mercredi 27 juillet 2011

Montreuil: Un propriétaire lève un commando armé pour évacuer des squatteurs

2 Stars du capitalisme: Hafid Hafed et Medhi Ibanez



Hafid Hafed, criminel,  agent immobilier véreux et nouveau propriétaire du 74 rue des Caillots à Montreuil (Seine-Saint-Denis) a recouru à la manière forte en faisant appel à une quinzaine d’hommes armés de barres de fer pour faire évacuer tout le monde. Avant la vente de la maison, le squat était accepté par la municipalité et par l’ancien propriétaire. Le nouveau semble moins tolérant. Samedi dernier, les squatteurs avaient déjà reçu une première visite du nouveau propriétaire. Accompagné d’une dizaine de casseurs, il avait tenté de négocier, selon les dires de l’un des squatteurs. «Il faisait semblant de vouloir négocier ‘Je vous file des billets et vous partez’ ou ‘J’ai de quoi vous reloger ailleurs si vous voulez’», raconte ce militant, membre d’un collectif pour le droit au logement.
«Des grands gaillards armés de gaz lacrymogènes, de barres de fer, de massues et de pieds de biche en sont sortis. Nous avons à peine eu le temps de réagir qu’ils se sont jetés sur les portes et les fenêtres pour tout casser. Pendant deux heures, ils ont mis la maison à sac. Ils étaient une petite quinzaine. Encagoulés pour la plupart, ils fracassaient les murs, les portes et le mobilier qui restait.»
La maire de Montreuil, Dominique Voynet, s’est dite  «très choquée» par cet incident. Du côté des squatteurs, en résistance, certains ont décidé de rester sur place dans l’attente d’une procédure légale d’évacuation.

Attaques maffieuses à Montreuil

Dimanche 24 juillet 2011 

Hier, Samedi 23 Juillet, le squat dit « la MQP » a été pris d’assaut par une troupe d’hommes commandés par un type se disant le nouveau propriétaire. N’étaient alors présents dans la maison qu’un couple et leur fils d’un an. Les assaillants ont pénétré dans les lieux, y détruisant le maximum de mobilier (vitres, portes, meubles, cuisine, compteur EDF...). De nombreuses personnes ont naturellement accouru sur place, ce qui eut pour effet de faire partir les assaillants. Mais pour un temps seulement, car depuis hier ils reviennent régulièrement et les attaques se font de plus en plus violentes. Il n’y a aucun dialogue possible. Pour exemple, un rendez vous était fixé aujourd’hui Dimanche 24 Juillet entre le habitants et le soi-disant propriétaire : les habitants qui s’y sont rendus se sont fait frappés. Après quoi la petite armée est revenue devant la maison, (s’attaquant aux vitres, portes, meubles, cuisine, compteur EDF...) sans discontinuer pendant une demi-heure sous le regard complaisant des policiers. Résultat de cette dernière attaque : un camarade a reçu un pavé dans le visage : il est à l’hôpital et a très certainement le nez cassé ; une employée de la mairie venue sur place à titre personnel s’est faite gazer et porte plainte. Notons qu’en repartant, le convoi automobile des assaillants était escorté par les flics, ce qui renforce l’hypothèse d’un coup monté en collusion avec des responsables montreuillois.

Il n’y avait et il n’y a toujours pas de procédure pouvant justifier l’expulsion de la MQP. De plus, l’homme qui se dit propriétaire n’a montré aucun titre de propriété jusqu’à présent. Ce dernier travaille en fait pour I@D (Immobilier @ Domicile) , un gros groupe immobilier. I@D se présente comme une agence virtuelle. Leur argent cependant n’est pas virtuel, et les hommes qui les accompagnent ont été vus recevant des billets pour leurs bons services.


Leur chef et patron menace verbalement d’autres squats de Montreuil. Des nouvelles suivront bientôt.

https://paris.indymedia.org/spip.php?article7883
http://chroniquesmontreuilloises.over-blog.com/article-l-etat-de-droit-bafoue-a-montreuil-80116713.html

« Ce que nous refusons, c’est votre enfer »

