dimanche 21 février 2010

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DOCUMENT 29 - Christian SEBASTIANI (19 novembre 1970)
Christian SEBASTIANI à la tendance constituée le 11 novembre 1970 [Document 27]
Copie à tous les situationnistes

Camarades,
Ce n'est pas une défense que je présenterai. Il est assurément difficile de répondre à la fois si tardivement et d'une manière satisfaisante puisque vous pensez "qu'un accord authentique puisse se faire (...) avec tous" [Document 27] maintenant. Mais c'est précisément cette difficulté qui est présentée à la "tendance silencieuse". C'est cette difficulté qui lui est demandée de surmonter sur le terrain du très peu possible accord futur. Je dois donc déclarer tout de suite que si ma réponse était rejetée, je ne formerais pas une autre tendance (seul ou avec d'autres camarades) qui, allant forcément contre la vôtre, ne pourrait s'intituler que: Pour l'inactivité dans l'I.S. Je précise également que vous seuls pourrez juger si ma réponse est en contradiction avec mon existence réelle ou non; si elle est abstraite ou non. Ainsi tout ce que je vais écrire dorénavant pourra être retenu contre moi. Vous voulez une critique ad hominem, allons-y ad libitum.
Dans le cours de ce texte, je répondrai à deux points de votre Déclaration; j'en développerai d'autres; je formulerai quelques réflexions sur le fait que trois camarades en soient venus à devoir constituer la première tendance réelle (si l'on considère que la première tendance, chronologiquement parlant, s'est formée plus fortuitement: tout camarade présent le soir de sa constitution y aurait adhéré puisque tous l'ont élargie par la suite), tendance qui demande bien autre chose qu'une simple adhésion de principe; je dirai pourquoi vous avez raison d'avoir constitué cette tendance-là en dégageant ses aspects et ses prolongements; je donnerai mon avis sur quelques précisions que m'a donné René [Riesel] quand je l'ai rencontré par hasard et brièvement le 12 au soir, à savoir, que les camarades les plus spécialement visés étaient Raoul [Vaneigem] et moi et que c'est "un certain style de vie" qui nous serait plus particulièrement reproché. Je ne sais pas si le camarade Vaneigem est au courant de ce détail, mais je ne répondrai, évidemment, qu'en mon nom.
Deux aspects apparaissent nettement dans votre Déclaration: l'inactivité collective depuis deux ans, d'une part, et le silence entretenu par certains sur cette inactivité, d'autre part. L'approfondissement de plus en plus aigu de la crise, jusqu'à son point de non-retour, n'est que la résultante de ces deux phénomènes. Ce silence vous venez de le briser, et ainsi vous forcez les autres, ceux qui étaient restés encore muets, à briser le leur.
Sur mon silence je n'ai, par la force des choses, rien à dire. Je me suis tu. J'ai laissé aller en me laissant aller. Il m'est donc impossible de tirer quoi que ce soit d'un passé silencieux pour l'avenir. Il m'est impossible de commencer avec moi-même et avec d'autres avant d'avoir liquidé complètement tout silence à l'égard du passé. C'est ce que je tente de faire aujourd'hui.
Depuis l'ouverture du débat stratégique aucune divergence théorique n'est apparue, comme il fallait s'en douter et comme nous le savons tous. La divergence essentielle est, très exactement, le manque effectif de pratique qui nous a caractérisés pendant toute cette période en réponse à ce débat qui réclamait objectivement et immédiatement une pratique réelle, alors que la première réponse qu'impliquait "les questions brûlantes accumulées par les faits eux-mêmes et par les premières critiques écrites" aurait dû être collective et dans la pratique. Tout n'a pas été dit, mais rien n'a été fait.
Le dernier texte à verser au débat stratégique (Remarques sur l'I.S. aujourd'hui de Guy [Debord]) est daté du 27 juillet [Document 24]. Cela aurait fait bientôt 4 mois d'inactivité silencieuse si vous n'étiez pas intervenus. La rage, parfaitement justifiée, qui se dégage de la Déclaration est due au fait que ce sont toujours les mêmes camarades qui prennent les initiatives, qui dénoncent les malaises, qui sont la conscience qui s'exprime d'une organisation qui doit être ce qu'elle n'est pas.
Que s'est-il passé depuis le 27 juillet? Qu'avions-nous à faire? Qu'avons-nous fait? Tout le monde connaît la réponse. En laissant de côté les mésaventures amoureuses de Paolo [Salvadori], la question américaine, qui nous ont pris un peu de temps, nous étions, en principe, trois à Paris pour écrire le n° 13 de la revue française. (Le camarade Riesel, déjà dans son texte pour la réunion du 12 mai 1970 [Document 17], concluait: "La rédaction du n° 13 de la revue permettra de voir si nous sommes au moins capables de confectionner une revue égale (et donc supérieure) en qualité à celles déjà parues. Ce test ne saurait être que le dernier"). C'est le problème de la non-rédaction de cette revue qui est posé). Sur le pourquoi la revue n'a pas été réalisée il n'est pas facile de trouver une réponse précise et complète. Dans ses Remarques... [Document 24], Guy [Debord] écrivait: "nous assistons depuis deux ou trois mois à Paris (cela fait 4 de plus!) au fantastique spectacle de trois camarades (...) se trouvant comme frappés de stupeur devant l'"épreuve" de construire et rédiger le n° 13 de la revue française". Du reste, Guy ne se posait pas la question, il y répondait en décrivant les difficultés que le Comité de Rédaction rencontrait. Mais on pourrait reposer la question indéfiniment: pourquoi "ils ont du mal à concevoir, et surtout à se communiquer (...) les moments essentiels de ce que leur numéro aura à dire" etc. Serait-ce parce que ce Comité n'est pas arrivé à s'approprier les méthodes qui sont "officiellement" les siennes depuis quelques années? Pourquoi? etc. J'ai un peu la même impression que si quelqu'un me demandait "pourquoi la terre tourne," Je trouverais sans doute quelques lois physiques ou astronomiques bien nettes auxquelles on me répéterait la même question, et, en fin de compte, je ne trouverais qu'à dire: Et pourtant elle tourne! D'ailleurs, en ce qui nous concerne, la seule réponse est plus triviale: le Comité de Rédaction n'a pas travaillé à la construction d'une revue de l'I.S. (et moi moins que tout autre). Sur le comment cela ne s'est pas fait chaque membre du Comité a présent à l'esprit l'atmosphère de nonchalance généralisée qui planait sur nos rencontres. (Ici, une parenthèse. Je ne crois pas avoir eu le moindre comportement qu'on puisse qualifier [Illisible] numéro 13 en près de 7 mois n'a rien d'euphorique; surtout quand on est le principal responsable. Et si, précisément, le principal responsable se tait, c'est qu'il est aussi le plus coupable. -- Que l'on comprenne bien que je ne tiens pas à porter tous les malheurs de l'I.S. sur mes épaules: je sais fort bien qu'en matière d'inactivité collective il n'y a pas d'innocent. Et je serai littéralement anéanti si les autres avaient eu une activité débordante). Donc, le climat de cette dernière époque était au variable fixe, au grisâtre; quelques lueurs venaient, de temps en temps, dissiper le brouillard. Les engagements les plus terre-à-terre n'étaient pas tenus; le train-train, le laisser-aller, le courrier envahissaient de plus en plus l'espace rédactionnel qui était pourtant bien petit; plus aucun plaisir. Il n'y eut aucun travail de recherche vraiment sérieux, individuel ou collectif; rien de réellement intéressant n'a été exprimé; rien de nouveau. On avait l'impression qu'il était suffisant pour rédiger une revue de l'I.S. de se rencontrer, de se mettre à une table, de prendre une feuille de papier et un stylo, de choisir un article et de l'écrire comme ça, sans lever la plume, un peu au hasard (je caricature mais à peine, tout en sachant que ce genre de technique peut s'appliquer à quelques brèves notules. -- Mais c'est déjà une bizarre méthode que de commencer par les sujets les moins importants; par exemple, n'ont même pas été soumis au moindre petit débat: modernisation de l'idéologie moderne, le point sur les U.S.A., forces productives et moment révolutionnaire, perspective d'un pouvoir des Soviets en Russie. A part l'Avertissement et La mort du Surréalisme qui sont écrits, tous les autres articles sont à peine commencés). Nous avons mis la charrue avant les bœufs, et quand nous avons été chercher ceux-ci pour la faire avancer ils n'étaient plus là. Je pourrais donner plusieurs exemples, qui n'ont rien de grave en soi mais qui reflètent bien l'ennui, l'insatisfaction inavouée de tous et de soi-même, de cette nonchalance dépassionnante, et qui n'illustrent pas l'inactivité uniquement du Comité de Rédaction, mais aussi celle qui est l'indifférence devant les problèmes précis qu'une pression objective nous a posés à l'intérieur de l'organisation. Pendant des mois et des mois le langage dans lequel tous se reconnaissent comme agissant consciencieusement n'a pas existé. S'il est vrai que "rien ne s'est fait sans être soutenu par l'intérêt de ceux qui y ont collaboré" (Hegel) on voit tout de suite ce que cela veut dire quand rien ne s'est fait.
Certains camarades ont été critiqués dans l'I.S. plus ou moins sévèrement. Au paragraphe 10 des Remarques... [document 24], Guy [Debord] notait ce symptôme que "la moindre critique est ressentie comme mise en cause totale, défiance absolue". Il était surtout surpris par la réaction de René-Donatien [René Viénet], lors de la réunion du 14 juillet, aux critiques que lui seul lui adressait, mais aussi par la passivité de tous les autres camarades présents ce jour-là.
Au paragraphe 8, il remarquait que dans la méthode de résoudre certaines questions un "choix" était "imaginé" entre "le drame et la passivité". Désormais c'est bien à cause de celle-ci et de l'indifférence à son égard que le problème peut être aujourd'hui traité mais "seulement sur le mode du drame".
J'ai été assez peu critiqué dans l'I.S., et j'en suis le premier à le regretter. Serait-ce que je ne méritais pas de critique? Non. Serait-ce que je n'ai pas été aussi présent que d'autres, pas assez dynamique (sans me cacher que personne n'a été "admirable" pour les autres depuis que cette thèse a été adoptée). Je disais plus haut que les membres du Comité de Rédaction n'ont pas tenu les promesses qu'ils s'étaient eux-mêmes fixées. "Je n'ai pas eu le temps" ajouté de quelques explications qui, en fait, n'intéressent personne, était le mot de passe pour s'excuser. Il s'agit seulement de savoir qu'il faut prendre son temps, qu'il faut prendre le temps de prendre son temps. Voilà une autre chose que le Comité de Rédaction n'a pas su -- ou voulu? -- apprendre à faire. (Une autre parenthèse. Malgré toute cette inactivité -- le malheur avec l'inactivité c'est qu'on peut écrire des pages dessus -- je ne vois pas où, quand, comment, j'ai fait montre d'un quelconque comportement de "gloriole", sans compter qu'elle est toujours dérisoire, et si j'entends bien par ce terme, la satisfaction d'être dans l'I.S. et de n'y rien foutre, le contentement béat de soi-même dans la contemplation de sa passivité, une euphorie déconcertante saupoudrée d'un arrivisme délirant. Une telle attitude peut effectivement être le corollaire d'une idéologie de l'I.S. et dans l'I.S.; mais pas forcément. Cette idéologie est le corollaire de l'inactivité théorique. La théorie qui se fige se détruit elle-même; elle se suce son propre sang; elle se vide de sa substance propre; elle devient pure pensée définitive et immuable. L'idéologie prend son vol sur le cadavre de la théorie).
La tendance du 11 novembre [Document 27] (aucun rapport avec un quelconque armistice) n'est pas un remède en soi à la maladie qu'elle dénonce. Une tendance est le lieu pour découvrir ce remède. Mais cette tendance-là, avec toutes ses implications futures, est le remède premier pour en finir avec le bla-bla-bla. La première scission qu'elle exige, c'est la rupture avec tout ce qui a existé dans l'I.S. depuis des mois. La réaffirmation de notre spécificité était un des points de notre programme; toute la période critiquée n'a fait qu'infirmer cette volonté. L'I.S. n'était plus qu'un groupe, presque  informel, qui ne correspondait plus à ce qu'elle avait elle-même définit des organisations révolutionnaires.
Il n'y a pas de recette miracle. Il n'existe que cette volonté et ce désir d'être ce qu'on a choisi d'être depuis quelque temps déjà. Et ceci on peut l'apprendre à ses dépens. Un grand coup de massue sur le crâne fait beaucoup plus de bien que quelques claques amicales. Le réveil est dur parce que le sommeil a été lourd. Sans préjuger des remèdes futurs -- et quel que soit l'issue de mon sort -- je sais à l'avance que le plus petit manquement à un engagement pris devra être sanctionné sur le champ. Ceci est le dernier coup de poker que je joue sur la table de la révolution.
Mon style de vie est certainement très critiquable. Lorsque quelqu'un me demande "comment vis-tu?" je réponds toujours "mal" -- bien que "je vis mieux qu'un ministre" comme disait un vieux clochard de mes amis. Mais ce que je n'accepte pas ce sont les reproches que René [Riesel] m'a adressé le 12 au soir. Il me disait avoir été choqué de me voir en compagnie de Mustapha Khayati et quelques autres [... Passage illisible ...] par hasard au coin d'une rue. Je dois donc déclarer que je n'ai aucun contact plus ou moins continu avec cet ex-situationniste ou que je me complairais en sa compagnie en vertu de je-ne-sais quel penchant à l'indulgence envers le pauvre compagnon égaré. De plus je trouve, comme tous, qu'il est assez énervant de voir Mustapha [Khayati] servir d'intermédiaire dans des affaires qui nous concernent et jusque dans des affaires d'appartements mal conduites. Je n'ai pas été choqué que René [Riesel] pense cela. Ce qui m'étonne c'est qu'il ne me l'ait pas fait savoir avant. René a manqué là une occasion de me critiquer sur un aspect de ma vie qu'il trouvait critiquable. Je lui aurais d'ailleurs répondu que nous ne formions nullement "une petite bande" mais que nous allions simplement dîner. Peut-être n'a-t-il pas fait cette critique parce qu'elle lui paraissait inutile à ce moment là? De même qu'il paraissait sans doute inutile de critiquer notre style des relations inter-situs avant d'avoir le plus de certitude possible que ce style ne se reproduira pas? Ceci ne valait d'être écrit seulement dans la mesure où ces précisions m'avaient été fournies.
Si j'ai tant "parlé", et n'ai pas été aussi radicalement laconique que Raoul [Vaneigem], dont je viens de recevoir le texte à l'instant, c'est que j'ai été, sans conteste, le plus silencieux.
Encore un effort, comme aurait dit Sade; puisque vous travaillez à détruire tous les manquements, n'en laissez subsister aucun, s'il n'en faut qu'un seul pour les ramener tous.








