Une Critique du "Tourisme Anti-Mondialisation" venue de l'Intérieur.
Un appel lancé depuis Bamako, à perturber le «Forum social mondial» qui doit se tenir à Dakar en 2011. Depuis qu’existent ces «forums», une telle conscience critique n’avait pas encore surgi des profondeurs du «tiers-monde» pour venir ainsi contester publiquement, au nom même des immenses espoirs qu’il a pu susciter, le plus récent spectacle de la contestation mondialisée. L’étouffer dans l’œuf va faire désormais partie des préoccupations principales des organisateurs.
Le FSM (Forum social mondial), vaste mouvement des peuples pour la justice sociale a été une initiative à la fois rénovatrice, historique et dynamique. Cependant, le FSM n’est pas un fait de hasard. Il est la suite logique des luttes des peuples contre toutes les formes de domination impérialiste et capitaliste. Le FSM au départ a permis la naissance, et le renforcement tant aux niveaux nationaux qu’au niveau international, des mouvements, et organisations de lutte pour la défense des droits humains, et pour un monde alternatif au système capitaliste. Il a suscité de l’espoir dans de nombreux pays, et pour des milliers des personnes.
Grâce aux efforts, au courage, et la clairvoyance des peuples en lutte contre la domination impérialiste, la mondialisation des luttes, n’a été qu’une réponse ferme à la mondialisation néolibérale et capitaliste. C’est en réponse à la « mondialisation capitaliste » en rapport avec les bourgeoisies nationales parasitaires ; que les « peuples épris de justice » ont décidé en toute autonomie de créer un espace de lutte de tous les peuples pour poursuivre la lutte anti- capitaliste, pour la justice sociale, la paix dans le monde, le partage égal et démocratique des richesses, la liberté d’expression, l’accès aux droits fondamentaux de l’homme, la libre circulation ; contre l’injustice sociale, la guerre dans le monde, les inégalités sociales, la répression de la liberté d’expression, la suppression des libertés de circulation et de mouvement… ; que le système capitaliste, néolibéral et impérialiste impose au monde entier, tout en détruisant l’environnement.
Le FSM a mis également la lumière sur plus d’une lutte sociale pourtant restée dans l’ombre à cause des politiques d’isolement que « les décideurs politiques, les Etats » pratiquent sur celle-ci afin de tuer le poussin dans l’œuf, et de noyer le poisson dans l’eau. Les exemples de lutte des peuples indigènes en Amérique latine, les populations réfugiées dans le monde entier, les sans papiers en Europe et ailleurs, les précaires, les travailleurs licenciés en sont les exemples, et les évidences empiriques. S’ajoute à cela les forums locaux, sous-régionaux, continentaux, les actions spontanées et organisées pour dénoncer les pratiques inhumaines du capitalisme qui est à la base des mesures a-démocratiques, impopulaires en Afrique, en Europe et partout ailleurs dans le monde.
Le FSM, et ses ramifications (les forums locaux et continentaux), a permis également aux peuples muselés par les bourgeoisies nationales, les dirigeants corrompus en complicité avec le capital financier international, d’opposer une résistance à toute politique anti-peuple, et visant à faire de ce dernier un « spectateur » marginalisé.
Les forums organisés çà et là ont consolidé une société civile mondiale et dynamique prête à passer à tout moment à l’action pour dénoncer le système néolibéral dans le monde entier. Le coup d’envoi est ainsi donné. Les crypto- forums se sont multipliés comme des champignons, poussent et tombent tels des feuilles séchées. Cela ne se fera pas sans risque. Des individus, des organisations, des réseaux connus par leur sectarisme desséchant en Europe se sont réunis et ont alors noyauté, infiltré la lutte des peuples, et en ont fait leur fonds de commerce, et leur business sur le dos des peuples opprimés.
