mercredi 15 décembre 2010

Des sites communautaires en général et de Facebook en particulier

Des sites communautaires en général et de Facebook en particulier: un monde entre marchandisation et représentation.
La désinsertion de la praxis, et la fausse conscience anti-dialectique qui l’accompagne, voilà ce qui est imposé à toute heure de la vie quotidienne soumise au spectacle ; qu’il faut comprendre comme une organisation systématique de la « défaillance de la faculté de rencontre », et comme son remplacement par un fait hallucinatoire social: la fausse conscience de la rencontre, l’«illusion de la rencontre ». Dans une société où personne ne peut plus être reconnu par les autres, chaque individu devient incapable de reconnaître sa propre réalité.
Guy Debord, La Société du spectacle, Thèse n° 217

Prolégomènes
Quand Guy Debord écrit La Société du Spectacle en 1967, son but avoué est de construire une arme théorique à même de décrire le monde moderne afin, une fois les mécanismes de celui-ci dévoilés, de le renverser. Il rappelle d’ailleurs dans son Avertissement pour la troisième édition française de La Société du Spectacle:«Il faut lire ce livre en considérant qu’il a été sciemment écrit dans l’intention de nuire à la société spectaculaire. Il n’a jamais rien dit d’outrancier.»
Bien évidemment, de nombreux contre-feux sont allumés aujourd’hui, de manière à neutraliser cette pensée dont l’actualité fait pressentir aux dominants qu’elle recèle encore un potentiel explosif qu’il importe de déminer. Que l’on pense à l’entreprise sollersienne visant à statufier Debord en la figure d’un commandeur des arts et lettres ou à la volonté étatique de le muséifier en achetant (avec quelles difficultés!) ses archives: personne n’est dupe.
Cependant, pour qui relit La Société du Spectacle, la grille de lecture du monde fournie reste opératoire. Et d’une cruelle actualité. Qu’on en juge:
«Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s’annonce comme une immense accumulation de spectacles. Tout ce qui était directement vécu s’est éloigné dans la représentation»[i].
Nous pourrions appliquer cette thèse à une multitude de situations de la vie quotidienne mais l’objet de ce texte sera, plus modestement, d’analyser ce que disent du monde moderne les sites communautaires et plus exactement Facebook, car nous considérons que c’est une nouvelle réalité qui s’est faite jour et qui, née de ce monde, en est aussi la continuation par d’autres moyens. C’est pourquoi nous analyserons le site Facebook pour ce qu’il est, c'est-à-dire un médium de communication mis en place par le Spectacle [ii], et qui, à ce titre, ne concerne pas seulement les jeunes ou les citadins, même si c’est le public le plus représenté, mais l’ensemble de la population. Nous traiterons donc de la place occupée par Facebook au sein des sociétés occidentales, mais aussi de la signification que revêt ce phénomène, avant d’en étudier les conséquences sociales. 

Petit rappel à l’usage des dépassés, des déconnectés et des inadaptés au monde actuel.
Pour ceux qui croiraient encore que la télévision est la source de distraction préférée des Français, il faut rappeler que la donne est en train de changer et que désormais, et pour la première fois depuis son invention, l’écoute de la télévision pour les jeunes de 15 à 24 ans est en régression, dépassée par l’utilisation d’Internet. En revanche le temps passé devant un écran, au sens large, ne cesse de croître [iii]. Et singulièrement en ce qui concerne le temps passé sur les sites dits communautaires, tel que Facebook. Plus qu’une simple activité passagère, ce site est devenu un véritable fait social. En voici la démonstration.
Le site Facebook est né en 2004 à l’initiative de Mark Zuckerberg alors qu’il était étudiant à Harvard. Ce site a d’abord constitué le réseau communautaire fermé des étudiants d'Harvard, avant de devenir accessible aux autres universités américaines, puis de s'ouvrir à l'ensemble des internautes le 24 mai 2007.