Paris, le 19 novembre 1968                                             Christian SEBASTIANI
 










DOCUMENT 30 Guy DEBORD, René RIESEL et René VIENET (24 novembre 1970)








A Christian Sébastiani
24 novembre 1970


Camarade,
Nous avons lu ta lettre du 19 novembre [Document 29]. Nous prenons note du fait que tu ne veux pas participer à une tendance qui aurait quelque chose à opposer à la nôtre. Nous comprenons donc que tu envisages une démission, dont tu nous laisses juges. Considérant que ta position, pour l'essentiel, nous permet de conserver l'estime que nous avons pu t'accorder (quelques détails de ta lettre appelant cependant des mises au point, ci-après), nous devons te demander encore des réponses sur les questions principales absentes de ta lettre:
1.        En dehors du problème superficiel de la rédaction du n° 13 - qui fait presque toute ta lettre - que signifie, à ton avis, le refus de prendre des responsabilités dans l'action de l'I.S.? L'inégalité de fait? Le silence sur cette inégalité? Notre tendance n'est pas constituée par le critère de ceux qui auraient fait le plus dans la rédaction du n° 13; mais de ceux qui ont le plus nettement rejeté l'absence et le mensonge dans l'I.S.
2.        Que penses-tu de la tendance américaine?
3.        Si tu déplores, justement, un manque d'apports théoriques dans le travail du Comité de Rédaction depuis six mois, quels sont les points que tu es prêt toi-même à traiter immédiatement?
4.        Que penses-tu, à part le fait qu'elle est "radicalement laconique", de la réponse de Vaneigem [Document 28]?
Pour ajouter quelques détails utiles, c'est le lieu de dire que ta lettre a éludé lamentablement ces questions centrales, et qu'il vaudrait mieux dire pourquoi.
En outre, d'où tires-tu de quel droit, qu'"il n'y ait eu aucun travail de recherche vraiment sérieux, individuel ou collectif"? d'une part; et d'autre part, quand tu es allé voir Riesel le 12 il ne t'a aucunement dit que "c'est un certain style de vie" qui vous "serait le plus particulièrement reproché". Ce qu'il t'a dit là-dessus est le dernier des points qu'il est voulu aborder après avoir totalement réfuté l'idée que la non-rédaction du n° 13 était le centre de la crise, et t'avoir expliqué les buts généraux de notre tendance. De plus, si tu lui avais dit que, le soir où il t'a rencontré ce n'était pas une petite bande, mais que vous alliez dîner, il t'aurait répondu que la petite bande allait dîner.
Fraternellement,

 Debord,   Riesel,   Viénet
 

DOCUMENT 31 - Tony VERLAAN et Jon HORELICK (17 novembre 1970)

Tony [Verlaan], Jon [Horelick] à Guy [Debord]


Nov. 17, 1970
N.Y.C.