De par leur position, ils se sont fait les porte- parole nationaux et internationaux des sans- voix, des masses, et des organisations de luttes locales. Ils se sont spécialisés et expertisés dans le lobbying, la recherche de financement pour « qu’il y ait une solidarité concrète » disent-ils autour des luttes locales en Afrique, et ailleurs tout en tenant un discours stérile, et développer le sectarisme en utilisant le « les masses », non seulement les uns contre les autres, mais aussi contre les militants qui luttent au quotidien pour la défense des droits humains.
Ainsi, ils se positionnent et approprient « les discours locales et les internationalisent en leurs profit de réseaux ». Ils affichent leur arrogance certaine vis-à-vis de ceux qu’ils prétendent soutenir et aider. Ils se positionnent en donneurs de leçon de principes, de stratégie, de mobilisation et de discours à tenir. Ils se servent des uns pour se faire un pied sur la « terre- sauvage » en Afrique et ailleurs. Ainsi, les réseaux veulent avoir leur « espace vital africain » comme ce fut le cas lors de la conférence de partage colonialiste de Berlin en 1885.
Ces réseaux type No- Vox livrent ainsi entre eux une lutte féroce pour davantage garder et consolider leurs chasses gardées. Ils se servent des associations au Mali, au Burkina, au Togo, au Bénin, au Congo… pour non pas les aider, et les soutenir face à la répression de la bourgeoisie nationale, et les dirigeants alliés du capital financier international, mais seulement consolider leur position, développer leur renommée…
Ainsi les carnets d’adresses garnis et remplis, ils voyagent un peu partout en Afrique et ailleurs multipliant les forums au Mali, au Burkina, par exemple pour qu’ils puissent se tailler un rang prestigieux au sein du FSM au moment du bilan. Ils animent des conférences, des séminaires, des colloques, et se transforment ainsi en des pires experts comme ceux des institutions financières internationales, qui visitent les pays, et dressent quelques rapports dans des hôtels quatre étoiles, et décident ainsi du sort des peuples africains.
Ils ne se limitent pas là, ils se mêlent entre frères et sœurs d’un même pays, d’un même continent pour les « diviser » davantage, et faire échouer des luttes locales dans le but de les orienter vers la lutte stérile afin qu’eux puissent rebondir toujours, toujours et toujours.
En Afrique, il ne faut rien occulter non plus. Elle n’est pas non plus l’éternelle victime qu’elle prétend d’être. Il ne faut pas en même temps mettre tous les échecs, les faiblesses de l’Afrique sur le dos d’autrui, car ; ce discours aussi a fait son temps. Elle doit être prête et courageuse à assumer toutes ses responsabilités, ses échecs, ses erreurs, ses réussites, ses espoirs sans qu’elle soit influencée.
C’est dans cet état d’esprit que le Mouvement des Sans Voix (MSV), l’organisation de contre pouvoir autonome des partis politiques, et les syndicats, autonome du conseil national, international, et les représentants du FSM se rendra à Dakar en février 2011comme une étape importante dans la lutte contre le système capitaliste.
Le MSV adhère aux mobilisations sociales, et aux préparatifs organisés, et mis en œuvre par les organisations africaines en toute autonomie des réseaux clientélistes, et les comités d’organisations du FSM tant au niveau mondial, continental, et même national. Dakar est une étape importante dans la lutte contre le système néolibéral, et non un lieu d’exhibition et un « tournant décisif » pour la survie des réseaux, et des prétendus leaders d’opinion.
Le MSV, sans chercher à s’exhiber, ni à faire des démonstrations spectaculaires et pompeuses, fera de Dakar un lieu de résistance, et de lutte permanente des peuples de l’Afrique jusqu’à la victoire de l’homme sur le capital. A dégager ensemble dans le long terme des stratégies de lutte, et des perspectives alternatives à la mondialisation.
Les frères et sœurs « Sans- voix » de l’Afrique et d’ailleurs, vous valez mieux qu’une vaste armée d’hommes et de femmes importes et exportés à Dakar par la grâce des réseaux. Que nul n’oublie notre férocité de militants anti- capitaliste, et pour une Afrique digne et prospère.
La lutte continue…
Pour le MSV
Tahirou Bah
Secrétaire général.
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