Une centaine de militants CNT et de l’intersyndicale Sud ont occupé pendant quatre heures mercredi midi le siège social de Malakoff Médéric, la caisse de retraite dirigée par Guillaume Sarkozy, au 21 rue Laffite dans le 9e arrondissement de Paris.
Une autre centaine de militants manifestaient dans le même temps devant le QG de la caisse de retraite y, en présence des forces de l’ordre.
Le groupe Malakoff Médéric, une des principales caisses de retraite de France, est devenu un symbole pour les opposants à la réforme. Principal bénéficiaire, selon Solidaires et la CNT, de l’allongement de la durée de cotisation, Malakoff Médéric percevrait davantage de revenus. Les salariés, anticipant une décote de leurs cotisations se tourneraient davantage vers l’épargne-retraite.
Cette entreprise, premier groupe paritaire de protection sociale en France, a créé récemment avec la Caisse nationale de prévoyance (CNP Assurances, premier assureur de personnes, qui assure notamment la gestion des régimes Préfon, fonds de pension destiné aux agents de la fonction publique, et Fonpel, fonds de pension destiné aux élus locaux), une société appelée Sevriena, dont le but est de rafler le marché juteux de l’épargne retraite à partir de janvier 2011…
Preuve en est le document confidentiel de mars 2009 disponible sur le site du journal Politis, intitulé : «Projet de regroupement des activités d’épargne retraite et d’épargne salariale de CNP assurance, de Malakoff Médéric et de Quatrem» : «À l’horizon 2020, une baisse du taux de remplacement de l’ordre de 8% est attendue pour une carrière complète. Cette baisse est toutefois variable selon le niveau du salaire et le profil de carrière […]. Pour les salariés qui auront subi des “trous” de carrière et pour les générations qui prendront leur retraite après 2020, la baisse du taux de remplacement sera plus forte.» Le montant potentiel de collecte d’épargne retraite nécessaire pour financer le maintien du niveau de vie des futurs retraités en 2020 est estimé — dans ce document — à une belle somme «comprise entre 40 et 110 milliards d’euros, suivant les hypothèses de comportement des individus».
Et encore une fois, comme par hasard, le projet de loi du gouvernement comporte un titre V, peu ébruité par les médias, qui vise à développer la retraite par capitalisation : «Mesures relatives à l’épargne retraite».
Nous aurait-on encore menti ? La réforme actuelle n’aurait-elle pour but que de faire baisser les pensions par répartition afin d’imposer à ceux qui en auront les moyens de souscrire à des retraites individuelles par capitalisation ? Le calendrier extrêmement bien articulé de la création de la nouvelle entreprise de Guillaume Sarkozy et de la réforme de son frère chef de l’État semble finalement un hasard bien préparé…
La CNT squatte chez Guillaume Sarkozy (Malakoff Médéric)
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