mercredi 27 mars 2013

Résultat d'une trahison: Debord in BnF

Chemin du profit

Guy Debord un art de la guerre

Expo chez Tonton/BnF et livre by Emmanuel Guy et Laurence Le Bras
Coédition BnF / Gallimard
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«Ce fonds sera pleinement mis en valeur»     Bruno Racine
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"Il n’y a pas d’héritiers. C’est Debord qui doit hériter de Debord. On y veille."
        ALICE DEBORD, PATRICK MOSCONI 1996 in Le Monde
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"...À LA FIN SEPTEMBRE 1998, j’ai publié ma correspondance avec Guy Debord. L’éditeur Fayard, en parfaite complicité avec Alice Debord, déclencha aussitôt un procès pour interdire mon livre. Cet éditeur venait d’acheter, par une avance sur droits de 480.000 francs, une « Correspondance complète de Guy Debord ».
Un premier « référé d’heure à heure », réclamant la saisie et de copieux dommages et intérêts, fut refusé par le juge, ce qui permit au livre de circuler quelque temps librement. Puis, Fayard et Alice Debord ayant fait appel de cette décision, l’interdiction fut ordonnée le 16 décembre 1998, et confirmée par le jugement au fond du 13 janvier de l’année suivante." 

Septembre 1999 JEAN-FRANÇOIS MARTOS


Lorsque Debord disparaît en 1994 c'est son épouse Alice qui pilote la succession. La chose paraissait légitime au premier abord, elle était sa compagne jusqu’à son suicide et de plus leur rencontre dans les années 60 fut celle de deux individus engagés dans la critique du capitalisme, Alice Becker-Ho était une étudiante activiste de S.B (socialisme ou barbarie) avant sa rencontre avec Debord.

De trahisons en interdictions et reniements "La Veuve" a finalement vendu le Fond Guy Debord (2,7 millions d’euros) à cette monstruosité voulue par le cagoulard Mitterrand, la Très Grande Bibliothèque (TGB/BNF) après l'épisode du classement "Trésor National" en 2009*.
Mal construite à la va-vite pour pouvoir être inauguré juste avant la mort de la momie François Mitterrand, le résultat des habituels détournements de fonds publics dans l’État français, les commissions et rétro-commissions, l'informatisation démentielle et totalement ratée pour un prix exorbitant, la paralysie dès ses débuts par des grèves nombreuses et justifiées, inadaptée aux travaux des chercheurs...
La liste est sans fin des défauts de cet étron de béton qui est plus archaïque à l'usage que l'ancienne BNF pourtant vétuste, une simple photocopie demande un parcours bureaucratique fou... et le temps d'attente pour un livre en consultation est digne d'une dictature kafkaïenne...
C'est cet échec total qui va faire les choux gras de la presse internationale pendant une décennie avant de devenir aujourd'hui une opération commerciale ignoble  lancée avec le "Fond Debord" et titrée "Un art de la Guerre"...
Voilà le résultat final des opérations tordues de Madame Veuve Guy Debord !
Son mariage avec Debord aura donc été une « stratégie matrimoniale » qui éclate au grand jour dans la succession des opérations commerciales visant son enrichissement personnel. Elle complète avantageusement la longue liste des veuves d'artistes connue pour leur rapacité sans limite dans le commerce de l’œuvre du défunt.
Digne de la perversion absolue de l'appareil économico-étatique français. Vendre leur cul ne trouvant pas preneur ils ont profité de la folie de cette misérable veuve Debord pour lier l’œuvre de celui qui fut leur plus grand cauchemar jusqu'à sa mort en 1994 à leur épicerie infréquentable et en faire oublier la tare originelle.
Un détournement stupéfiant du droit d'auteur privatisé au bénéfice de la BnF couronne cet hypermarché pour caves et touristes.
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En 2000, le coût total des subventions de l'État a été porté à un montant sept fois supérieur à celui dont bénéficiait l'ancienne Bibliothèque nationale en 1990, soit les trois-cinquièmes de la somme allouée alors à l'ensemble des bibliothèques universitaires sur le territoire français. Ceci entraîne de lourdes conséquences pour les bibliothèques universitaires, placées dans l'impossibilité financière d'enrichir convenablement leurs catalogues pendant une quinzaine d'années.
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Un catalogue de médiathèque, et non une bibliothèque

".../...Trois ans plus tard, un premier site voit le jour en novembre 2008 sous le nom d’Europeana www.europeana.eu. Le démarrage est laborieux : mal dimensionné par rapport au nombre d'accès, le site est fermé dès son ouverture, et ce pendant plusieurs semaines. Un des principaux atouts de Google est justement le nombre de ses serveurs et la rapidité de traitement des requêtes adressées au moteur. Le site Europeana fonctionne maintenant, mais c’est un simple catalogue et non une bibliothèque dans laquelle on peut visualiser directement un ouvrage. L’internaute est renvoyé, après trois ou quatre clicks, aux sites des bibliothèques de chaque pays, avec des dispositifs de visualisation (liseuse ou visionneuse de livres numérisés), auxquels il doit s’adapter à chaque fois : la visionneuse de Gallica (bibliothèque numérique de la BnF), celle de la Bayerische Landesbibliothek, celle de la Gent Bibliotheek, etc. Comme si, en voulant s’affranchir des frontières, on les retrouvait avec la barrière des dispositifs de visualisation propres à chaque bibliothèque nationale.
Par ailleurs, en passant de ses hérauts français à ses concepteurs européens, la bibliothèque numérique est devenue médiathèque, donnant parfois l’impression d’un véritable fourre-tout. C’est un site magnifique, une médiathèque « bling-bling », renvoyant vers de nombreuses bibliothèques ou vidéothèques.../..."
Alexandre Moatti 