Facebook permet aux personnes inscrites de mettre en ligne leur profil (état civil, études, centres d'intérêt etc…) et d'interagir avec d'autres utilisateurs, notamment par le partage de correspondance et de documents multimédias. Les informations personnelles fournies par les utilisateurs leur permettent de trouver d’autres utilisateurs partageant les mêmes centres d'intérêt, de former des groupes et d’y inviter d'autres personnes.
C’est en cela que l’on qualifie Facebook de site communautaire.
D’un point de vue plus sociologique, voici les caractéristiques idéales-typiques d’un utilisateur de Facebook:
  • L’utilisateur moyen a 130 amis (+10 par rapport à Septembre 2009).
  • Un utilisateur moyen fait 8 demandes d’amis par mois.
  • Temps moyen passé sur Facebook par jour : 55 minutes.
  • 25 commentaires réalisés en moyenne par mois par utilisateur.
  • Un utilisateur devient fan [iv] de 4 ” fan pages /groupe ” par mois.
  • Un utilisateur est invité à 3 évènements par mois [v].
  • Un utilisateur moyen est membre de 13 groupes.
Pour ceux qui contesteraient encore à Facebook son caractère de fait social, au motif qu’il ne concernerait qu’une part congrue de la population, il faut savoir que 15 millions de Français ont une page Facebook (près d’un quart de population), que 70% des utilisateurs de Facebook ne sont pas américains, que 70 langues sont en usage sur le site. De manière plus large, le site comprend 400 millions d’utilisateurs actifs [vi] dans le monde et 50% de ces personnes se connectent chaque jour à Facebook. Plus de 3 milliards de photos ont été mises en ligne sur le site ainsi que plus de 5 milliards d’éléments de contenu (liens, actualités, flux, éditoriaux de blog, notes, albums photos, etc…). Plus d’un million et demi d’entreprises ont une page sur Facebook. Enfin, seuls Google, Microsoft et Yahoo ont plus de visiteurs mensuels que Facebook, mais, si l’on prend en compte le nombre de visites par page, Google est le seul site à surclasser Facebook.[vii]                                         
Facebook: un moyen d’adhérer au monde
Facebook est un site traduisant un certain rapport au monde: le deuil de la possibilité de vivre les choses directement, sans la médiation d’un écran, sans la représentation, et cela au moyen de la technique. Nous ne contestons pas que des motifs variés président à la création d’un profil sur Facebook et nous ne saurions mettre sur le même plan l’utilisateur ponctuel qui, pour être informé des prochains évènements culturels susceptibles de l’intéresser, utilise son profil à la manière d’une banale messagerie, ou même celui qui retrouve, par ce canal là, de véritables amis, et ceux dont l’usage est dicté par la fascination technologique, le désir de paraître, l’envie de vivre par procuration. On nous objectera que, au contraire, les sites communautaires permettent de recréer de la sociabilité, que prendre contact voire faire des rencontres est bien plus facile, que l’on est relié à ses amis n’importe où sur la planète. Nous ne le pensons pas. Au mieux, ces sites permettent une prise de contact qui aboutira à une rencontre bien réelle. Mais ce n’est pas toujours le cas car il est malaisé de rencontrer ses 200 amis de Facebook. Cela traduit surtout la difficulté qu’il y a à être ensemble aujourd’hui, à créer une communauté autre que virtuelle, à laisser la dérive et le hasard guider les rencontres. Bien plus, si le monde est à ce point cadenassé que l'inter-subjectivité ne puisse plus advenir sans que la peur de l’inconnu surgisse, les sites comme Facebook ne peuvent que renforcer les difficultés et produire de la séparation. Que l’on songe au sort réservé aux cabines téléphoniques depuis l’apparition du téléphone portable et l’on pourra juger ce que deviendront l’amour et l’amitié [viii] dans les années à venir: hors des sites communautaires, point de salut.
