jeudi 9 juin 2016

Appel à saborder l’Euro 2016

«Réunie à l’usine d’Ivry, occupée, l’assemblée générale des grévistes, éboueurs, égoutiers, personnels des garages de la Ville de Paris a décidé à l’unanimité la poursuite du mouvement de grève jusqu’au 14 juin » 
« Le mouvement a plutôt tendance à s’amplifier. Des sociétés privées commencent à être touchées. On n’est pas dans un mouvement qui s’essouffle, loin de là. »



Street Medic Paris : Communiqué média

 
Ce texte a pour but d'éclaircir la position d'une coordination de street medic, vis à vis des médias.

Nous sommes des Street Medics, parmi d'autres. Nous ne sommes ni une association, ni un collectif, ni une organisation. Nous sommes des travailleurs, des étudiants, des lycéens, des chômeurs. Mais avant tout nous sommes des militants, des manifestants, et c'est la raison première qui nous amène à venir soigner nos camarades dans les manifestations.
Si des street medics ont été constituées sur ce mouvement c'est que la répression de l’État l'a rendu nécessaire, et presque « indispensable », notamment par l'usage de certaines armes.

Si notre manière de manifester se traduit par l'apport de soin dans ces manifestations, ce n'est pas dans la volonté de faire de l'humanitaire, car nous ne sommes pas là pour panser les plaies du capitalisme et de l' état policier. D'ailleurs notre action serait inefficace, sans le soutient, et la solidarité de tou-tes en manifestations. Nous ne sommes pas à l’écart des cortèges, ni en dehors, ni même en groupe.

Depuis deux mois, une multitude de journalistes, d'horizons différents ont cherché à nous contacter. Certains allant jusqu'à nous suivre dans la rue, en manifestations, malgré nos refus. Beaucoup se sont permis aussi de prendre des images, des medics, des bléssé-e-s, sans consentement et dans des situations qui parfois frôle le voyeurisme.
Si nous refusons d'être interrogé-es, suivi-es, interviewé-es, nous produisons tout de même des communiqués et des bilans qui sont très peu relayés par la presse.
Voila peut être un premier point à soulever. Quelle est la démarche si ce n'est produire son propre point de vue, ou celui de sa rédaction, alors que nous faisons circuler les informations élaborées collectivement, après manifestation. Nos communiqués sont seuls représentatif de positions communes qui se dégagent des débats. Et nous rappelons que nos bilans ne représentent qu'une infime proportion de personnes blessées qui parviennent jusqu’à nous.

Cette position est pourtant courante vis à vis des médias, mais Il semble nécessaire de faire un point sur certaines pratiques militantes qui tiennent la presse à l'écart. Et ce pour de bonnes raisons, rappelons les : la presse ne ressemble plus à un outil de l'émancipation populaire. La libéralisation de la presse, l'entrée de capitaux, les lignes éditoriales, la vente, remettent en question l'exercice et la liberté de la presse.
En effet, depuis le début de ce mouvement social, comme pour les précédents, ce sont quasi uniquement les communiqués de la préfecture qui sont relayés dans la presse. Notre parole y est absente lorsqu'elle n'est pas déformée, utilisée.
Et ce, afin de produire des discours sensationnels, des images spectaculaires, et dans notre cas: une image sexy de gentils manifestants sauveteurs. Ce n'est pas ce que nous sommes.
A qui cherche-t-on à nous opposer ?
Il n'y a pas de bons ou mauvais manifestants. Et le mot « casseurs », est un terme bien habilement utilisé pour diviser, catégoriser, individualiser, un phénomène, qui est pourtant bien plus proche de la réalité : l'émeute, l'autodéfense populaire

Appel à saborder l’Euro 2016

Rappelons-nous des raisons qui ont amené des milliers de Brésiliens à perturber le déroulement du Mondial de foot en 2014.
Rappelons-nous de la chasse aux pauvres qui a précédé la construction du stade national de Varsovie (lutte contre le marché Europa à la station Narodowy) et mené au meurtre raciste de Maxwell Itoya par la police polonaise en 2010.

Rappelons-nous des chantiers monstrueux qui ont précédé les Jeux Olympiques de Pékin, Rio, Sotchi, Londres, qui ont conduit à des centaines d’expropriations et à l’exploitation de milliers de travailleurs migrants.

Rappelons-nous que chaque gros événement sportif de la sorte est le prétexte d’un contrôle total des personnes et d’une militarisation des espaces publics.
Rappelons-nous que ce n’est pas une histoire de sport, mais uniquement de pognon.

Et n’oublions pas de nous poser des questions sur les motivations et le contenu de la loi Larrivé votée en mars 2016 et qui criminalise sévèrement les supporters de football sous prétexte de lutte contre le hooliganisme.

Pour que la pratique du sport redevienne populaire, accessible à tou-te-s et non marchande.

Les débordements de Hooligans violents pourraient bien gâcher l’Euro 2016.

Les autorités ont mis au point un dispositif, mais le nombre limité de policiers étrangers pour accompagner les fans pose question. 
Déjà qu’elles sont surmenées par l’état d’urgence, les forces de l’ordre n’ont, en plus, pas l’habitude de gérer les déplacements de supporters car, dès qu’il y a le moindre microrisque en championnat, les autorités ont l’habitude de prononcer des interdictions administratives de déplacements...

Call to disrupt the Euro 2016

The Euro 2016 takes place in France between June 10 and July 10. Given the social situation in the country, we who are struggling against the new Labour Law and its world, call for the event’s disruption.
Yet we also love football. But we consider football as a game, not as a business, not as a commodity. And given the money and political propaganda around such major sports events, we have no qualms to imagine that Euro 2016 could be somewhat disturbed.

By making the means of wage exploitation ever greater, the Labour Law and its world play with our lives. The challenge therefore seems more important than fifty football matches.

However, we have nothing against footballers, nor against the fans.

We have against the world of Euro 2016, its structures and its sponsors :
UEFA / FFF / HomeAway / Adidas / Coca-Cola / Crédit Agricole / Continental / FDJ / Hisense / Hyundai-Kia / McDonalds / Orange / La Poste / Proman / Socar / SNCF / Tourtel / Turkish Airlines / etc.

And the state of emergency, the 42,000 police officers, 30,000 gendarmes, 13,000 security guards for private companies, 200 foreign police, military and the RAID to maintain order in the stadiums and fan zones ? We’re not scared ! And drones, CCTV cameras and other technological devices of control ? We’re not scared ! Daesh and the expected spectrum justifying all this ? We’re not scared !

If current pressure tactics against the Labour Law and his world are not enough (demonstrations, strikes, blockades, sabotage, etc.), we will expand them to the Euro 2016.

In joy and good humor,
with rage and determination,
for the withdrawal of the Labour Law,
for the end of capitalism and the state,
with mutual-aid practices and revolutionary perspectives,
in Bordeaux, Lens, Lille, Lyon, Marseille, Nice, Paris, Saint-Denis, Saint-Etienne, Toulouse and elsewhere,
We call to disrupt the Euro 2016 in every way that will please you.


Contact: champions@@@riseup.net

 Une analyse du moment par Francis Cousin



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