Spécialité des révoltés en France depuis Mai68 et le record de la rue Gay-Lussac. Le pouvoir a voulu en faire un baromètre des violences urbaines mais sur ce plan aussi il a échoué. D’où l’interdiction faite aux préfectures de Communiquer sur ce sujet.
2010 CHAMPAGNE !
Un parlementaire socialiste veut contraindre le ministère de l’intérieur à la transparence sur le nombre de véhicules incendiés lors des nuits des 31 décembre et 14 juillet, devenues des rituels violents dans les métropoles françaises.
Jean-Jacques Urvoas, député socialiste du Finistère, a déposé une série de questions écrites au gouvernement sur le bilan des nuits de violences urbaines lors de la dernière fête nationale, épisode pour lequel le ministère de l’intérieur avait intimé l’ordre aux préfectures de ne pas répondre aux journalistes (Le Monde du 17 juillet). Plusieurs enquêtes journalistiques avaient en effet démontré que les statistiques rendues publiques étaient minorées.
La nuit du 13 au 14 juillet avait été marquée par "quelque 500" véhicules brûlés en une seule nuit, selon la police, soit le plus mauvais chiffre depuis plusieurs années. Il suivait un bilan de la Saint-Sylvestre 2008 catastrophique : 1 147 voitures parties en fumée, un résultat très nettement supérieur à celui de l’année précédente (878) et comparable aux nuits les plus tendues de la crise des banlieues de 2005.
Début décembre, M. Urvoas est revenu à la charge avec une nouvelle question écrite, restée pour l’heure sans réponse. "Il y a une vraie volonté de masquer ces données, parce qu’elles sont gênantes pour le gouvernement", se désole-t-il. Sollicité par Le Monde, l’entourage du ministre de l’intérieur n’a pas souhaité répondre.
Le réveillon de 2009 avait été marqué par le bilan record de 1 147 véhiculés incendiés, une donnée en hausse de 30,64 % par rapport à l’année précédente. Pour la première fois, des départements ruraux avaient été concernés. Nicolas Sarkozy avait alors montré du doigt les mineurs en agitant la menace d’interdire à ceux qui avaient été pris en train de mettre le feu à une voiture de passer leur permis de conduire. Mesure rapidement oubliée.
La tendance ne s’est pas inversée depuis. Plus de 500 voitures sont parties en fumée dans la nuit du 14 au 15 juillet. Au mois de novembre, après la qualification de l’équipe de football algérienne pour le Mondial 2010, quelque 300 véhicules ont été également brûlés. Et, depuis quelques jours déjà, la pratique a commencé à se répandre.
Une dizaine de voitures ont ainsi été incendiées à Givors, dans l’agglomération de Lyon, dans la nuit du 18 décembre, quatre en Normande, à Caen, à peu près à la même période, trois dans l’agglomération de Nancy, sept dans le secteur de Tullins, dans le sud du département de l’Isère. Plus inquiétant : à Anduze, une petite commune du Gard, trois véhicules ont brûlé dans la nuit du 25 décembre. Cela ne s’était jamais produit jusqu’ici.Ni les religions, ni les races, ni les cultures, ni le nationalisme n’ont permis au capitalisme de séparer durablement la question sociale universelle de sa saisie par les masses révoltés.
La guerre sociale s’impose comme sujet au cœur de la société du spectacle.
Chaque voiture qui brûle éclaire le néant de ces nuits de couvre feu d’une lueur d’espoir !
La Place Beauvau, cette fois, a peaufiné son dispositif de sécurité pour le réveillon durant des semaines. Il s'agit, tout d'abord, de rendre le passage à l'acte plus difficile. Outre l'interdiction des mortiers de feux d'artifice, le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a pris un arrêté pour interdire la vente au détail de carburants du 30 décembre au 2 janvier inclus. La police veut compliquer la préparation de bombes incendiaires.
«Mais les inconditionnels du feu de voiture auront certainement pris les devants en constituant des stocks», confie un commissaire de la Sécurité publique. L'un de ses collègues ajoute qu'un simple carré d'allume barbecue enflammé sous un pneu suffit à embraser un véhicule en quelques minutes...
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