mercredi 22 décembre 2010

En route pour le Totalitarisme

Comme le régime de feu Bush celui de Sark cherche à esquiver le "Pouvoir Judiciaire". Bush agissait en dehors des lois, Sark cherche à faire passer des lois qui contournent le pouvoir des Juges. En route pour le Totalitarisme donc. Texte du site L'Interstice

LOPSI 2 : l'État déclare la guerre sociale  

A l'heure où la démocratie implose et où les émeutes urbaines se répandent comme une traînée de poudre à travers les villes européennes, les despotes qui font les lois ne semblent pas tirer de leçon de ce qu'il se passe sur le pas de leurs portes. Ils continuent de légiférer dans le sens d'une répression toujours plus accrue, semblant vouloir donner à leur État mortifère les moyens légaux d'entreprendre contre le peuple une guerre qui ne porte pas son nom. Ils ne prennent jamais les transports en commun, filent à travers les villes dans leurs berlines aux vitres fumées et n'en sortent qu'encadrés de cerbères pour aller de temps en temps serrer quelques pinces de citoyens-collabos, mais semblent savoir que la rue c'est Babylone et que le peuple est à l'image de ces abrutis apeurés qui viennent les saluer comme des messies.
 
Alors pour guérir leur troupeau d'électeurs de ses angoisses, mais aussi et surtout pour protéger leur modèle  de société idéale (et les profits monstrueux qu'elle génère en faveur de leur caste), les néocons s'agitent dans tous les pays d'Europe pour produire des textes de lois et multiplier des accords commerciaux en faveur des "acteurs de la sécurité", afin de transformer notre société en un laboratoire d'expérimentations liberticides, anti-pauvres et contre-révolutionnaires.
 
En France, les dix dernières années ont vu naître la loi Perben, la loi sur la sécurité intérieure, la loi Perben 2, la loi sur la « prévention » de la délinquance, la loi sur la récidive, la loi sur les peines-planchers, la loi sur la rétention de sûreté, la loi sur la récidive criminelle, la loi sur les « bandes », sans compter les centaines de décrets policiers, permettant de réaliser peu à peu les utopies totalitaires les plus folles. Mais à ce package répressif manque encore la LOPSI, qui s'apprête à passer le rite de passage des votes parlementaires et deviendra dés 2011 une base nouvelle pour l'instauration d'une dictature 100% pur jus.
 
Cette nouvelle loi va permettre à la police d'adopter peu à peu les méthodes de la stasi (intrusions dans les domiciles à l'insu de leurs habitants, pose de "mouchards" électroniques et rallongement des écoutes téléphoniques, multiplication des fichiers de police et pérennisation des données personnelles qu'ils contiennent, expulsion manu militari des hébergements précaires...), tandis que les préfets et le ministre de l'intérieur se substitueront doucement  aux collectivités locales pour imposer partout la vidéosurveillance et à la justice en établissant des peines plancher et autres "peines de sureté" qui auront pour résultat de remplir un peu plus les prisons de la république.
 
Peut-être finiront-ils, après avoir permis la construction de dizaines de camps pour étrangers et à défaut de places disponibles, par interner des gens dans des stades comme ça se faisait au Chili sous Pinochet ou se fait encore au Honduras sous Roberto Micheletti. Après tout, la nouvelle loi sur l'immigration (Article 6) ne permet-elle pas d'établir des "zones d'attente spéciales" un peu n'importe où, pourvu qu'il y ait des flics pour les garder ? Désormais, on pourra maintenir des gens en pleine rue, assis le long d'un mur le temps de statuer sur leur sort, un peu comme sur la place Bellecour à Lyon pendant les grèves contre la réforme des retraites.
 
Et puis après avoir interdit aux manifestants de se déguiser, on placera des systèmes de vidéosurveillance systématiques en marge des manifs et on banallisera l'usage d'armes dites "non létales" qui tuent sans tuer (taser, flashball et Crowd Dispersal Cartridge, canons à son ALR, Active Denial System... : lire absolument le rapport du parlement européen sur les technologies de controle des foules). Il deviendra impossible de manifester un désaccord sans qu'ils soient d'accord ou sans perdre quelques amis.
 
Bientôt le délit de vagabondage sera rétabli, puisqu'on veut déjà interdire l'habitat précaire et la vente à la sauvette : ceux qui choisiront de vivre en marge, ou ceux qui n'auront pas le choix d'éviter la marge, seront jetés sur le trottoir et vivront sous les ponts. Et malheur à ceux qui se feront des maisons en carton.  Malheur aussi à ceux qui vendront quelques marrons pour se payer de quoi survivre, car les milices de l'État et ses délateurs volontaires, ses citoyens en service, seront là pour donner du bâton, tels les muhtasib afghans dans les rues de Kaboul.
 
Les adeptes du fascisme peuvent sortir de leurs tanières, ils ont leur place dans la société qui se construit. Déguisés en "citoyens volontaires" ou en agents de la BAC, ils peuvent déjà se préparer à resortir de leurs commodes les chemises brunes et noires de leurs aïeux, comme c'est déjà le cas dans certains coins d'Europe (par ex. voir Magyar garda).
 
Que faut-il de plus pour que l'État soit enfin considéré pour ce qu'il est, pour ce qu'il sera toujours quelle que soit sa forme : une dictature ? Les gueules tordues des ministères ont déclaré la guerre au peuple. Régulièrement ils portent plainte contre leurs détracteurs, n'ayant aucune notion de liberté d'expression, alors il faudra s'attendre à ce que les mots qu'on écrit ici ne trouvent plus leur place sur les ondes lorsque leur saloperie de monde sera sur pieds.
 
Si tout cela prend forme, on espère pouvoir trouver dans les interstices où s'abrite notre révolte suffisamment de compagnons pour mener des incursions nocturnes  et aller porter des coups bien placés contre les fondations de leur monde sclérosé. Loin de nous l'idée de faire de l'appelisme(?), mais plutôt d'exprimer un désir profond d'insurrection, que nous savons être présent chez beaucoup d'entre nous.
 
Guerre à la LOPSI et aux dispositifs de la "pacification sociale" !

 


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