Pourtant, il ne faudrait pas croire que l’adhésion des utilisateurs de Facebook au monde factice que nous venons de décrire est sans effet. Au contraire, c’est cette adhésion à la facticité qui permet de perpétuer le monde tel qu’il va, l’organisation sociale telle quelle est, la domination telle qu’elle s’exerce. En effet, sans préjuger du contenu de l’ensemble des profils, l’écrasante majorité des utilisateurs présente une très vive adhésion aux valeurs culturelles dominantes. L’utilisateur de Facebook est un de ces jeunes gens modernes  [ix], fier de vivre à une époque si riche de virtualités, nous pourrions même dire: béat et persuadé, fût-ce de façon inconsciente, d’être dans le monde quand il s’en éloigne, ce qui est une caractéristique de la schizophrénie (ou de l’aliénation). Mais ce n’est pas tout, comme n’importe quelle mouche du coche, il pense que son implication narcissique sur la toile permet sa participation au monde, voire révèle ce dernier à lui même, quand, en réalité cela ne traduit que le conformisme de l’utilisateur manipulant un outil pensé par d’autres pour renforcer le spectacle de la pseudo communication. Loin d’être marginale ou neutre, cette attitude est extrêmement répandue. Elle était d’ailleurs facilement identifiable au début de Facebook où la cooptation était obligatoire. Ce mécanisme permettait rapidement de distinguer ceux qui en étaient et les autres. La morgue qui se dégageait des élus valait alors toutes les tentatives d’explication. Mais ce qu’il faut bien comprendre c’est que cette supériorité d’alors traduisait non seulement un sentiment d’appartenance à la classe des dominants, détenteur des capitaux traditionnels de la bourgeoisie, mais aussi une fierté de faire le monde, de se projeter en avant, bref: l’illusion d’une émancipation du vulgaire et du trivial incarnés par le réel grâce à la technique. Pour le dire autrement, l’idéologie technicienne s’étant imposée sur les premiers cobayes, ils prenaient cela pour une bénédiction. Ne sachant pas que «le spectacle est l’idéologie par excellence, parce qu’il expose et manifeste dans sa plénitude l’essence de tout système idéologique: l’appauvrissement, l’asservissement et la négation de la vie réelle» [x]
Facebook comme moyen d’être au monde
Nous l’avons dit, l’utilisation de Facebook implique un certain narcissisme. Si l’on en croit la psychanalyse, «Narcisse, c’est d’abord la parole qui non seulement se répète, mais s’articule aussi à seule fin de se commenter, de se mettre en scène, en quelque sorte de jouir d’elle-même [xi]». La définition vaut pour le narcissisme en général, on peut dire qu’elle s’applique en tout cas à Facebook en particulier. Le site agirait comme un miroir où la découverte des profils d’autrui, des groupes de fans, n’aurait pour but final que la contemplation de soi et la constitution d’un profil toujours plus parfait.
La tendance n’est pas nouvelle. Déjà en 1969, C. Lasch [xii] constatait que le narcissisme se développait à grande vitesse dans la société des États-Unis. Elle prenait même l’allure d’un fait social puisque selon lui, on pouvait parler de «narcissisme collectif». La situation s’applique à l’ensemble des pays occidentaux aujourd’hui. Des raisons peuvent expliquer ce phénomène, à commencer par le sentiment d’inutilité au monde doublé de la fin de l’inscription dans une continuité historique. Cette caractéristique nouvelle, aussi délétère pour la construction d’un mouvement social que pour les individus désormais atomisés, produit une sensation d’isolement jusqu’alors inédit. Le repli sur la sphère privée et l’illusion que l’on recrée du lien par écran interposé est alors possible. Cette disparition de la continuité historique pousse l’individu à vivre dans l’instant, comme si son existence se déployait dans un présent perpétuel. De là les rencontres tendent à être de plus en plus fugaces, «zappées», sans consistance, produisant en retour un sentiment d’isolement mais aussi de vide encore plus puissant. Les sens sont comme anesthésiés et la quête de sensations fortes toujours plus importante, sans pour autant que cela passe par l’épreuve du réel, d’où la volonté concomitante de neutralisation du monde, pour le dire comme Anders. On peut comprendre par là que l’individu est aujourd’hui à ce point isolé et éloigné de la réalité, du fait de la représentation, que c’est la fin de l’expérimentation du monde. [xiii] Non seulement cela signifie que la découverte du sensible et du réel ne peuvent plus se faire, sinon par l’illusion de la représentation et du Spectacle mais encore que, déboussolé par cette perte et plongé dans un monde qui lui devient totalement étranger, l’individu perd son individuation en voulant neutraliser le monde. Le narcissisme collectif questionne, et ce n’est paradoxal qu’en apparence, la place qu’il reste pour l’individu. Anders considère que celui-ci n’existe plus car «l’individu a été transformé en un «dividu», il est désormais une pluralité de fonctions» [xiv]. A l’image du travail, c’est donc à des individus en miettes que nous aurions affaire. Cet aspect-là est d’autant plus saisissant sur Facebook où un profil ne se présente pas comme une unité mais au contraire comme une succession de fragments à travers les «groupes de fans» auxquels appartient l’internaute, facilitant en cela les amitiés parcellisées à partir de quelques goûts communs.
