« l’analyse critique n’est pas seulement une vérification des moyens réellement mis en œuvre, mais celle de tous les moyens possibles, qu’il faut donc désigner, autrement dit inventer : on ne peut évidemment jamais critiquer un moyen sans en indiquer un autre, dont on serait en mesure de prouver la supériorité »
(Clausewitz, De la guerre)
Le premier de Ernst Lohoff de Krisis (accompagné d'un autre en préface quasi-dément de Palimpsao).
Le second, excellent, signé par Claus Peter Ortlieb de EXIT.
Ils défendent à peu de temps de distance deux points de vue totalement différents.
Le troisième enfin est un appel à la Fin de l'Euro... Par un des instituteurs de l'EHESS, le genre de tête-de-nœud qui ont formé Julien-de-la-plèbe, un des Tarnaciens... Qui propose d'imiter le Harz4 "L'IMPÉRIEUSE NÉCESSITÉ DE BAISSER LES COÛTS SALARIAUX"
Le premier (double-texte) est un tissus d'approximations quasi-idéologiques sur une prétendue pensée "Anti-Allemande Degoche" (pimenté aux crachats contre Occupy volontairement mélangé aux ordures d'ATTAC).
Le second une remarquable analyse du Dumping social Allemand qui vient de crever l'Europe ces 3 dernières années, en complément bien sûr des effets de la "Crise terminale" qui de toute manière est l'élément principal du désastre.
L'analyse d'Orlieb justifie pleinement un sentiment "Anti-Allemand" qui se développe en Europe du sud en s'appuyant sur des faits, une réalité précise. Le Dumping social de Merkel a vidé les caisses des États du sud pour remplir les caisses allemandes et il s'agit ni plus ni moins d'un Hold-up social inacceptable dans un système européens d'ensemble et d'équilibre. En effet l'Allemagne va chercher sa "Croissance" en pillant les "parts de marché" de ses voisins par des manœuvres anti-concurentielles. Il est à noter que l'imbécile président Sarkozy n'a rien vu et rien compris et permis le pillage en règle de son propre État par le système Merkel, sans son appui la manœuvre aurait été plus délicate à faire avaler à l'Italie, l'Espagne, Grèce, Portugal...
Donc rien d'un néo-racisme mais un ressentiment parfaitement justifié contre l'État Allemand de Merkel qui lui produit du racisme en insultant les Grecs, il n'est que de lire ce curieux Appel d’Économistes Universitaire patriote et chauvin signé en masse et qui frise le pangermanisme moisi au point de choquer les propres ministres de Merkel.
C'est ce qui explique l'arrivée au pouvoir de Hollande et la convergence entre les États victimes de cette manœuvre bien au delà du spectacle politique degoche/dedroite...
Plutôt que d'y voir comme Lohoff un nouveau racisme degoche anti-Boche fantasmé et injustifié des "Gauches française" (parler de gauche pour un PS construit par des cagoulards et des résidus néo-staliniens recomposés...) il serait nécessaire de bien comprendre ce que signifie une telle trahison de l’État Allemand à un tel moment historique mais cela semble au dessus des forces de la bande Krisis-Palimsao qui préfère étaler des pseudo-analyses bidon. Ces gens sombreraient-ils dans la désinformation vulgaire ?
Après le honteux article de feu Robert Kurz "Pas-la-moindre-revolution-nulle-part-lettre-ouverte-a-ceux-et-celles-qui-s-interessent-a-exit" du début d'année 2012, on remarque que les contradictions dans ces deux groupes on atteint le point de non-retour et qu'une dissolution immédiate serait le bien venu car ils perdent toute crédibilité au plus mauvais moment de la Crise Terminale du Capitalisme et cela nuit grandement à la cause de la Liberté. Comme l'écrivait Philippe Labbey " Pour avoir encore quelques chances d'exister, sachons disparaître "
Mais nous n'avons aucune illusion à ce sujet pas plus que Labbey n'en avait sur Act-Up Paris en 1996, les 2 revues EXIT et Krisis fossiliseront encore longtemps comme des néo-pravda au service d'un conservatisme confusionniste.
Pussy Riot Procès |
Quelques extraits des textes en question et leurs liens originaux:
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Mercredi 29 août 2012
"« Une vague rose qui penche vers la droite »"
Ils vont nous ressortir "les revanchards les chauvinismes, le titisme et le Mikado" si on les laisse encore miauler tranquillement...
