le pouvoir reste sourd. C'est de la justice sociale qu'ils réclament ! Ce n'est pas un hasard si l'opinion publique, plutôt résignée avant l'été, s'est à ce point révoltée à l'automne. Ce ne sont pas tant les efforts demandés que leur répartition qui ne passe pas. Exaspérés par trois ans de mandat Sarkozy qui ont déçu y compris les électeurs de droite, les Français sont convaincus que le texte pénalisera davantage les faibles que les forts.  
Nicolas Sarkozy a beaucoup été aidé par les grands médias internationaux. Ces derniers adoraient le modèle américain et ont contribué à diffuser un certain nombre de mythes, repris ensuite dans la campagne présidentielle du candidat Sarkozy. Parmi ces mythes, l’idée qu’une économie mondialisée ne pouvait supporter les coûts exorbitants de la protection sociale et des allocations de chômage, et que les employeurs recruteraient davantage si on réduisait les impôts sur le capital et s’ils pouvaient licencier plus facilement.
L’élévation de l’âge de la retraite est une mesure hautement régressive, qui frappera durement les ouvriers. Les actifs pauvres, qui ont une espérance de vie plus courte, vont perdre une plus grande proportion d’années de retraite que les autres. Ceux des actifs qui devront arrêter de travailler plus tôt pour cause de chômage ou d’autres difficultés penseront, avec raison, que la baisse de leur pension est une conséquence de ce changement. Et bien sûr, cette baisse ne concernera pas les plus riches, dont la pension ne dépend pas pour l’essentiel du système de retraite public.
Les Français se battent en fait pour l’avenir de l’Europe – et donnent l’exemple aux autres pays.
Nous ne creusons pas assez de tunnels dans les consciences assoupies et endormies de nos concitoyens.
Alors que l’injustice dont ils sont victimes de jour en jour, exige d’eux, de couper une fois pour toutes le cordon et devenir démons, violents ou truands pour mettre fin à cette supercherie où tout le monde biaise et personne ne jouit !

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