Le confusionnisme le plus absolu ne peut donc que s’étendre à partir de ce mode de fonctionnement et son expansion passe par une neutralisation du monde, c'est-à-dire que l’on rend «familière» une marchandise formatée – «dénoyautée» selon Anders- pour que l’utilisateur s’y reconnaisse, puisse s’en saisir, et ne sache plus s’en passer. Les applications multiples associées à Facebook accentuent ce processus.
Cela n’est possible que dans un monde où la distanciation règne car il faut que le vrai et le faux soient devenus des catégories à ce point périmées qu’elles puissent être échangeables sans dommage. Bien sûr que l’utilisateur de Facebook ne prend pas le site pour la réalité mais, par cette utilisation technique, il n’est plus directement au monde. Alors que celui-ci était un donné, voilà qu’il devient «servi» à domicile dans l’une de ses potentialités qui se donne pourtant comme la réalité. Cette forme de marchandisation de l’existence par le morcellement de celle-ci nous permet de recevoir le monde «calibré» pour la satisfaction de nos besoins et, ce faisant, devient «un fantôme de monde [xv]»; le monde réel étant devenu une étrangeté, voire étranger. Anders, pour illustrer son propos sur la distanciation d’avec le monde et des êtres qui le composent, écrivait: «alors que généralement notre voisin de palier, devant la porte duquel nous passons tous les jours à longueur d’année, ne nous connaît pas et ne franchit pas la distance qui le sépare de nous, ces stars de cinéma, ces girls étrangères que nous ne connaîtrons jamais personnellement et que nous ne rencontrerons jamais personnellement,[…] se présentent à nous comme de vieilles connaissances, […] nous les appelons par leurs prénoms, […] lorsque nous parlons d’elles» [xvi]. La réalité a peu changé depuis, si ce n’est qu’avec l’arrivée de Facebook, nos propres voisins de palier nous restent étrangers mais se présentent comme des stars. Le processus de distanciation est alors achevé puisque même la réalité immédiate sur laquelle nous pouvions avoir prise est devenue étrangère dans un premier temps, avant de se transformer en simple image dans un second.
Le «cadre» sur Facebook
Au delà du narcissisme, c’est à une réification complète (c'est-à-dire à une transformation des êtres vivants en choses) de l’individu qu’aboutissent ces sites communautaires. Et, une fois encore, avec le consentement plein et entier de leurs utilisateurs qui adaptent à la modernité la servitude volontaire. Ils désirent transformer la réalité de leur vie en image réelle de leur désir. Ce faisant, ils ne transforment pas la réalité de leur être mais leur apparence, ce qui n’est pas sans conséquences.
En effet, pour Debord «Le spectacle n’est pas un ensemble d’images, mais un rapport social entre des personnes, médiatisé par des images [xvii]».