"La gauche du capital, de la social-démocratie française à la « gauche de gauche », montre tous les jours son impuissance à faire face à la situation historique présente. L'impuissance n'est pas le fait d'une volonté qui manquerait à tel ou tel autre capitaine de pédalo, car elle est aussi continuellement le fait de n'importe quel tribun vénézuélien, politique publique alternative et autre forme d'auto-organisation radicale qui auraient toujours en vue de produire des biens sous la forme de marchandises et de la forme-argent, au travers de la dépense de la marchandise-force de travail.../..."
".../...Mais rien de nouveau, depuis longtemps le nationalisme économique est un des traits que peut prendre l'anticapitalisme tronqué que ne cesse de générer la « myopie spontanée » du fétichisme (l'économiste bourgeois Keynes en fut un des innombrables porteurs durant l'entre-deux-guerres). Dans ce cadre-là, on ne cesse de critiquer le fétiche-capital au nom de la nation ou du « peuple » (démocratie réelle !), vieille opposition illusoire qui a toujours cherché à retourner la nation contre la bourgeoisie, c'est-à-dire qui cherche à opérer à l'intérieur de toujours les mêmes formes sociales capitalistes jamais remises en cause (travail, valeur, argent, Etat, marchandises, etc.), une critique des intérêts particuliers de quelques uns (les 1%) au nom de l'intérêt général national (les 99%) comme le dit le slogan populiste issu du mouvement « Occupy Wall Street ». Slogan forcément repris en cœur sans aucun esprit critique, des Pinçon-Charlot à l'altercapitaliste Bernard Stiegler, en passant par le « Monde Diplomatique » et la « Revue des Livres ».../..."
blablabla...
La Puanteur est grande dans ce charabia !
Notez qu'ici l'Artiste en profite pour cracher sur nos camarades d'Occupy qu'il feint de comparer à 2 bonnes salopes patentées mais ne peut citer qu'un malheureux slogan (maladroit en partie mais utile en vérité...) et sans rien dire de leur pratique qui a paralysé les USA pendant des mois pendant qu'il salariait gentillette à l'université ou consommait bravement son pauvre salaire d'esclave... Notre courageux redresseur de clous...
Texte complet:
http://palim-psao.over-blog.fr/article-lohoff-109506914.html
Une vague rose qui penche à droite
Versus Ernst Lohoff qui fait grand cas de Todd comme si celui là avait la moindre influence sur tout ce merdier...
"Les eurosceptiques ne sont pas les seuls à penser que l’Europe devrait abandonner l’euro : un certain nombre d’économistes et d’intellectuels libéraux de gauche le pensent aussi. A la place d’une critique anticapitaliste, se propage ainsi à gauche une sorte de néonationalisme économique avec des bouffées de culturalisme.../..."
"Après les élections en Grèce et en France, de nombreux éditorialistes en Allemagne tombèrent d’accord : l’Europe est en train de basculer à gauche. L’« austérité » européenne, qui entraîne, principalement pour les gens du sud de la zone Euro, des exigences sociales à n’en plus finir, a déclenché selon eux une rébellion contre les « contraintes du réalisme économique ». Le principal espoir résiderait dans l’élection de François Hollande.
De son côté, l'Allemagne s'est développée d'une façon particulière depuis 2009. Après que l’économie allemande ait été, en raison de son extrême dépendance aux exportations, très durement frappée par la récession qui a suivi la crise de 2008 (son produit intérieur brut a chuté de 5 % en 2009), « l’entreprise Allemagne » a ensuite commencé à profiter comme aucun autre pays des plans de relance économique dans le monde entier et du « joyeux endettement » général. Même l'excédent commercial de la Chine a considérablement diminué depuis 2009. Mais l'Allemagne, elle, a pu encore accroître le sien, ce qui fait de ce pays un îlot paisible au milieu de la tempête mondiale. Son économie d'exportation basée sur l'endettement accéléré de ses partenaires commerciaux, a même permis au gouvernement d'Angela Merkel de réduire les taux de la récente émission de dette à court terme et de se faire passer pour le gardien de la stabilité. De plus, la combinaison d'une crise généralisée et des caractéristiques très particulières de l'économie allemande, a fait de cette dernière le placement privilégié des marchés financiers, stimulant ainsi un regain de croissance.../..."
Ernst Lohoff (Krisis)
Lohoff trouverait presque des excuses à Merkel et sa pauvre Allemagne et de toutes façons ne va pas jusqu'au Dumping social de Harz4 pourtant évident.
