par
une Libre Association
d’Individus Libres
une Libre Association
d’Individus Libres
Éditions Champ Libre, Paris, 1978.
À Omar « le grand »,
assassiné à la prison de Gorée
le 11 mai 1973,
et au petit Omar,
qui reçut son baptême du feu
ce même 11 mai 1973.*
assassiné à la prison de Gorée
le 11 mai 1973,
et au petit Omar,
qui reçut son baptême du feu
ce même 11 mai 1973.*
*Ce texte, adressé anonymement à Champ Libre, émane visiblement de la tendance la plus extrémiste du Sénégal d’aujourd’hui : la vérité de sa critique le prouve. (Note de l’Éditeur.)
« Les prochaines révolutions ne peuvent trouver d’aide dans le monde qu’en s’attaquant au monde dans sa totalité. »(Cf. « Adresse aux révolutionnaires d’Algérie et du monde entier »,Internationale Situationniste, n° 9.)
« Et comme la nation... ne saurait succomber à cette crise suprême, au contraire elle en sortira dans un renouvellement et une renaissance, il y a lieu de se réjouir de tout ce qui pousse la maladie à son comble ! »(Cf. Friedrich Engels, Situation de la classe laborieuse en Angleterre.)
Le présent texte, qui ne prétend pas apporter de solutions définitives aux problèmes de la révolution au Sénégal, doit être considéré comme notre contribution d’éléments autonomes au « débat national » qui est censé s’instaurer au sein de la « gauche » (puisque, paraît-il, il n’y a pas de droite dans ce pays). Que personne, cependant, ne doute que ce texte – aboutissement d’un processus réel toujours en cours –, les idées et conclusions générales ici exposées trouveront leur vérification à l’épreuve des faits et qu’ils rencontreront bientôt leurs synonymes en actes.« Et comme la nation... ne saurait succomber à cette crise suprême, au contraire elle en sortira dans un renouvellement et une renaissance, il y a lieu de se réjouir de tout ce qui pousse la maladie à son comble ! »(Cf. Friedrich Engels, Situation de la classe laborieuse en Angleterre.)
Les auteurs de ce texte, qui ne sont ni des « têtes » ni des spécialistes de la révolution, dont l’expérience révolutionnaire et les connaissances générales sont ce qu’il y a de plus limité et restreint quand on prétend traiter de certains problèmes, et qui n’ont, certes, aucune qualité officielle pour le faire, ne tiennent leur mandat de représentants du « parti » prolétarien de personne, si ce n’est d’eux-mêmes ; et ils ne tirent leur arrogance et leur culot que de la misère et de la bêtise de nos temps. (Avec toute cette merde, autant tout péter.)
Ils considèrent que l’immensité de la tâche révolutionnaire d’aujourd’hui n’est qu’une incitation à être encore plus entreprenants et NÉGATIFS ; que certaines vérités sont bonnes à dire ENVERS ET CONTRE TOUS ; qu’il n’est pas besoin d’être un savant ou un génie pour se rendre compte qu’on se fout de notre gueule !
LE PROGRÈS RÉEL PASSE PAR LE DÉSORDRE TOTAL ; que c’est là où ça gémit que le bât blesse.
l’étranger, « communiste » en l’occurrence, lui, le GARANT PAR EXCELLENCE du capital-colonialisme occidental en Afrique. Les premières questions des interrogatoires menés dans les salles de torture de l’ex-P.J. par les flics-en-chef de cet organe étatique, portèrent immédiatement sur la nature de ses liens, quels qu’ils soient, avec l’étranger. D’ailleurs, lors de la tentative d’évasion manquée d’une partie des « incendiaires » en décembre 1971, ce con d’Ousmane Camara ne manquera pas l’occasion de dénoncer ce qu’il appellera « complot international ».
Même la présence parmi les inculpés d’un « assistant technique » français ne fit pas l’affaire. Ce terrain ne lui étant décidément pas favorable, la clique au pouvoir tenta, par l’intimidation, de faire déclarer aux membres du groupe qu’ils étaient manipulés par de hautes personnalités du pays. Cette tendance était déjà latente lorsque, pris de court par les incendies du 15 au 16 janvier 1971 et incapable qu’elle était de trouver la moindre « piste » (comme diraient les débiles rédacteurs du Soleil), elle se rabattit sur ce pauvre bougre d’Iba Der Thiam qu’elle savait pertinemment (ne serait-ce qu’à cause de son gros ventre de syndicaliste !) incapable de tels actes. Ils eurent beau « investiguer », les policiers du régime ne trouvèrent aucun patron qui aurait si imprudemment investi quoi que ce soit dans un tel groupe.
Ils considèrent que l’immensité de la tâche révolutionnaire d’aujourd’hui n’est qu’une incitation à être encore plus entreprenants et NÉGATIFS ; que certaines vérités sont bonnes à dire ENVERS ET CONTRE TOUS ; qu’il n’est pas besoin d’être un savant ou un génie pour se rendre compte qu’on se fout de notre gueule !
LE PROGRÈS RÉEL PASSE PAR LE DÉSORDRE TOTAL ; que c’est là où ça gémit que le bât blesse.
Dakar, le 28 avril 1976.
une Libre Association d’Individus Libres
une Libre Association d’Individus Libres
I
Le pouvoir s’y est toujours entendu pour présenter le « groupe des incendiaires » d’abord comme un vulgaire regroupement-association-ramassis d’incendiaires, c’est-à-dire de malfaiteurs nuisibles à la communauté ; puis, devant l’inconsistance combien évidente de ce mensonge, comme une création directe del’étranger, « communiste » en l’occurrence, lui, le GARANT PAR EXCELLENCE du capital-colonialisme occidental en Afrique. Les premières questions des interrogatoires menés dans les salles de torture de l’ex-P.J. par les flics-en-chef de cet organe étatique, portèrent immédiatement sur la nature de ses liens, quels qu’ils soient, avec l’étranger. D’ailleurs, lors de la tentative d’évasion manquée d’une partie des « incendiaires » en décembre 1971, ce con d’Ousmane Camara ne manquera pas l’occasion de dénoncer ce qu’il appellera « complot international ».
Même la présence parmi les inculpés d’un « assistant technique » français ne fit pas l’affaire. Ce terrain ne lui étant décidément pas favorable, la clique au pouvoir tenta, par l’intimidation, de faire déclarer aux membres du groupe qu’ils étaient manipulés par de hautes personnalités du pays. Cette tendance était déjà latente lorsque, pris de court par les incendies du 15 au 16 janvier 1971 et incapable qu’elle était de trouver la moindre « piste » (comme diraient les débiles rédacteurs du Soleil), elle se rabattit sur ce pauvre bougre d’Iba Der Thiam qu’elle savait pertinemment (ne serait-ce qu’à cause de son gros ventre de syndicaliste !) incapable de tels actes. Ils eurent beau « investiguer », les policiers du régime ne trouvèrent aucun patron qui aurait si imprudemment investi quoi que ce soit dans un tel groupe.
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