De ce fait, c’est bien une dimension spectaculaire qui régit ces pratiques et la première chose que l’on remarque sur Facebook, c’est la manière que chacun a de se présenter, de se donner à voir (pour ne pas dire en Spectacle ou en pâture), comme si le devenir-image de l’individu était achevé et que l’on ne pouvait plus rien attendre des rapports sociaux qui en découlent. Cela débute par l’énoncé de son humeur du jour en un mot. Mais, signe d’une réification complète, chaque profil parle de lui à la troisième personne. Sur la page de X nous pouvons donc lire: Aujourd’hui X est enjoué.
Le ton est donné et la mise à distance que ce procédé implique va favoriser l’auto-réification de chacun, qui va pouvoir se présenter comme marchandise valorisable sur un marché [xviii]. C’est ainsi qu’en bon petit cadre [xix], tout le monde a appris à se vendre au moyen de la distinction culturelle. Au chapitre musical, s’il est de bon ton de mépriser Johnny Hallyday, il est vraiment bien vu d’indiquer sa dilection pour le jazz, un ou deux opéras, le groupe de rock indépendant dont on n’a entendu qu’un seul extrait mais qui devrait créer le «buzz» dans les mois à venir. Mais ce n’est pas tout. Un des codes implicites consiste à manier à la perfection la dissonance culturelle. En effet, après avoir cité le meilleur du bon goût pour cadre petit-bourgeois, il est recommandé d’avouer, sur le mode de la confession assumée, son petit faible pour un chanteur que chacun reconnaîtra comme le comble de la ringardise et qui, par un mouvement de balancier, pourra accéder au statut d’icône «vintage» branchée. Le tout est de savoir définir le dosage. Il est en effet trop dangereux de se présenter, lorsque c’est sous son nom et que l’on veut garantir un certain sérieux à son profil, comme un simple adorateur de Joe Dassin.
Il est aussi indispensable de se présenter en connaisseur de l’industrie cinématographique, toujours en adoptant les goûts du cadre petit-bourgeois; en spectateur. Il faut donc montrer patte blanche en indiquant que l’on porte de l’intérêt à la Nouvelle Vague, Dziga Dvertov et Buster Keaton tout en concédant un penchant coupable pour les giallos ou la série Hooker. Une fois encore, c’est sous les apparences de la liberté individuelle que cette présentation de soi s’offre aux regards, alors que cela n’obéit qu’à un jeu de codes dont personne n’est dupe. Les goûts personnels ne sont qu’une moyenne des goûts dominants et puisqu’il faut bien remplir la rubrique des passions au moyen des groupes auxquels on adhère, on trouvera pêle-mêle les sushi, le design, les concerts humanitaires, l’écologie ou la hi-fi; autant de signes confirmant l’adhésion au monde spectaculaire-marchand du cadre. C’est ainsi que, par ses choix stéréotypés, le cadre aliéné renforce le monde qui l’a pourtant créé tout en influençant les fractions dominées du salariat. [xx]

Le spectacle, qui est l’effacement des limites du moi et du monde par l’écrasement du moi qu’assiège la présence-absence du monde, est également l’effacement des limites du vrai et du faux par le refoulement de toute vérité vécue sous la présence réelle de la fausseté qu’assure l’organisation de l’apparence. Celui qui subit passivement son sort quotidiennement étranger est donc poussé vers une folie qui réagit illusoirement à ce sort, en recourant à des techniques magiques. La reconnaissance et la consommation des marchandises sont au centre de cette pseudo-réponse à une communication sans réponse. Le besoin d’imitation qu’éprouve le consommateur est précisément le besoin infantile, conditionné par tous les aspects de sa dépossession fondamentale. Selon les termes que Gabel applique à un niveau pathologique tout autre, «le besoin anormal de représentation compense ici un sentiment torturant d’être en marge de l’existence»
Guy Debord, La Société du spectacle, Thèse n° 217
Nota Bene: Ce texte, opportunément signé La Boétie, offre un tableau saisissant de la servitude volontaire assistée par ordinateur. Il sera publié en deux parties dans les numéros 6 et 7 de Rodez La Rouge. Le numéro 6 paraîtra en juillet 2010. (Jules Bonnot de la Bande.)

Aucun commentaire:

Archives du blog