Le collectif Anonymous, qui s'est notamment fait connaître par son "opération Riposte", contre les opposants à WikiLeaks a lancé son opération Tunisie. Dans une lettre ouverte, le groupe informel assure désormais mener une "opération Tunisie". "Le gouvernement tunisien, dirigé par le président Ben Ali, a montré un niveau de censure outrageant, bloquant non seulement des sites de blogeurs dissidents, mais aussi des sites comme Flickr, ou toute source d'information mentionnant WikiLeaks", fait valoir Anonymous. Les pannes perdurent mercredi, mais Tunisie Numérique assure que "les sites ont été mis hors ligne par le gouvernement depuis hier matin afin de rétablir leurs contenus".
"Les autorités s'intéressent de près aux proxis" (outils permettant de masquer l'origine de sa connexion, très utilisés pour contourner les blocages), note aussi Reporters sans frontières. Sans attendre de nouvelles mesures, les activistes tunisiens ont commencé le développement de nouveaux moyens pour contourner la censure. La révolution numérique cible la dictature Ben Ali et une grande solidarité se développe en faveur de la cause des libertés tunisienne. Une AG planétaire des activistes et des hackers s'est formée spontanément.
Mohamed Bouazizi le jeune vendeur ambulant de fruits et légumes qui avait tenté de s'immoler le 17 décembre à Sidi Bouzid, ville du centre de la Tunisie est mort de ses blessures, mardi 4 janvier à 19 heures selon sa famille. Son geste de désespoir est à l'origine d'une vague de manifestations sans précédent dans tout le pays.
Des défilés et des rassemblements ont eu lieu dans de nombreuses villes, y compris la capitale, Tunis. Lundi, des nouveaux heurts ont opposé des lycéens et la police à Thala. Mohamed Bouazizi devrait être enterré à Sidi Bouzid. Demain jeudi, plusieurs manifestations de soutien au mouvement tunisien étaient prévues en Europe, au Canada, et en Algérie, avant l'annonce de son décès. A Paris, à l'appel de plusieurs organisations et partis de gauche, un rassemblement est organisé place de la Fontaine des Innocents.
Venu de la base le mouvement de contestation s'inscrit dans la durée et met le régime en difficultés.
"Les autorités s'intéressent de près aux proxis" (outils permettant de masquer l'origine de sa connexion, très utilisés pour contourner les blocages), note aussi Reporters sans frontières. Sans attendre de nouvelles mesures, les activistes tunisiens ont commencé le développement de nouveaux moyens pour contourner la censure. La révolution numérique cible la dictature Ben Ali et une grande solidarité se développe en faveur de la cause des libertés tunisienne. Une AG planétaire des activistes et des hackers s'est formée spontanément.
Mohamed Bouazizi le jeune vendeur ambulant de fruits et légumes qui avait tenté de s'immoler le 17 décembre à Sidi Bouzid, ville du centre de la Tunisie est mort de ses blessures, mardi 4 janvier à 19 heures selon sa famille. Son geste de désespoir est à l'origine d'une vague de manifestations sans précédent dans tout le pays.
Des défilés et des rassemblements ont eu lieu dans de nombreuses villes, y compris la capitale, Tunis. Lundi, des nouveaux heurts ont opposé des lycéens et la police à Thala. Mohamed Bouazizi devrait être enterré à Sidi Bouzid. Demain jeudi, plusieurs manifestations de soutien au mouvement tunisien étaient prévues en Europe, au Canada, et en Algérie, avant l'annonce de son décès. A Paris, à l'appel de plusieurs organisations et partis de gauche, un rassemblement est organisé place de la Fontaine des Innocents.
Venu de la base le mouvement de contestation s'inscrit dans la durée et met le régime en difficultés.