Dear Guy,
We received your letter of Oct. 28th.
After clarifying two particular details we will, without regret enlarge the scope of our tendency, more precisely. We choose to continue expressing our perspective directly to you because the nature of our criticism of your reflections could appear particularly polemical, otherwise.
Concerning our question about money. There was little reasoning behind that question, which for us was very much off the top of our heads. We must say that we found the letter from Paris of Sept. 11 rather brief - but not as some directive. That we might have been able to well use more money did not play any hidden part in that terseness. We only wanted to know the reasons for the chosen distribution. And that's all. Our question was certainly written carelessly, and signed haphazardly, without taking into account the preceding atmosphere of correspondence, and thus, perhaps, consequently an apparently aggressive tone had been evoked. We regret that poor style, but we cannot regret the question. We believe we are at least entitled to ask about the division of the cash on the table, and one day we hope it becomes a question of hardware. If you had asked us in turn about our "projects" in order to best divide the cash, we would have answered you gladly. This, we might add is not our great dream of participation.
As preliminary to the following, we recognize the possible ambiguity of the sentence in our last letter to you that reads, "None of the individual failures which have taken place can be considered in function of our present weakness; some do not deserve reflection at all". We hope it is clear that we meant only that neither our weakness could be the justification for reconsidering the failure of others, nor could others' failures recently bar us from considering our own.
Our motivation to compose a tendency does not come from an envy to participate in managing "misery and routine" or some regret for our distance from "backward discussions". It is our desire to really eliminate them. In our view these discussions have not been recognized for all that they were, and could reproduce themselves again. Nor do we want to construct a modern museum of excluded in, or apart from the S.I. And even less do we want to restrict ourselves solely to judging our common activity.
The exclusions that have occurred in the last twelve months constitute a basic reflection of that recent practice which has been moving into the abstract in the S.I. Naturally, we don't think we have been strangers to the developments of exclusion, and we too have them under our fingernails. As situationists we must face every basic practical divergence openly to defend the practice of the ensemble effectively. Recently this practice has been ruled, as you will point out, by "mediocrity in relation to affirmed criteria and projects". The task implied by this mediocrity is not its mere recognition, but the precision, and the execution of the conclusions that can be drawn from it.
Concerning your opposition to our view of the autonomy of sections as some angered pretext against the french sections as being the director of the S.I. during problematic events that are not of its own choosing, we must assert simply that our critique does not have that inclination. We think sections can intervene in the problem of another section in a manner assuring of mutual autonomy. It was certainly the immaturity of both the american and italian sections that had been the fundamental cause of the necessary interventions of the french section. But in both crises that autonomy had been lost at their conclusion, in particular. In the first crisis involving it from the american section, when we brought our critique necessitated by the ultimatum before the ensemble, the french section pre-empted, despite the most comradely purposes, an adequate exclusion of Wolsfeld. There, had our exclusion resulted, the rest of the S.I. would have also been finished. As we have said before this instance is much less important then some of the elements of the italian crisis to be made more precise subsequently. Neither in the details, nor in general do we want to overemphasize the factor of sectional autonomy, apart from the central question of individual autonomy that dominated in their intersection.
The reasoning you assume to be insupportable in our controversial point does not have real application to it. The logic of it is not that our exclusions have operated according to a pretended perfection, or that they should be perfect, which is utterly utopian. To be more precise, we agree that "there have been too few mistakes sanctioned as unacceptable". Where we differ fundamentally is in our sense that is reciprocally complimentary relation to this, too many mistakes were sanctioned as incorrect in exclusion. For us, some unacceptable mistakes can be corrected. This established precedent has not found too much indulgence in our recent period, but too little. In contrast, you appear to apply the reverse sense to unacceptable action. For example you seem to consider the mistakes made by three of our present comrades (Riesel, Sébastiani and Sanguinetti) as acceptable according to the sense of imperfection. For us, the submission and carelessness in critical sense evoked in the process of Paolo [Salvadori]'s exclusion is unacceptable insofar as it required correction. What in fact immediately motivated us to re-examine the arm of exclusion in relation to inter-individual rapports, and the terrain of practice was the strange events reported in Riesel's letters. More we found the extreme example of your critical analyses made last summer in what its contents revealed.
In our view of the recent failure, of the ensemble the criterion of "dépassement" is central. We can still write, eventually a review, and even if it is highly imperfect, or diffuse a poster. That minimal activity has not really been the core of the problem. It is the sense of urgency that has been lost, and the general critical sense particularly of our own events that became opaque. Our critique has been limited to us, recognized already in its misery. If we can envisage cities in the future seized by the absolute power of workers' councils affirming the situationist perspective, we in turn have been the boyscouts of our own perspective in our inactive crisis.
We want to present an example of a severe sort of amnesia we think exists in our method of operation. We find this in the cartoon-advertisement, in which everybody, including Tony [Verlaan] had been pleased by the results. After some reconsideration we must say we are not satisfied with it. Apart from the present danger here, of using such a cartoon, and our own distaste for a public image, the cartoon is marked by the impression of a great harmony in action among us that becomes a direct representation of ourselves that is nowhere found in the last twelve months. The cartoon contains an excluded so rapidly have the exclusions unfolded, as if synchronized perfectly with practice, and it re-enforces actually all that we have not accomplished in going "onward to the factories". Even in the context of the greatest aims of scandal, wide diffusion, councillist organizational formation, and the dépassement of the S.I. we can expect first some theoretical analyses, and some cartoons. That cartoon however created publicly a pretended harmony or theory and practice. What concerns us, that is to say, we had better be able to recognize ourselves accurately in the process of making a critical statement fundamentally concerning proletarian practice.
The perspective we have for the "controversial" point of our tendency (which is not the single one) is that in the unjustifiability of some exclusions, as we find it, and the general weakness that can be found in the recent usage of exclusion, it is not the abuse of one arm of revolutionary organization that is encompasses, but all its arms, its critical methodology. We will now make more precise two particular cases of the exclusions concerning two people of widely different capacities, in relation to our sense of re-groupment, which includes a public self-critique of the S.I.
The first case is [François de] Beaulieu, an "exclusion" that has been the least substantial. From what we know of François, his subjective attitude, and his own style of living, he may very well be a "petit-bourgeois". The precedent set by his "forced démission" (exclusion) cf. Riesel's letter of Aug. 13th, is that a situationist can be rejected according to intuition alone. The thorough critique of the subjective style of any situationist can have its merit toward the adequate mutual recognition, a minimal thoroughness we owe ourselves, and our comrades. Some insights concerning subjectivity and inter-personal relations have been achieved in the past. An example could be found in the style, and method of your critical comments concerning René Viénet [dont René-Donatien est le pseudonyme] in "Remarques sur l'I.S. aujourd'hui" [Document 24]. The critique of François [de Beaulieu] is exactly the opposite of concrete, critical impressions derived from practical interactions. The only tangible element leading to his end was some pure disaffection brought before the entire section, a fatal drama. Only in and through that provocation did the substantial fact of his strange attachment to Spain as a specialist reveals itself. It was the only fact, from what we know, and it was not situated coherently in a way that he could correct it. The recognition of this failure to deal adequately with him is necessary to enable an authentic regroupment, in spite of the possibility that he might lack the willingness or the critical motivation to consider his real failure in the past. Otherwise we are forced to accept François [de Beaulieu]'s demission in the sense almost of Gianfranco [Sanguinetti]'s conclusion, that is to say, because of his "profound and tangible being" in which there is no particular reason because they are all together.
In coming to our second case, of Eduardo [Rothe] it is necessary to stress that if there had been some imperfection in the first italian crisis it pertained not to the formation of tendency (which composed the only chance of stopping obscurity in the S.I.) but to the initial analysis of the general condition of this problem in the italian section as restricted to only a part of it. In addition, the secret confided to Pavan, rather unprecedented itself, was the by-product of that analysis. But the crucial element a propos of sectional autonomy is revealed in the episode leading to the exclusion of Eduardo [Rothe], resuming the whole in its method, and its content.
Concerning the conflict between Paolo [Salvadori] and Eduardo [Rothe], it would be insufficient thinking to expect the elimination of the bases of a dispute according to the critique of the obscure, and incorrect form which it took, initially. We believe an affective hostility, and inadequate practice (although the italian section was active enough) had not been the only elements of the problem. In Eduardo [Rothe]'s exclusion the french section concretely interfered in the possible realization of the autonomy of the italian section. With [Paolo] Salvadori, a tendency would have to have been formulated, formally against Eduardo [Rothe]. However the two basic elements of this case remain as a neglected distance from this particular phase of their disagreement, and in evasion of the contents, in which Paolo [Salvadori]'s opinion was in the minority, both in terms of the dispute over Gianfranco [Sanguinetti]'s behavior, and the manner of resolving the disagreement (which in itself does not seem to have been judged thoroughly from the information we have on hand here). How do we know, for example that Paolo [Salvadori] did not discuss Gianfranco [Sanguinetti]'s behavior unctuously, and metaphysically for half an hour, and thus violating first the stated agreement made just before? Evidently, Eduardo [Rothe] expresses his own criticism rather obscurely, but we clearly know the nature of the problem he faced. Taking into account his intelligence, perhaps he believed he found the occasion to make his criticism concrete, beyond obscurity.

