mercredi 2 février 2011

Place Tahrir au Caire: Provocation



Le gouvernement de Moubarak envoie des milliers d’hommes de main armés de pierres et de cocktails Molotov. Pour préparer leurs attaques à venir et intimider les manifestants présents, des hommes de main infiltrés diffusent des rumeurs intimidantes. Les manifestant ont compris ce qui était à l’œuvre et se sont organisés pour les arrêter et les remettre aux militaires. Il est à peu près 15h00 lorsqu’une manifestation d’hommes prétendument pro-Moubarak fait un forcing pour pénétrer à l’intérieur de la place. L’armée est débordée. La foule des manifestants s’amasse à l’entrée de la place près du Musée du Caire et repousse avec succès un millier d’hommes de main. Tandis que les hommes de main sont sur le point de pénétrer sur la place Tahrir, les manifestants supplient l’armée d’intervenir. Un soldat descend du char sur lequel il est posté et tente de faire reculer à lui seul les hommes de main. Un des trois militaires postés à cet endroit donne l’ordre de tirer des coups de feu dissuasifs.
Quatre ou cinq coups de feu sont tirés et suffisent à faire fuir les hommes de main. La foule crie de joie et monte sur le char pour embrasser son héros. Les hommes de main arrêtés par les manifestants sont remis aux militaires sous les coups et les insultes de la foule. Chaque homme de main est protégé par 3 ou 4 manifestants qui veillent à ce que ces affrontements ne tournent pas au pugilat. Les blessés se comptent par dizaines. Les hommes de main arrêtés par les manifestants représentent une cinquantaine ou une centaine de personnes. Sans intervention musclée de l’armée pour cesser cette infamie orchestrée par le gouvernement Moubarak, les manifestants risquent de périr cette nuit sous des attaques plus organisées, plus violentes et plus meurtrières. Les manifestants s’organisent déjà et alignent les pierres rue Talaat Harb pour répondre à une prochaine attaque éventuelle (photo à droite). A 18h15 les hommes de main du président Moubarak tentent de mettre le feu au Musée du Caire. Source le Caire
16h20. Les hommes envoyés par Moubarak sont pour beaucoup des policiers en civils et des Egyptiens pauvres payés pour venir se battre. Aux dires de témoins cairotes, ils sont arrivés par bus entier ce matin. Sur les images, (voir ci-dessous), certains sont venus à cheval et même à dos de dromadaire. Armés de bâtons, jetant des pierres ou tirant des coups de feu dans la foule. Ils s'en prennent à tout le monde, même les femmes, les enfants qui campent sur la place Tahrir depuis plusieurs jours. Des scènes d'extrêmes violences. Notamment envers les photographes et les journalistes, visés par les pro-Moubarak. Certains sont tabassés, d'autres arrêtés.                                   
15h15. La violence redouble place Taalat Harb, près de la place Tahrir, au Caire. Des centaines de partisans de Moubarak sont armés de bâtons et s'en prennent aux manifestants qui réclament le départ du président. Certains sont juchés sur des chevaux ou des chameaux. Dans un hôtel proche de la place, un photographe a été recueilli, sérieusement amoché. L'objectif de son appareil photo a été arraché, il a reçu des coups de la part de manifestants pro-Moubarak soucieux qu'aucune photo ne soit prise de ces affrontements.
14h38: L'opposant Mohamed ElBaradei accuse le gouvernement d'Hosni Moubarak de recourir à «la tactique de la peur» après les heurts survenus au Caire entre des pro et anti-Moubarak. «J'ai peur que cela tourne au bain de sang», a-t-il précisé, en qualifiant de «bande de voyous» les manifestants pro-Moubarak. 

14h30. Des affrontements violents continuent de se produire entre anti- et pro-Moubarak sur la place Tahrir. Les pro-Moubarak, qui sont plusieurs centaines, peut-être plus d'un millier, tentent de prendre le contrôle de la place, que les anti veulent conserver. C'est un combat pour garder cette grande place au centre de la capitale égyptienne, rapporte notre envoyé spécial Luc Peillon. Il y a des dizaines de blessés. «Où est l'armée ? Que fait l'armée ?» demandent les anti-Moubarak. Un pro-Moubarak sur lequel les manifestants ont semble-t-il trouvé une carte de police est en train de se faire lyncher. Les manifestants y voient la preuve que les pro-Moubarak sont des policiers en civil ou des membres des services secrets.
14 heures. Des hommes à dos de cheval ou de chameaux remontent la place, chargeant la foule. Il semblerait qu'il s'agisse de manifestants pro-Moubarak
13 heures. Situation tendue place Tahrir, au Caire, épicentre de la révolte. «Des supporters pro-Moubarak ont réussi à rejoindre la place, forçant les barrages», «La situation est tendue. Des bagarres éclatent. De plus en plus nombreuses et violentes.» Les anti-Moubarak restent largement majoritaires, ils sont plusieurs milliers contre quelques centaines de supporters du président contesté. Ce n'est pas la première fois que ces partisans de Moubarak descendent dans la rue, ils étaient quelques centaines hier et quelques poignées devant le siège de la télévision d'État. «Pour la plupart, ce sont des policiers en civil, envoyés là par Moubarak», dénoncent certains Cairotes. La chaîne Al-Jazira montrait des groupes de manifestants se lançant des projectiles, sans intervention visible de l'armée. Les correspondants de la chaîne indiquent qu'il y aurait des blessés parmi les manifestants.
Le mouvement de contestation a maintenu son appel à des manifestations massives vendredi malgré l'annonce du président la veille qu'il ne se représenterait pas à la présidentielle en septembre et un appel de l'armée aux manifestants de rentrer chez eux.
A Alexandrie, Selon des témoins, un groupe de partisans de M. Moubarak, armés de couteaux et de bâtons, ont attaqué des manifestants en chantant "On t'aime Hosni". Mais l'armée est intervenue et a dispersé les agresseurs.
L'accès à internet serait en partie rétabli en Égypte, après plus de cinq jours de coupure. Au Caire, des journalistes de l'AFP ont pu, dès mercredi matin, utiliser un serveur égyptien. Des citoyens contactés ont aussi indiqué avoir réussi à naviguer sur la Toile. D'autres internautes déclarent également, sur des réseaux sociaux comme Twitter, que l'accès aux réseaux de téléphonie 3G est de nouveau disponible. Les autorités avaient ordonné vendredi un double blocage, celui du protocole DNS (Domain Name Server) qui permet aux ordinateurs de s'orienter sur Internet, et du protocole BGP - Border Gateway Protocol, qui permet aux sites d'indiquer où ils sont situés sur le Réseau.
La principale chaîne d'informations en continu arabe, Al-Jazira, a affirmé mercredi que ses émissions, dont la diffusion est interrompue sur un satellite contrôlé par le gouvernement égyptien, subissaient des brouillages sur d'autres satellites diffusant dans tout le monde arabe. "Il est clair que certains pouvoirs ne veulent pas que nos images appelant à la démocratie et aux réformes soient accessibles au public", estime la chaîne satellitaire basée au Qatar. Al-Jazira avait déjà annoncé dimanche que le satellite du gouvernement égyptien Nilesat avait cessé de diffuser ses émissions.
La chaîne a affirmé que ses émissions retransmises par les satellites Arabsat et Hotbird connaissaient à présent "des coupures fréquentes, forçant des millions de téléspectateurs à travers le monde arabe à changer les fréquences des satellites pendant la journée".

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