La corruption domine toute la vie sociale du pays, c'est bien sur le cas des jeunes diplômés, en Tunisie. Il n'est pas possible de valider un certificat d'aptitude au travail sans soudoyer un fonctionnaire. Aussi, il ne faut pas confondre : les manifestants ne demandent pas à l'État de leur trouver un travail mais dénoncent le fait que, sur le marché de l'emploi, les choses ne se font jamais dans la transparence et avec justice.
Finalement, le mouvement social est né à Sidi Bouzid mais il aurait très bien pu voir le jour ailleurs…
Ce n'était pas le premier suicide d'un jeune dans une situation de précarité sociale comparable. Sidi Bouzid a été l'étincelle et la contestation s'est propagée dans tout le pays.
Paradoxalement, le calme est actuellement revenu à Sidi Bouzid car la présence policière y est très forte, mais aussi parce que le gouvernement a acheté les bonnes personnes, tout en donnant l'illusion d'une écoute en limogeant les responsables locaux.
Sauf que la grogne n'est pas propre à Sidi Bouzid et que c'est tout une masse de Tunisiens qui souhaitent exprimer leur ras-le-bol de la politique menée par le gouvernement. Ils sont fatigués de la propagande, de la corruption et du fait que le pays soit tenu par quelques familles.
Vous remarquerez que je parle du gouvernement, je ne veux pas personnaliser la lutte car, plus qu'une personne, nous voulons changer tout un système.
Le mouvement des avocats suit-il l'arrestation brutale de Me Abderraouf Ayali et Me Équité et Choukri Belaïd ?
Oui, certains avocats avaient manifesté spontanément, en début de semaine, en soutien au mouvement social de Sidi Bouzid. Me Ayali et Me Belaïd ont pris la parole et la police les a considérés comme les chefs de file du mouvement des avocats.
Le lendemain, la police politique, directement commandée par le palais présidentiel, a enlevé brutalement Me Ayali et Me Belaïd. Abderraouf Ayali a été menacé et gravement maltraité. Puis, le lendemain, il a été relâché.
Deux cents avocats ont alors décidé collectivement de dénoncer cette répression devant le palais de justice, avec le port du foulard rouge en signe de ralliement. Vous connaissez la suite : nous avons été sauvagement réprimés, les avocats comme les avocates !
Ce qui m'a choquée, c'est que ce sont des policiers en civil qui sont intervenus et que tout a été fait pour que les choses ne se passent pas dans le calme, pour que cela dégénère. (Voir cette vidéo agitée postée sur YouTube par un participant à la manifestation)
Lors de son intervention télévisée vendredi, le président Ben Ali paraissait mis en difficulté…
Je crois que le gouvernement réagit brutalement car il est fragile. Contrairement au discours officiel, le mouvement de contestation n'est pas manipulé à la base, il s'agit de manifestations quasi spontanées de gens qui appellent à en finir avec ce système politique. C'est un signal d'alarme fort pour le gouvernement !
Le Président est désormais devant un choix. Si sa réponse est un simple remaniement ministériel, il n'a rien compris aux attentes des Tunisiens. On a changé de ministre de la Communication, mais moi je dis « liberté, pas de ministère de la Communication » tout court !
Nous sommes dans un mouvement important, décisif, le gouvernement doit faire le choix d'un processus démocratique et non celui de la répression.
Internet est-il une interface majeure dans la construction du mouvement social ?
Le mouvement revêt un autre caractère sans précédent : il y a de plus en plus de jeunes cherchant à s'engager. On a pu penser qu'un certain confort pourrait dissuader les nouvelles générations mais les gens qui ne sont pas nés avec Bourguiba se mobilisent fortement.
Un dynamisme d'autant plus fort que tous les nouveaux réseaux sociaux type Facebook, Twitter… sont des moyens très efficaces d'organisation contournant la censure.
En Tunisie, tous le monde connaît ce qu'est un proxy [système de contournement de la censure sur le Web]. La plupart sont téléchargés depuis la Chine où la technologie a été très développée.
Pour les mobilisations à venir, Facebook est la première source d'information.
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