Eduardo [Rothe]
did not play a part moreover in the most stupid phase of that italian problem, that is, the initial ultimatum-draft. We underline this particularity, because it showed that that simplest lesson concerning the usage of the rules of our game had not been extracted from the crisis that preceded it in the american section, as if it never happened. The unreflected part of Eduardo [Rothe]'s exclusion must find its echo little more than two months later in the next critique made by Paolo [Salvadori] that is no longer recognized as "rather correct", but derisive, and sordid. In light of that later development it seems less likely that Eduardo [Rothe]'s failure, some criticism taken and re-taken against Paolo [Salvadori], was as excessive, or unreal as it appeared. With him, in a delimited return or a regroupment for a discussion that does not guarantee anybody's participation per se in the future, we don't think we would find the same "reedition" of ennui, but very possibly an advancement over his own past successes. For us he was, even as far as he failed, the strongest member of the italian section. As appendix to this, we must stress, at the risk of instantaneous exclusion that we oppose the authoritarian terms according to which Gianfranco [Sanguinetti]'s affirmation of Eduardo [Rothe]'s exclusion had to be made. And the affirmation.
In order to see the real bases of failure according to which the recent exclusions have been a sign, we have to directly consider the premature organizational character of the ensemble of the S.I. in relation to its mature theoretical orientation that addresses itself now to the particular critical operations of the workers.
Complementary to your analysis of the contradictory relation between spontaneity, and organization in recent times, we can see that the usage of organizational theory has itself been fatal, if separated from activity that is not directly operated speculatively, because these relations have been limited to minimal dialogue, and some formal collective settings.
The sphere of radical subjectivity certainly faces its enemies directly in hierarchy, and pure spontaneism. Nevertheless it is the basis of our organization. In this regard we must say that even we, situationists have to take into account the fact that for a part of the proletariat, and for a larger part of the revolutionaries coming from the bourgeoisie, radical subjectivity remains a goal, more than an achievement. In our sense of the crossroad of individual passion, and collective subversion, it is still strange that situationists can be together as revolutionaries in some neutral relationships. This is delimited by its other side, that is to say, our affinities are not a requirement unless, as you say, sycophants are desirable. If our relationship is the only significant, historical one in the world today, as supersession of isolated friendship, as much as individual subversion, we can say our rapport is neither friendly, nor unfriendly inasmuch as it should be an active comradery. We can only stress the pure insignificance of some revolutionaries joined together in a group that fail to prove themselves together in theoretical, and practical action, and the consequent return to spontaneist (variante subjectivist) criteria, despite their own intentions.
We definitely see from your own analysis of mutual criticism '"Entre la rupture et le contentement de principe, il semble qu'il n'y ait pas de place pour la critique réelle. Elle reste inutile, et passe pour de la mauvaise humeur..."[Document 24] and the relationship between public silence, and private dissatisfaction the objective absence of individual immediacy in the critical sense that also has to be applied among other things to others or, put another way, a certain paralysis to discuss directly some limited questions, necessarily criticizable, but unrelated to exclusion. Perhaps the general motivation behind such opaqueness is some unreflected concern for guarding individual spontaneity, or some unreflected concern for guarding individual spontaneity, or some belief in the perfection of situationists until the exclusion arrives.
The fundamental consequence of these tendencies revolves around critical theory itself, because there is no theory in revolutionary organization that does not begin with the use that has to be made of it. Our theoretical activity itself has always been practical? Recently it has not been employed dialectically. It has been applied too often to the wrong situation, and too little to the essential moments of our activity. The central scandal that evolves accordingly against the situationist theory is its arbitrary detachment in the abstract reduced finally to pure mannerisms. Subjectively, revolutionary organization has not appeared to supersede intellectual rapports in its interior according to the modes in which it has "pierced the walls". If there has been poor application of the methods of organization of spontaneity, it is essentially because our relations in general, and our inter-subjective rapports in particular have been for a large part purely theorized, to the extent that they begin to function in theory alone, which is in direct opposition to Raoul [Vaneigem]'s sense of radical subjectivity as "the melting pot of subjectivity". Perhaps we must recognize that we ourselves are still in the process of "piercing the walls".
Over the last twelve months of activity in our organization, we heard a great deal of theory in crisis, and the echoes of organizational questions had reverberated torturously in the mind of everyone. It is unquestionable that every theoretico-practical question can be, and is expressed organizationally. But according to the qualitative dimension of our practice, that relation had been absolutely reversed, with resulting obscurity. That disassociation of the basic pattern of organizational development found its expression in the "strategic debate", in the common affirmation, of returning to a rigorous practice, because it is the only state in which problems themselves are sufficiently enlightening. In other words creative subversion in every stage of development has to initiate the advances, adjusted, and made precise, in common organization; and to a significant extent our common projects should still only be the meeting place for the fusion of individual projects, that is to say, their proliferation. Creative management and the management of creativity are one and the same dependency on solid individual participation. We appreciate in particular Martin's alertness in the past to a growing "political tendency" in the S.I., as well as the statement made at Venice conference [september 1969] by one of our best, and worst comrades, Mustapha [Khayati], when he said that "when every minuscule detail deserves a great, theoretical explanation, we see again, ideology".
The process of returning to our practice today is also the process of achieving more concretely the possible "dépassement" of the S.I. The bind we have been in is qualitative as ever before. To resume a point covered implicitly in the strategic debate, there are few revolutionaries outside the immediate domain of alienated production, but us. In the reversal of perspective of every international association of the past we can envisage the position of the S.I. in that international revolutionary class struggle, which must become internationalist once again, as its reference point (in the sense of its general program, its critical analysis, and its actions). If we are determined to fail according to the reified identity of theoreticians, the workers cannot achieve their enormous tasks according to a proletarian practice that escapes theory. Without it, the conclusions of its practice cannot avoid those of the past. Nothing guarantees the meeting of theory and practice, the motion of the proletariat directly toward appropriating its theory cannot be counted upon being a purely spontaneous process. Every agent of power stands in front of the proletariat, guarding against its acquaintance with its own thought, and the guard standing there with the keys is activism. We are in the phase in which we will have to paralyze the guards by exposing them for what they are, linked directly to the diffusion of the revolutionary perspectives themselves, and the method of their organization.
If we are located in a "transitional" historical phase according to the subjective development of the workers, and the practical capacity (the practical reach) of our own organization the nature of our demand still plays an important role in determining the exact rhythm of progress, that is to say, proletarian self-emancipation. The excessive decay of global capitalism - the overdevelopment of its contradictions - is itself an objective factor that enunciates the impossible survival of syndicalism, and reformism (bureaucratic representation). The element of the absolute demand that is a central unknown (a demand in general that is evoked more and more abstractly) is exactly the critical relationship between spontaneity, and organization. It is less likely that the workers would deny the use of the arms made available to them, than we have failed to use those we are already acquainted with.
Nobody can underemphasize the subjective factor in any analysis of the S.I, today. Our own determination to be ruthless, our own sense of urgency, and our critical sense, are still what we have to gamble upon at present in connection with the realm of execution. We cannot insist that a great advance must come tomorrow, but we must be able to see it within the near future. For the precise adjustment of inter-personal relations, and the correct terrain of practice we think we have reached at least a part of the problem. In respect to your critical analysis of the state of activity of the S.I., last summer, we can only join your belief that in others, nearer to you in practice its echo will have to be heard in further analysis, and its verification. The central aspect of regroupment within the S.I. would have to concern the method of programmatic execution. The aim of our future practice should be the extensive clarification of our theory, for ourselves, and for others.
It is not especially profound to say at his late date that the association of individuals in common revolutionary action is motivated by their desire for life. What has been profound is the degree to which that motivation is being translated progressively in the S.I. toward a mere idea. If we can resume our perspective it is in this way. In judging the world critically today, we should be capable at least of judging each other accurately. The failures in this domain recently, as much as many of the individual faults they covered could not reproduce themselves again. In light of the future and the people we are going to fight with, it is more than clear that we must still be able to think in the street. There will be other "beaux barricadiers" and other "beaux enragés", and we believe, we will want to work with them on the basis of this achievement. They in turn will have to be equal to us in theory. The projects we engage in should in their clarity maximize their chance to be with us. We had better be able to effectively assess the actual numbers we can, and must have today in their wild variety of talents as in their weaknesses. The contribution we can make toward the formation of councillist organization depends on the degree to which we can make all of our arms available to the masses of proletarians. Along the way we can expect to learn a great deal about practice from them. If the enormity of our task, to become the reference point of the revolutionary workers' movement is enunciated in the incredible magnitude of our own practical failure up to the present, that is all the more reason to encourage us to return to the pleasure of subversion, which now will have to be seen in acts.
The general lines of our analysis here, and in our last letter to you constitute, for us, a real point of departure:
1 - the publication of the self-critique of the S.I. in our future reviews a propos of our failure to practice, and the concrete elements of that failure, in relation to our methods of operation, our inter-individual relations etc., without which, the S.I. cannot intervene any longer really in the revolutionary class struggle.
2 - In relation to the first point, the beginning of a rigorous analysis concerning programmatic execution of our strategic debate according to the precise formulation of future projects in the sections (that itself encompasses the reconsideration of our definition of sections) and within the ensemble.
3 - The necessity to provide the possibility for the participation of François [de Beaulieu], and Eduardo [Rothe] in a preliminary regroupment discussion according to our criteria, and moreover, our delimitations.



Long live the situationists!
The tendency for the truth of our practice

Tony Verlaan                                 Jon Horelick

P.S.        We have written to a contact in Berkeley for some additional copies of the translated version of Society of the Spectacle, and will mail them as soon as they arrive. From our side, we would make immediate, and subversive use of three different texts that have been translated into spanish already, and which we believe you have on hand; La Misère, The Address to Algerian Workers and Le Traité. Please note that we have asked for some copies in spanish of La Misère before.
 
DOCUMENT 32Tony VERLAAN et Jon HORELICK (18 novembre 1970)

Verlaan, Horelick à Debord, Viénet et Riesel

November 18, 1970
Comrades,
At the finish of our enclosed analysis [Document 31] yesterday, we received your "Déclaration" [Document 27], and naturally that analysis does not take it into account. We must introduce some introductory remarks according to it, before we can achieve a common clarity, even if it applies to our fundamental disagreement. In the S.I. today it is important to achieve if necessary the maximum possible of objective coherence in a scission.
Concerning the "superficiality" of our last letter of Sept. 21 [Document 25], we believe Guy [Debord] was perfectly correct to expect more precision that reciprocated our own expectation. That letter sought to begin to answer more concretely the urgency of our organizational problem as put in its proper context by Guy in "Remarques sur l'I.S. aujourd'hui" [Document 24]. Our own particular activity on the american terrain, especially in the review, has been directly connected to that problem, and its urgency. And we were not satisfied with the apparent end of its critique.
Before any further precise disagreement begins to enlarge itself through further correspondence, however long it actually is, we must refer once more to the last paragraph of our letter of Sept. 21st, where we register the delimitations of the preliminaries toward a tendency.
To ignore that paragraph is a bluff in naming it as an "infantile pseudo-critique". We insist that you address ad hominem the suspicions expressed through the generalities of your "déclaration".




