98,8% pour la sécession
Cette région d'Afrique a deux spécificités historiques:
- C'est une zone de résistance à l'Islam proche de l'Éthiopie chrétienne qui dans le passé a connue une succession de royaume chrétiens.
- C'était une région pourvoyeuse d'esclaves noirs pour les puissances Arabo-islamiques.
La géographie est celle d'une gigantesque zone inondable pendant la saison des pluies et par conséquent de transhumance nord-sud pour ses pâturages et sud-nord pour fuir les pluies et les terres détrempées. Mais surtout la région regorge d'hydrocarbures (pétrole) et de minerais peu ou pas exploitées. Toutes les grandes compagnies mondialisées y sont présente malgré le manque d'infrastructures ( 60 km de routes goudronnées pour un pays de 600.000 km2).
Le Sud-Soudan a voté à 98,83% en faveur de la sécession, selon les résultats définitifs officiels rendus publics ce soir par la commission référendaire. Cette annonce était une simple formalité puisque les résultats préliminaires complets publiés le 30 janvier avaient déjà indiqué que 98,83% des Sud-Soudanais avaient voté pour l'indépendance de leur région, appelé ainsi à devenir en juillet un nouvel État. Les résultats, affichés sur écrans à Khartoum, montrent que sur les 3.837.406 votes valides, seulement 44.888, soit 1,17% étaient en faveur du maintien de l'unité avec le Nord. Le référendum, qui s'est tenu du 9 au 15 janvier, était un élément clé de l'accord de paix qui avait mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile meurtrière entre le Nord, principalement musulman et arabe, et le Sud, principalement chrétien et noir.
Les États-Unis ont salué lundi le vote des Sud-Soudanais en faveur de l'indépendance lors d'un référendum, la Maison Blanche estimant qu'il représentait l'avènement d'"une aube nouvelle dans la région". Et beaucoup de pétrole pour faire carburer l'Amérique...
A Juba, principale ville du Sud-Soudan, des centaines de personnes rassemblées près du mausolée de John Garang, leader historique de la rébellion sudiste décédé en 2005, ont accueilli dans la liesse l'annonce des résultats, retransmise via un écran. Le chef de l'ONU, Ban Ki-moon, a salué la "grande réussite" du référendum et loué les gouvernements de Khartoum et du Sud-Soudan "pour avoir rempli leur engagement de maintenir la paix et la stabilité pendant cette période cruciale". Le président de la région semi-autonome du Sud-Soudan, Salva Kiir, soulignait lui que l'indépendance du Sud n'était "pas la fin de la route, parce que nous ne pouvons pas être ennemis". Il a promis de permettre la libre circulation des biens et personnes entre les deux pays, de contribuer à faire annuler la dette étrangère du Soudan et à faire lever les sanctions économiques prises par les Etats-Unis contre Khartoum. Le chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a souligné pour sa part que "l'Union européenne souhait(ait) développer un partenariat étroit et de longue durée avec le Sud-Soudan". Beaucoup trop de bonnes fées autour du bébé pour que cela soit honnête...
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