Texte complet:
http://palim-psao.over-blog.fr/article-lohoff-109506914.html
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Maintenant un texte sérieux qui mérite une lecture attentive vu la gravité de ce qu'il démontre sur les trahisons allemandes:
Dumping salarial, haute technologie et crise
".../...En résumé, le fameux « modèle » allemand, qui permit au cours de la dernière décennie de regagner une « compétitivité internationale » soi-disant perdue, reposerait donc sur une combinaison de dumping salarial et de haute technologie. Les gains de productivité sont certes toujours aussi élevés, mais ils ont cessé d’être répercutés – comme c’était le cas à l’ère fordiste et comme ça l’est encore dans tous les autres pays de l’UE – sur les emplois salariés. S’ajoute à cela le fait que la part de la production industrielle dans le PIB est nettement plus élevée en Allemagne que chez ses voisins, et que cet écart, en raison même du moindre coût unitaire du travail, s’est creusé toujours plus à l’avantage de l’industrie allemande, puisque, dans ces conditions, les industries sud-européennes (entre autres) ne sont plus compétitives..."
".../...Ce mélange de récession et d’inflation auquel il faut s’attendre, ainsi que leur impact en termes de paupérisation, conduiront vraisemblablement à brève échéance à des révoltes sociales à l’échelle non seulement européenne mais mondiale – révoltes qui, toutefois, sont condamnées à rester impuissantes aussi longtemps que, comme persistent à le faire tous les mouvements de contestation actuels, elles se cramponneront au médium-argent pour en réclamer simplement une plus juste répartition..."
Claus Peter Ortlieb
Texte complet:
http://debord-encore.blogspot.fr/2012/06/dumping-salarial-haute-technologie-et.html
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Et en prime Jacques Sapir (un furieux de l'EHESS) qui perd la boule et veut liquider l’Euro comme si cela était si simple... et sans même prendre en compte le dumping qui contribue à ces déséquilibres.
"Il est urgent de dissoudre la zone euro"
Le Monde.fr | 03.09.2012 à 09h13
La crise de la zone euro a atteint un point critique. Quelles que soient les solutions envisagées, qu'il s'agisse de la mutualisation de la dette ou des mesures dites "non conventionnelles" que la Banque centrale européenne pourraient prendre, elles ne peuvent apporter de solution durable. A cela une bonne raison : cette crise n'est pas une crise de la dette souveraine mais une crise de compétitivité aggravée par l'effet pervers de l'euro sur la croissance.
Les différentes mesures prises depuis le début de 2010 ont été globalement inopérantes. Elles n'ont pu éviter que, pays après pays, cette crise s'étende, de la Grèce à l'Irlande, de l'Irlande au Portugal, puis à l'Espagne et à l'Italie. La situation dans la plupart des pays va continuer à se dégrader sous l'effet de la conjonction de politiques mal avisées de déflation compétitives, qui sont l'équivalent des politiques de dévaluation compétitives que l'euro prétendait supprimer. Alors que le chômage recommence à fortement monter en France, il est temps de changer de politique, sinon nous nous imposerons l'équivalent d'une grande dépression par notre propre stupidité.
DES POLITIQUES INEFFICACES LIÉES À UNE ERREUR DE DIAGNOSTIC
Les dirigeants européens se sont persuadés que cette crise était liée à l'endettement, qui provoque des problèmes, bien réels, de liquidité. D'où la solution proposée : se désendetter par une virulente cure d'austérité. Mais, les politiques d'austérité provoquent un effondrement des recettes fiscales, visibles dans le cas de la Grèce, de l'Espagne et de l'Italie, qui reproduit le déficit et la dette. Cette crise de la dette n'est que la conséquence directe de la crise de compétitivité interne et externe structurellement issue de l'existence de l'euro.
Les écarts de compétitivité n'ont cessé de s'accroître ces dernières années. Aujourd'hui, ils imposeraient des baisses instantanées des coûts salariaux de l'ordre de 20 % en France, et nettement plus en Espagne et en Italie, sans même parle de la Grèce et du Portugal. En l'absence d'une telle baisse, les pays concernés sont condamnés à voir se creuser leur déficit commercial et à perdre massivement des pans entiers de leurs activités industrielles. Ils tentent d'y répondre par des subventions aux entreprises qui grèvent lourdement leur budget, et qui dans le cas de la France dépassent les 3 % du PIB.