For the tendency for the truth of our practice,
Verlaan        Horelick




 DOCUMENT 33 - Christian SEBASTIANI (28 novembre 1970)

Sébastiani à la tendance du 11 novembre


Copie à tous les situationnistes
Paris, le 28 novembre 1970
Camarades,
1 - Les critiques que vous formulez dans votre lettre du 24 novembre [Document 30] à propos de ma réponse du 19 [Document 29] m'éclaire la voie que je n'avais pas prise du premier coup. Le mieux est donc que je réponde point par point. Je disais que je jouais mon dernier coup de poker; je change trois cartes et je surblinde.
2 - J'avais bien compris que le problème de la non-rédaction du n° 13 n'était pas le centre de la crise. Mais, à mes yeux, il n'était pas si superficiel, en ce sens qu'il a été la concrétisation visible du "refus de prendre des responsabilités". Je faisais partie du Comité de Rédaction, et ce Comité avait quelque chose à faire. Mon inactivité s'y est étalée. J'ai donc cerné mes critiques et auto-critiques autour de cette non-rédaction. Mais elles doivent être étendues à tous les domaines de l'activité situationniste.
Que signifie refuser de prendre des responsabilités? C'est refuser de prendre ses responsabilités; c'est aussi prendre la responsabilité de n'en prendre aucune. C'est ne pas avoir la volonté, et donc la passion, de défendre ce qu'on a de plus cher. C'est créer objectivement les conditions où le vrai ne peut pas se vérifier; où l'inégalité apparaît de fait puisque n'existe pas cette rivalité créative inter-situationniste pour la radicalisation toujours plus poussée de l'organisation qui doit porter toujours à plus de cohérence; où les retards peuvent être dissimulés, et jamais corrigés. Dans de telles conditions les "silencieux" sont, objectivement eux-aussi, complices d'un tel état de fait et travaillent à son maintien; le silence devient ipso facto mensonge. En ce sens l'hypothèse soulevée dans votre Déclaration [Document 27] selon laquelle il pourrait exister chez certains des "buts cachés" ou une "absence de but" trouve là son terrain objectif. (Une telle hypothèse peut être rejetée, mais pas ignorée. Sur ce point je me sens assez proche de l'attitude du camarade Vaneigem). Disons seulement qu'un tel comportement conscient ne pourrait être que celui d'un saboteur visant à la disparition par inaction de l'I.S.
Il n'y a pas uniquement le refus de prendre des responsabilités; il y a celui de prendre des initiatives: proposer et réaliser ce qu'on propose. Voilà, en résumé, ce qui m'apparaît maintenant que je commence à me réveiller de mon long sommeil léthargique.
3 - Je ne vais pas ici répéter ce que Guy [Debord] a déjà écrit aux camarades Horelick et Verlaan dans sa lettre du 28 octobre où il répond méthodiquement à tous les points que leur texte soulevait parfois assez vaguement. Je pense que les deux camarades américains ont les meilleures intentions quand ils dénoncent la crise dans l'I.S., et le "silence généralisé vis-à-vis des bases de la participation...". Sur ce plan leur attitude est moins critiquable que la mienne. Ils veulent donc sortir l'I.S. du malaise où elle est, et, disent-ils, participer à "son sauvetage". Mais je trouve qu'ils s'y sont très mal pris. Ils sont "volontairement vagues" au sujet des auto-critiques qui doivent se faire; mais quand ils sont précis ils tombent dans l'erreur. Ils voient bien une part d'échec; mais ils ne voient pas quel est cet échec. Par exemple, pourquoi remontent-ils à la "disparition de Chevalier" comme "origine (...) du type d'exclusion déterminé par l'échec survenu dans les situations banalisées"? De même c'est marcher sur la tête que d'écrire: "Par son style moral (la critique prise comme "mauvaise humeur") et son invocation automatique à toutes sortes de qualificatifs en relation avec des questions inexistantes, la lettre des trois camarades (Riesel, Viénet et moi) laisse voir les profondeurs d'un échec commun dans l'I.S." Il fallait lire ce qui n'était pas écrit, et ne pas lire ce qu'il l'était réellement, pour tirer une telle conclusion à partir de notre lettre qui répondait assez sèchement, et sans doute incomplètement, mais point par point, à la leur dont le ton était déjà "roidement administratif", et qui contenait des informations qu'il fallait rétablir dans leur version exacte. Quant à l'hypothétique retour d'anciens camarades, Guy [Debord] a suffisamment développé sa critique là-dessus. On peut y voir un idéalisme perfectionniste de l'organisation: l'I.S. n'étant pas parfaite tout ce qui s'y passe ne l'est pas. Il faudrait donc abandonner ce qui était encore commun à tous. De plus comme personne n'est nommément cité, tout ceci est assez obscur. Pour que ma position soit nette sur l'éventuel réexamen d'anciens membres de l'I.S. j'ajouterais qu'il me semble pour l'avenir difficilement acceptable, pour ne pas dire tout à fait inacceptable, qu'un camarade puisse donner sa démission, pour quelque motif que ce soit, avec la possibilité de pouvoir reposer un jour sa candidature - ce qu'avait fait Mustapha [Khayati] à Venise [septembre 1969], mais cet aspect du problème, s'il mérite encore d'être brièvement discuté n'avait pas été envisagé à cette époque.
Je ne sais pas très exactement ce qu'est réellement la tendance américaine, ni ce qu'elle veut effectivement, mais je ne puis en approuver les bases.
4 - Dans la situation présente il s'agit pour moi de donner les preuves de mes capacités et leur complète utilisation. Dans le cadre du Comité de Rédaction la Perspective d'un pouvoir des soviets en Russie est certainement un des points les plus importants à traiter dans l'immédiat. Je pourrais m'y attacher en proposant un plan le plus complet possible et une esquisse d'introduction. Je pourrais également apporter une contribution à la "définition exacte de l'activité collective dans l'organisation I.S." en rédigeant le texte "Préliminaires à toute pratique future".
5 - Je ne pensais pas que mon premier texte était le lieu de dire ce que je pensais de la réponse de Vaneigem [Document 28]. Je vais le dire ici. Vous avez reçu deux réponses assez différentes par leur forme et leur contenu. J'ai essayé - sans y réussir tout à fait - de dégager les aspects du non-fonctionnement de l'I.S. et de tirer ma part de responsabilité et de culpabilité (je n'ai pas cité d'exemples de peu d'importance, que nous connaissons pour la plupart, et qu'il serait fastidieux de répéter).
Vaneigem est plus général. Le pari qu'il reprend est fondé sur ce qu'on sait qu'il est capable de faire, et qu'il a déjà fait. J'ai dit plus haut le point sur lequel je me trouvais en accord avec lui. Il y en a deux qui me paraissent discutables. Premièrement, je ne pense pas que "la tendance qui s'est constituée le 11 novembre (...) a le mérite d'être la dernière abstraction à pouvoir se formuler dans, pour et au nom de l'I.S." [Document 28]. S'il est parfaitement juste que votre tendance s'est formulée dans, pour et au nom de l'I.S., elle n'est en aucune manière une abstraction. La Déclaration [Document 27] posait dans leur simple authenticité les problèmes qui sont - ou qui devraient - être dans toutes les têtes. Elle met un terme final à tout ce qui a été toléré jusqu'ici; elle est le point de départ de toute l'activité situationniste à venir. Deuxièmement, votre tendance ne peut pas juger "sa critique suffisante en soi": elle serait alors en contradiction avec elle-même. C'est au contraire les réponses faites à la Déclaration qui seront jugées suffisantes ou non. Ceci dit, je crois à la sincérité de l'engagement du camarade Vaneigem. Son texte mériterait plus d'éclaircissements: notamment les trois premières questions centrales qui sont "éludées lamentablement" de mon premier texte ne sont pas non plus traitées dans le sien (ce n'est bien entendu pas une consolation pour moi!).
6 - C'est très certainement le produit de mon inactivité silencieuse qui m'a fait écrire qu'"il n'y eut aucun travail de recherche vraiment sérieux, individuel ou collectif". Je dois donc ajouter que moi seul suis en cause. J'ai été si absent que je ne me souviens pas des travaux que les camarades ont réalisés; et je comprends alors votre indignation, car je n'ai aucun droit d'écrire cela. Je ne peux rien dire de plus sur ce point, sauf que c'est celui qui m'inquiète les plus sur moi-même.
7 - Il est exact que c'est "après avoir totalement réfuté l'idée que la non-rédaction du n° 13 était le centre de la crise..." que Riesel a abordé la question du style de vie. C'est quand je lui ai dit que je ne comprenais pas très bien cette critique qu'il m'a cité l'exemple de notre rencontre. René [Riesel] aurait bien pu me répondre que "la petite bande allait dîner"; mais ce que je regrettais le plus dans ma lettre du 19 [Document 29] c'est qu'il ne m'ait pas fait cette critique avant le 12. Pour en finir avec cette petite bande il me semble utile d'ajouter ceci. Nous étions plusieurs ce soir-là, par conséquent nous pouvions donner l'apparence d'une petite bande. Mais il n'en reste pas moins vrai que nous ne l'étions pas; je veux dire avec l'esprit d'une petite bande: le petit bonheur de mettre sa misère en commun, de n'avoir que des rapports de misère et des misères de rapports et de s'en satisfaire. Je me rappelle très bien ce qui avait été critiqué du temps où une véritable petite bande vivait chez Le Glou. Je n'ai aucun penchant à ce genre de misérabilisme. Je n'ai jamais mangé et je ne mangerai jamais de ce pain-là.
Fraternellement,


                                                                  Sébastiani
 


 
DOCUMENT 34 - Guy DEBORD, René RIESEL, Gianfranco SANGUINETTI et René VIENET (29 novembre 1970)



A Jonathan Horelick et Tony Verlaan
Paris, le 29 novembre 1970.

