L'évaluation est devenue la condition générale d'une possibilité de socialisation des individus. Elle ne l'est pas devenue ainsi uniquement par simple choix politique ou idéologique (quoique l'idéologie puisse être une assise afin de structurer la société eu égard aux nécessités du moment) ou par effet direct de la « raison instrumentale » en oeuvre dans les sociétés industrialisées.
L'évaluation répond à une demande pressante d'une classe sociale, celle des capitalistes, eux-même personnifiant alors la chose sociale lancée à toute allure sur les rails de son auto-accumulation, le capital, et ce au sein de chacune des unité autonomes où s'effectue cette accumulation, les entreprises. Elle s'inscrit dans la logique immanente à la valeur.
Tout individu dont le destin est d'entrer dans la « vie professionnelle » ou qui s'y trouve déjà, les chômeurs, travailleurs, les enfants qui s'y préparent (au chômage ou au travail, au chômage puis au travail puis....) en ingurgitant les « programmes » scolaires, se voient désormais soumis au rythme des évaluations. Par le biais d'examens, de tests professionnels ou d'entretiens individuels, les évaluations deviennent la mesure de nos soumissions mutées, en phases avec la loi implacable de la valeur et de ses agents. Chacun à son niveau, chacun dans son domaine de connaissance ou d'aptitude, il s'agit d'entrer dans des critères de commensurabilité et de se conformer à une discipline d'auto-adaptation. Les évaluations ont donc pour rôle de positionner chaque individu eu égard à ses aptitudes et son comportement (aptitude à se soumettre aux règles de la dé-personnification afin de pouvoir se loger dans sa case) par rapport à tel ou tel critère de référence en adéquation avec la situation du procès de production à un moment donné. Le but est d'objectiver ce qui pouvait jusqu'à présent paraître comme trop subjectif, trop incertain, et donc entrainer des différences d'appréciation d'un employeur à un autre quand à la valeur professionnelle de tel ou tel individu et donc pouvant nuire à un besoin de rationalisation du coût de main-d'œuvre ; celle-là exprimant le besoin vital pour le capital d'exorciser de son monde le spectre d'une totale obsolescence du travail vivant générateur de plus-value.
La recherche d'aptitudes et le classement selon des socles de compétences reconnues par les différentes institutions (éducation nationale, organisations patronales, union européenne,....) déterminent de façon croissante les choix d'orientation et de formation opérés par les individus afin de pouvoir répondre à la demande exercée par les employeurs, et se présenter au devant d'eux, par le biais de « passeports » validant leur parcours, avec une chance de pouvoir s'intégrer au procès de production. C'est le but notamment en France, dans le « cadre européen des certifications pour l'éducation et la formation tout au long de la vie » (2008), au travers du « livret de compétences » (1). La dynamique au sein de laquelle sont engagés les institutions de formation et d'éducation ainsi que le marché du travail vise à accroitre l'adaptation de la force de travail aux besoins du capitalisme moderne en fonction de la situation actuelle des procès de production et de circulation par rapport aux possibilités présentes d'auto-valorisation de la valeur. Sa conceptualisation, au travers des différents outils mis en œuvre pour se faire, dès lors qu'elle se réalise dans une logique politique néo-libérale quasi généralisée de nos jours en ce début de 21ème siècle, ne doit pas faire oublier (ou voiler le fait) qu'elle s'explique ontologiquement par la dynamique propre au capitalisme (celle de la valeur), et donc qu'elle est historiquement déterminée par le cycle infernal de cette folie déshumanisante et par sa situation en ce début de 21éme siècle. Face aux exigences inhérentes à une concurrence débridée mondialisée, mais néanmoins d'essence systémique, la marchandise-force-de-travail, portée sur le marché du travail par des individus dont la formation « disciplinaire » se doit de répondre à un utilitarisme réducteur (réalisation d'un en-soi versus réalisation de soi ou l'art et la manière d'expurger la vie d'une construction sociétale d'un homme-type-robot), est en demeure de correspondre à une valeur d'échange équivalente à ce que les capitalistes sont aptes à proposer sur ce marché par le biais des rémunérations (ou, reproduction rationalisée de la force de travail en des « temps difficiles »).
