mercredi 27 janvier 2010

Orsay : le pseudo-débat nanos de la CNDP annulé par ses organisateurs même

Nous apprenons à l’instant l’annulation du pseudo-débat public d’Orsay, consacré par la CNDP aux technologies convergentes. Une fois n’est pas coutume, nous citons le communiqué intégral de la CNDP

"26/01/2010
Réunion publique à Orsay sur les nanotechnologies
Des dégradations matérielles contraignent la Commission particulière du débat public à annuler l’accueil du public dans la salle J. Tati ce soir à Orsay.
Un débat aura lieu sur Internet avec les intervenants prévus à partir de 20h00.
La salle municipale d’Orsay qui devait accueillir le débat public sur les nanotechnologies a été dégradée la nuit dernière (murs tagués de slogans antinanos et serrures endommagées). La CPDP se considère dans l’obligation d’annuler l’accueil du public dans cette salle, afin d’éviter tout risque pour la sécurité du public.
Un débat se tiendra sur Internet, avec les intervenants et selon le programme prévu.
La Commission regrette vivement d’être contrainte de prendre cette décision et invite le public à participer au débat sur Internet en posant ses questions et en exprimant ses positions en temps réel sur le site Internet http://www.debatpublic-nano.org et en simultané par téléphone au 0 800 649 451 (numéro vert).
Les interventions du public sur le site seront transmises et discutées avec les intervenants du débat."

Il est évident que des "murs taggés", même de "slogans antinanos" et des "serrures endommagées" n’ont jamais constitué quelque risque que ce soit pour la sécurité d’un public invité à débattre, et que la CNDP s’est empressé de se saisir de ce prétexte pour éviter la douloureuse répétition de ses fiascos, face à un vrai public, en corps et en voix, révolté par sa campagne de promotion du Nanomonde.
En somme le pseudo-débat "sur Internet" et "en temps réel" aura lieu un peu plus tôt que d’habitude, voilà tout, au soulagement des "experts" de la CNDP délivrés de l’épreuve d’affronter les quolibets, boulettes de papier et slogans d’un public réel. Il est parfaitement harmonieux que cet événement consacré aux "technologies convergentes " ait lieu sur la toile et en visioconférence, à l’image de la virtualisation et de la numérisation croissantes de nos vies.
Il est piquant que cette réunion d’apologie de "l’humanité augmentée" ait lieu précisément dans une salle nommée "Jacques Tati". Magie de la novlangue contemporaine qui nous offrira bien un centre pénitentiaire "Louise Michel". Pour la perfection de la plaisanterie, il ne manquerait plus que la machinerie (caméras, circuits informatiques et télévisuels, régie) mise en place à des coûts exorbitants par la CNDP, précisément pour éliminer le public et se réfugier dans la communication virtuelle, tombe en panne par l’une de ces cascades d’incidents dont ces engins ont le secret. C’est alors que pour le coup, on croirait au retour de "Mon Oncle", de son fantôme indigné par le dévoiement dont il fait l’objet, et sabotant lui-même la machine, avec sa grâce pleine d’inadvertance.
Ce serait évidemment trop beau. A défaut, on ne doute pas que les auteurs de ces facéties dont la CNDP fait tant d’usage et de tapage, sauront trouver les mots et les moyens d’exprimer eux-mêmes leurs motifs.

                                                                                                     Grenoble, le 26 janvier 2010



www.piecesetmaindoeuvre.com
www.nanomonde.org

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Les secrets de la CNDP-Nanotechnologies : ses budgets, sa logistique, ses sous-traitants

Ayant explosé son budget (plus de deux millions d’euros), la CNDP est contrainte de réviser ses dépenses pour la fin de sa campagne.

Interpellé sur le recours aux services d’une agence de communication pour assister la CNDP-Nanos dans sa campagne d’acceptabilité, le président Jean Bergougnoux se justifie par le faible effectif de sa commission : "Nous ne sommes que sept, ce n’est pas suffisant pour organiser 17 réunions", pleurniche-t-il. Paroles de technocrate incapable de convoquer soi-même une conférence de presse ou de réserver sa chambre d’hôtel, et à qui nombre de miteux associatifs, de militants sans budget, de groupuscules voire, pourraient en remontrer en matière d’efficacité et d’économie.
En fait de sous-traitants, ce n’est pas une, mais deux agences qui assistent la CNDP. On a déjà présenté I&E Consultants et ses exploits passés en matière de flicage d’opinion. Pour la campagne d’acceptabilité des nanotechnologies, I&E travaille avec un autre prestataire, S’Cape Evénement, dont les (rares) participants aux pseudo-débats ont remarqué les employés chargés de la régie son et image, habillés de T-shirts aux couleurs de leur employeur, équipés de talkies-walkies, et n’hésitant pas à montrer leurs muscles pour tenter d’arracher le micro aux opposants, comme à Clermont-Ferrand.
I&E et S’Cape se partagent le gâteau de la CNDP-Nanos (plus de deux millions d’euros prévus initialement).
A la première reviennent les prestations de conseil et d’assistance en "stratégie de communication", pour 300 000 € TTC ; la réalisation des documents du débat ; les relations presse ; le site Internet, pour 140 000 € TTC ; la création d’un fichier informatique qualifié (pour le flicage d’opinion, via le repérage des mots-clés, des argumentaires, des "leaders d’opinion", etc) ; la publicité dans les médias ; l’organisation matérielle des déplacements de la commission. Le tout pour un million d’euros. A la place de Bergougnoux, on exigerait un remboursement : le président est si mal conseillé et sa campagne un tel échec qu’on croirait un acte de malveillance. En vérité, qui se serait intéressé à la tournée de la CNDP si les opposants n’avaient - gratuitement - fait une large publicité à cette opération ?
La seconde agence, S’Cape Evénement, est spécialisée en "communication événementielle" qui, à en croire son site Internet, passe aussi bien par la rédaction de discours et la réalisation de films que par le training des intervenants, la sécurité, la mise en scène, la régie technique ou la location de salles. Pour la CNDP, S’Cape a réalisé le film d’introduction aux réunions, assure la régie, mais aussi la transcription des interventions - pour 90 000 € TTC - et l’organisation matérielle des pseudo-débats. Chaque étape de la caravane publicitaire des nanotechnologies est facturée par S’Cape entre 50 000 et 70 000 € TTC. Et vous, que feriez-vous avec 70 000 € ?
Pourtant largement dotée, la CNDP-Nanos explose déjà son budget de 25 %, alors qu’elle n’a pas terminé ses 17 réunions.
Entre autres motifs de ce débordement : le déplacement de la conférence de presse de lancement au ministère de l’Ecologie – signe supplémentaire de l’indépendance de la CNDP – pour la modeste somme de 7000 € ; l’augmentation des frais liés à la "sécurité" des réunions ; ou la création d’un "groupe miroir" – en principe, un groupe d’experts de l’ombre chargés de veiller à ce que les pseudo-débats ne sortent pas du cadre fixé – qui s’est ajouté à la panoplie des outils de manipulation pour 100 000 €. C’est que la mise en scène de la "démocratie participative et technique" exige son décorum, ses larbins, ses éminences grises.
Nul doute que l’invention, après le fiasco de Grenoble, du débat virtuel avec des experts séparés du public, une retransmission via liaison satellite et écrans interposés, un Numéro Vert pour poser ses questions à distance, n’ait aggravé encore le gaspillage.
Pour les réunions qui lui restent, la CNDP est contrainte de revoir ses dépenses à la baisse. S’Cape Evénement est désormais priée de lui organiser ses soirées pour un nano-budget de 25 000 € (hormis la dernière étape, à Paris, qu’il est difficile de sacrifier sans attirer l’attention des médias et du gouvernement). L’agence peut remercier les opposants : grâce à eux, les réunions de la caravane publicitaire des nanos, réduites à une heure, économisent sur les heures de nuit du personnel.

Toutes les infos sur www.nanomonde.org

 Tractnano.pdf


 


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