Cette crise de compétitivité induit aussi des destructions d'emplois importantes.
En France, ce sont au minimum 300 000 emplois industriels qui sont menacés d'ici à décembre, à la fois dans les grandes entreprises et les PME-PMI. Au premier semestre de 2013 ce sont encore 200 000 emplois supplémentaires qui devraient être détruits. La situation est bien pire en Espagne (avec 24 % de chômeurs) et l'on s'approche des niveaux espagnols en Grèce et au Portugal. A ces subventions aux entreprises viennent donc s'ajouter les coûts d'indemnisation des travailleurs licenciés. Il ne faut pas chercher plus loin la cause du déficit public et de l'accroissement de la dette.
Ceci est aggravé par l'anémie les pays de la zone euro depuis l'introduction de la monnaie unique. Le décalage de croissance est net avec les autres pays développés non membres de la zone euro.
Il faut donc s'attendre à une montée du chômage de 3 % à 4 % au minimum sur un horizon de douze mois. Dans ces conditions, parler de "redressement productif" pour la France est une sinistre fumisterie.
L'IMPÉRIEUSE NÉCESSITÉ DE BAISSER LES COÛTS SALARIAUX
Cette baisse des coûts salariaux peut, en théorie, se faire de trois façons. On peut imaginer qu'elle se fasse par l'accroissement des salaires, et de l'inflation, en Allemagne. Mais nous n'avons que peu de prise sur ces paramètres. De plus, pour obtenir rapidement le décalage nécessaire, il faudrait que l'Allemagne accepte sur deux ans des taux annuels d'inflation de 12 %. C'est, évidemment, parfaitement illusoire. De plus, si cette mesure ne réglerait en rien le problème de compétitivité vis-à-vis des pays extérieurs à la zone euro, qu'ils soient européens (Roumanie, République Tchèque, Pologne) ou non-européens.
Une deuxième solution réside dans la déflation salariale nominale. C'est la logique de ce que proposent tant le gouvernement que l'UMP. Mais, ses conséquences sur l'économie française seront dramatiques. La consommation baissera de 12 % à 15 % (suivant les effets d'entraînement), ce qui, sur une période de deux ans se traduira par une chute du PIB de 4 % à 5 % par an. Le chômage atteindra 20 % de la population active . Une telle baisse du PIB entraînerait d'ailleurs une réduction des recettes fiscales. La dette publique atteindrait, si le gouvernement s'en tenait aux objectifs de déficit annoncés, 99 % du PIB ! La déflation salariale ne ferait qu'aggraver la situation.
Reste une troisième solution, une dévaluation. Cette dernière pourrait se faire dans un cadre envisagé par un nombre de plus en plus important d'économistes dont le dernier en date est l'ancien ministre des finances du Brésil, Carlos Bresser-Pereira : une dissolution concertée de la zone euro. Les pays de la zone euro s'accorderaient pour suspendre le fonctionnement de l'euro et pour décider d'un retour aux monnaies nationales. Ceci rendrait possible une dévaluation, qui est en réalité la méthode la plus simple, la plus rapide et la moins douloureuse de faire baisser le coût du travail sur le territoire français.
Une décision concertée de suspension de la monnaie unique est donc la meilleure solution. Elle répond aux interrogations quant à l'avenir de l'Union européenne que suscite le délitement de la zone euro, et qui font craindre le retour aux égoïsmes nationaux. Elle permettrait en effet de présenter cette décision comme une décision européenne et non comme un retour à des politiques nationalistes et éviterait une dissolution progressive et désordonnée de la zone qui devient désormais une réelle possibilité. Déjà, nous voyons les crispations identitaires, produites par la montée du chômage et l'appauvrissement généralisé, se développer dans de nombreux pays. L'euro est en train de tuer l'Europe.
Une décision coordonnée permettrait de définir des niveaux de dévaluation et de se doter des mécanismes susceptibles de contrôler les mouvements de ces nouvelles parités.
Les dirigeants français ont communié depuis des années dans la religion de l'euro. On comprend que changer de politique soit difficile. Mais ils doivent comprendre que ce qui nous attend, tant en France qu'en Europe, sera incommensurablement plus pénible, et aura de tragiques répercussions, s'ils ne prennent pas cette décision. Gouverner, c'est choisir.
Jacques Sapir, directeur d'études à l'EHESS-Paris, directeur du CEMI-EHESS
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