Waterloo à Austerlitz

"C'est dans la plus grande discrétion que la ville va adopter, lors du prochain Conseil de Paris, une délibération garantissant à 80 % les futurs emprunts de la SEMAPA, la société d'économie mixte municipale chargée de l'opération Paris Rive Gauche.
D'atermoiements en choix techniques et politiques erronés, la facture ne cesse de grimper et, désormais, le besoin de financement de cette opération est évalué à 436 millions d'euros en 2012. Hélas, ce n'est pas fini : la convention d'aménagement n'expire qu'en 2016 et, à cette date, le bilan de ce ratage colossal se sera encore dégradé. Une bombe à retardement financière est en train d'être amorcée et Paris se prépare un Waterloo à Austerlitz comme vous l'explique plus en détails Jacques Gauthier qui remonte aux origines du problème."
".../...Et ce n'est pas fini, car selon la délibération 2010 DF 51, la poursuite de l'aménagement de Paris Dérive Gauche pour les deux ans à venir exigerait la somme colossale de 245 M € pour les acquisitions foncières et immobilières et de 440 M € HT ( 526 M € TTC ) pour les travaux et honoraires ! C'est à coups de milliards de francs, puis d'euros, qu'a progressé cahin-caha Paris Dérive Gauche depuis sa création en juillet 1991 sans que l'on sache, 19 ans après, quand elle s'achèvera, ni combien de milliards il faudra encore engouffrer dans cette opération calamiteuse d'aménagement qui apparaît comme le grand ratage urbain parisien du 20ème siècle.../..."
"...En réalité, ce n'est pas vraiment de la haute couture urbaine qui a été réalisé mais plutôt un patchwork disparate dominé par les quatre chandelles et l'esplanade des courants d'air de la BNF..."


On n’a plus le droit de prendre la BNF en photo ! Merci Perrault !

"Un agent de la sécurité m’expliquait que c’est un ordre « venu d’en haut » et que lui-même ne faisait qu’appliquer ce qu’on lui demandait alors même qu’il trouvait cette décision ridicule et injuste."
Jean-Marc Mandosio a publié en 1999 et 2000 des essais intitulés L’Effondrement de la Très Grande Bibliothèque Nationale de France et Après l'effondrement aux éditions de l'Encyclopédie des Nuisances dans lesquels il fustige ce projet et sa réalisation. C'est également la position de Lucien X. Polastron qui avance que « le nouvel établissement de Tolbiac a été conçu et réalisé en écartant le plus possible, non seulement ses usagers, conservateurs et lecteurs, mais aussi le ministère de la Culture et jusqu'au moindre intellectuel disponible »...

Conflits permanents
"...La Bibliothèque fut touchée par une grève de trois semaines, provoquée le 20 octobre 1998 par un dysfonctionnement informatique affectant la communication des ouvrages en magasins, onze jours seulement après l'ouverture du rez-de-jardin. Ce conflit, auquel s'associa le personnel de salle de lecture, cristallisa toutes les revendications issues de la période de réorganisation de la BnF. Les principaux griefs des magasiniers portaient sur l'augmentation des distances dues aux dimensions du bâtiment, notamment pour communiquer les quelques ouvrages de format supérieur à la capacité des nacelles du transport automatique de documents (TAD), sur le bruit entraîné par ce système et sur l’exiguïté des arrières banques de salles éclairées à la lumière artificielle..."

"...De manière plus officielle, la mission d'information du Sénat a estimé en juin 2000 que le dysfonctionnement informatique, initialement à l'origine des difficultés d'ouverture du rez-de-jardin en 1998, résultait de retard pris à la fois dans la réalisation et dans l'équipement du marché informatique à partir de 1994. Ceci avait conduit à la mise en place d'une 1re version incomplète n'atteignant que 33 % de l'objectif contractuel, testée en un mois seulement au lieu des six prévus et sans que la recette du système ait pu être effectuée, ainsi qu'à une formation par conséquent insuffisante du personnel, pendant la période de fermeture totale de la BnF qui n'avait duré qu'un mois à la fin du déménagement. Elle a toutefois conclu qu'en l'espace d'un an et demi des améliorations significatives avaient été apportées au fonctionnement du département des imprimés de la BnF par rapport à sa situation antérieure..."

La France décide de classer les archives Debord convoitées par une université américaine.

*L’Etat français a refusé que les archives personnelles du fondateur de l’Internationale situationniste quittent la France. L’arrêté du 29 janvier 2009, signé de la ministre de la Culture Christine Albanel, et publié jeudi dans le Journal officiel, stipule que ces archives revêtent «une grande importance pour l’histoire des idées de la seconde moitié du XXe siècle et la connaissance du travail toujours controversé de l’un des derniers grands intellectuels français de cette période».
L’université Yale, aux États-Unis, avait manifesté son désir d’acquérir l’ensemble des archives personnelles de l’auteur. Les Américains sont assez  friands d’intellectuels français contemporains. L’université souhaitait adosser cet achat à son centre de recherche sur les avant-gardes dont le fonds Debord aurait été un des diamants.


"C'est la gloire Pierre-François !"

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