Camarades,
Ce que nous voulons faire maintenant, pour continuer la théorie situationniste et sa pratique, nous apparaît extrêmement éloigné des préoccupations exprimées par votre long document du 16 novembre [Document 31].
D'après vos documents précédents, nous avions qualifié votre position comme étant futile. Nous maintenons cette appréciation au vu de votre plus récente production extensive de la même futilité: quand vous écrivez plus longuement, vous n'en êtes pas moins futiles. Au contraire!
Quelquefois même, vous avez dépassé la futilité: vous êtes allez jusqu'à écrire littéralement n'importe quoi; et on peut se demander dans quel but. Le 21 septembre, vous nous avez écrit que la rédaction du n° 2 de votre revue, et tout autre projet, seraient suspendus jusqu'aux mises au point que vous réclamiez sur notre activité commune. Le 22 septembre, en contradiction scandaleuse avec votre résolution de la veille, vous nous avez demandé quels étaient les projets que nous avions nous, en Europe "qui motivent la répartition des fonds dont l'I.S. dispose". Le 6 octobre, vous nous avez annoncé votre projet de réaliser six publications, "ceci dans les douze prochains mois", avec l'annonce d'un "prochain numéro à la mi-novembre", sans compter des projets annexes dans le cinéma, le rock'n roll, etc. Vous n'avez même pas fait mine de tenter de nous expliquer d'aussi comiques revirements.
Nous constatons que vous persistez dans votre exigence de recommencer des discussions pour un regroupement éventuel, avec précisément [de] Beaulieu et Rothe. Vous marquez ainsi votre mépris de tous les problèmes réels de l'activité de l'I.S. en associant, par une simple interprétation formaliste (très peu rigoureuse d'ailleurs) des règles de rupture, deux individus qui ne peuvent aucunement être comparés. Eduardo Rothe, quoique son erreur soit indiscutable et ait été reconnue par tous, lui compris, est un des plus estimables camarades qui aient participé à l'I.S. ; [de] Beaulieu a été le plus con, le plus sordide, et un des pires truqueurs - qui a été fort habile de démissionner au premier instant où il était critiqué, c'est-à-dire une heure environ avant d'être ignominieusement exclu pour avoir dissimulé et falsifié la correspondance de l'I.S. avec l'Espagne. Cependant, nous qui considérons cette différence réelle que vous voulez oublier, et pour des raisons méthodologiques tout autres, nous n'acceptons plus de discuter d'un regroupement avec aucun des deux, comme vous le saviez fort bien. Cette incompatibilité précise entre nos décisions impliquerait déjà une scission.
Par ailleurs, à propos de cette vérité que "trop peu de fautes ont été considérées comme inacceptables", vous n'envisagez aucunement la critique profonde qu'elle appelle, et que nous avons commencé à formuler ici peu après. En disant que Debord n'a pas été assez sévère pour quelques erreurs superficielles, de la période précédente, vous insinuez tout simplement, sans droit, sans raison, six mois plus tard et avec une inconscience transocéanique que nous, ici, nous aurions dû exclure plusieurs camarades, notamment Riesel, Sébastiani, et peut-être Sanguinetti. Nous trouvons que la plaisanterie a bien assez duré. Au-delà de ces vétilles, il y a un point fondamental qui nous oppose. Nous considérons votre activité et votre existence, dans la théorie, la pratique réelle, etc. - bref tout ce qui est censé justifier les relations avec vous, et une action commune organisée - et, nous trouvons que c'est vraiment très peu. Sur l'autre plateau de la balance, nous voyons un amoncellement de chicanes, d'aigreurs, d'exigences injustifiées, c'est-à-dire une pseudo-participation à grande distance, et très peu qualifiée, aux problèmes que nous vivons ici. Vous qui avez tant parlé de l'autonomie des sections, vous êtes trop absents en Amérique, et trop présents ici par correspondance; seul terrain apparent de votre "pratique"; incohérente au demeurant. Une telle "action commune", inversement proportionnelle à l'importance de tous les sujets, ne nous paraît vraiment pas intéressante.
En conclusion donc, nous constatons dès maintenant que la scission est faite. Désormais votre activité situationniste autonome pourra, sous votre seule responsabilité, rechercher le dialogue qui vous conviendra avec [de] Beaulieu, ou Chevalier, ou toute autre personne avec laquelle nous n'avons plus voulu garder de contact. Nous vous proposons de continuer l'échange de nos diverses publications et naturellement de tous textes diffusés publiquement sur notre scission et les polémiques qui pourront s'ensuivre. Mais nous ne sommes plus intéressés par une correspondance "interne" dont la base organisationnelle n'existe plus.

Salutations révolutionnaires,


Guy DEBORD, René RIESEL, Gianfranco SANGUINETTI, René VIENET
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 DOCUMENT 35 Gianfranco SANGUINETTI (8 décembre 1970)

Paris, 8 décembre 1970



Camarades,

Je tiens à préciser ma position vis à vis de la tendance que les camarades Viénet, Riesel et Debord ont constituée le 11 novembre et, en même temps, les raisons de mon accord avec toutes leurs positions ainsi qu'avec leur Déclaration [Document 27] préalable.
Le mérite principal de cette tendance est d'être le premier acte concret commis dans et pour l'I.S. depuis qu'on parle de crise: toutes les réponses parvenues à cette tendance l'ont confirmé largement.
A la façon des truands italiens après un coup, la tendance a dit à tous les membres de l'I.S.: "Videz vos poches, et on verra ce qu'on a et ce qui nous manque!" Maintenant on a vu: il n'y a pas eu de hold-up depuis longtemps!
La tendance est concrète aussi au sens précis que parler de la "crise" faisait encore partie de la véritable crise et nullement de son dépassement plus ou moins indolore. Personne ne peut en fait nier que le débat, qu'on pourrait dire entre sourds, sur la stratégie et la crise, reconstituait généralement le confort qu'il déclarait vouloir briser.
Toutes les fois que quelqu'un touchait le punctum dolens, c'était le silence. Ce silence a atteint son paroxysme après le texte de Guy [Debord – Document 24] de juillet. En même temps, la tendance a été l'unique réponse à ce texte. Maintenant on peut dire, rétrospectivement, que tant qu'une discussion a existé, elle semble avoir voulu, inconsciemment, exorciser ce dont elle prétendait parler: le texte de Guy [Debord] de juillet parlait si haut qu'il a provoqué un silence de trois mois et demi, qui est en même temps un aveu des manques dont tous sont responsables.
La tendance est une fois de plus concrète dans son opposition à la tendance informelle, mais généralement prédominante, à se contente de voir, avec une certaine suffisance, dans tel ou tel événement dont cette époque est si riche, la confirmation de telle ou telle partie de notre théorie; ceci étant sans aucun doute le plus décourageant des conforts. D'ailleurs, ce confort n'existait qu'en proportion inverse de l'enrichissement réel.
La richesse, en argent, dont l'I.S. disposait ces derniers mois, ne la rendait pas moins pauvre. Ce qui a manqué, a été l'envie de réaliser ce que chacun a sûrement quotidiennement pensé: n'imaginer le choix qu'entre le drame et la passivité de la routine, voilà le vrai drame de la routine!
C'est une banalité qu'il nous faut dire: ou bien on est une organisation révolutionnaire, justement pour organiser la réalisation de nos projets, ou bien on choisit d'être un cercle d'intellectuels se réunissant tous les ans autour de leur revue. Cet étrange confort qui existait dans une organisation de lutte comme l'I.S. existait justement dans la mesure où cette lutte faisait défaut.
Détournant Raoul [Vaneigem], j'écrivais dans mon texte du débat [Document 22] qu'il est vraiment honteux que ceux qui disposent de la plus moderne et cohérente organisation révolutionnaire internationale d'aujourd'hui, s'en soient servi si peu et si lentement.
Raoul [Vaneigem] lui-même pensait d'ailleurs très bien quand il nous disait qu'il est néanmoins navrant de dire en clair comment chacun se comporte, "on devrait se comporter spontanément, à savoir: s'efforcer d'être au centre de l'organisation". Mais il le disait de l'extrême périphérie de l'organisation.
Raoul [Vaneigem] semble nous dire maintenant que l'I.S. n'existe désormais plus; et il appelle déjà aux historiens à venir pour avoir des explications. Mais qui a affirmé vouloir faire l'histoire se fout de ce que les historiens pourront lui raconter post-festum, connaissant bien ce qu'il a fait, ce qu'il a réussi et ce qu'il a raté.
Il est exact aussi de parler "du peu de pénétration de la théorie situationniste en milieu ouvrier et du peu de pénétration ouvrière en milieu situationniste". Mais alors, il faut également dire ce que l'I.S., ou chacun de ses membres individuellement, ont fait pour que cela se réalise. Et il nous faut dire que depuis qu'on parle un peu plus concrètement [... passage illisible ...].
Ce qui avait permis à l'I.S. d'exister admirablement en tant que telle dans les dix premières années a été le fait que, dans une époque mauvaise, elle a su être constamment bien contre cette époque même. Doit-on en conclure que l'I.S. se trouve après 68 dans une crise constitutionnelle, genre Ligue des Communistes après les révolutions de 48-49? Non. D'abord parce que les temps sont meilleurs, et puis parce que l'I.S. est objectivement mieux. Ce n'est pas notre style qu'il nous faut changer.
Mais on ne peut pas dire non plus qu'elle ait été étrangère à la retombée momentanée d'un grand mouvement, qu'elle avait par ailleurs si bien su prévoir et se préparer à affronter. Puisque le peu que nous avons fait en 69-70 a été correct; puisque ce n'est pas, à mon avis, le style d'organisation que les situationnistes ont choisi qui est faux; il nous faut en conclure que la faille existait, certes, mais qu'elle a consisté en tout ce qui a manqué pour faire progresser le mouvement. Jusqu'à maintenant, la faille, l'absence l'ont emporté. C'est le mérite de la tendance de l'avoir enfin comblée.
On pourrait dire d'une façon un peu générale et grossière que la dose de créativité nécessaire parmi nous à tout moment n'est pas inférieure à celle qui a été nécessaire pour imaginer concrètement l'organisation situationniste, c'est-à-dire la faire exister en 1957.
La futilité des "critiques" et des chicanes des Américains [Verlaan et Horelick] sert une fois de plus à ne rien changer: ils substituent ce qui a été un véritable manque de critiques réelles par des critiques réellement fausses; ils substituent le manque d'activité réelle par l'unique activité factice de faire ces fausses critiques. Du reste, ils embrassent déjà joyeusement (cf. leur lettre du 18 novembre [Document 32]) la perspective de leur petite scission.
C'est dans ce climat que tant de bêtises ont pu se traîner de Sperlonga à New York. Comme le disait Marx: "Nous connaissons bien le rôle de la bêtise dans l'Histoire". Mais nous sommes là pour l'empêcher de jouer un rôle parmi nous.


