dimanche 27 mai 2012

Québec: Ça fait juste commencer les amis. Check it out


La longue grève des étudiants québécois ne rencontrait à ses début qu'une sympathie modérée de l'opinion publique encore embrumée par le souvenir de l'ancien statut étudiant que la crise a liquidé.
Il ne s'agit plus d'une future élite endettée et assuré des meilleurs places dans la société québécoise mais comme en Europe d'une armée de mendiants bradé au capitalisme universitaire et que l’État "Libéral" ne veut plus prendre a sa charge.

Les  75% d'augmentation des frais d'inscription ont au moins le mérite de mieux enchaîner ces consommateurs turbulents que sont les jeunes pour en faire de parfait salariés et citoyens responsables...
Mais l'outil répressif canadien est dirigé par de tels ringards que d’erreurs en conneries une sympathie nouvelle se construit dans la population a chaque mauvaise décision des autorités et par ce coté cela ressemble furieusement au début du Mai68 français.

Interdiction de porter des masques à Montréal, interdiction de manifester pendant un an sous peine d'amendes faramineuses n'ont pas impressionné les contestataires mais propagé la révolte à l'ensemble de la société et grandement fatigué les polices locales qui doivent chasser du manifestant toutes les nuits dans le labyrinthe urbain de Montréal. La créativité de ce mouvement se nourrit de tous ceux qui l'ont précédé ces dernières années, source inépuisable de réjouissance spontanées comme les concerts de casseroles la nuit ou coups d'audace payant comme les 3 fumigènes bloquant le Métro aux heures de pointes et provoquant le Chaos dans la ville entière suite à la fermeture totale du réseau. La liste est longue des opérations réussit qui attirent de plus en plus de participants.
Plus que des pôles de radicalité c'est l'ampleur des rassemblements qui provoque un effet Boule-de-neige dans tous le corps social, se redécouvrant dans sa pleine force en tant que tout détenteur du seul et vrai pouvoir, face au néant prétentieux d'un gouvernement de Techno-Gérontocrates dépassés depuis le début et incapables de sortir du piège qu'ils ont eux-même construit.
La suite reste à écrire et tout est désormais possible sauf un échec du mouvement.



Grand Tintamarre Saint-Denis et Saint-Zotique

Mardi soir, tout de même, une nouvelle pratique s’est diffusée dans tout Montréal (et probablement ailleurs) qui produit déjà autre chose. Aux coups de huit heures (20h), des gens sortent de partout sur leurs balcons en cognant sur leurs casseroles, comme en Argentine, en Islande etc. Du coup, dans certains coins de la ville, ça a déjà donné lieu à des petites manifs ou assemblées de quartier spontanées. De là peut-être quelque chose peut commencer à prendre forme qui ne serait plus soumis à l’initiative des seules associations étudiantes et à leur temporalité syndicaliste.

Ça fait juste commencer les amis. Check it out.


[« La fête, la vraie fête »] Des lois spéciales, et du feu !

En passant sa loi 78, Charest qui voulait à tout prix réduire le mouvement à une pleurnicherie d’étudiants gâtés, aura bientôt réussi a faire du carré rouge le symbole d’un mouvement général pour sa destitution. Plus que jamais, ça n’est plus qu’une affaire de frais de scolarité, et un paquet de monde en est bien conscient.

Avec la nouvelle marge de manœuvre de la police, il ne manque plus qu’un couvre-feu général pour avoir vraiment le style « loi martiale ». Or, le couvre-feu est déjà une réalité pour des dizaines voire des centaines d’arrêtés qui ont été relâchés sous des conditions très strictes, et contre des cautions allant parfois à plus de 10’000 $.
L’ambiance est de plus en plus celle de la perte de contrôle, de la grécification de la situation. L’économie québécoise n’est pas aussi ouvertement agonisante que chez nos amis les Hellènes, mais depuis vendredi, on a aussi droit à l’éclairage aux cocktails molotovs.  Samedi soir, c’est la rue St-Denis, prise par la fête, la vraie fête, qui a été littéralement allumée. Des milliers de gens se sont retrouvés à chanter et danser autour d’un feu de plusieurs mètres de haut, qui a brûlé plus d’une demi-heure. Après une première dispersion, les flics sont repartis rapidement vers d’autres lieux de tumulte dans la ville. Mais quelques minutes plus tard déjà, une nouvelle marée humaine inondait tout le bas de la rue St-Denis pour venir voir ce feu dont la rumeur s’était répandue sur la ville. Devant le reste de cendres fumantes, il n’y avait qu’un moyen d’être sûr de n’être pas venu pour rien. Quelques instants auront suffi pour que deux nouveaux feux de joie, plus gros encore, soient rallumés. La proximité de chantiers de construction pourvoyait l’essentiel des matériaux à brûler et ceux qui ont servi à ériger des barricades sur trois des intersections.

Dimanche, une autre nuit d’émeutes et de saccage en règle des chars de popo. Cette fois, plutôt que le feu, ce fût l’eau : sur St-Denis encore, une borne d’incendie est ouverte full blast, offrant l’occasion de se rafraîchir en cette soirée de canicule. Puis ça y est, encore 300 arrêtés, et avec les nouvelles dispositions des flics, les prix des amendes distribuées a été multiplié par cinq. Soit 300 × 635 $. Mais ça ne paye pas le coût des opérations.

Avec les nouvelles mesures de répression, tout manifestant étant d’emblée illégal, les « blacks blocs » apparaissent pour plusieurs non plus comme les irresponsables qui mettent en péril la manif, mais comme les seuls qui peuvent la protéger contre les assauts de la flicaille.

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