Du jour au lendemain, sentir que notre petit monde s’écroule, et avec lui toutes nos habitudes. Et avec lui, encore, toute une vie passée qui se transforme en souvenir, où l’on se surprend à vouloir retrouver des photos dont l’on se fichait pas mal auparavant. Et avec lui, enfin, la peur d’être dispersés, la peur d’une nouvelle galère, la peur de devoir tout reprendre à zéro. Notre maison s’est faite attaquer, à plusieurs reprises. Devant la menace, nous avons dû évacuer nos affaires. Et nous nous sommes sentis trop en danger pour y retourner. À présent, des amis, des voisins, des connaissances nouvelles ou anciennes se préoccupent de la maison, la sécurisent. Les attaques peuvent recommencer : le soi-disant simple propriétaire veut à tout prix récupérer son bien.
Les débuts de la propriété, ce fut cela : un type avec un papier dans la main, accompagné d’hommes de main, qui débarque sur un champ ou dans une maison et déclare : ceci est à moi. Aux débuts de la propriété, il a fallu que des salauds se présentent, les armes à la main. En allant contre l’évidence, ils dirent : non, la terre n’est pas à ceux qui la travaillent, pas plus qu’une maison n’est à ceux qui l’habitent.
Nous ne sommes pas naïfs. Nous savions qu’un jour ou l’autre un type allait se présenter et exiger de nous, grâce à la puissance d’un simple bout de papier, que nous nous en allions. Ce lieu, nous l’avions trouvé abandonné, la porte ouverte, il y a presque quatre ans, et nous savions qu’un jour quelqu’un allait se saisir du bout de papier qui va avec. Et reprendre la maison.
Des dizaines de personnes sont passées par cette maison, pour des périodes plus ou moins longues, et un groupe stable d’habitants s’est dégagé avec le temps. Les loyers sont tellement élevés, l’accès à un logement décent est si difficile, que nous sommes des dizaines, voire des centaines de milliers à nous entasser, à passer de canapés en canapés. La concurrence pour le travail, ainsi que ses conditions actuelles, font que celles et ceux qui, pour de multiples raisons, ne trouvent pas la force de rentrer comme des dingues dans ce jeu sont de plus en plus nombreux. Cette maison s’est offerte pour une partie de ces gens-là, c’est-à-dire nous-mêmes. Un toit gratuit, ainsi que la possibilité de vivre à plusieurs, nous a permis de faire face à cette réalité ensemble, de ne pas nous laisser broyer individuellement. Nous nous disions : l’amitié, la solidarité, l’hospitalité sont des valeurs sur lesquelles nous pouvons compter face à la machine économique. Face aux rêves brisés, face aux vies niquées, face aux dépressions qui minent les relations à l’intérieur de cette société.
On nous dira : votre vision est trop noire, il y a des chances pour tous. Mais ce que nous avons vécu ne fait que confirmer cette appréhension du monde. Si le type qui a attaqué a agi pour lui-même, pour avoir son propre pavillon, on ne peut que s’interroger sur la morale de l’intérêt personnel qui ronge cette société, morale qui veut que l’intérêt prime sur toute considération des personnes — car il n’a jamais réellement voulu discuter avec nous. Et si le type qui a attaqué l’a fait pour son biz, pour revendre par la suite comme le veut son métier d‘agent immobilier, on ne peut que questionner ce qu’est, plus généralement, la réalité du travail aujourd’hui : ne serait-ce pas, bien souvent, écraser les autres pour se faire sa place ? On ne peut croire, en tout cas, que cette situation est isolée. En haut, les puissants affirment chaque jour la validité de cette morale. Au commissariat, un flic de base a expliqué au « propriétaire » qu’il aurait dû faire cela cagoulé. Tous les flics présents le justifiaient, se mettaient à sa place. Eux aussi auraient été prêts à acheter un lieu occupé, et à virer les habitants à coups de barre. Comme le disait un autre flic : « quand on a un crédit sur le dos, on fait avec ce qu’on peut ». L’endettement individuel — qui fait écho à l’effondrement des garanties collectives — semble pouvoir justifier la guerre de tous contre tous.
La crise économique que nous vivons a pour conséquence d’accentuer les clivages, et pas seulement entre les classes. Entre ceux d’en bas, les petits, il y a aussi de graves divergences. D’un côté, il y a ceux qui acceptent les lois de l’économie comme des lois naturelles et font leurs la morale du « chacun pour soi et peu importent les conséquences » qui va avec. De l’autre, il y a ceux qui disent : nous ne nous en sortirons qu’ensemble, il n’y a qu’ensemble que nous parviendrons à refuser la loi de l’argent, du travail qui tue, le règne du vice et de la petite méchanceté. Comme le disait une personne solidaire aux assaillants : « ce que nous refusons, c’est votre enfer, et vous ne parviendrez pas à nous faire cesser de croire dans la beauté et la puissance de la solidarité ».
Comme le montre le soutien qui nous est apporté aujourd’hui — face aux attaques, face aux menaces qui pèsent sur nous — nous savons que nous sommes loin d’être les seuls à porter ces valeurs. Des habitants de nombreux autres squats sont venus à notre secours, ainsi que des voisins. Des sans-papiers, des précaires, des chômeurs, des salariés un peu plus installés se sont montrés à nos côtés. Des gens ordinaires, comme nous, qui refusent la loi du plus fort. L’urgence, plus que jamais, est de construire les liens pour faire face à la barbarie de l‘économie.
Des habitants de la MQP/Kipue/Maison Qui Pue, 74 rue des Caillots
Indymedia Paris
, 28 juillet 2011.

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