Gianfranco SANGUINETTI




N O T E S

- Le DOCUMENT 1 (Guy Debord : La question de l'organisation pour l'I.S. et la Note ajoutée en août 1969) peut être lu dans le n° 12 de la revue Internationale Situationniste [Reproduit dans la présente réédition sous forme de fac-similé]

- Les DOCUMENTS 18 (René-Donatien [René Viénet] pour le 12 mai [1970]) et 26 (Guy Debord à Jonathan Horelick et Tony Verlaan, 28 octobre [1970]) manquent à la présente publication [du CRQS].

- Le DOCUMENT 28 (Raoul Vaneigem - 14 novembre [1970 - Reproduit dans la présente réédition sous forme de fac-similé]) ainsi qu'À propos de Vaneigem, peuvent être lus dans La véritable scission dans l'Internationale

- Les textes réunis sous le titre Débat d'orientation de l'ex-Internationale Situationniste, ont été reproduits par le Centre de Recherche sur la Question Sociale sans consultation des auteurs.
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DOCUMENT HORS DÉBAT Guy DEBORD (28 janvier 1971)

Debord à la réunion du 28 janvier 1971



Camarades,
En rejetant à leur néant les contemplatifs et les incapables qui croyaient pouvoir figurer perpétuellement dans l'I.S., nous venons de faire un grand pas. Il nous faudra donc continuer à marcher; parce que maintenant pour l'I.S. aussi, une époque est finie, et mieux comprise. L'indéniable succès que nous avons enregistré dans ce cas était si facile, et tellement tardif, que personne certainement ne croira que nous ayons droit à un repos d'une ou plusieurs semaines pour le savourer. Cependant, depuis déjà quelques semaines, une certaine lenteur recommence à se manifester (à mon avis, sans plus avoir aucune des excuses ou semi-justifications précédentes) quand il s'agit de développer nos positions présentes. Je crois me rappeler que tous se sont accordés sur l'urgence d'aboutir à des conclusions précises sur les points suivants:
a)        Critique approfondie (et théorisation utilisable dans l'avenir) de ce qu'a été la carence principale de l'I.S. Je suppose que ceci a été implicitement assez bien reconnu dans la phase précédente du débat; mais trop souvent dans le passé la conduite de l'I.S. même dans ce qu'elle a pu réaliser d'excellent, s'est trouvée fondée sur un accord ou une participation simplement implicites. Il faut que tout devienne explicite. Et par exemple, ce qui l'est déjà, c'est que nous n'allons pas considérer comme une explication suffisante de cette carence quelques anecdotes personnelles comme la propension de Salvadori à la logique furieuse [fumeuse], ou celle de Vaneigem à la timidité radicale mal dissimulée sous une totalité en peau de lapin.
b)        Définition de "l'organisation I.S."; choix sérieux de notre stratégie, et notamment par rapport à nos multiples partisans (qui sont assez rarement ceux que nous avons l'occasion, ou l'ennui, de rencontrer directement; presque tous les meilleurs sont plus loin). Ici se posera une question précise: qui voulons-nous éventuellement recevoir dans l'I.S.? - ou bien personne? (Ceci étant évidemment lié à ce que nous reconnaissons clairement nous-mêmes comme les conditions réelles de notre activité).
c)        Une théorie plus avancée et plus précise de l'organisation révolutionnaire, d'après l'expérience ancienne du mouvement prolétarien, celle de mai, la nôtre.
Les points a) et b) son préalables à la rédaction d'une partie essentielle du numéro 13. Le point c), très vaste, peur être développé surtout après, mais pourrait commencer à y être traité. De plus, n'oublions pas que, si désormais aucune routine ne va plus protéger aucune sorte de confort parmi nous, en revanche, nous avons une liberté totale de décision: par exemple, rien n'exige que nous fassions un numéro 13, etc. Il faudra donc que chacun énonce son opinion (ou ses doutes) sur tout cela. La seule condition sine qua non de notre conclusion commune, c'est qu'elle satisfasse fondamentalement chacun de nous, et sans rien contenir comme précédemment, de trouble ou de mensonger: par exemple il est bien clair que depuis que j'ai été amené à faire quelques progrès intellectuels qui m'étaient bien nécessaires, on ne me verra jamais plus tenir le rôle inconscient, pour l'I.S., ou n'importe quoi d'autre, du chef (approuvé mais non suivi) et de l'employé (non payé). Dans la suite de ce texte, je vais formuler, dans un relatif désordre, quelques unes de mes idées sur le point a).
Dans les cinq dernières années de l'I.S., où les défauts des uns soutenaient les défauts des autres (et au moins dans le cas de Vaneigem, je crois qu'un tel soutien constituait une tactique précise), on peut mettre à part quelques cas d'incapacité complète vraiment sympathique (Strijbosch) ou d'une ignoble imbécillité ([de] Beaulieu); et quelques cas où des individus remarquables - c'est-à-dire susceptibles de le devenir vite - ont été perdus par suite, disons, d'un trait de caractère relativement aberrant, qui les a empêchés une fois de soutenir leurs engagements sur des points qui ne présentaient aucune difficulté réelle pour des gens de cette qualité (par exemple, et pour simplifier, l'amour fort aliéné de sa femme chez Nicholson-Smith, et la fébrilité dramatisante dans la polémique chez Rothe). En dehors de ceci, je vois deux tendances distinctes, quoique alliant l'une à l'autre (à des degrés divers) de l'incapacité et du bluff. D'un côté ceux qui sont toujours restés fidèles approbateurs de ce que faisait l'I.S., sans vouloir prendre leur part des inconvénients, mais en y recherchant quelques petits avantages, plutôt du côté de leur vie personnelle (Vaneigem, Khayati, Chevalier). De l'autre côté ceux à qui la participation formelle à l'I.S. a tourné la tête, leur faisant exiger leurs droits abstraits de "militants" d'une entreprise qu'ils n'avaient pas réellement comprise ni enrichie (et où, pour comble de joyeux confort ils n'avaient même pas eu à militer; ceux-là avaient des ambitions tournées vers l'intérieur de l'I.S. (comme tremplin vers l'extérieur); ils y voulaient le pouvoir, et précisément sa seule forme par eux saisissable: l'exclusion (vous aurez reconnu sans peine Garnault, Chasse, Salvadori, Verlaan).
Je résume mes conclusions, sur ce déplorable examen, par 4 ébauches de thèses:
1.        L'I.S. a couru effectivement le risque de devenir récemment, non seulement inactive et dérisoire, mais récupératrice et contre-révolutionnaire. Les mensonges qui avaient grandi à l'intérieur commençaient à avoir un effet mystificateur et de désarmement à l'extérieur. L'I.S. pouvait au nom même de ce qu'elle a fait de bon dans la précédente époque, devenir la dernière forme du spectacle révolutionnaire, et vous connaissez tous ceux qui auraient volontiers couvert et conservé ce rôle pendant dix ou vingt ans de plus.
2.        Ce processus d'aliénation connu par diverses tentatives d'émancipation du passé (de la Ligue des Communistes à la F.A.I. ou même, si cet aspect doit aussi être évoqué dans notre cas, le surréalisme) était suivi par l'I.S. dans toutes ses formes bien reconnaissables: paralysie théorique; "patriotisme de parti"; silence mensonger sur les défauts qui apparaissent de plus en plus; dogmatisme tranchant; langue de bois destinée aux mineurs de Kiruna - encore d'assez loin, heureusement - comme aux exilés ibériques; titres de propriété invisibles possédés par des petits clans, ou bien des individus sur un secteur de nos relations ou activités, du fait qu'ils sont "membres de l'I.S." comme on était "civis romanus"; idéologie et malhonnêteté. Naturellement, un tel processus a eu lieu cette fois dans les conditions historiques d'aujourd'hui; c'est-à-dire, aussi en grande partie, dans les conditions mêmes posées par l'I.S.; de sorte que beaucoup de traits du passé ne pouvaient y figurer. Cet ensemble de conditions pouvait rendre le renversement contre-révolutionnaire de l'I.S. d'autant plus redoutable s'il venait à réussir, mais en même temps il lui faisait la réussite difficile. J'estime qu'en ce moment ce péril n'existe presque plus: nous avons assez bien cassé l'I.S. dans les mois précédents pour qu'il n'y ait plus guère de chance pour que ce titre et cette image puissent devenir nuisible en de mauvaises mains. Sans doute, à présent, le mouvement situationniste - au sens large - est un peu partout. Et n'importe lequel de nous, comme aussi des expulsés, peut demain, au nom du passé de l'I.S. et des positions radicales qui sont à développer présentement, parler seul au courant révolutionnaire qui nous écoute; mais c'est justement ce que Vaneigem ne pourra pas faire. D'autre part, si un regroupement néo-nashiste osait se former, une seule brochure de 20 pages le démolirait. Ainsi donc, briser l'I.S. et réduire à rien les prétentions louches qui auraient pu la conserver comme modèle aliéné et aliénant, était devenu au moins le premier devoir révolutionnaire que nous avions. A partir de ces mesures de sécurité opportunément mises en actes nous pouvons sans doute faire beaucoup mieux.
3.        L'I.S. a eu (nous avons encore, quoique en étant, heureusement, nettement moins en avant-garde) la théorie la plus radicale de son temps. Dans l'ensemble elle a su la formuler, la diffuser, la défendre. Elle a su souvent lutter bien dans la pratique; et même certains de nous ont assez souvent pu conduire leur vie personnelle dans la ligne de cette théorie (condition d'ailleurs nécessaire pour en formuler l'essentiel). Mais l'I.S. ne s'est pas appliquée jusqu'à appliquer sa propre théorie dans l'activité même de la formulation de cette théorie, ni dans la condition générale de sa lutte. Les partisans des positions de l'I.S. n'ont pas été, le plus souvent leurs créateurs et leurs véritables agents. Ils ne furent que des pre-situs plus officiels et plus prétentieux. Ceci est le principal défaut de l'I.S. (évitable ou non?). Ne pas s'en apercevoir a été longtemps sa pire erreur (et pour parler pour moi, ma pire erreur). Si cette attitude avait dominé, c'eût été son crime définitif. L'I.S., en tant qu'organisation, a échoué en partie; et justement sur cette partie. Il fallait donc appliquer à l'I.S. la critique qu'elle a appliqué, souvent si bien, à la société dominante moderne. (On peut dire que nous étions assez bien organisés pour faire surgir dans le monde notre programme, mais non notre programme d'organisation).
4.        Les multiples carences qui ont affecté l'I.S. se ressemblent toutes en ceci qu'elles étaient le fait d'individus qui avaient besoin de l'I.S. pour être personnellement quelque chose; et ce quelque chose ne s'identifiait jamais à la réelle activité, que l'on peut dire révolutionnaire, de l'I.S., mais à son contraire. En même temps, ils ont poussé au comble l'éloge de l'I.S. à la fois pour faire croire qu'ils y étaient comme le poisson dans l'eau, et pour donner l'impression que la hauteur de leur extrémisme personnel était au-dessus de tout vulgaire contrôle des faits. Et pourtant l'alternative a toujours été fort simple: ou bien nous sommes fondamentalement égaux (et nous nous le prouvons); ou bien nous ne sommes même pas comparables. Quant à nous ici, c'est seulement si nous n'avons pas besoins de l'I.S. que nous pouvons en faire partie. Il s'agit d'être par nous-mêmes, et ensuite, secondairement, d'associer en toute clarté nos possibilités et nos volontés précises (et précisées) pour une action commune qui, alors, peut être la suite correcte de l'I.S.
En attendant les textes de tous, et aussi persuadé que quiconque qu'il ne saurait être question de reconstituer maintenant le style ancien du pseudo-débat tel qu'il avait commencé au printemps dernier, je voudrais citer un exemple qui m'a donné l'impression d'un retour spontané aux ennuyeuses habitudes d'autrefois. Je dois dire que j'ai trouvé grotesque la rédaction du pseudo-procès verbal de "L'association des amis de l'Internationale", infligé l'autre soir par le camarade Viénet à l'estimé camarade Lehning. Nous étions malheureusement tous là, et toutes nos objections - ce jour là - n'ont pas interrompu le déroulement de ce cérémonial. Je crois que le moment actuel n'est pas à de telles plaisanteries, et que dans tous les cas ces plaisanteries gagneraient à être menées avec une légèreté plus talentueuse; et surtout quand nous ne sommes pas tous réunis pour y servir de toile de fond. Un problème de détail se pose aussitôt: je croyais que cette association avait été formée pour servir de couverture à deux activités précises de l'I.S. J'aimerais donc savoir si elle comporte maintenant, comme une logique autonome que nous n'aurions pas à connaître, d'autres projets, nécessités ou pseudo-nécessités qui s'enchaîneraient là-dessus. Le camarade Viénet écrivait, en mai 1970, que l'avenir montrerait s'il "était en mesure de dépasser le stade d'une participation blasée et presque pessimiste". Comme nous sommes arrivés à un moment bien différent, je voudrais qu'il nous dise s'il s'estime toujours blasé et pessimiste, et dans l'affirmative, à propos de qui, de quoi. Dans l'ensemble, je crains qu'il ne fasse encore trop confiance quand il s'agit de problèmes centraux que nous avons maintenant sur les bras et que par contre il ne manifeste une trop forte propension à régler tout seul, plus ou moins bien d'ailleurs, mais comme avec l'autorité indiscutable d'un spécialiste, certains problèmes subordonnés, de notre activité commune (questions d'édition ou de trésorerie). Je déplorais en juillet qu'il néglige "des capacités plus générales qu'il possède à l'état sauvage" [Document 24]. C'est le moment ou jamais de les employer.
J'espère que les textes qui répondront à celui-ci contribueront à une élucidation plus achevée de tous nos problèmes concrets.