L'évaluation répond à une demande pressante d'une classe sociale, celle des capitalistes, eux-même personnifiant alors la chose sociale lancée à toute allure sur les rails de son auto-accumulation, le capital, et ce au sein de chacune des unité autonomes où s'effectue cette accumulation, les entreprises. Elle s'inscrit dans la logique immanente à la valeur.
Tout individu dont le destin est d'entrer dans la « vie professionnelle » ou qui s'y trouve déjà, les chômeurs, travailleurs, les enfants qui s'y préparent (au chômage ou au travail, au chômage puis au travail puis....) en ingurgitant les « programmes » scolaires, se voient désormais soumis au rythme des évaluations. Par le biais d'examens, de tests professionnels ou d'entretiens individuels, les évaluations deviennent la mesure de nos soumissions mutées, en phases avec la loi implacable de la valeur et de ses agents. Chacun à son niveau, chacun dans son domaine de connaissance ou d'aptitude, il s'agit d'entrer dans des critères de commensurabilité et de se conformer à une discipline d'auto-adaptation. Les évaluations ont donc pour rôle de positionner chaque individu eu égard à ses aptitudes et son comportement (aptitude à se soumettre aux règles de la dé-personnification afin de pouvoir se loger dans sa case) par rapport à tel ou tel critère de référence en adéquation avec la situation du procès de production à un moment donné. Le but est d'objectiver ce qui pouvait jusqu'à présent paraître comme trop subjectif, trop incertain, et donc entrainer des différences d'appréciation d'un employeur à un autre quand à la valeur professionnelle de tel ou tel individu et donc pouvant nuire à un besoin de rationalisation du coût de main-d'œuvre ; celle-là exprimant le besoin vital pour le capital d'exorciser de son monde le spectre d'une totale obsolescence du travail vivant générateur de plus-value.
La recherche d'aptitudes et le classement selon des socles de compétences reconnues par les différentes institutions (éducation nationale, organisations patronales, union européenne,....) déterminent de façon croissante les choix d'orientation et de formation opérés par les individus afin de pouvoir répondre à la demande exercée par les employeurs, et se présenter au devant d'eux, par le biais de « passeports » validant leur parcours, avec une chance de pouvoir s'intégrer au procès de production. C'est le but notamment en France, dans le « cadre européen des certifications pour l'éducation et la formation tout au long de la vie » (2008), au travers du « livret de compétences » (1). La dynamique au sein de laquelle sont engagés les institutions de formation et d'éducation ainsi que le marché du travail vise à accroitre l'adaptation de la force de travail aux besoins du capitalisme moderne en fonction de la situation actuelle des procès de production et de circulation par rapport aux possibilités présentes d'auto-valorisation de la valeur. Sa conceptualisation, au travers des différents outils mis en œuvre pour se faire, dès lors qu'elle se réalise dans une logique politique néo-libérale quasi généralisée de nos jours en ce début de 21ème siècle, ne doit pas faire oublier (ou voiler le fait) qu'elle s'explique ontologiquement par la dynamique propre au capitalisme (celle de la valeur), et donc qu'elle est historiquement déterminée par le cycle infernal de cette folie déshumanisante et par sa situation en ce début de 21éme siècle. Face aux exigences inhérentes à une concurrence débridée mondialisée, mais néanmoins d'essence systémique, la marchandise-force-de-travail, portée sur le marché du travail par des individus dont la formation « disciplinaire » se doit de répondre à un utilitarisme réducteur (réalisation d'un en-soi versus réalisation de soi ou l'art et la manière d'expurger la vie d'une construction sociétale d'un homme-type-robot), est en demeure de correspondre à une valeur d'échange équivalente à ce que les capitalistes sont aptes à proposer sur ce marché par le biais des rémunérations (ou, reproduction rationalisée de la force de travail en des « temps difficiles »).
Max L'Hameunasse (février 2011)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire