mercredi 3 août 2011

31 juillet 1977 à Malville

 

(énorme manif contre le nucléaire): Vital Michalon est assassiné par la police

Le 31 juillet 1977, parmi 60.000 citoyens qui manifestent contre la construction du surgénérateur Superphénix à Creys-Malville (Isère), Vital Michalon est tué par l’explosion d’une grenade offensive tirée par les forces de police.

En 1977, pour accueillir cette mani­fes­ta­tion d’ampleur, pré­pa­rée depuis plu­sieurs mois, le préfet René Jannin a déployé des moyens impor­tants : 5000 CRS, gen­dar­mes et gardes mobi­les, héli­co­ptè­res, véhi­cu­les amphi­bies, ponts mobi­les, un régi­ment de gen­dar­mes para­chu­tis­tes et des mem­bres des bri­ga­des anti-émeutes. 5500 hec­ta­res autour du péri­mè­tre de la cen­trale sont inter­dits à toute cir­cu­la­tion.
Vital Michalon, 31 ans, est abattu par un tir tendu de gre­nade lacry­mo­gène. L’autop­sie conclura à une mort causée par des « lésions pul­mo­nai­res du type de celles que l’on retrouve lors d’une explo­sion ». Plusieurs dizai­nes de mani­fes­tants sont bles­sés, dont deux muti­lés, Michel Grandjean et Manfred Schultz : l’un perd un pied et l’autre une main. Le CRS Tousot perd aussi une main avec la gre­nade qu’il vou­lait lancer.

Il faut rap­pe­ler qu’à l’époque, tous les moyens ont été uti­li­sés pour impo­ser la cons­truc­tion du Superphénix :
- aucune pro­cé­dure de consul­ta­tion de la popu­la­tion,
- de puis­san­tes cam­pa­gnes de dés­in­for­ma­tion de la part d’EDF et du CEA,
- de graves vio­len­ces poli­ciè­res dont celles abou­tis­sant à la mort de Vital Michalon, et à l’ampu­ta­tion de Michel Grandjean et de Manfred Schultz.
  Un docu­ment récu­péré par des anti­nu­cléai­res a montré que le PDG d’EDF d’alors, M. Boiteux, avait demandé que soit accé­lé­rée l’auto­ri­sa­tion admi­nis­tra­tive de cons­truc­tion pour empê­cher toute expres­sion démo­cra­ti­que : « La meilleure façon de contre­car­rer la contes­ta­tion (...) est d’enga­ger au plus vite, de manière irré­ver­si­ble, l’opé­ra­tion ».
La suite des évènements a donné raison à Vital et à l’ensem­ble des mani­fes­tants puis­que Superphénix a été défi­ni­ti­ve­ment arrêté en 1998 après une suite invrai­sem­bla­ble d’ava­ries. En décem­bre 2006, EDF a annoncé n’avoir déman­telé que 38% du réac­teur, mais le plus dif­fi­cile reste à venir avec les 5500 tonnes de sodium liquide (matière qui s’enflamme au contact de l’air et explose au contact de l’eau…). Depuis son arrêt, 200 per­son­nes sont obli­gés de tra­vailler en per­ma­nence sur le site pour éviter que ça ne s’emballe... alors qu’il n’y a aucune pro­duc­tion. Le bilan économique et indus­triel de ce sur­gé­né­ra­teur est catas­tro­phi­que : 10 mil­liards d’euros pour 178 jours de fonc­tion­ne­ment effec­tif. Sans comp­ter ce que cela va coûter en plus pen­dant des années ; en effet chaque jour on est obligé de four­nir à cette cen­trale à l’arrêt l’énergie com­pa­ra­ble à ce que consomme une ville de 15.000 habi­tants.
Or, malgré l’échec total de Superphénix, l’État fran­çais entend renou­ve­ler l’expé­rience : le projet appelé « réac­teur de qua­trième géné­ra­tion » n’est autre qu’une nou­velle ten­ta­tive de faire fonc­tion­ner un réac­teur de type Superphénix. Voir (de PMO) De Superphénix à ITER : 30 ans de défaite

« État Nucléaire = État Totalitaire ! »

C’est ce que criaient les mani­fes­tants en 1977. Nous en sommes tou­jours au même point. En sou­ve­nir de Vital Michalon, et pour pré­ser­ver les géné­ra­tions futu­res, nous devons conti­nuer à exiger un débat démo­cra­ti­que sur ce projet dont la dan­ge­ro­sité pla­né­taire est établie. Indication de l’empla­ce­ment de la stèle de Vital


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