                                                               Debord
 



DOCUMENTS SITUATIONNISTES 1969-1970
Réédition 2000

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"INTERNATIONALE SITUATIONNISTE"
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DOCUMENT 1 : Guy Debord La question de l' organisation pour l'I.S. (avril 1968) et Note ajoutée en août 1969 – Fac-similé des textes publiés dans IS n°12 , septembre 1969)
        " "            2 : René Riesel (26 août 1969) Propositions pour l'organisation de nos futures réunions
        " "            3 : Sur le fonctionnement de la section française après octobre 1969 (15 octobre 1969)
        " "            4 : Guy Debord (17 mars 1970) Notes pour la réunion commune des sections française et italienne
        " "            5 : Raoul Vaneigem (mars 1970) Notes sur l'orientation de l' I.S.
        " "            6 : René Riesel (mars-avril 1970) a la section française de l'I.S. pour discussion
        " "            7 : François de Beaulieu (avril 1970) Au sujet du débat sur l'orientation de l'I.S.
        " "            8 : Christian Sébastiani Notes pour la réunion du 13 avril 1970
        " "            9 : Tony Verlaan (s.d.) Quelques observations concernant le débat stratégique
        " "            10 : Christian Sébastiani Notes pour la réunion du 28 avril 1970
        " "            11 : René-Donatien [René Viénet] Notes pour la réunion du 28 avril 1970
        " "            12 : Guy Debord (27 avril 1970) pour un débat d'orientation du printemps 1970. Note sur la première série de textes
        " "            13 : René Riesel (18 avril 1970) A propos des premiers textes de discussion, des débats du 17 mars et des 7 et 14 avril et sur d'autres questions d'importance
        " "            14 : Raoul Vaneigem (23 avril 1970) Quelques précisions
        " "            15 : René-Donatien [René Viénet] Notes pour la réunion du 5 mai 1970
        " "            16 : Paolo Salvadori (mai 1970) Thèses provisoires pour la discussion des nouvelles orientations théorico-pratiques dans l'I.S.
        " "            17 : René Riesel Notes pour la rénion du 12 mai 1970
        " "            19 : Raoul Vaneigem Note de synthèse pour la réunion du 19 mai 1970
        " "            20 : Christian Sébastiani Notes pour la rénion du 17 mai 1970
        " "            21 : François de Beaulieu Notes pour la réunion du 19 mai 1970
        " "            22 : Gianfranco Sanguinetti (juin 1970) Notes sur le débat stratégique
        " "            23 : Guy Debord (7 juillet 1970) Note sur une question urgente et concrète
        " "            24: Guy Debord (27 juillet 1970) Remarques sur l'I.S. aujourd'hui
        " "            25 : Jonathan Horelick et Tony Verlaan à Guy Debord Lettre du 21 septembre 1970 [Traduit de l'anglais]
        " "            26 : Guy Debord à Jonathan Horelick et Tony Verlaan Lettre du 28 octobre 1970 [en anglais]
        " "            27 : Déclaration - Guy Debord, René Riesel et René Viénet (11 novembre 1970)
        " "            28 : Raoul Vaneigem (14 novembre 1970) Lettre de démission de l'I.S. – Fac-similé du texte publié en annexe de La véritable scission dans l'Internationale
        " "            29 : Christian Sébastiani (19 novembre 1970) À la tendance constituée le 11 novembre 1970
        " "            30 : Guy Debord, René Riesel, René Viénet à Christian Sébastiani (24 novembre 1970)
        " "            31 : Tony Verlaan, Jonathan Horelick à Guy Debord (17 novembre 1970) [En anglais]
        " "            32 : Tony Verlaan, Jonathan Horelick à Guy Debord, René Viénet et René Riesel (18 novembre 1970) [En anglais]
        " "            33 : Christian Sébastiani à la tendance du 11 novembre (28 novembre 1970)
        " "            34 : Guy Debord, René Riesel, Gianfranco Sanguinetti, René Viénet à Jonathan Horelick et Tony Verlaan (29 novembre 1970)
        " "            35 : Gianfranco Sanguinetti (8 décembre 1970) s.t.
        " "            HORS DÉBAT : Guy Debord à la réunion du 28 janvier 1971
Index des auteurs et repères
À propos du Centre de Recherche sur la Question Sociale (C.R.Q.S.)
À propos de la publication du Débat (Daniel Denevert)
Le point final de Jonathan Horelick: Beyond the crisis of abstraction and the abstract break with that crisis: the SI






 
 

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