mercredi 19 octobre 2011

L’anticapitalisme des anarchistes et des anarcho-syndicalistes espagnols dans les années trente

De la « lucha por Barcelona » à « el elogio del trabajo »:

Le vendredi 18 novembre à 21 heures à Bourges, dans la salle « La soupe aux choux » (en haut du restaurant Le Guillotin près de la place Gordaine), les Giménologues présenteront un exposé illustré de photos projetées autour du projet de communisme libertaire en Espagne, à travers les collectivisations industrielles à Barcelone et le début de socialisation rurale en Aragon ; et poseront la question :
 
Qu’est-ce qui est en jeu dans l’étrange tentative de reconstruire le monde autour d’un centre que ses occupants ne cherchent qu’à fuir : le travail ?


« CNT Métal »
 
Nous aborderons notamment le matériau dont s’est servi Michael Seidman pour son livre « Ouvriers contre le travail à Barcelone et Paris pendant les fronts populaires ».
 
 
« Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste. […] Cette folie est l’amour du travail la passion moribonde du travail poussée jusqu’à l’épuisement des forces vitales de l’individu et de sa progéniture. […] L’Espagne, qui, hélas ! dégénère, peut encore se vanter de posséder moins de fabriques que nous de prisons et de casernes […] Pour l’Espagnol, chez qui l’animal primitif n’est pas atrophié, le travail est le pire des esclavages »[1].
 
[1] Paul Lafargue, « Le droit à la paresse » 1880.

 
Remarque:
 
Les Giménologues ont publié l'ouvrage autour des souvenirs du milicien anarchiste Antoine Gimenez qui combattit dans la colonne Durruti durant la Guerre d'Espagne, « Les Fils de la nuit. Souvenirs de la guerre d'Espagne » (L'insomniaque-Giménologues, 2006. Le livre épuisé en Français - il existe des traductions, espagnole et italienne - est disponible sur leur site). On pourra consulter également la postface des auteurs à ce livre qui constitue une importante réflexion autocritique pour le mouvement anarchiste dont nous sommes : Postface des Giménologues et Les anarchistes ou l'abolition impossible de l'argent sans dépasser le travail. Pendant trop longtemps le mouvement anarchiste a comme le marxisme traditionnel (au sens de Moishe Postone), naturalisé les catégories capitalistes et leurs formes sociales correspondantes, et en particulier le travail. Notre capacité à instituer une autre forme de vie sociale, au-delà de la valeur c'est-à-dire de la société capitaliste-marchande, ne pourra se faire qu'à l'aune de cette auto-réflexivité critique là. Il faut encore faire remarquer sur ce point l'extraordinaire livre de Michael Seidman « Ouvriers contre le travail » (paru chez Senonevero) dont vous nous conseillons la lecture. Ce n'est pas le genre de bouquin qui nous fait perdre du temps.
 

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